Noyer cendré (Juglans cinerea) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 12

Connaissances traditionnelles des premières nations

Le noyer cendré, ou « Akiehwa:ta » en mohawk, servait à produire une huile de noix comestible utilisée par de nombreux peuples des Premières Nations. Il fallait récolter la noix rapidement, parce que son huile pouvait rancir et cesser d’être comestible. C’est pourquoi les Autochtones plantaient l’arbre à proximité des villages qu’ils fondaient. Le noyer cendré et le noyer noir ont ainsi été propagés vers le nord par les Haudenosaunee, ou « peuple de la maison longue », c’est-à-dire les Iroquois.

Le noyer cendré était répandu dans le sud de l’Ontario, le sud du Québec et le centre des Maritimes, mais ses populations étaient concentrées en groupes denses. L’espèce s’est probablement établie dans les Maritimes il y a moins de 600 ans, avec les échanges entre les diverses nations. Comme le noyer cendré fait encore l’objet d’un commerce parmi les Premières Nations, on en rencontre des individus isolés à l’extérieur de l’aire de répartition principale de l’espèce.

Les noyers cendrés deviennent généralement des arbres « grands-pères » vers l’âge de 30 à 50 ans. Ils sont alors utilisés pour multiplier l’espèce à l’intérieur de la région. Une fois les grands-pères disparus, il est difficile de garantir que le matériel de remplacement conviendra à la région.

Le noyer cendré connaît un déclin constant depuis l’arrivée des Européens au Canada et aux États-Unis. De nombreux peuplements de noyer cendré ont été exploités pour la fabrication de meubles ou simplement enlevés des meilleurs emplacements pour la fondation de villages. Dans bien des cas, ces emplacements, aujourd’hui occupés par des villes canadiennes, étaient ceux d’anciens villages autochtones. Les peuplements qui existent encore sont en outre menacés par l’agriculture et les autres utilisations des terres. Actuellement, le chancre du noyer cendré est visible sur la plupart des arbres dans l’aire principale de l’espèce. Plusieurs peuples autochtones sont à la recherche d’individus résistants en vue d’établir de nouvelles colonies de noyer cendré et de s’assurer des sources de graines pour l’avenir.

Le noyer cendré avait de nombreux usages médicinaux et culturels chez les peuples autochtones d’Amérique du Nord (Chandler et al., 1979; Gilmore, 1933; Hamel et Chiltoskey, 1975; Herrick, 1977; Smith, 1923; Smith, 1928; Smith, 1933). Pour plus de renseignements, voir le site web (en anglais seulement).

 

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