Saumon sockeye (Oncorhynchus nerka) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 10

Facteurs limitatifs et menaces

Divers facteurs limitatifs et menaces naturels et anthropiques peuvent influer sur la survie du saumon rouge du lac Sakinaw tant en eau douce qu’en mer.


Habitat d’eau douce

Les frayères littorales utilisées dans le lac Sakinaw sont vulnérables aux glissements de terrain dus aux hausses rapides du débit des cours d’eau et aux crues, particulièrement en hiver lorsque la pluie tombe sur le sol enneigé. La moyenne des précipitations annuelles s’échelonne entre 850 mm à faible altitude et 2 500 mm à haute altitude. Les précipitations les plus abondantes tombent en hiver sous forme de pluie; moins de 10 p. 100 des précipitations totales tombent sous forme de neige au niveau de la mer, mais cette proportion augmente nettement avec l’altitude (voir dans Murray et Wood, 2002, et Shortreed et al., 2003, pour des descriptions détaillées du climat et des caractéristiques limnologiques).

Les activités humaines ou les phénomènes naturels qui réduisent les remontées d’eau souterraine ou la perméabilité du substrat en entraînant une accumulation de limon ou de débris ligneux près des frayères peuvent causer de la mortalité pendant l’incubation en entravant l’arrivée d’eau oxygénée et l’élimination des déchets métaboliques. Les frayères ont été dégradées par la construction d’installations pour la navigation de plaisance et les effets cumulatifs de l’entreposage du bois. La dégradation la plus marquée a eu lieu avant les relevés effectués par des plongeurs en 1979, mais la dégradation s’est poursuivie par la suite. D’après les relevés effectués par les plongeurs en 1999 et en 2000, le saumon rouge n’utilise plus actuellement que 15 p. 100 de la superficie de la frayère 1, et aucun saumon n’utilise la frayère 2, où il ne reste plus que 25 p. 100 de l’habitat propice. D’anciennes frayères, qui ne sont plus utilisées par le saumon rouge, sont recouvertes d’une épaisse couche de boue, de débris organiques et de grumes.

Le lac Sakinaw se trouve à une altitude de 5 m seulement, mais il est possible que le saumon rouge ait de la difficulté à y entrer et à en sortir pendant les périodes de basses eaux. L’émissaire du lac a été partiellement ou totalement bloqué depuis le début des années 1900 par des barrages construits pour retenir l’eau et les grumes. En 1952, le MPO a construit sur l’émissaire un barrage permanent pourvu d’une passe migratoire. Depuis ce temps, le niveau d’eau du lac a été réglé de façon à y retenir l’eau à la fois pour les activités récréatives et les habitants des chalets et pour la migration du saumon. Un faible débit d’eau et une élévation de la température de l’eau peuvent retarder ou entraver la migration dans le lac Sakinaw, et le saumon rouge emprunte la passe migratoire seulement la nuit à marée haute. La présence de prédateurs, surtout des loutres de rivière, dans la passe migratoire ou à proximité, peut perturber la migration de fraye. Lorsque la migration est perturbée, le poisson qui retourne vers l’océan n’a pas accès à la passe migratoire avant la nuit suivante parce que la porte d’accès est close pendant la marée haute diurne. En 1995, on a amélioré la voie de passage vers la passe migratoire en installant dans le ruisseau, en aval de la barrière, deux grosses structures de pierres créant de grands bassins. Ces derniers permettent aux saumons en migration de se reposer et leur offrent une certaine protection contre la pêche illégale et la prédation. De plus, on s’est efforcé de restructurer l’émissaire de façon à ce que ses eaux demeurent concentrées dans un chenal étroit.


Facteurs naturels en mer

Il est généralement admis que la mortalité naturelle en mer est due en majeure partie à la prédation et que les facteurs physiques (température, salinité, ourants) ainsi que les facteurs biotiques intrinsèques (adaptation génétique, alimentation, parasitisme et maladie) ont une incidence sur la vulnérabilité à la prédation. En mer, les prédateurs incluent une grande variété d’espèces, depuis les oiseaux plongeurs et les poissons piscivores jusqu’aux pinnipèdes et aux orques. Selon certaines indications fournies par la présence de cicatrices et les prises au chalut, le saumon rouge du lac Sakinaw serait particulièrement vulnérable à la prédation effectuée en mer par la lamproie à queue noire (Lampetra ayresii), qui est relativement abondante dans le détroit de Géorgie près du lac Sakinaw (R. Beamish, MPO, comm. pers.). De plus, la croissance et la survie en mer de toutes les espèces de saumons du Pacifique peuvent être affectées par les épisodes de réchauffement de l’eau (El Niño) à l’échelle locale et par des variations des conditions océaniques dans le Pacifique Nord (voir par exemple Francis, 1993; Mueter et al., 2002a, 2002b).


Pêches

Le saumon rouge Sakinaw fait l’objet d’une pêche dirigée terminale, mais entre en plus grand nombre dans les prises accidentelles des pêches de stocks mélangés visant des populations plus nombreuses de saumons rouges et de saumons roses. Une pêche terminale importante a probablement été pratiquée la plupart des années, mais des estimations fiables des prises dans les pêches terminales sont disponibles pour trois ans seulement, soit 1947, 1952 et 1972. Le taux de récolte dans les pêches terminales en 1947 n’a été que de 1,4 p. 100 (50 prises pour une échappée estimée à 3 500 saumons rouges). En 1952, le taux de récolte dans les pêches terminales a été beaucoup plus élevé, soit de 14 p. 100 (1 000 prises au filet maillant par trois ou quatre bateaux à rames dans la baie Lee pour une échappée de 6 000 saumons rouges). En 1952, la pêche était ouverte six jours par semaine, mais la pêche commerciale et la pêche récréative étaient toutes deux interdites dans un petit sanctuaire situé près de l’embouchure du lac Sakinaw, qui faisait l’objet de patrouilles régulières visant à prévenir la pêche illégale (A. Skipper, MPO, comm. pers.). La pêche illégale et le braconnage du saumon rouge dans la passe migratoire du lac Sakinaw ont été une source de préoccupation pour le personnel d’application de la loi depuis la récolte des premières données sur le saumon rouge du lac Sakinaw, mais l’ampleur de la récolte illégale n’a jamais été estimée. En 1972, le taux de récolte dans les pêches terminales a encore augmenté, se situant entre 23 et 29 p. 100, d’après les prises évaluées entre 1 350 et 1 800 saumons rouges, effectuées par deux ou trois bateaux à filets maillants, surtout dans la baie Lee (suivie de Middlepoint, de Bargain Harbour et du chenal Sabine; R.P. Kraft, MPO, comm. pers.). L’échappée de 1972 comptait 4 500 saumons rouges, soit à peu près la moyenne pour les 20 années précédentes.

Le saumon rouge revient dans le lac Sakinaw par le détroit de Johnstone (figure 7). Il partage ce corridor de migration avec d’autres populations de saumons rouges, notamment celles qui reviennent dans des lacs situés à proximité du détroit de Johnstone (lacs Nimpkish, Heydon, Phillips et Village Bay) et les saumons rouges du réseau du Fraser qui se détournent de leur voie migratoire habituelle pour approcher le fleuve par le nord. Le « taux de détournement » se reflète dans la proportion de la prise totale de saumons rouges du Fraser qui est capturée le long la route d’approche par le nord (c.-à-d. celle qui passe par le détroit de Johnstone plutôt que par le détroit de Juan de Fuca). Un taux de détournement plus élevé implique un effort de pêche plus grand dans les pêches qui tuent du saumon rouge du lac Sakinaw, notamment aux endroits suivants :

  • zone statistique 11 – pêche aux lignes traînantes et au filet maillant peu importante pratiquée au large de l’extrémité nord de l’île de Vancouver;
  • détroit de Johnstone – principale pêche sur les saumons du fleuve Fraser qui passent par le nord; en général, il s’agit d’une pêche à la senne, mais on y pratique aussi la pêche aux lignes traînantes et au filet maillant; les prises plus modestes de la pêche autochtone et des pêches expérimentales sont comprises dans les statistiques des prises commerciales; le détroit de Johnstone est subdivisé en deux tronçons, soit le tronçon supérieur (zone 12) et le tronçon inférieur (zone 13).
  • détroit de Géorgie – la pêche aux lignes traînantes a été pratiquée dans tout le détroit de Géorgie, mais une petite pêche au filet pratiquée dans la zone statistique 16 (concentrée principalement dans le chenal Sabine) a une incidence plus importante sur le saumon rouge du lac Sakinaw.

L’intensité globale de la pêche de stocks mélangés dans les détroits de Johnstone et de Géorgie a augmenté en général jusqu’à la fin des années 1990 à cause de fortes abondances et de forts taux de détournement du saumon rouge du fleuve Fraser. L’effort de pêche des senneurs semble avoir diminué dans les deux secteurs depuis la fin des années 1970 lorsqu’on l’évalue en jours-bateaux cumulatifs (figure 8), mais cette mesure de l’effort ne tient pas compte des progrès techniques qui ont accru l’efficacité de la pêche en permettant aux senneurs de déployer leurs filets plus souvent et plus efficacement. De plus, l’effort de pêche au filet maillant dans le détroit de Johnstone a été plus intense dans toute la période 1989-1994 (7 563 jours-bateaux en moyenne, fourchette allant de 6 003 à 9 479) qu’à toute autre période antérieure (4 358 jours-bateaux en moyenne, fourchette allant de 1 333 à 6 104). L’effort de pêche au filet maillant dans le détroit de Géorgie (principalement dans le chenal Sabine, près du lac Sakinaw) était également plus intense entre 1991 et 1994 (1 095 jours-bateaux en moyenne, fourchette allant de 205 à 2 438) que dans les années antérieures (212 jours-bateaux en moyenne, fourchette allant de 5 à 529). Cette intensification de l’effort des bateaux de pêche au filet maillant dans les détroits de Johnstone et de Géorgie a coïncidé avec la période de déclin rapide des échappées du saumon rouge Sakinaw. La réduction des taux de pêche après 1997 reflète les restrictions imposées en matière de pêche par suite de préoccupations touchant la conservation des stocks, une réduction globale de la flottille de pêche et les exigences relatives aux permis par zone. D’autres fermetures (à l’Ouest du cap Lewis) depuis 1980 ont permis de réduire le taux de récolte du saumon rouge du lac Nimpkish dans la zone 11 et la partie supérieure de la zone 12 (Starr et al., 1984). Cependant, des pêches pratiquées tôt dans la saison dans la partie inférieure de la zone 12 (sous-zones 1 à 4) toucheraient encore le saumon rouge Sakinaw et d’autres stocks de l’extérieur du réseau du Fraser (ceux des lacs Fulmore, Phillips Heydon, et peut-être Village Bay).

Il convient de noter que l’augmentation de l’effort de pêche dans les pêches de stocks mélangés ne se traduit pas nécessairement en une hausse de la mortalité par pêche dans le cas de petites populations comme celle du saumon rouge du lac Sakinaw. Il faut des données détaillées sur le moment de la montaison et les routes migratoires empruntées après les zones de pêche pour obtenir des estimations fiables des taux de récolte propres aux diverses populations dans les pêches de stocks mélangés, et ces données sont rarement disponibles dans le cas des petits stocks. La réglementation de l’effort de pêche en cours de saison dépend en général des indices fournis par les pêches expérimentales concernant l’abondance globale, et par conséquent, de l’abondance des grosses populations de saumons rouges du fleuve Fraser. La gestion du stock de saumons rouges du lac Sakinaw est dite « passive », ce qui signifie que l’effort de pêche n’est pas réglementé d’après des estimations de l’abondance en cours de saison; toutefois, l’échappée de géniteurs est surveillée de façon à permettre l’évaluation du plan de pêche après la saison.


Figure 7 : Route principale de migration des adultes (lignes pointillées) et emplacement des pêches visant les populations de saumons rouges ne venant pas du Fraser (Nimpkish, Heydon, Fulmore, Phillips, Village Bay et Sakinaw)

Figure 7.  Route principale de migration des adultes (lignes pointillées) et emplacement des pêches visant les populations de saumons rouges ne venant pas du Fraser (Nimpkish, Heydon, Fulmore, Phillips, Village Bay et Sakinaw).

Le saumon rouge du lac Sakinaw est récolté surtout dans les pêches au filet du détroit de Johnstone et du chenal Sabine. Tiré de Murray et Wood, 2002.


Figure 8 : Effort annuel des bateaux de pêche au filet maillant (FM) et à la seine (SN) de juillet à la mi-septembre, pendant la migration du saumon rouge du lac Sakinaw dans des zones de pêche de stocks mélangés dans les détroits de Johnstone (zones 12 et 13) et de Géorgie (zone 16)

Figure 8 : Effort annuel des bateaux de pêche au filet maillant (FM) et à la seine (SN) de juillet à la mi-septembre, pendant la migration du saumon rouge du lac Sakinaw dans des zones de pêche de stocks mélangés dans les détroits de Johnstone (zones 12 et 13) et de Géorgie (zone 16).

Tiré de Murray et Wood, 2002.

La Commission du saumon du Pacifique (CSP) a effectué une analyse des écailles pour évaluer la proportion de saumons rouges du lac Sakinaw dans les captures de la pêche au filet dans les détroits de Johnstone et de Géorgie dans la saison 1975. D’après ces estimations de la composition des prises, les prises et le taux d’exploitation totaux du saumon rouge du lac Sakinaw dans les zones 12, 13 et 16 pour l’année en question ont atteint respectivement 14 300 poissons et 47 p. 100 (Argue, 1975). La majeure partie (92 p. 100) de cette mortalité due à la pêche est survenue dans le détroit de Johnstone avant une grève générale qui a commencé la dernière semaine de juillet et s’est poursuivie pendant la majeure partie du mois d’août; l’échappée de saumons rouges du lac Sakinaw pour l’année en question a été la plus importante (16 000) et la plus tardive (jusqu’au 30 septembre) jamais enregistrée. Il n’existe pas de données de même nature pour le saumon rouge du lac Sakinaw pour d’autres années. Cependant, Starr et al. (1984) ont effectué des analyses de reconstitution de la remonte et conclu que le taux d’exploitation total du saumon rouge du lac Sakinaw a varié entre 20 et 67 p. 100 (moyenne de 41 p. 100) dans la période 1970-1982. Ces auteurs ont estimé que les taux de récolte dans les pêches du détroit de Johnstone (zones 11, 12 et 13) et de la zone 16 se situaient en moyenne à 37 p. 100 et à 4 p. 100, respectivement.

Murray et Wood (2002) ont déduit le taux d’exploitation total minimal du saumon rouge du lac Sakinaw pour les périodes 1986-1989 et 1992-1994 en utilisant des estimations hebdomadaires des proportions de saumons rouges ne venant pas du Fraser et de saumons rouges de la remonte hâtive de la Stuart dans les prises de la pêche expérimentale de l’île Round (zone 12) qui avaient été établies par analyse des races au moyen des écailles (Gable et Cox-Rogers, 1993; CSP, données inédites). Dans leur première méthode, Murray et Wood (2002) ont supposé que le saumon rouge du lac Sakinaw était récolté au même taux que les populations co-migrantes de saumons rouges du fleuve Fraser (principalement le saumon rouge de la remonte hâtive de la Stuart) dans les pêches pratiquées dans la voie d’approche du fleuve par le nord. Ils ont aussi supposé que la composition par stock dans la pêche expérimentale de la zone 12 était représentative de la composition par stock dans les prises totales des zones 11, 12 et 13. Ils ont estimé le taux de récolte particulier à la zone de pêche en divisant l’estimation hebdomadaire de la récolte de saumons rouges du fleuve Fraser par l’abondance hebdomadaire du saumon rouge du Fraser disponible pour la pêche. Cette dernière valeur était déduite des estimations de l’abondance hebdomadaire dans le cours inférieur du fleuve Fraser, décalées dans le temps pour tenir compte de la durée de la migration, et multipliées par le taux de détournement estimé pour inclure uniquement les poissons ayant emprunté le détroit de Johnstone. Avec cette méthode, les estimations du taux de récolte total du saumon rouge de la remonte hâtive de la Stuart dans la voie d’approche par le nord (et par extension, du saumon rouge du lac Sakinaw) s’échelonnent entre 1 et 56 p. 100 (moyenne de 21 p. 100) pour une migration de 7 jours, et entre 1 et 97 p. 100 (moyenne de 57 p. 100) pour une migration de 14 jours.

Dans leur deuxième méthode, Murray et Wood (2002) ont reconstitué la prise probable de saumons rouges Sakinaw d’après les estimations de la CSP concernant les captures hebdoadaires totales de saumons ne venant pas du Fraser. Parmi les populations ne venant pas du Fraser, le saumon rouge de la rivière Nimpkish fréquente seulement les zones 11 et 12; le saumon rouge des lacs Heydon, Fulmore et Phillips est présent uniquement dans les zones 11, 12 et 13 et le saumon rouge Sakinaw fréquente les quatre zones. Murray et Wood (2002) ont supposé que le saumon rouge Sakinaw représentait respectivement 8 p. 100, 20 p. 100 et 43 p. 100 des captures totales de saumons rouges ne venant pas du Fraser dans les zones 11 et 12, dans la zone 13 et dans la zone 16, en considérant que la proportion de saumons rouges Sakinaw dans les captures totales devait augmentée en raison inverse du nombre d’autres populations présentes dans les zones. Ces estimations brutes de la prise de saumons rouges Sakinaw, combinées aux données du SDRS sur les échappées, donnent à penser que les taux d’exploitation du saumon rouge Sakinaw dans les pêches au filet des détroits de Johnstone et de Géorgie se situent en moyenne entre 49 et 57 p. 100 (selon l’hypothèse adoptée quant à la durée de la migration) pour la période 1986-1989, et entre 89 et 99 p. 100 pour 1993 et 1994. Il y aurait surestimation des taux d’exploitation si les échappées étaient sous-estimées, comme ce pourrait être le cas pour les années 1993 et 1994 étant donné que les dénombrements à la passe migratoire ont cessé à partir de 1990 (jusqu’en 2002).


Introduction d’espèces exotiques

Des alevins de saumon rouge ont été transplantés dans le lac Sakinaw chaque année de 1902 à 1906. Ces alevins étaient élevés à l’écloserie du fleuve Fraser près de New Westminster, qui a été exploitée de 1884 à 1915. Ces alevins étaient issus du stock Harrison (sites de Big Silver, du ruisseau Weaver, du lac Trout et des rapides Harrison), de celui de la rivière Pitt (cours inférieur et supérieur), de celui de la rivière Birkenhead et de celui du lac Shuswap (ruisseaux Scotch et Tappin, rivière Adams). Environ 380 000 alevins provenant de ces stocks ont été ensemencés dans le lac Sakinaw (Aro, 1979). D’après les analyses génétiques, ces transplantations ont échoué (voir plus haut la section « Populations importantes à l’échelle nationale » et la figure 2).

La Fish and Wildlife Branch de la Colombie-Britannique a tenté d’augmenter la population naturelle de truite fardée anadrome dans le lac Sakinaw en y transplantant 297 931 truites fardées juvéniles (la plupart pesant plus de 10 g) entre 1965 et 1989 (http://www.bcfisheries.gov.bc.ca/fishinv/db/default.asp). Or, les prédateurs lacustres peuvent restreindre la production de smolts de saumon rouge, et la truite fardée est un prédateur reconnu des jeunes saumons rouges en tout temps de l’année (Foerster, 1968). Par conséquent, l’ensemencement de truites fardées dans le lac Sakinaw peut y avoir diminué le taux de survie des saumons rouges.

 

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