Héliotin d'Aweme (Schinia avemensis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 2

Résumé

Héliotin d'Aweme
Schinia avemensis

Information sur l’espèce

L’héliotin d’Aweme est un lépidoptère nocturne (hétérocère) de la famille des Noctuidés (noctuelles, vers-gris, légionnaires, etc.) et de la sous-famille des Héliothinés (héliotins). Il est de petite taille (envergure de 16-20 mm) et vole le jour. Ses ailes antérieures sont verdâtre-brun et marron, ou principalement marron, et sont traversées de deux bandes partielles ocre-jaune; leurs bords distaux sont en très grande partie couverts d’une bande jaune bien visible (d’où le nom commun de l’espèce). On n’a pas trouvé de sous-espèce. Les stades immatures (œuf, chenille et chrysalide) ne sont pas décrits.

Répartition

Au Canada, on connaît deux populations disjointes de l’espèce dans l’écozone des Prairies dans le sud des provinces des Prairies. L’une de ses populations ne compte qu’un site, dans le sud-ouest du Manitoba, tandis que l’autre compte trois sites existants et un site historique, dans le sud-ouest de la Saskatchewan et le sud-est de l’Alberta. L’espèce ne compte que trois autres sites dans le monde, tous au Colorado.

Habitat

L’héliotin d’Aweme est toujours observé dans des dunes actives et des creux de déflation, en association étroite avec la plante hôte de la chenille. L’habitat propice semble consister en des colonies de la plante hôte poussant sur des dunes actives où une source de nectar adéquate est présente pour les adultes.

Biologie

Les adultes sont actifs durant le jour. On peut les voir se reposer sur les plantes qui servent d’hôtes aux chenilles ou voler parmi ces plantes, ou se reposer ou s’alimenter de nectar sur des fleurs voisines. L’espèce est univoltine (une génération par année), les adultes des populations canadiennes étant présents du 10 juillet au 20 août. La seule plante hôte connue des chenilles est l’hélianthe des prairies, espèce indigène, et une espèce d’herbe-squelette est la principale source de nectar pour les adultes.

Taille et tendances des populations

Le nombre de sites canadiens de l’espèce semble stable. Par manque de données, on ne peut produire d’estimations démographiques fiables. Toutefois, selon les observations récentes faites à tous les sites canadiens connus, on croit qu’il y avait au Canada entre 700 et 6 000 adultes en 2004-2005.

Facteurs limitatifs et menaces

Le principal facteur limitatif est la disponibilité de dunes actives ou de dunes avec creux de déflation, abritant des colonies de la plante hôte de la chenille.

La survie à long terme de l’espèce semble principalement menacée par la perte d’habitat résultant de la stabilisation des dunes actives par des végétaux tant indigènes qu’introduits. Ce processus naturel s’est probablement accéléré depuis la colonisation humaine, ce qui a entraîné une réduction du nombre et de l’étendue des feux de friche. Le broutage excessif des hélianthes des prairies pourrait nuire grandement aux petites populations isolées d’héliotin d’Aweme.

Importance de l’espèce

L’héliotin d’Aweme est une espèce qui ne vit que dans les dunes et dont on ne connaît que deux petites populations au Canada et deux populations aux États-Unis (au Colorado).

Protection actuelle

La population manitobaine se trouve principalement, voire entièrement, dans le parc provincial Spruce Woods; elle pourrait aussi s’étendre jusque dans la BFC Shilo adjacente, laquelle relève du gouvernement fédéral. Deux des quatre sites de l’espèce en Alberta et en Saskatchewan, soit celui de Bindloss (Alberta) et de Burstall (Saskatchewan) se trouvent sur des propriétés privées, un troisième (lac Pakowki, en Alberta) se trouvant sur un terrain provincial loué; le lieu exact du quatrième site, historique, est inconnu.

Ni l’organisme Nature Conservancy (NatureServe) ni les trois provinces ou l’héliotin d’Aweme est présent n’ont attribué de classement de conservation à l’espèce. Le papillon ne figure pas sur les listes de la CITES, de l’UICN ni du US Fish and Wildlife.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2006)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d'animal, de plante ou d'une autre organisme d'origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s'est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n'existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n'existe plus à l'état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) Note de bas de pagea

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P) Note de bas de pageb

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) Note de bas de pagea

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) Note de bas de paged, Note de bas de pagee

Une catégorie qui s'applique lorsque l'information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l'admissibilité d'une espèce àl'évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l'espèce.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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