Entosthodon fasciculé (Entosthodon fascicularis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L'Entosthodon fascicularis pousse généralement sur le sol, parfois dans la litière ou parmi d’autres mousses, en terrain découvert à ombragé, généralement à l’intérieur ou à proximité de milieux demeurant humides au printemps, souvent près d'affleurements rocheux. Selon Grout (1935), l’espèce pousse dans ces milieux humides et sourceux à une altitude de 2 100 pieds (635 mètres). Selon Lawton (1971), elle pousse sur le sol jusqu’à une altitude de 700 mètres. Les étiquettes des spécimens récoltés en Colombie-Britannique mentionnent plusieurs types d'habitats, tels que « terre plutôt humide sur affleurement découvert », « terre humide sur la pente d'un affleurement », « terre sur compactée près d’un sentier » et « terre d’une pente sous Quercus » (voir la section « Spécimens examinés » pour plus de précisions sur l'habitat général). L'information la plus détaillée provient du spécimen numéro 3 : selon l’étiquette, le spécimen a été récolté dans une grande mare printanière, en milieu découvert, où poussait également le Psilocarphus elatior, le Juncus bufonius, le Plantago bigelovii, l’Anagalis minima et le Centaurium muhlenbergii, à une altitude d’environ 30 m.

Quinze des seize populations canadiennes d'Entosthodon fascicularis poussent dans l'aire de répartition de l’écosystème des chênes de Garry, qui est jugé menacé au Canada. Dix de ces populations ont été trouvées dans des milieux dominés par le chêne de Garry (populations 2, 3, 4, 5, 6, 9, 11, 13, 14 et 15). Trois autres (populations 1, 7 et 12) sont situées dans des milieux découverts entourés de forêts très sèches de douglas, mais elles peuvent être considérées comme associées au chêne de Garry aux termes du système provincial de classification des communautés végétales, en cours d’élaboration. Le site éloigné des autres est situé dans une forêt sèche de pins et de sapins de la région des Kootenays.


Tendances en matière d’habitat

La plupart des populations d'Entosthodon fascicularis semblent pousser dans des milieux non perturbés, mais les populations 3 et 5 semblent pousser dans des milieux plutôt perturbés. Le site de l’étang King est voisin d’un terrain de golf; lorsque le niveau de l’eau est bas, les rives de l'étang sont envahies par des canards et des bernaches, qui ne semble cependant pas avoir d’impact appréciable sur l’E. fascicularis. La population du parc Uplands pousse sur un assez grand terrain bas qui demeure humide la majeure partie de l'hiver. Pendant les mois plus secs, le parc est souvent fréquenté par des randonneurs et par leurs chiens.


Protection et propriété

La propriété des terrains où poussent certaines des populations n'a pas été déterminée (tableau 2). Les populations 2, 3, 11 et 15 ainsi que probablement 4 et 6 poussent dans des parcs municipaux ou provinciaux et sont donc généralement protégées contre les grands facteurs de perturbation, mais non contre la perturbation due aux randonneurs. La population 14 pousse dans une zone protégée située à proximité d'un observatoire fédéral. La population 9, à l’île Saturna, pourrait se trouver à l'intérieur de la nouvelle réserve du parc national des Îles-Gulf.

 

Tableau 2 : Habitat et caractéristiques générales des populations connues d'Entosthodon fascicularisen Colombie-Britannique.
Population Facteurs limitatifs et menaces Condition et tendances en matière d’habitat Taille et tendances de la population Protection et propriété
1 ?A ? ? ?Voirie provinciale (BC Highways)
2 ?B ? ? Parc provincial
3 B, D F, H M, ? Parc municipal
4 ?A, B, D ? ? Probablement un parc
5 C, D F-G, J M, ? Terrain de golf privé
6 ? ? ? Zone protégée située sur des terres fédérales
7 ? ? ? ?
8 ? ? ? ?
9 ? ? ? Peut-être à l'intérieur de la nouvelle réserve de parc national des Îles-Gulf (terres fédérales)
10 ? ? ? ?
11 ? ? M (une petite colonie) Parc municipal
12 A ? M (quelques petites colonies) Terrain privé (sous une ligne de transport d’électricité)
13 A ? M Terrain privé (Weyerhauser)
14 Aucun ? M Zone protégée fédérale située près d'un observatoire
15 ? ? ? Parc provincial

 

Remarques (dans tous les cas, le « ? » signifie « inconnu » ou « incertain ») :

  1. Dans la colonne Facteurs limitatifs et menaces, la lettre A renvoie au développement urbain et à la construction de routes, B à la randonnée pédestre, C au broutage par les oiseaux sauvages et D à la présence de chiens.
  2. Dans la colonne Condition et tendances en matière d’habitat, en ce qui concerne la condition de l’habitat, E renvoie à un milieu relativement exempt de perturbation, F à un milieu modérément perturbé, et G à un milieu fortement perturbés; en ce qui concerne les tendances de l’habitat, H signifie que la situation semble en train de s’améliorer, I signifie qu’elle semble stable, et J, qu’elle semble être en train de se dégrader.
  3. Dans la colonne Taille et tendances de la population, en ce qui concerne la taille de la population, K signifie que l’espèce est répandue dans le secteur examiné, L signifie qu’elle y est occasionnelle, et M, qu’elle y est rare; en ce qui concerne les tendances de la population, N signifie que la situation semble en train de s’améliorer, O signifie qu'elle semble stable, et P, qu’elle semble en train de se dégrader.
  4. Dans la colonne Protection et propriété, le texte décrit la situation.

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