Stylophore à deux feuilles (Stylophorum diphyllum) évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 3

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom scientifique :
Stylophorum diphyllum (Michaux) Nuttall
Synonymes :
Chelidonium diphyllum Michaux; Meconopsis diphylla DC
Noms français :
stylophore à deux feuilles
Noms anglais :
wood-poppy, celandine poppy, mock poppy, yellow poppy
Famille :
Papavéracées
Grand groupe végétal :
Eudicotylédones
Spécimen type :
Lectotype déposé à Paris?

Le Stylophorum diphyllum est la seule espèce du genre Stylophorum en Amérique du Nord. Il a été d’abord été décrit par Michaux (1803) à titre d’espèce du genre Chelidonium, puis il a été transféré au genre Stylophorum par Nuttall (1818). Prain (1895) a par la suite proposé de retourner l’espèce au genre Chelidonium, en faisant valoir que ses parties végétatives ressemblent à celles du Chelidonium majus, une espèce de l’Ancien Monde.

Description morphologique

Le Stylophorum diphyllum est une plante herbacée pubescente vivace pouvant atteindre une hauteur d’environ 40 cm et produisant un gros rhizome. Les tiges, les sépales et parfois les feuilles portent de gros poils multicellulaires, peu nombreux à nombreux. La plupart des feuilles sont basilaires, leur pétiole est long, et le dessous du limbe est pâle. Les feuilles sont profondément pinnatiséquées en 5 ou 7 segments irrégulièrement lobés ou dentés, séparés par des incisions qui atteignent, ou presque, la nervure médiane. Les fleurs sont réunies en groupes pauciflores sous-tendus par 2 ou 3 feuilles plus ou moins opposées. Les deux sépales sont pubescents et légèrement charnus. Les quatre pétales, d’un jaune éclatant, mesurent 2 à 5 cm de longueur. Les étamines sont nombreuses, chacune étant constituée d’un filet très mince et d’une anthère oblongue. L’ovaire, densément pubescent, est plus ou moins elliptique, atténué vers le haut en un long style qui persiste sur le fruit. Ce dernier est une capsule penchée, vert grisâtre, couverte de poils raides, mais souples, et il s’ouvre en 3 ou en 4 segments par des fentes longitudinales (Gleason, 1952; Ernst, 1962). Toutes les parties de la plante renferment un latex amer jaune ou orange. Gleason et Cronquist (1991) donnent une description technique de l’espèce.

Des dessins de la feuille et de la fleur du Stylophorum diphyllum sont présentés dans Gleason (1952). Des illustrations plus détaillées de l’anatomie ont été publiées dans Ernst (1962). Une planche en couleurs figure dans Boynton (1918). Un dessin a été réalisé par Susan A. Reznicek pour un article de A. A. Reznicek (1988). Le dessin de la figure 1 a été réalisé par la rédactrice principale du présent rapport, à partir de croquis exécutés sur le terrain.

Au début du printemps, les grandes fleurs jaune vif du Stylophorum diphyllum sont caractéristiques et attirent le regard d’assez loin. À cette époque de l’année, la pubescence de la plante est également très évidente, tout comme la couleur pâle du dessous des feuilles. À l’état végétatif, la plante ressemble de façon frappante à la grande chélidoine (Chelidonium majus), espèce adventice relativement commune, originaire de l’Ancien Monde. Chez le C. majus, les feuilles sont toutes alternes; le S. diphyllum est doté d’une ou de plusieurs feuilles basilaires, et ses feuilles sont opposées ou verticillées à l’extrémité de la tige florifère. De plus, les fleurs du C. majus sont beaucoup plus petites que celles du S. diphyllum, leurs pétales sont plus étroits et ne mesurent qu’environ 1 cm de longueur, et les sépales et les capsules du C. majus sont glabres. La capsule du S. diphyllum est ovoïde et garnie de poils raides, tandis que celle du C. majusest cylindrique-linéaire et glabre.

Figure 1. Croquis du Stylophorum diphyllum réalisé par Jane Bowles.

Figure 1. Croquis du Stylophorum diphyllum réalisé par Jane Bowles.

Description génétique 

Le Stylophorum diphyllumse reproduit par voie sexuée et semble à la fois allogame et autogame. Le degré de diversité génétique existant d’une population à l’autre et à l’intérieur de chacune d’elles est en train d’être déterminé au moyen de marqueurs de la génétique moléculaire. Le travail est en cours, mais les premiers résultats semblent indiquer une variation à l’intérieur d’une population canadienne, entre les populations canadiennes ainsi qu’entre les populations du Canada et celles des États-Unis (Gharebaghi, 1996; Galbraith, comm. pers., 2005). La distance séparant les populations et la nature instable de l’habitat se trouvant entre elles semblent constituer des obstacles importants à un échange génétique entre populations.

Unités désignables 

Au Canada, le Stylophorum diphyllumconstitue une seule unité désignable, puisque ses populations se trouvent à proximité l’une de l’autre et sont toutes situées dans la même zone écologique définie par le COSEPAC, celle des Plaines des Grands Lacs.

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