Sébaste canari (Sebastes pinniger) évaluation et rapport de situation du COSEPAC: chapitre 20

Annexe 1 : Rapprochement des prises et des relevés du sébaste canari

Remarque : les annexes techniques sur la dérivation des indices de capture et d’abondance peuvent être obtenues sur demande.

Les données de relevés les plus fiables sont tirées du relevé des crevettes de la Côte ouest de l’île de Vancouver (COIV) et du relevé triennal des États-Unis. Analysés séparément à l’aide d’un modèle log-linéaire, le relevé des crevettes de la COIV indique un taux de déclin de -0,051 la première année, et le relevé triennal, de -0,15 (tableau 1). Dans une analyse de la covariance des deux relevés, le relevé étant la variable nominale, le terme d’interaction n’est pas significatif (c’est-à-dire, la pente diffère selon les relevés), mais le terme d’interception l’est. L’estimation de pente commune de l’analyse de la covariance est de -0,064 la première année, ce qui est près de l’indice du relevé de la COIV, qui compte beaucoup plus de points de données que le relevé triennal.

Si nous acceptons que la pente de l’analyse combinée est représentative de la tendance à long terme de la biomasse du sébaste canari sur la côte, comment pouvons-nous rapprocher les prises historiques et la productivité des stocks?

Voici un modèle de production très simple :

Bt+1 = gBt - Ct

où Bt est la biomasse pour l’année t, Ct est le nombre de prises pour l’année t, et g représente le taux de production excédentaire, dont il est présumé dans ce cas qu’il est fixe dans le temps et indépendant de la densité. S’il n’y a pas de pêche :

g = Bt+1 / Bt

 

Si nous supposons les valeurs de g et de la biomasse au début de la série de données (B0 ), il est possible d’estimer Bt. La pente de la régression log-linéaire au cours de la période peut ainsi être estimée. La question peut être résolue par un examen de l’ensemble de g et de B0 qui produit une pente log-linéaire égale à celle observée à la suite de l’analyse des relevés combinés. La question est maintenant de savoir si elles correspondent aux données connues sur le sébaste canari.

L’ensemble des valeurs de g et de B0 ont une corrélation négative : si g augmente, B0 diminue (tableau 2). Un taux de récolte d’environ 5 p. 100 est considéré comme durable, ce qui veut plus ou moins dire qu’un taux de production excédentaire de 5 p. 100 serait raisonnable si la biomasse de l’espèce se trouvait dans la région de la production maximale totale (à savoir, le rendement maximal équilibré). Les résultats indiquent que, avec ce taux de croissance et une valeur de B0 de 18 000 t, il est possible d’obtenir la valeur de la pente. Les résultats de ce scénario indiquent une biomasse survivante de près de 4 000 t en 2004 (tableau 3), ce qui correspond à la fourchette d’estimations de la biomasse minimale des relevés (les estimations réelles de la biomasse dépendent de la capturabilité des chaluts).

La biomasse semble avoir décliné pendant presque toute, voire toute, la période, ce qui indique que les taux de prises n’étaient pas durables. Les taux de récolte du scénario présentés au tableau 3 ont augmenté au cours des dernières années; cette situation pourrait être préoccupante si nous avions confiance en ces estimations. Cependant, tel qu’il a été mentionné, nous avons supposé un taux de production excédentaire constant et indépendant de la densité pour ce modèle, qui a été réalisé pour mettre à l’épreuve les fourchettes de valeurs et non pour évaluer la population.

Dans l’ensemble, nous concluons que les prises signalées correspondent aux estimations de biomasse plausibles et à la tendance combinée des deux indices les plus fiables. La pêche peut donc expliquer le déclin observé.

 

Tableau A1 (a. Analyses séparées) : Résultats des analyses log-linéaires de la tendance à long terme du sébaste canari de la Colombie-Britannique tirée du relevé des crevettes de la COIV et du relevé triennal des États-Unis
Relevé N Pente Val. p
COIV 29 -0,051 0,0406
TRI 7 -0,15 0,0200

 

Tableau A1 (b. Analyse combinée, pentes et points d’interception séparés) : Résultats des analyses log-linéaires de la tendance à long terme du sébaste canari de la Colombie-Britannique tirée du relevé des crevettes de la COIV et du relevé triennal des États-Unis
Terme Estimations Val. p
Interception 206,5 0,0028
Année -0,10 0,0037
Relevé (TRI) 0,71 0,0055
année*relevé -0,049 0,1354

 

Tableau A1 (c. Analyse combinée, pente commune et points d’interception séparés) : Résultats des analyses log-linéaires de la tendance à long terme du sébaste canari de la Colombie-Britannique tirée du relevé des crevettes de la COIV et du relevé triennal des États-Unis
Terme Estimations Val. p
Interception 133,7 0,0041
Année -0,064 0,0062
Relevé (TRI) 0,68 0,0082

 

Tableau A2 : Ensemble des valeurs de g et de B 0 donnant une pente de -0,064 entre la biomasse ln et l’année pour le sébaste canari de la Colombie-Britannique
Bo g
10 000 1,115
11 000 1,103
12 000 1,092
13 000 1,083
14 000 1,074
15 000 1,067
16 000 1,061
17 000 1,055
18 000 1,050
19 000 1,045
20 000 1,040
21 000 1,036
22 000 1,033
23 000 1,029
24 000 1,026

 

Tableau A3 : Données d’entrée (prises) et biomasse estimée pour g = 1,05 et B 0 =  18 000 t pour le sébaste canari de la Colombie-Britannique
Année Prises (t) Biomasse Biomasse ln Taux H
1980 1 173,3 17 726,7 9,78 0,07
1981 626,4 17 986,6 9,80 0,03
1982 826,6 18 059,4 9,80 0,05
1983 1 335,5 17 626,8 9,78 0,08
1984 1 789,8 16 718,4 9,72 0,11
1985 1 498,9 16 055,4 9,68 0,09
1986 1 156,8 15 701,3 9,66 0,07
1987 1 411,9 15 074,5 9,62 0,09
1988 1 814,3 14 014,0 9,55 0,13
1989 1 816,7 12 897,9 9,46 0,14
1990 1 590,9 11 951,9 9,39 0,13
1991 1 352,6 11 197,0 9,32 0,12
1992 1 401,8 10 355,0 9,25 0,14
1993 1 113,9 9 758,8 9,19 0,11
1994 1 198,9 9 047,9 9,11 0,13
1995 924,2 8 576,0 9,06 0,11
1996 761,6 8 243,3 9,02 0,09
1997 746,7 7 908,8 8,98 0,09
1998 832,7 7 471,5 8,92 0,11
1999 975,8 6 869,2 8,83 0,14
2000 821,2 6 391,5 8,76 0,13
2001 852,0 5 859,0 8,68 0,15
2002 896,4 5 255,6 8,57 0,17
2003 864,7 4 653,7 8,45 0,19
2004 809,2 4 077,2 8,31 0,20

 


Figure A1 : Régression log-linéaire de la biomasse c. année pour la série de prises d’individus du sébaste canari en Colombie-Britannique; g = 1,05 et B0 = 18 000 t

Figure A1. Régression log-linéaire de la biomasse c. année pour la série de prises d’individus du sébaste canari en Colombie-Britannique; g = 1,05 et B0 = 18 000 t

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