Buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2009

Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent
Populations de la rivière Saskatchewan – de la rivière Nelson

COSEPAC Sommaire de l’évaluation
COSEPAC Résumé
Table des matières

Illustration d’un buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus).

Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent – Non en péril
Populations de la rivière Saskatchewan – de la rivière Nelson – Préoccupante



COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada
logo du COSEPAC


COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le le buffalo à grande bouche Ictiobus cyprinellus), populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent et populations de la rivière Saskatchewan - de la rivière Nelson, au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 45 p.
(Rapports de situation du Registre public des espèces en péril)

Rapports précédents :

Goodchild, C.D. 1989. Rapport de situation du COSEPAC sur le buffalo à grande bouche Ictiobus cyprinellus au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 43 p.

Note de production :
Le COSEPAC remercie Nicholas E. Mandrak et Becky Cudmore qui ont rédigé le rapport de situation sur le buffalo à grande bouche Ictiobus cyprinellus au Canada dans le cadre d’un contrat passé avec Environnement Canada. La participation des entrepreneurs à la rédaction du rapport a pris fin avec l’acceptation du rapport provisoire. Robert Campbell et Eric Taylor, coprésidents du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC, ont supervisé le présent rapport et en ont fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel : COSEWIC/COSEPAC@ec.gc.ca
Site Web : http://www.cosepac.gc.ca/fra/sct5/index_f.cfm

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Bigmouth Buffalo Ictiobus cyprinellus, Great Lakes – Upper St. Lawrence populations and Saskatchewan – Nelson River populations, in Canada.

Illustration de la couverture :
Buffalo à grande bouche -- Illustration de Joseph Tomelleri; utilisée en vertu de l’autorisation accordée au ministère des Pêches et des Océans.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
No de catalogue : CW69-14/577-2009F-PDF
ISBN : 978-1-100-91926-3

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COSEPAC
Sommaire de l’évaluation

 

Sommaire de l’évaluation -- Avril 2009

Nom commun :

Buffalo à grande bouche – Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent

Nom scientifique :
Ictiobus cyprinellus

Statut :
Non en péril

Justification de la désignation :
Les populations de l’Ontario semblent bien se porter et il n’y a aucune menace immédiate qui pèse sur la survie de l’espèce; la zone d’occupation semble s’être élargie, et l’espèce a été observée à huit nouvelles localités depuis la dernière évaluation en 1989.

Répartition :
Ontario

Historique du statut :
L’espèce a été considérée comme une seule unité et a été désignée « préoccupante » en avril 1989. L’espèce a été divisée en deux populations en avril 2008 afin de permettre une désignation distincte pour le buffalo à grande bouche (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent). Le buffalo à grande bouche (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) a été désigné « non en péril » en avril 2008. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

 

Sommaire de l’évaluation -- Avril 2009

Nom commun :

Buffalo à grande bouche – Populations de la rivière Saskatchewan – de la rivière Nelson

Nom scientifique :
Ictiobus cyprinellus

Statut :
Préoccupante

Justification de la désignation :
Bien que la zone d’occurrence et la zone d’occupation aient augmenté au Manitoba, l’espèce n’y semble pas abondante. Les graves déclins ayant lieu dans le bassin de la rivière Qu’Appelle semblent être liés à la modification des pratiques de gestion des eaux, ce qui a entraîné l’élimination et/ou la dégradation de l’habitat de frai et la réduction subséquente du potentiel reproductif. La hausse de la demande en eau à des fins agricoles limite peut-être aussi d’autres composantes de la population dans cette zone biogéographique.

Répartition :
Saskatchewan, Manitoba

Historique du statut :
L’espèce a été considérée comme une seule unité et a été désignée « préoccupante » en avril 1989. L’espèce a été divisée en deux populations en avril 2008 afin de permettre une désignation distincte pour le buffalo à grande bouche (populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent). Le buffalo à grande bouche (populations des rivières Saskatchewan et Nelson) n’a pas été évalué en avril 2008, mais a conservé la désignation initiale « préoccupante » du buffalo à grande bouche. La population a été designée « préoccupante » en avril 2009. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
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COSEPAC
Résumé

Buffalo à grande bouche
Ictiobus cyprinellus

Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent
Populations de la rivière Saskatchewan – de la rivière Nelson

Information sur l’espèce

Le buffalo à grande bouche est l’une des 5 espèces du genre Ictiobus, l’une des 18 espèces de meuniers et l’une des 2, ou peut être 3, espèces d’Ictiobus qui se trouvent au Canada. Les buffalos ressemblent superficiellement à la carpe commune (Cyprinus carpio) et au cyprin doré (Carassius auratus), sauf que ces espèces ont des épines raides et dentelées en bordure des nageoires dorsale et anale, et que la carpe commune a aussi des barbillons. Les buffalos se distinguent de la plupart des autres meuniers de la famille des Catostomidés par leur longue nageoire dorsale falciforme (courbée).

Grand poisson d’eau douce, le buffalo à grande bouche peut atteindre une longueur maximum de 914 mm et un poids de 36 kg, et les individus peuvent vivre plus de 20 ans.

Répartition

Le buffalo à grande bouche est largement réparti dans les bassins hydrographiques du Mississippi de l’est de l’Amérique du Nord. Au Canada, des populations isolées ont été signalées dans les bassins hydrographiques des lacs Érié, Huron, Ontario et Sainte-Claire du bassin des Grands Lacs. Des populations isolées se trouvent aussi dans les bassins hydrographiques des rivières Assiniboine et Rouge du bassin de la baie d’Hudson.

Les populations des Grands Lacs se trouvent dans la zone biogéographique nationale d’eau douce des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent, et les populations du Manitoba et de la Saskatchewan se trouvent dans la zone biogéographique nationale d’eau douce des rivières Saskatchewan et Nelson. La structure des populations au sein de chacune de ces zones biogéographiques est inconnue.

Habitat

Le buffalo à grande bouche se trouve dans des lacs et dans des rivières de taille moyenne à grande, dans les zones où le courant est faible.

Biologie

Dans la plupart des régions, l’âge maximum des buffalos à grande bouche signalés est de moins de 10 ans. Bien que le plus vieil individu signalé soit âgé de 20 ans, il est maintenant connu que les buffalos à grande bouche peuvent vivre beaucoup plus longtemps. La longueur et le poids maximum déclarés sont de 914 mm et de 36 kg respectivement. Le buffalo à grande bouche possède un mécanisme de filtration sélectif hautement adapté, et il se nourrit presque exclusivement d’invertébrés. Il peut s’hybrider naturellement avec le buffalo à petite bouche (Ictiobus bubalus) et le buffalo noir (Ictiobus niger). Contrairement à d’autres espèces de poissons d’eau douce, le buffalo à grande bouche tolère assez bien la turbidité.

Taille et tendances des populations

Le buffalo à grande bouche n’a pas fait l’objet de récoltes standardisées, et il n’y a pas eu d’études spécifiques sur la taille des populations au Canada. Par conséquent, il est difficile d’évaluer la taille et les tendances des populations. Toutefois, d’après la récolte de l’espèce au fil du temps au Canada, il est possible de faire certaines déductions sur les tendances des populations.

Les populations de l’Ontario (zone biogéographique des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent) semblent bien se porter, et il n’y a pas de menace immédiate à leur survie. La zone d’occupation semble avoir augmenté, et l’espèce a été trouvée à 8 nouveaux sites depuis la dernière évaluation de 1989. Bien qu’il y ait eu une augmentation de la zone d’occurrence et de la zone d’occupation au Manitoba (zone biogéographique bassin des rivières Saskatchewan et Nelson), l’espèce ne semble pas abondante dans cette province. Des déclins importants dans le bassin de la rivière Qu’Appelle semblent être liés à des changements dans les pratiques de gestion des eaux, qui ont mené à l’élimination et/ou à la dégradation de l’habitat de frai et à la réduction subséquente du potentiel de reproduction. L’augmentation de la demande d’eau à des fins agricoles peut aussi constituer un facteur limitatif pour d’autres composantes des populations dans cette zone biogéographique.

Facteurs limitatifs et menaces

Comme le succès de la reproduction semble être lié à l’inondation de la végétation du littoral, la perte d’habitat de frai par suite de la régularisation des niveaux d’eau constitue une menace pour le buffalo à grande bouche. Dans le bassin des Grands Lacs, le buffalo à grande bouche s’est hybridé avec des espèces d’Ictiobus introduites.

Importance de l’espèce

L’espèce est considérée comme un mets délicat dans certaines cultures aux États-Unis, et elle est récoltée pour cette raison. La demande de buffalo est limitée au Canada, mais il est possible de le trouver dans des marchés de poissons vivants. En Saskatchewan, une pêche commerciale qui avait commencé pendant les années 1940 a pris fin en 1983. Le genre Ictiobus suscite un certain intérêt scientifique, à cause de considérations liées à la taxinomie et à la systématique.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

En 1989, le buffalo à grande bouche a été désigné comme espèce « préoccupante » (ou « rare », soit la désignation utilisée avant 1990) par le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (CSEMDC), ancien nom du COSEPAC. La cote nationale du buffalo à grande bouche au Canada est N4, « apparemment non en péril », et le classement national de la situation générale du buffalo à grande bouche n’a pas été évalué. En Saskatchewan, un statut provincial « en voie de disparition » (endangered) a été recommandé, mais la liste officielle est à venir. Au Manitoba, un statut « non en péril » (not at risk) a été recommandé. En Ontario, le classement provincial pour le buffalo à grande bouche est SU, « statut indéterminé » (status undetermined).

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Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions
(2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.
*
Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

**
Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

***
Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

****
Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

*****
Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

 

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.


Mise à jour
Rapport de situation du COSEPAC sur le
Buffalo à grande bouche
Ictiobus cyprinellus
Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent
Populations de la rivière Saskatchewan – de la rivière Nelson
au Canada
2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur l’espèce

Nom et classification

Règne :
Animal
Phylum :
Cordés
Classe :
Actinoptérygiens
Ordre :
Cypriniformes
Famille :
Catostomidés
Genre et espèce :
Ictiobus cyprinellus (Valenciennes, 1844)

Noms communs

Français :
Buffalo à grande bouche (Coad, 1995)
Anglais :
Bigmouth Buffalo (Nelson et al., 2004)

Description

Le buffalo à grande bouche est un grand poisson d’eau douce qui peut atteindre une longueur et un poids maximum de 914 mm et de 36 kg respectivement, et certains individus peuvent dépasser l’âge de 20 ans (voir la section « Biologie » plus bas). Le buffalo à grande bouche (figure 1) est l’une des 5 espèces du genre Ictiobus, qui fait partie de la famille des Catostomidés (Nelson et al., 2004). Il se caractérise par un corps épais et robuste (le corps est plus épais au-dessus des nageoires pectorales), comprimé latéralement (Scott et Crossman, 1998; Stewart et Watkinson, 2004). Le pédoncule caudal est court et épais, et il représente entre 10,2 et 11,6 % de la longueur totale. La bouche est très grande et oblique, et sa position est plus terminale que chez toutes les autres espèces de meunier (Trautman, 1981). Les lèvres sont minces et très légèrement striées, et l’extrémité de la lèvre supérieure se trouve à peu près au même niveau que le bord inférieur de l’œil (Trautman, 1981). Parmi d’autres caractéristiques, précisées par Trautman (1981), mentionnons celles qui suivent : la ligne latérale comporte entre 35 et 43 écailles; la nageoire dorsale comporte entre 24 et 32 rayons; le sous-opercule est plus large en son centre, et son bord postérieur forme une courbe régulière.

Figure 1 : Buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus)

Illustration d’un buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus).

Illustration de Joseph Tomelleri; utilisée en vertu de l’autorisation accordée au ministère des Pêches et des Océans.

La face dorsale du buffalo à grande bouche est de couleur ardoise ou bronze–olive, et ses flancs sont plus pâles, de couleur jaune–olive. Sa face ventrale est jaune et blanc, et ses nageoires sont uniformément brun–ardoise pâle. La couleur du poisson peut varier en fonction de la turbidité : elle est très pâle et jaunâtre dans les eaux turbides, et plutôt bleu–olive dans les eaux très claires (Trautman, 1981)

Le buffalo à grande bouche est l’une des 18 (19 si le buffalo à petite bouche est présent au Canada, voir Mandrak et Cudmore, 2005) espèces de meunier qui se trouvent au Canada (Scott et Crossman, 1998), et l’une des 15 (16) espèces de meunier présentes dans le bassin canadien des Grands Lacs (Cudmore–Vokey et Crossman, 2000). Les buffalos ressemblent superficiellement à la carpe commune (Cyprinus carpio) et au cyprin doré (Carassius auratus), sauf que ces espèces ont des épines raides et dentelées en bordure des nageoires dorsale et anale, et que la carpe commune a aussi des barbillons (Page et Burr, 1991). Les buffalos se distinguent de la plupart des autres meuniers de la famille des Catostomidés par leur longue nageoire dorsale falciforme (Page et Burr, 1991). Ils ressemblent beaucoup aux espèces du genre Carpiodes, sauf qu’ils sont de couleur olive et ont un sous-opercule semi-circulaire, alors que les Carpiodes sont de couleur argent et ont un sous-opercule sous-triangulaire (Page et Burr, 1991). La grande bouche oblique, en position terminale, du buffalo à grande bouche le distingue facilement du buffalo noir (Ictiobus niger) et du buffalo à petite bouche (I. bubalus) (Bailey et al., 2004). Toutefois, une étude génétique en cours sur les buffalos a révélé que, même s’il est morphologiquement distinct, le buffalo à grande bouche présente une introgression importante avec les buffalos noir et/ou à petite bouche dans le bassin canadien des Grands Lacs (H. Bart, Tulane University, données inédites). Ces résultats concordent avec l’observation d’hybrides dans le lac Érié peu après que le buffalo à petite bouche ait été introduit dans le bassin, entre 1920 et 1930 (Trautman, 1981). Le buffalo à grande bouche qui fréquente les rivières Assiniboine et Rouge ne présente aucun signe d’introgression, qui semblait pouvoir s’être produite avec le buffalo à petite bouche dans la rivière Pembina tout près, au Dakota du Nord (H. Bart, Tulane University, données inédites).

Description génétique

La structure génétique des populations de buffalo à grande bouche au Canada est inconnue.

Unités désignables

Selon la classification canadienne des zones biogéographiques d’eau douce adoptée par le COSEPAC, les populations des Grands Lacs se trouvent dans la zone biogéographique des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent, et les populations du Manitoba et de la Saskatchewan se trouvent dans la zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson. La structure des populations au sein de chacune de ces zones est inconnue. Toutefois, il semble y avoir deux unités désignables (UD), compte tenu de la présence de populations distinctes de l’espèce dans deux zones biogéographiques séparées.

Admissibilité

Le buffalo à grande bouche est indigène de l’Amérique du Nord (Nelson et al., 2004) et indigène des rivières Saskatchewan et Nelson en Saskatchewan et au Manitoba (Johnson, 1963; Lee et Shute, 1980; Scott et Crossman, 1998; Stewart et Watkinson, 2004). Stewart et al. (1985) croient qu’il est entré dans la rivière Rouge à partir du bassin du Mississippi après 2000 ans avant le présent et, de là, dans les rivières Assiniboine et Qu’Appelle et dans le réseau English–Winnipeg, et qu’il s’y est établi (Crossman et McAllister, 1986).

Toutefois, il est incertain si le buffalo à grande bouche est indigène du bassin des Grands Lacs ou s’il y a été introduit à partir du bassin du Mississippi. Mandrak et Crossman (1992) l’inscrivent comme « introduit », compte tenu du fait que le premier enregistrement est relativement récent (voir la section « Distribution » plus loin). Trautman (1981) indique que l’espèce a été enregistrée pour la première fois en Ohio, dans les eaux du lac Érié, en 1854, et Hubbs (1930) indique aussi qu’elle y a été sporadiquement présente, mais qu’elle n’a pas été enregistrée à nouveau avant la fin des années 1920. Au début des années 1900, des ensemencements indifférenciés des trois espèces de buffalos (buffalo à grande bouche, buffalo à petite bouche et buffalo noir) ont été pratiqués en Ohio, dans les eaux du lac Érié, en Caroline du Nord et au Massachusetts (Fuller, 2008). Lors des ensemencements, aucune distinction n’était faite entre les espèces; celles-ci étaient tout simplement nommées « buffalos », et il est impossible de déterminer quelles espèces ont été ensemencées aux différents endroits. Lee et Shute (1980) incluent les lacs Érié, Sainte-Claire et Michigan dans l’aire de répartition indigène, Scott et Crossman (1998) indiquent que l’espèce se trouve dans le lac Érié, peut-être à la fois en tant qu’espèce indigène et espèce introduite, et Cudmore–Vokey et Crossman (2000) décrivent l’espèce comme établie dans les lacs Michigan, Sainte-Claire et Érié.

Étant donné que l’espèce a été enregistrée dans le lac Érié avant que ne soient effectués des ensemencements à partir du bassin du Mississippi et qu’il n’est pas déterminé quelles espèces ont été ensemencées, l’espèce est probablement indigène au moins des eaux américaines du lac. En outre, il y a eu très peu d’efforts de capture particuliers dans les premières décennies du XXe siècle, et le buffalo à grande bouche n’a pas été récolté de manière standardisée. Ainsi, il ne devrait pas être surprenant que l’espèce n’ait pas été enregistrée dans les eaux canadiennes du lac Érié avant 1957 (Scott, 1957). Sa présence actuelle dans les eaux canadiennes du bassin des Grands Lacs résulte probablement d’un agrandissement de l’aire de répartition vers le nord à un certain moment dans le passé. L’espèce a probablement existé dans les eaux canadiennes du lac Érié pendant un certain temps avant que sa présence ne soit signalée en 1957.

Il a été entrepris d’obtenir des connaissances traditionnelles autochtones sur l’espèce, mais à ce jour aucun renseignement n’a été fourni.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le buffalo à grande bouche est largement réparti dans les bassins hydrographiques du Mississippi de l’est de l’Amérique du Nord (figure 2) (Lee et Shute, 1980; Page et Burr, 1991). Dans les bassins du Mississippi, y compris les rivières Missouri et Ohio, il est présent à partir du golfe du Mexique vers le nord, jusqu’au Minnesota et au Dakota du Nord. Dans le bassin des Grands Lacs, des populations isolées ont été signalées dans les lacs Érié, Huron, Ontario et Sainte-Claire. Des populations isolées se trouvent également dans les bassins hydrographiques des rivières Assiniboine et Rouge du bassin de la baie d’Hudson.

Figure 2 : Répartition mondiale du buffalo à grande bouche

Carte montrant la répartition mondiale du buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus).

D’après Page et Burr (1991).

Aire de répartition canadienne

Dans l’est du Canada, le buffalo à grande bouche présente des populations isolées dans le bassin des Grands Lacs (figure 3; voir aussi la section « Taille et tendances des populations »). Dans l’ouest, il se trouve en populations isolées dans les bassins hydrographiques du lac des Bois et des rivières Assiniboine et Rouge (figure 4). Dans le bassin des Grands Lacs, il a été capturé pour la première fois dans lac Érié en 1957 (Scott, 1957), puis dans le lac Sainte-Claire en 1972 (Goodchild, 1990). Deux enregistrements à la baie de Quinte (bassin hydrographique du lac Ontario) pourraient représenter une introduction liée à l’industrie du poisson–aliment vivant (Goodchild, 1990). Toutefois, en 2000, le buffalo à grande bouche avait été trouvé dans plusieurs rivières (Grand, Sydenham, Thames et Welland) et dans le port de Hamilton (lac Ontario). En 2005, il a été trouvé plus loin en amont dans ces rivières, dans des marais côtiers (baie Rondeau, pointe Pelée, ruisseau Big, comté d’Essex) du bassin ouest du lac Érié, et dans la rivière Ausable, affluent du lac Huron (MPO, MRO, Mandrak, données inédites). Par conséquent, il est probable que les enregistrements de la baie de Quinte représentent un élargissement de l’aire de répartition naturelle dans le lac Ontario, et qu’ils ne résultent pas d’introductions à partir d’un marché de poissons vivants de Toronto (voir Goodchild, 1990).

Figure 3 : Portion ontarienne de l’aire de répartition canadienne du buffalo à grande bouche

Carte montrant la portion ontarienne de l’aire de répartition canadienne du buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus).


Figure 4 : Portion de l’aire de répartition canadienne du buffalo à grande bouche au Manitoba et en Saskatchewan

Carte montrant la portion de l’aire de répartition canadienne du buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus) au Manitoba et en Saskatchewan.

Le premier enregistrement dans l’ouest du Canada est peut-être celui de Gilchrist (1888), qui a par erreur inscrit le nom Ictiobus bubalus (il n’y a pas d’enregistrements canadiens fiables de I. babulus; voir Scott et Crossman, 1998). Le premier enregistrement fiable date de 1907, alors que le buffalo à grande bouche a été capturé dans le ruisseau Cook, un affluent de la rivière Rouge (Hinks, 1943; Atton, 1983). Depuis, l’espèce a été capturée dans la rivière Rouge, et dans plusieurs de ses affluents, entre la frontière Canada–États-Unis et le bassin sud du lac Winnipeg, dans lequel se déverse la rivière (Goodchild, 1990; Stewart et Watkinson, 2004), et il y a eu une mention non confirmée dans le lac Dauphin en 2002 (Stewart et Watkinson, 2004). Le buffalo à grande bouche a également été capturé dans le marais Delta, à l’extrémité sud du lac Manitoba. Rawson (1949) a indiqué que le buffalo à grande bouche était présent dans la rivière Qu’Appelle, et abondant dans les lacs Qu’Appelle (Buffalo Pound, Crooked, Echo, Katepwa, Last Mountain, Mission, Pasqua et Round) (figure 5). Rawson (1949) a également indiqué que l’espèce était présente dans la rivière Saskatchewan Nord, à Prince Albert; toutefois, selon ses notes de terrain, Rawson était réticent à le faire, car il n’a jamais examiné le spécimen (R. Hlasny, Ministry of Environment de la Saskatchewan, comm. pers.). De nombreux échantillons prélevés à ce site en 1957 et en 1958 (30 traits de filet maillant à grandes mailles), et en 1985 et en 1986 (78 traits de filet maillant à grandes mailles) n’ont pas permis de capturer de buffalos à grande bouche (R. Hlasny, Ministry of Environment de la Saskatchewan, comm. pers.). Les poissons de la rivière Saskatchewan Nord auraient dû se disperser dans le lac glaciaire Agassiz, ou, plus récemment, dans le lac Winnipeg (Stewart et Watkinson, 2004); toutefois, le premier enregistrement de la présence du buffalo à grande bouche dans le lac Winnipeg est beaucoup plus récent que 1949. Par conséquent, l’enregistrement de la rivière Saskatchewan Nord semble douteux et devrait être exclu de considérations ultérieures.

Des buffalos à grande bouche ont été capturés dans le lac des Bois (nord-ouest de l’Ontario) en 1973 et en 1976 (Goodchild, 1990).

Occurrences

Généralement, les sites occupés qui sont séparés par un écart de 20 km ou plus de tout habitat aquatique, écart qui n’est pas connu pour être occupé ou pour faire partie de migrations de frai possibles, sont considérés comme des occurrences différentes (NatureServe, 2007). Toutefois, Moen (1974) indique que le buffalo à grande bouche se déplace sur des distances importantes (380 km) pour trouver des sites de frai appropriés. Les barrages, les chutes, les milieux secs et les grandes confluences peuvent représenter des séparations (voir NatureServe, 2007). Les emplacements sont donc définis comme des sites occupés lorsque la dispersion entre ces sites est rare ou impossible, et lorsqu’un seul événement menaçant peut toucher rapidement tous les individus (voir la section « Facteurs limitatifs et menaces »). Selon ces critères, il y a environ 20 occurrences connues (existantes) au Canada, constituant 7 emplacements.

Figure 5 : Bassin de la rivière Qu’Appelle et lacs Qu’Appelle

Carte montrant le bassin de la rivière Qu’Appelle et les lacs Qu’Appelle avec les passes migratoires et les barrages existants.

Les passes migratoires et les barrages existants sont indiqués.

La zone d’occurrence dans la zone biogéographique des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent est estimée à moins de 50 000 km2 (estimation polygonale, voir COSEPAC, 2007). La zone d’occupation est difficile à déterminer, car un grand nombre des emplacements se fondent sur un seul enregistrement; toutefois, la zone d’occurrence biologique est estimée à moins de 200 km2 (d’après l’habitat occupé et en supposant une largeur moyenne des cours d’eau de 50 m, et une distance de 20 km entre les parcelles d’habitat lacustre en deça de 1 km des rives). Un indice de la zone d’occupation, d’après des quadrillages de 1 km sur 1 km et de 2 km sur 2 km, a été estimé respectivement à 2 210 km2 à 3 268 km2.

La zone d’occurrence de la zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson a été estimée (estimation polygonale) à moins de 100 000 km2, la zone d’occupation biologique, à moins de 500 km2, et l’indice de la zone d’occupation, d’après des quadrillage de 1 km sur 1 km et de 2 km sur 2 km, respectivement à 1 600 km2 à 2 396 km2 (tableau 1). Il y a au moins trois emplacements dans cette zone biogéographique (tableau 2). Le lac des Bois devrait être considéré comme un emplacement distinct. Compte tenu des connexions libres de toute contrainte entre elles, les sous-populations du cours inférieur de la rivière Assiniboine, de la rivière Rouge et du lac Winnipeg devraient être considérées comme faisant partie d’un même emplacement. Le réseau de la rivière Qu’Appelle peut représenter un ou plusieurs emplacements par suite de la fragmentation causée par un ensemble de 10 barrages (figure 5). De ces barrages, 3 comportent des passes à poissons qui permettent la circulation des poissons en amont; toutefois, cette circulation n’est pas possible dans les 7 autres barrages, et même la circulation en aval peut être entravée dans les 10 barrages (figure 5). En outre, il n’y a pas de populations connues de buffalo à grande bouche dans le bassin hydrographique en amont des lacs Buffalo Pound et Last Mountain; il n’y a donc pas de possibilité de recolonisation à moins que les poissons puissent passer en amont dans les passes à poissons existantes. Toutefois, en l’absence d’information supplémentaire sur le mouvement potentiel du buffalo à grande bouche dans le réseau de la rivière Qu’Appelle, il est recommandé de le considérer comme un seul emplacement.

Tableau 1 : Indice de la zone d’occupation (IZO) calculée au moyen d’un quadrillage de 2 km sur 2 km pour la zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson
Site Sous-population Statut IZO -- quadrillage de 2 km x 2 km
Lacs Qu’Appelle Rivière Qu’Appelle Inconnu 124
Lac Craven Probablement disparue  
Lac Round Probablement disparue 11
Lac Last Mountain Probablement disparue 129
Katepwa Probablement disparue 12
Lac Mission Probablement disparue 7
Lac Echo Probablement disparue 9
Lac Crooked Existe toujours 14
Lac Buffalo Pound Existe toujours 37
Lac Pasqua Existe toujours 19
Cours inférieur de la rivière Assiniboine / Rivière Rouge / Lac Winnipeg Marais Delta Existe toujours 38
Rivière Assiniboine Existe toujours 81
Rivière Rouge Existe toujours 116
Lac Manitoba -- Lundar Beach Inconnu 1
Lac Winnipeg -- Rivière Icelandic Inconnu 1
Total     599 (2 396 km2)

 

Tableau 2 : Effort d’échantillonnage dans les rivières Saskatchewan et Nelson
Site Sous-population Années de récolte
(Nombre de captures)
Sommaire des captures Situation actuelle Menaces
1. Lacs Qu’Appelle

Il est possible qu’il n’y ait eu qu’une seule population continue dans les rivières Assiniboine et Qu’Appelle jusqu’à ce qu’elle ne soit fragmentée par des barrages.
Rivière Qu’Appelle     Declining La gestion des eaux visant à régulariser le régime d’écoulement donne lieu à de faibles débits et cause la perte d’habitat pendant le frai.
Jusqu’en 1983, exploitation commerciale
Turbidité accrue
Lac Round 1949 (abondantes)
1999 (0)
2004 (0)
 
Lac Last Mountain 1949 (abondantes)
1996 (~20 adultes)
1997 (1 jeune de l’année)
 
Lac Katepwa 1949 (abondantes)
1999 (0)
 
Lac Mission 1949 (abondantes)  
Lac Craven 1949 (abondantes)
1996 (~20)
 
Lac Echo 1949 (abondantes)  
Lac Crooked 1949 (abondantes)
2004 (428 jeunes de l’année)
 
Lac Buffalo Pound 1949 (abondantes)
1999 (4 adultes)
 
Lac Pasqua 1949 (abondantes)
de 1951 à 1983 (prises commerciales enregistrées chaque année)
1999 (7 adultes, 1 jeune de l’année
2000 (1 024)
 
2. Cours inférieur de la rivière Assiniboine / Rivière Rouge / Lac Winnipeg

Il est possible qu’il n’y ait eu qu’une seule population continue dans les rivières Assiniboine et Qu’Appelle jusqu’à ce qu’elle ne soit fragmentée par des barrages. Il est possible que les populations du marais Delta, du lac Manitoba et du lac Dauphin aient été créées par la dispersion d’individus à partir de la rivière Assiniboine après l’ouverture du canal de dérivation en 1974.
Rivière Assiniboine de 1995 à 2002 (61)   En croissance?
Marais Delta 1998 (64)
1999 (23)
 
Lac Manitoba Lundar Beach
2005 (1)
 
Lac Dauphin 2002 (enregistrement non confirmé)  
Rivière Rouge Ruisseau Cook
1907 (> 0)

East Selkirk
1978 (> 0)


St. Norbert
1998 (> 0)

Mainstem
de 2001 à 2003 (31)

Rivière Seine
2005 (3)

Axe principal
2005 (1)

La Salle
2005 (8)
 
Lac Winnipeg 2002 (2 jeunes de l’année)  
3. Lac des Bois   1973
1976
Des évaluations des ressources halieutiques réalisées régulièrement dans les eaux ontariennes n’ont pas permis de capturer d’autres spécimens depuis 1976. Population disparue? Inconnues

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le buffalo à grande bouche se trouve dans les rivières de moyenne et de grande taille, dans les eaux plus lentes; il fréquente les méandres et les plaines inondables, les marécages, les lacs en croissant et les lacs peu profonds (Becker, 1983). Bien qu’il soit généralement considéré comme un poisson de « grand cours d’eau », il est parfois présent dans des cours d’eau de seulement 6 à 12 m de large dans la partie sud de l’État du Wisconsin; il se trouve le plus souvent dans des eaux dont la profondeur dépasse 1,5 m, sur des substrats de boue, de limon, de sable, de gravier, d’argile et de gravats (Becker, 1983). Johnson (1963) semble indiquer que la buffalo à grande bouche n’a pas été trouvé dans les rivières Frenchman et Souris, en Saskatchewan, en raison de leur pente escarpée et de leur intermittence, et qu’il ne se trouve pas dans la rivière Assiniboine, probablement à cause d’un autre facteur écologique, comme l’absence de lacs.

Les buffalos à grande bouche se trouvent habituellement dans les bassins plus profonds des grands cours d’eau, dans les bassins de débordement peu profonds, dans les lacs des basses terres et dans les bassins artificiels, où ils forment généralement des bancs à mi-profondeur ou près du fond (Pfleiger, 1975; Trautman, 1981). Ils préfèrent les cours d’eau de faible pente, où le courant est faible ou moyen, et ils ne pénètrent pas dans les cours d’eau de forte pente. En Saskatchewan, les buffalos à grande bouche préfèrent les eaux dont la profondeur est inférieure à 5 m (Johnson, 1963). Becker (1983) signale que, dans le Wisconsin, ils sont généralement présents dans des eaux de plus de 1,5 m de profondeur, sur des substrats de boue, de limon, de sable, de gravier, d’argile et de gravats.

Les buffalos à grande bouche semblent bien tolérer des niveaux élevés de turbidité (Trautman, 1981; Becker, 1983), et sont généralement plus abondants dans les zones plus turbides des rivières. Ils semblent également pouvoir tolérer de faibles tensions en oxygène (Gould et Irvin, 1962), une légère salinité, et des températures de l’eau élevées (jusqu’à 30 °C) (Minckley et al., 1970). En fait, l’espèce préfère des eaux chaudes et hautement eutrophiques (Johnson, 1963; Staroska et Applegate, 1970; Stang et Hubert, 1984; Goodchild, 1990). Goodchild (1990) émet l’hypothèse que le déplacement graduel de l’espèce dans les eaux canadiennes pourrait être le résultat du réchauffement climatique mondial.

Les baies peu profondes, les petits affluents, les ruisseaux peu profonds, les zones marécageuses et les bras morts sont utilisés pour le frai (Johnson, 1963; Eddy Underhill, 1974; Trautman, 1981). Le frai semble dépendant des inondations du printemps, qui donnent accès aux zones de frai et qui permettent une introduction d’eau de crue, nécessaire pour activer l’activité de frai (Johnson, 1963). Hlasny (2003) a observé le frai du buffalo à grande bouche dans le lac Last Mountain et le barrage Craven, en Saskatchewan, en 1996. Aux deux endroits, il a observé des buffalos à grande bouche en eau vive (température de 14,5 °C aux deux endroits) en train de déposer les œufs et la laitance dans une épaisse végétation. Les œufs étaient attachés aux herbes au bord du chenal, à une profondeur ne dépassant pas 10 cm dans la colonne d’eau.

Dans son modèle de qualité de l’habitat des populations du buffalo à grande bouche aux États-Unis, Edwards (1983) décrit les conditions d’habitat idéales pour les populations lotiques et lacustres. Ce modèle est présenté ci-dessous.

Populations lotiques

Les populations lotiques du buffalo à grande bouche se trouvent dans des milieux constitués, dans une proportion de 50 à 75 %, de bassins, de bras morts et de zones marécageuses. La vitesse du courant dans ces endroits est inférieure à 30 cm/s et la couverture de végétation est de 25 à 75 %.

Populations lacustres

Les populations lacustres du buffalo à grande bouche se trouvent dans des milieux constitués, dans une proportion de 25 à 75 %, de zones littorales et de baies protégées pendant les mois d’été. Dans ces zones, la teneur minimum en matières dissoutes totales au cours de la saison de croissance est supérieure à 200 ppm, et la couverture de végétation est de 25 à 75 %.

Populations lotiques et lacustres

Les populations lotiques et lacustres préfèrent des milieux comportant les caractéristiques suivantes : turbidité de moins de 50 unités JTU (de l’anglais « Jackson Turbidy Units », unités de turbidité Jackson) pendant le débit moyen ou la stratification estivale; pH variant entre 6,5 et 8,5; température variant entre 30 et 34 °C pour les adultes pendant l’été (de 15 à 18 °C pour les aires d’alevinage); oxygène dissous minimum de 5 à 10 mg/L au printemps et en été; salinité maximum de moins de 4,5 parties par millier.

Tendances en matière d’habitat

Un grand nombre des rivières du sud de l’Ontario sont très turbides parce qu’elles coulent sur des substrats d’argile et qu’elles traversent des terres en grande partie agricoles. Ces cours d’eau ont probablement toujours été turbides dans une certaine mesure, mais la turbidité a sans doute augmenté en raison de la coupe des forêts et de l’utilisation de drains en tuyaux à des fins agricoles (Taylor et al., 2004). En revanche, la clarté de l’eau dans les lacs Huron, Sainte-Claire et Érié et dans leurs voies interlacustres, les rivières Detroit et St. Clair, a augmenté par suite de l’invasion et de l’impact des moules zébrées (Wittman, 1999). Compte tenu de la préférence du buffalo à grande bouche pour une turbidité modérée (Nelson, 2003; Cudmore et al., 2004), certaines zones des Grands Lacs deviendront peut-être trop claires, et ses affluents deviendront peut-être trop troubles.

En Saskatchewan, Hlasny (2003) a noté que des changements à grande échelle se sont produits dans la gestion des eaux du bassin de la rivière Qu’Appelle pendant les années 1980. Le chenal de la rivière a été approfondi sur une longueur de 58 km, et 19 km de méandres, sur un total de 32 km, ont été supprimés. Cela a eu pour effet d’accroître le débit, qui est passé de 4,13 m3s–1 à 12,25 m3s–1 en aval du barrage Craven. Ces modifications ont réduit la fréquence des inondations des berges par le chenal de la rivière et le temps pendant lequel les berges sont inondées, ce qui a diminué l’habitat et les possibilités de frai (voir la section « Facteurs limitatifs et menaces »).

Protection et propriété

Au Canada, le buffalo à grande bouche se trouve dans des eaux publiques, et l’ensemble de l’habit du poisson dans ces eaux est protégé par une loi fédérale, la Loi sur les pêches. En Ontario, il est présent dans les réserves nationales de faune de Big Creek, de Long Point et de St. Clair, ainsi que dans les parcs nationaux de la Pointe-Pelée et Rondeau. Par conséquent, son habitat pourrait bénéficier d’une protection accrue accordée aux réserves nationales de faune et aux parcs nationaux et provinciaux par la Loi sur les parcs nationaux et la Loi sur les parcs provinciaux.

Biologie

Généralités

L’étude de Johnson (1963) sur la biologie de l’espèce au Canada constitue le fondement de l’information sur la biologie de l’espèce au Canada et aux États-Unis (Scott et Crossman, 1998). Plus récemment, Hlasny (2003) a fourni de l’information supplémentaire sur les populations de la Saskatchewan.

Reproduction

Le frai se produit à la fin d’avril et en mai dans le Wisconsin (Becker, 1983). Une hausse soudaine de la température de l’eau provoque le déplacement vers les frayères (Becker, 1983; Edwards, 1983). Selon Edwards (1983), l’habitat de frai idéal est une végétation terrestre inondée ou une végétation immergée ou émergente. Johnson (1963) a également souligné l’importance de l’inondation printanière, qui donne accès aux zones de frai et qui déclenche l’activité de frai.

Goodchild (1990) a fourni de l’information sur le frai à partir des travaux de Johnson (1963). Hlasny (2003) a mis à jour le rapport de Johnson (1963) en présentant des observations sur le frai dans le bassin de la rivière Qu’Appelle, en Saskatchewan, à partir du début de juin jusqu’en août, dans des eaux dont la température varie de 13,1 à 25,5 °C. Il n’y pas de préparation de nids (Becker, 1983). Le frai se produit dans des eaux vives, à une profondeur de 0,3 à 0,9 m, sur une végétation abondante, en particulier des tapis épais, de 15 à 30 cm d’épaisseur (Hlasny, 2003). Les œufs ont un diamètre moyen de 1,5 mm et ils sont attachés à la végétation ou à tout autre objet avec lequel ils sont en contact (Becker, 1983); ils prennent environ 2 semaines à éclore. Le nombre d’œufs contenus dans les femelles matures varie en fonction de la taille et de l’âge. Johnson (1963) a estimé qu’il y avait environ 750 000 œufs dans une femelle pesant 8 kg et mesurant 665 mm observée en Saskatchewan, alors que Harlan et Speaker (1956) ont estimé qu’une femelle pesant 4,5 kg et mesurant 520 mm, en Iowa, renfermait plus de 400 000 œufs.

En Illinois, le frai a été observé dans un réservoir à des profondeurs variant entre 0,5 et 0,75 m, sur un fond constitué d’argile comprimée, d’un peu de gravier et de végétation en décomposition (Burr et Heidinger, 1983). Dans la rivière Missouri, des buffalos à grande bouche en frai ont été observés dans de l’eau si peu profonde que leur dos était exposé (Pfleiger, 1975).

Les jeunes de l’année du buffalo à grande bouche apparaissent vers la fin de juin dans la rivière Qu’Appelle (Johnson, 1963), et entre le début et la mi-juillet dans la rivière Rouge (Stewart et Watkinson, 2004).

Croissance

La croissance est assez rapide, mais elle est plus lente dans les régions plus au nord que dans le sud. En Saskatchewan, les jeunes mesurent environ 18 mm vers la fin de juin et 64 mm vers la fin d’août (Scott et Crossman, 1998), et ils atteignent une longueur moyenne de 71 mm à la fin du premier été (Johnson, 1963). En Ohio, les jeunes de l’année mesurent entre 43 et 102 mm et, à la fin de leur première année, de 127 à 178 mm (Trautman, 1981). Les buffalos à grande bouche du Minnesota et du Tennessee sont toujours plus gros que ceux de la Saskatchewan pour chacun des groupes d’âge (Carlander, 1969). Les poissons de 9 ans dans le lac Pasqua sont de la même taille que les poissons de 3 ans au Tennessee (Scott et Crossman, 1998). Les alevins de poissons élevés en étang dans la vallée inférieure du Mississippi mesurent entre 6,5 et 133 mm, et les alevins de un an atteignent une longueur de 100 mm à la fin de la première saison, mais ils peuvent atteindre de 175 à 200 mm lorsque la densité des jeunes de l’année est réduite (Kleinholz, 2000). À la fin de leur deuxième année, le poids des poissons élevés en étang peut varier entre 1 et 2,5 kg, et leur longueur peut dépasser 400 mm (Kleinholz, 2000). La croissance est en quelque sorte liée à la densité; la dominance de certaines classes d’âge peut entraîner une réduction de 10 à 30 % du taux de croissance, selon la force de la classe d’âge (Eddy et Underhill, 1974); en pisciculture en étang, un ensemencement de forte densité peut retarder sensiblement la croissance (Kleinholz, 2000).

Johnson (1963) indique que les mâles en Saskatchewan atteignent la maturité sexuelle à une taille plus petite que celles des femelles; certains arrivent à maturité à une taille de 305 mm (0,5 kg -- 4 ans), et la plupart sont matures lorsqu’ils ont atteint 381 mm (1,7 kg -- 5 ans). Certaines femelles sont immatures à 475 mm (1,8 kg -- 7 à 8 ans), mais la plupart des femelles de plus de 508 mm (2 kg -- 11 ans) sont matures. Il n’y a cependant pas de dimorphisme sexuel en ce qui concerne le poids selon l’âge (Johnson, 1963; Hlasny, 2003). Les femelles ne semblent pas se reproduire chaque année en Saskatchewan (Johnson, 1963). Certains poissons du sud (les deux sexes) peuvent être sexuellement matures à la fin de leur première année, et la plupart ont atteint la maturité sexuelle à la fin de leur deuxième année (Becker, 1983; Kleinholz, 2000).

Dans la plupart des régions, l’âge maximum rapporté pour le buffalo à grande bouche est de moins de 10 ans (Carlander, 1969; Hesse et al., 1978); toutefois, le plus vieil individu qui avait été rapporté auparavant était âgé de 20 ans à 696 mm (longueur totale), en Saskatchewan (Johnson, 1963). Johnson (1963) a signalé que la majorité (plus de 80 %) des poissons échantillonnés (n = 275, tranche d’âge de 6 à 11 ans) dans le lac Pasqua en 1955 étaient âgés de 7 ans et, en 1956, de 8 ans, ce qui indique une forte classe d’âge de 1948, qui était aussi prédominante dans les autres lacs Qu’Appelle; en outre, 1948 a été une année remarquée pour son niveau élevé d’inondation et de ruissellement printaniers. Dans son étude de 2000 sur le buffalo à grande bouche dans le lac Pasqua, Hlasny (2003) a capturé des poissons (n = 499) âgés de 2 à 24 ans, et les poissons du groupe le plus important (30 % des poissons échantillonnés) étaient âgés de 5 ans. Comme les femelles atteignent la maturité à un âge variant entre 8 et 11 ans, et les mâles, à un âge variant entre 5 et 15 ans, le temps de génération, ou l’âge moyen des parents dans la population, s’approcherait davantage de 14 à 15 ans dans les populations inexploitées. Aucune information sur l’âge et la maturité sexuelle du buffalo à grande bouche n’est disponible pour le bassin des Grands Lacs, mais l’âge de la maturité serait probablement de 1 à 2 ans, selon les données de Becker (1983) concernant le buffalo à grande bouche dans le Wisconsin, et le temps de génération pourrait s’approcher davantage de la moyenne de 10 ans indiquée par Carlander (1969).

Paukert et Long (1999) ont estimé que, en raison de la longueur et du poids maximum de 914 mm et de 36 kg respectivement, il est probable de trouver des individus âgés de plus de 20 ans. Au moyen des otolithes, Paukert et Long (1999) ont déterminé que l’âge de 6 poissons (dont la taille variait de 856 à 950 mm) du réservoir Keystone en Oklahoma se situait dans la classe d’âge de 19 à 26 ans. Les résultats indiquent que le buffalo à grande bouche peut atteindre l’âge de 20 ans et qu’il peut même le dépasser considérablement. Selon la détermination de l’âge par scalimétrie de 499 individus capturés dans le lac Pasqua en Saskatchewan en 2000, Hlasny (2003) a trouvé un poisson de 24 ans. Une comparaison des taux de croissance dans le lac Pasqua, calculés à partir des mesures de 1 831 spécimens capturés en 1955 et en 1956 (Johnson 1963) et de 1 024 spécimens capturés en 2000 (Hlasny, 2003), indique que les taux n’ont pas changé entre les échantillons de 1955 et de 1956 et ceux de 2000. Toutefois, les taux de croissance dans le lac Pasqua sont légèrement plus faibles pour les plus grands individus (> 500 mm) que ceux trouvés dans une population plus au sud, en Indiana (Hlasny, 2003).

Alimentation

Le buffalo à grande bouche possède un mécanisme de filtration hautement adapté, sélectif en fonction de la taille, et il est en mesure de se nourrir à mi-profondeur et sur le fond (Nelson, 2003; Stewart et Watkinson, 2004). Il est microphage et se nourrit essentiellement d’invertébrés comme des cladocères, des copépodes, des chironomidés et des ostracodes, et il ingère aussi des détritus et des sédiments fins (Johnson, 1963; Tafanelli et al., 1970; Nelson, 2003). La variation saisonnière des aliments consommés est révélée dans une étude du régime du buffalo à grande bouche dans les réservoirs de l’Oklahoma : la consommation de cladocères atteint un sommet au début du printemps, alors que la consommation d’ostracodes culmine à l’automne (Tafanelli et al., 1970).

Une étude de l’alimentation en Indiana a révélé que les éléments dominants (plus de 80 % en volume et en fréquence) dans l’estomac des buffalos à grande bouche étaient des particules de sable et de limon avec du matériel végétal et animal mort, des algues et d’autres éléments de la microflore et de la microfaune (Whitaker, 1974).

Le buffalo à grande bouche occupe une niche alimentaire englobant une alimentation benthique et planctonique et un régime probablement déterminé par la disponibilité des aliments plutôt que par la sélection active (Johnson, 1963).

Déplacements et dispersion

Il se produit des migrations printanières vers des cours d’eau et des marais inondés, et les individus peuvent se déplacer sur de longues distances pour trouver des zones appropriées (Eddy et Underhill, 1974; Cooper, 1983). Les résultats d’une étude de marquage–recapture dans un réservoir du Dakota du Sud indiquent que le déplacement du buffalo à grande bouche peut être considérable, et que les femelles ont plus tendance à se déplacer en aval que les mâles (Moen, 1974). La distance maximum franchie était de 380 km, et la vitesse maximum était de 6,4 km par jour (Moen, 1974). Les individus se déplacent rapidement dans les marais et les bras morts pendant les périodes de crue printanière (Johnson, 1963).

Relations interspécifiques

Le buffalo à grande bouche peut s’hybrider naturellement avec le buffalo à petite bouche et le buffalo noir (Carlander, 1969; Trautman, 1981; Nelson, 2003).

Dans les lacs Qu’Appelle, la perchaude (Perca flavescens), le meunier noir (Catostomus Catostomus) et la queue à tache noire (Notrpis hudsonius) sont les plus souvent associés au buffalo à grande bouche (Johnson, 1963). D’autres poissons prédateurs, comme le grand brochet (Esox lucius), la barbotte noire (Ameiurus melas), la lotte (Lota lota), la perchaude et le doré jaune (Sander vitreus) peuvent se trouver dans les mêmes eaux, mais le corps gibbeux du buffalo à grande bouche est difficile à engloutir, et les grands adultes sont relativement à l’abri de la prédation (Scott et Crossman, 1998).

Les seuls parasites signalés pour l’espèce au Canada sont le copépode ectoparasite Argulus spendiculosus et les infestations de Myxosporidia sp. (Margolis et Arthur, 1979). Les infestations de spores myxosporidiennes enkystées sur les branchies des jeunes poissons en Saskatchewan ont été jugées préjudiciables, car elles interfèrent avec le mécanisme d’alimentation (Johnson, 1963). Hoffman (1967) a signalé, parmi les parasites du buffalo à grande bouche en Amérique du Nord, deux (espèces de) trématodes, cinq cestodes, deux nématodes, trois anancephalons, une sangsue et deux crustacés. Les buffalos à grande bouche retenus dans des réservoirs de rétention ou dans des piscicultures en étang semblent être vulnérables aux infestations parasitaires (Becker, 1983; Kleinholz, 2000).

Physiologie

Le buffalo à grande bouche est physiologiquement adapté à la vie dans les plans d’eau chaude, turbide et eutrophique (Johnson, 1963; voir aussi la section « Besoins en matière d’habitat » plus haut). Bien que les adultes soient capables de tolérer une forte turbidité (Pfleiger, 1975), les œufs peuvent subir des effets négatifs (voir la section « Facteurs anthropiques »). L’espèce peut supporter de faibles tensions en oxygène (< 0,9 mg/L -- Gould et Irvin, 1962), des températures de l’eau élevées (jusqu’à 31,7 °C -- Proffiltt et Benda, 1971) et une salinité modérée (< 4,5 ppt -- Edwards, 1983).

Adaptabilité et comportement

Le buffalo à grande bouche peut s’hybrider naturellement avec le buffalo à petite bouche et le buffalo noir (Carlander, 1969; Trautman, 1981; Nelson, 2003). La répartition du buffalo à grande bouche au Canada est limitée et localisée. Le buffalo à grande bouche semble tolérant aux changements de l’habitat liés à la turbidité et à l’eutrophisation (Johnson, 1963; Stang et Hubert, 1984), et il s’adapte facilement à diverses conditions, y compris les réservoirs et les étangs (Staroska et Applegate, 1970; Minckley et al., 1970; Goodchild, 1990).

Johnson (1963) a souligné une tendance prononcée à se réunir en bancs au cours de l’été, souvent dans la couche d’eau supérieure à 0,6 m. La nageoire dorsale peut affleurer à la surface, et les pêcheurs commerciaux tirent profit de ce comportement lorsqu’ils posent leurs filets. Le buffalo à grande bouche présente un mouvement « bondissant » lorsqu’il s’alimente; il nage à un angle d’environ 55° vers le bas et il « bondit » ou « saute » en aspirant les particules alimentaires (Johnson, 1963; Minkley et al., 1970).

Les buffalos à grande bouche frayent en groupe, et il n’y a pas de préparation de nid ou de soins parentaux des œufs. Heidinger et Burr (1983) ont observé le comportement de frai au lac Crab Orchard, en Illinois. Des groupes de trois ou plusieurs individus, habituellement deux mâles aux côtés d’une femelle, se précipitent sous la surface de l’eau, puis coulent au fond, parfois en adoptant une position verticale pour diffuser les œufs et le sperme sur la végétation en décomposition. Pfleiger (1975) a observé un comportement semblable chez les poissons de la rivière Missouri.

Taille et tendances des populations

Le buffalo à grande bouche n’a pas fait l’objet d’une récolte standardisée, et il n’y a pas eu d’études spécifiques sur la taille des populations au Canada. Par conséquent, il est difficile d’évaluer la taille et les tendances des populations. Toutefois, d’après la récolte de l’espèce au fil du temps au Canada, il est possible de faire certaines déductions sur les tendances des populations.

Zone biogéographique des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent

Le buffalo à grande bouche a été capturé pour la première fois dans le lac Érié en 1957, puis il a été capturé dans le lac et dans certains de ses affluents et terres humides. Il a été capturé pour la première fois dans la baie Long Point du lac Érié en 1957, mais n’a pas été vu à cet endroit depuis 1972, malgré un vaste échantillonnage (MPO, MRO, données inédites). En 2004, 30 sites dans la baie Inner ont été intensivement échantillonnés au moyen d’une pêche à l’électricité à partir d’un bateau (> 1 000 s/site de 500 m) (N. E. Mandrak, données inédites). Le ministère des Pêches et des Océans a également procédé à un échantillonnage en 2005 le long de l’extrémité de Long Point (N. E. Mandrak, données inédites). Toutefois, de nombreuses zones côtières de la baie Long Point, où l’habitat est favorable, n’ont pas été échantillonnées.

Le buffalo à grande bouche n’est capturé à la pointe Pelée et dans la baie Rondeau que depuis 2000, malgré un échantillonnage intensif pratiqué antérieurement. Depuis 1913, des relevés de poissons ont été réalisés à la pointe Pelée par le Musée canadien de la nature (MCN), le Musée royal de l’Ontario (MRO), le personnel du parc et d’autres (H. Surette, University of Guelph, données inédites). À la pointe Pelée, la plupart des échantillonnages réalisés dans le passé l’ont été par pêche à la senne. À cause des substrats organiques mous, de l’abondance des macrophytes émergents et des profondeurs de l’eau dépassant généralement 1 m, la pêche à la senne ne peut être réalisée que dans de très petites portions des étangs (H. Surette, University of Guelph, comm. pers.). Ces dernières sont habituellement des zones étroites (< 2 m) situées le long de la rive est des étangs, délimitée par la plage est, dans lesquelles se trouvent des substrats sableux et une quantité limitée de macrophytes aquatiques. La baie Rondeau a fait l’objet d’échantillonnages au cours de 14 années non consécutives depuis 1921 par le MCN et le MRO (MRO, données inédites), et au cours de 10 années non consécutives depuis 1963 (MPO, MRO, données inédites). Les échantillonnages récents comprennent une pêche à l’électricité à partir d’un bateau (> 1 000 s/site de 500 m) et une pêche au verveux à petites mailles (2 filets laissés toute une nuit) autour de la baie Rondeau en 2002 (10 sites, pêche à l’électricité seulement) et en 2004 (16 sites), ainsi qu’une pêche à la senne et une pêche au verveux à petites mailles dans les marais intérieurs du parc provincial Rondeau en 2005 (N. E. Mandrak, données inédites).

L’espèce a été capturée à l’embouchure de la rivière Grand en 1999 et en 2002 (Tom MacDougall, MRNO, comm. pers.) et dans le ruisseau Big (comté d’Essex) en 2003 (L. Bouvier, University of Guelph, données inédites), mais ces zones n’avaient pas fait l’objet de relevés au moyen d’engins appropriés avant ces premières mentions. Ce n’est que récemment (2003, 2004) qua été recueilli le buffalo à grande bouche dans la rivière Détroit au cours d’un relevé par pêche à l’électricité à partir d’un bateau dans des sites d’un secteur préoccupant (MPO, données inédites), même si un relevé semblable faisant intervenir les mêmes méthodes et le même effort de pêche avait été réalisé en 1989 et en 1990 (MacLennan, 1992).

Le buffalo à grande bouche a été capturé pour la première fois dans le lac Sainte-Claire, dans la baie Mitchell, en 1972. Entre 1977 et 2006, la pêche de référence de l’automne au filet–trappe dans les baies St. Luke et Mitchell du lac Sainte-Claire a permis de capturer plusieurs spécimens presque chaque année (Unité de gestion du lac Érié du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, données inédites). Des spécimens ont été capturés dans un affluent du lac Sainte-Claire, la rivière Thames, et dans ses affluents, depuis 1980. Des buffalos à grande bouche ont été capturés dans le ruisseau Jeanettes en 1980 et en 2004 (186 individus), et dans un affluent du ruisseau Jeanettes en 1989. Depuis 2003, des spécimens ont été capturés dans la rivière Thames entre l’embouchure et le barrage Springbank à London (en Ontario), environ 300 km en amont. Des spécimens ont été capturés dans les rivières North Sydenham et East Sydenham, qui sont des affluents du lac Sainte-Claire, depuis 1997. Aucun spécimen n’avait été capturé dans le bassin hydrographique de la rivière Sydenham avant 1997, et dans le bassin de la rivière Thames avant 1980, malgré un échantillonnage exhaustif (MRO, données inédites).

Le buffalo à grande bouche n’a pas été recueilli dans la rivière St. Clair malgré la réalisation de relevés au moyen d’une pêche à l’électricité à partir d’un bateau dans dix transects de 500 m en 1989, en 2003, en 2004 et en 2007 (MPO, données inédites).

Les seuls spécimens de référence du buffalo à grande bouche recueillis dans la portion canadienne du bassin du lac Huron l’ont été à l’embouchure de la rivière Ausable au moyen d’une pêche à l’électricité à partir d’un bateau en 2003 et en 2007 (MPO, données inédites). Toutefois, peu d’échantillonnages ont été réalisés avant et après la collecte de ces spécimens (MRO, MPO, données inédites). Des observations, non étayées par un spécimen de référence, ont été signalées par le personnel du Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario dans les portions sud du lac Huron en 1983 et dans le lac Huron au large de Southampton en 2005.

Plusieurs spécimens ont été capturés dans le bassin du lac Ontario depuis 1981. Deux spécimens ont été recueillis dans la baie de Quinte, l’un en 1981 et l’autre en 2005. Toutefois, aucun spécimen n’a été capturé au cours des relevés annuels au moyen d’une pêche à l’électricité à partir d’un bateau réalisés entre 1989 et 2004 (Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques, 2005). Ces spécimens peuvent représenter une petite population établie, ou ils peuvent avoir été introduits, comme le croit Goodchild (1990), ou encore ils peuvent s’être dispersés vers l’est à partir des populations de l’ouest du lac Ontario. Plusieurs spécimens ont été recueillis dans la rivière Welland en 1997; toutefois, peu d’échantillonnages ont été réalisés avant et après la capture de ces spécimens (MRO, MPO, données inédites). Vingt-et-un spécimens ont été capturés dans la passe migratoire de Cootes Paradise, à l’extrémité ouest du port de Hamilton, entre 1997 et 2005 (1997, 1 échantillon; 1999, 2; 2000, 6; 2002, 6; 2003, 3; 2005, 3; T. Theysmeyer, Royal Botanical Gardens, comm. pers.), et ils résultaient probablement d’une dispersion vers l’ouest à partir de la rivière Welland.

Le buffalo à grande bouche a été observé dans les eaux du lac Érié en Ohio, ainsi que dans les eaux américaines du lac Sainte-Claire (Goodchild, 1990; Lee et Shute, 1980; Smith, 1979; Trautman, 1981; Becker, 1983; Cooper, 1983). Ainsi, il existe une possibilité modérée d’immigration de source externe à partir des populations des eaux américaines situées à proximité; toutefois, les populations de l’Ohio n’ont pas été classées, alors que celles de la Pennsylvanie sont considérées comme « gravement en péril » (critically imperiled) et celles du Michigan sont « vulnérables » (vunlerables) (NatureServe, 2007).

Zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson

Les échantillonnages connus pour la zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson sont présentés au tableau 2. Lorsqu’elles sont connues, les méthodes utilisées pour l’échantillonnage sont résumées plus bas.

Manitoba

La présence de buffalos à grande bouche a été signalée dans la rivière Rouge du Nord par Eigenmann (1895), mais l’espèce a été capturée pour la première fois en 1907 dans le ruisseau Cook, un affluent de la rivière Rouge (Hinks, 1943). Hinks (1943) a signalé un seul spécimen de 12,7 kg recueilli dans le sud du Manitoba, et Scott et Crossman (1998) considèrent l’espèce comme rare ou absente dans les rivières Rouge et Assiniboine. Toutefois, l’ouverture du canal de dérivation de la rivière Assiniboine (qui détourne les eaux de crue de la rivière dans le lac Manitoba, près du marais Delta) en 1974 a permis la dispersion d’un certain nombre d’espèces (y compris le buffalo à grande bouche) dans le lac Manitoba. En 1982 et en 1983, des buffalos à grande bouche ont été recueillis dans le marais Delta à l’extrémité sud du lac Manitoba (Stewart et al., 1985), ce qui indique qu’ils proviennent probablement de la rivière Assiniboine, par l’intermédiaire du canal de dérivation. Crossman et McAllister (1986) ont documenté la présence de l’espèce dans la rivière Assiniboine. Des captures dans la rivière Rouge, près d’East Selkirk en 1978 et dans le lac Lower Devil dans le bassin du lac Winnipeg en 1981 (Goodchild, 1990), ont fourni une indication supplémentaire d’une grande distribution au Manitoba.

Depuis, l’espèce a été recueillie dans la rivière Rouge et dans plusieurs de ses affluents (p. ex. dans le ruisseau Buffalo en 2005), le ruisseau Second en 2003), le ruisseau Truro en 2002; M. Erickson, Manitoba Water Stewardship, comm. pers.), entre la frontière Canada–États-Unis et le bassin sud du lac Winnipeg, dans lequel la rivière se déverse. Stewart et Watkinson (2004) ont indiqué que la présence de l’espèce est connue dans la rivière Rouge et dans les portions les plus basses de ses affluents. L’espèce a récemment été capturée dans la baie Back de la rivière Rouge, au niveau des portes d’écluse de St. Norbert (1998), dans le canal de dérivation de la rivière Seine (2004), et dans le bassin sud du lac Winnipeg à l’occasion de relevés par chalut à perche (en 2002) (Nelson, 2003), et 30 spécimens ont été prélevés dans la rivière Rouge au cours de relevés au moyen d’une pêche à l’électricité par bateau en 2002 et en 2003 (D. Watkinson, données inédites). La classe de tailles estimée des poissons capturés dans la rivière Rouge en 2002 représente la classe d’âge de 1 + à > 15 + ans, ce qui indique la présence d’une population établie (Nelson, 2003). Il y a aussi un enregistrement non confirmé dans le lac Dauphin en 2002 (Stewart et Watkinson, 2004).

En 1998, 64 buffalos à grande bouche ont été recueillis dans le marais Delta, dans la portion sud du lac Manitoba, dans 20 traits de filet maillant au cours de l’été, et 23 ont été pris au filet en 1999 au moyen des mêmes méthodes. En 2005, un individu mature a été pris à Lundar Beach, à 60 km au nord du marais Delta (Nelson, 2003). La présence du buffalo à grande bouche dans des relevés de poissons en aval du barrage de Portage la Prairie sur la rivière Assiniboine et dans ses affluents depuis 1995 semble avoir augmenté (Nelson, 2003). Il n’a pas été recueilli dans la rivière Assiniboine, en amont du barrage de Portage la Prairie, en dépit d’un récent échantillonnage au moyen d’une pêche à l’électricité par bateau (Nelson, 2003).

Les nouveaux enregistrements au Manitoba reflètent probablement les activités de recherche accrues exercées au cours des deux dernières décennies plutôt qu’un élargissement de l’aire de répartition.

Ontario

La présence de buffalos à grande bouche a été signalée dans le lac des Bois en 1973 et en 1976 (Goodchild, 1990), dans le cours supérieur de la rivière Winnipeg, qui s’écoule dans le bassin sud du lac Winnipeg. La situation actuelle de la population du lac des Bois est inconnue; toutefois, des évaluations des ressources halieutiques réalisées régulièrement dans les eaux ontariennes n’ont pas permis de capturer d’autres spécimens depuis 1976 (A. Dextrase, MRNO, comm. pers.). L’occurrence de ces spécimens pourrait être le résultat d’une introduction ratée, non documentée, ou d’une dispersion à grande distance d’individus à partir des populations du Manitoba ou du Minnesota.

Saskatchewan

Rawson (1949) a indiqué que le buffalo à grande bouche était abondant dans les lacs Qu’Appelle (lacs Buffalo Pound, Crooked, Echo, Katepwa, Last Mountain, Mission, Pasqua et Round) et qu’il était présent dans la rivière Saskatchewan Nord, à Prince Albert. Comme il a été indiqué précédemment, la mention de la Saskatchewan Nord est douteuse et ne devrait pas être prise en compte. Johnson (1963) a également souligné que l’espèce est abondante dans les lacs Qu’Appelle.

Le frai du buffalo à grande bouche a été observé pour la dernière fois dans le barrage Craven et le lac Last Mountain (environ 20 adultes à chaque endroit) en 1996. Toutefois, en 1997, 304 traits de senne dans le lac Last Mountain n’ont permis de capturer qu’un seul jeune de l’année (R. Hlasny, Ministry of Environment de la Saskatchewan, comm. pers.). En 1999, des buffalos à grande bouche ont été capturés au moyen de 6 mouillages de verveux, de 6 mouillages de pièges Beamish et de 51 traits de senne dans chacun des lacs Buffalo Pound (4 adultes) et Pasqua (7 adultes, 1 jeune de l’année). Aucun spécimen n’a été capturé dans les lacs Katepwa et Round malgré le déploiement des mêmes engins et du même effort de pêche. (R. Hlasny, Ministry of Environment de la Saskatchewan, comm. pers.). En 2000, 1 024 buffalos à grande bouche ont été capturés au cours d’une étude de marquage–recapture dans le lac Pasqua au moyen de 124 traits, entre le 1er juin et le 31 août (Hlasny, 2003). Dans le cadre de l’étude de marquage–recapture, il a été estimé que la taille de la population se situait entre 8 535 et 12 326 individus en utilisant les méthodes de Schnabel et de Schumacher (Hlasny, 2003). Le buffalo à grande bouche a été la troisième espèce la plus abondante capturée à l’aide de pièges Beamish (418 jeunes de l’année) et de sennes (10 jeunes de l’année) dans le lac Crooked en 2004, mais un échantillonnage semblable dans le lac Round n’a permis de capturer aucun buffalo (B. Howard et A. Schweitzer, MPO, comm. pers.). En se fondant sur la détermination de l’âge par scalimétrie de 499 individus capturés dans le lac Pasqua en 2000, Hlasny (2003) a trouvé qu’il manquait cinq classes d’âge (1977, et 1987 à 1990). Hlasny (2003) a attribué le recrutement limité dans ces années à la faiblesse du ruissellement et aux débits intermittents, responsables du faible niveau du lac, qui a entraîné une réduction de l’habitat et du temps de frai. Hlasny (2003) a également calculé que, selon une estimation moyenne de la population de 8 700 poissons, il y aurait 2 865 poissons, pesant au total 19 390 kg, dans la classe de taille de la pêche commerciale. Cela représente moins que 24 % des captures moyennes effectuées dans le cadre de la pêche commerciale entre 1950 et 1983 (Hlasny, 2003; figure 6), malgré le fait que cette pêche a pris fin en 1983. Toutefois, une comparaison de la biomasse exploitable en 1983 à celle de 2000 permet de dégager une perte de 76 % au cours de la période de 17 ans (Hlasny, 2003).

Figure 6 : Capture commerciale du buffalo à grande bouche dans le lac Pasqua entre 1950 et 1983, montrant les données de 2000 sur les prises, en kg

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Carte montrant les tendances de la capture commerciale du buffalo à grande bouche (Ictiobus cyprinellus) dans le lac Pasqua, en Saskatchewan, entre 1950 et 1983.  Les prises sont mesurées en milliers de kilogrammes et comprennent aussi les données de 2000.

D’après Hlasny, 2003.

Il est possible que le buffalo à grande bouche se soit initialement dispersé au Manitoba à partir de la rivière Mississippi en passant par la rivière Rouge (Stewart et al., 1985) et, de là, en amont dans le système English–Winnipeg et/ou dans le système Assiniboine–Qu’Appelle (Crossman et McAllister, 1986). Il existe peut-être une possibilité modérée d’immigration de source externe pour les populations canadiennes de cette unité désignable, puisque l’espèce est toujours présente dans le réseau du Mississippi au Dakota du Nord et au Minnesota, mais son statut actuel à cet endroit n’a pas été classé (NatureServe, 2007).

Facteurs limitatifs et menaces

Facteurs naturels

Bien que le buffalo à grande bouche partage un environnement avec de nombreux grands poissons prédateurs, il y a peu d’indices de prédation sur les jeunes. Les grands adultes sont probablement à l’abri de la prédation en raison de leur forme et de leur taille (Johnson, 1963; Scott et Crossman, 1998). Le buffalo à grande bouche pourrait avoir un avantage sélectif à occuper une niche alimentaire qui chevauche l’alimentation benthique et limnétique (Goodchild, 1990).

Le buffalo à grande bouche peut s’hybrider naturellement avec le buffalo à petite bouche et le buffalo noir (Carlander, 1969; Trautman, 1981; Nelson, 2003), et il semble qu’il l’a fait dans les eaux canadiennes des Grands Lacs (H. Bart, Tulane University, comm. pers.). Cette hybridation peut menacer l’intégrité génétique et la valeur sélective des populations sympatriques avec d’autres espèces de buffalos.

Des infestations parasitaires importantes, en particulier par des spores de myxosporidies, qui sont enfermées dans des kystes sur les branchies, peuvent avoir un effet débilitant important sur les populations en raison de l’interférence avec les mécanismes d’alimentation. Les branchiospines du buffalo à grande bouche sont spécialisées pour l’alimentation planctonique (Johnson, 1963; Starostka et Applegate, 1970).

Le succès des populations du buffalo à grande bouche, tout au moins dans la zone biogéographique des rivières Saskatchewan et Nelson (Johnson, 1963), peut être lié à la densité, comme cela a été observé dans des populations d’élevage (Kleinholz, 2000). Les femelles sont fécondes, et elles renferment environ 250 000 œufs/kg de poids corporel (Kleinholz, 2000); mais le nombre d’œufs peut s’approcher davantage de 100 000/kg chez le poisson du nord (Johnson, 1963). Les poissons du nord maturent plus tard que leurs homologues du sud (de 8 à 11 ans, par opposition à 1 à 3 ans), et ils ne frayent pas nécessairement chaque année. Aucune information n’est disponible sur la mortalité naturelle, mais, étant donné qu’il n’y a pas de prédateurs connus des jeunes et que la prédation et la maladie ne semblent pas être des facteurs limitatifs importants, un taux de reproduction extrêmement élevé pourrait être auto-limitant. La surabondance peut entraîner un niveau élevé de compétition intraspécifique, donnant lieu à une diminution de la croissance et de la condition physique, et à une maturation tardive des individus. L’abondance de la classe d’âge suivante peut être extrêmement faible ou nulle. Dans ses études sur les populations lacustres de la Saskatchewan, Johnson (1963) suggère que le très grand succès de la classe d’âge de 1948 est en partie responsable d’une distorsion du taux de croissance et d’une évaluation trompeuse de la taille et de l’âge de la maturité sexuelle. La force et la faiblesse des classes d’âge sont très visibles chez cette espèce (Scott et Crossman, 1979), et elles peuvent être liées aux conditions environnementales au moment du frai, en particulier aux niveaux d’eau et aux inondations du printemps. Kleinholz (2000) a observé une réponse semblable pour ce qui est de la densité dans les cultures en étang.

Le succès de la reproduction semble être associé aux niveaux d’eau du printemps. Il dépend des inondations printanières, qui donnent accès aux zones de frai et qui déclenchent l’activité de frai (Johnson, 1963), en plus de permettre la survie de la végétation de rivage (Moen, 1974; Hlasny, 2003). Dans les années de sécheresse ou les années où le ruissellement printanier est faible, la reproduction peut être limitée ou inexistante. Hlasny (2003) a indiqué que, avant la mise en œuvre de la régularisation des eaux dans les années 1980, les précipitations annuelles ont joué un rôle clé dans la détermination de niveaux d’eau et dans la disponibilité de la végétation de rivage pour le frai du buffalo à grande bouche. Dans les années de sécheresse, le niveau des lacs a baissé, et la végétation de rivage est devenue inaccessible pour le frai, alors que, les années où les précipitations printanières sont normales, la végétation de rivage est inondée et la reproduction peut survenir avec succès. Les sécheresses dans le sud des Prairies ne sont pas rares (Pollard, 2003), et elles pourraient devenir plus fréquentes compte tenu des changements prévus dans les écosystèmes aquatiques, en particulier dans les Prairies, à cause des changements climatiques planétaires (Poff et al., 2002; Schindler et Donahue, 2006).

Facteurs anthropiques

En Saskatchewan, des changements dans la gestion des eaux de la rivière Qu’Appelle ont été apportés dans les années 1980 pour assurer l’uniformité du régime d’écoulement en fonction des besoins du doré jaune et du grand brochet (Dunn et Hjertaas, 1981). Des changements comme la canalisation, la suppression de boucles de méandres et la régularisation des niveaux des lacs ont eu un impact négatif sur le buffalo à grande bouche. Des parcelles d’habitat de frai ont été éliminées par suite de la réduction des bouches de méandres et des chenaux latéraux herbeux ainsi que par suite de l’augmentation du débit au niveau des berges (Hlasny, 2003). En outre, les débits ont été réduits pendant la période cruciale du frai et de l’incubation du buffalo à grande bouche. De telles conditions diminuent le nombre d’années où la rivière peut assurer le succès du frai et le temps pendant lequel les zones végétalisées disponibles pour le frai restent inondées entre le lac Pasqua et le site du barrage Craven (Hlasny, 2003). Hlasny (2003) a trouvé qu’il manquait au moins cinq classes d’âge (1977, et 1987 à 1990). Il a attribué cette lacune au recrutement limité dans ces années par suite de la faiblesse du ruissellement et des débits intermittents, qui sont responsables du faible niveau du lac, ayant à son tour entraîné une réduction de l’habitat et du temps de frai.

L’exploitation commerciale, associée aux changements dans le régime d’écoulement et aux périodes de sécheresse prolongées, peut aussi avoir nui aux populations du bassin Qu’Appelle.

La turbidité qui résulte de la dégradation de l’habitat riverain dans les réservoirs par suite de la fluctuation des niveaux d’eau peut aussi nuire aux populations de buffalo à grande bouche (Edwards, 1983). L’éclosion des œufs est touchée négativement par des turbidités qui dépassent 100 ppm ou par des fluctuations marquées du niveau d’eau (Becker, 1983). L’âge moyen des buffalos à grande bouche échantillonnés dans le lac Pasqua, en Saskatchewan, en 2007 était de 6 ans (figure 7). Étant donné que les femelles n’atteignent pas la maturité sexuelle avant l’âge de 8 ans ou plus, l’exploitation de la biomasse exploitable de 19 390 kg signalée par Hlasny (2003) pour 2000 se traduirait par l’enlèvement d’individus avant qu’ils ne puissent contribuer au recrutement. Cela ne ferait qu’exacerber le problème des classes d’âge manquantes à cause de l’absence de recrutement les années de faible débit. Les classes d’âge manquantes et la structure d’âge de cette population indiquent que le recrutement global est faible et que la population est soumise à un stress important.

Figure 7 : Répartition des classes d’âge des buffalos à grande bouche capturés en 2000 dans le lac Pasqua (Saskatchewan) (Hlasny, 2003).

Graphique indiquant les classes d’âge des buffalos à grande bouche (Ictiobus cyprinellus) capturés en 2000 dans le lac Pasqua, en Saskatchewan.

Stewart et Watkinson (2004) ont estimé que le buffalo à grande bouche serait vulnérable face à la carpe à grosse tête (Hypophthalmichthys nobilis) et à la carpe argentée (H. molitrix), si l’une de ces deux espèces était introduite dans les eaux canadiennes. Dans le bassin de la rivière Illinois, une baisse marquée des captures de buffalo à grande bouche a été observée à mesure qu’augmentait l’abondance des carpes à grosse tête et argentée introduites (M. Pegg, Illinois Natural History Survey, comm. pers.). Mandrak et Cudmore (2004) pensent que ces espèces de carpes asiatiques compétitionnent avec le buffalo à grande bouche pour les ressources alimentaires.

Importance de l’espèce

Le buffalo à grande bouche n’est généralement pas considéré comme un poisson de pêche sportive et il mord rarement (Jordan et Evermann, 1923). Toutefois, sa chair est nutritive et excellente lorsque fumée (Becker, 1983). L’espèce est considérée comme un mets délicat dans certaines cultures aux États-Unis et est pêchée pour cette raison. La demande de buffalo à grande bouche est limitée au Canada, mais il est possible de le trouver dans des marchés de poissons vivants de la région de Toronto (Goodchild, 1990; N. Mandrak, obs. pers.). En Saskatchewan, une pêche commerciale qui avait commencé durant les années 1940 a pris fin en 1983 (Hlasny, 2003). Il y a une importante pêche commerciale aux États-Unis, et l’espèce représente une partie importante des prises commerciales de la rivière Mississippi, où des prises de plus de 672 kg.ha–1 ne sont pas rares (Goodchild, 1990).

La culture en étang est rentable, et le buffalo à grande bouche est cultivé dans des étangs du sud des États-Unis depuis le début des années 1900. Des rendements de 287 kg.ha–1 sans fertilisation ou alimentation ont été rapportés (Cross, 1967), mais l’aquaculture gérée peut donner des rendements au-delà de 1 000 kg.ha–1, représentant un profit net d’environ 1 111 $/ha en dollars de 2000 (Kleinholz, 2000).

À cause de problèmes liés à la taxinomie et à la systématique, ce genre suscite un certain intérêt scientifique.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Les cotes mondiales, nationales (États-Unis et Canada) et infranationales (États américains et provinces) du buffalo à grande bouche sont présentées dans le résumé technique.

En 1989, le buffalo à grande bouche a été désigné comme espèce « préoccupante » (ou « rare », soit la désignation utilisée avant 1990) par le Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (CSEMDC), ancien nom du COSEPAC. (NatureServe, 2007), et il figure à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril du buffalo à grande bouche au Canada est N4, « apparemment non en péril » (NatureServe, 2005). Le classement national de la situation générale du buffalo à grande bouche est 4, « non en péril » (secure) (CCCEP , 2006). L’espèce a reçu des cotes provinciales de la situation générale de 1, « en péril » (at risk), en Saskatchewan, de 4, « non en péril » (secure), au Manitoba, et de 3, « sensible » (sensitive), en Ontario (CCCEP , 2006).

Le déclin du buffalo à grande bouche en Saskatchewan a donné lieu à un examen officiel de sa situation par les comités consultatifs mixtes de la Saskatchewan en 1998 (Hlasny, 2003; K. Murphy, comm. pers.). Un statut d’espèce en voie de disparition, en vertu du Wild Species at Risk Regulations établi en vertu de la loi provinciale The Wildlife Act, 1988, a été recommandé, mais la liste officielle est toujours attendue (K. Murphy, comm. pers.).

Un rapport de situation provincial sur le buffalo à grande bouche (Nelson, 2003), examiné par le comité consultatif des espèces en voie de disparition (Endangered Species Advisory Committee) du Manitoba, a recommandé un statut de « non en péril » (not at risk) (S. Matkowski, Ministry of Natural Resources du Manitoba, comm. pers.).

En Ontario, le classement provincial du buffalo à grande bouche est SU, ce qui signifie que le statut de cette espèce est actuellement indéterminé (NatureServe, 2007). Elle figure comme espèce « préoccupante » (special concern) sur la liste des espèces en péril de l’Ontario (MRNO, 2005).

Aux États-Unis, le buffalo à grande bouche est considéré comme « non en péril » (secure) ou N5 au niveau national. Son classement subnational varie de S1 à S5 dans son aire de répartition (voir les cotes des différents États au résumés techniques).

Résumé technique - UD 1

Ictiobus cyprinellus

Buffalo à grande bouche

Bigmouth Buffalo

Populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) 10 années
Pourcentage observé de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 45 dernières années (3 générations) Inconnu, mais en croissance
Pourcentage prévu ou soupçonné de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 30 prochaines années (3 générations) Sans objet
Pourcentage observé, estimé, inféré ou soupçonné de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours de toute période de trente ans (3 générations), couvrant une période antérieure et ultérieure Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles? Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont comprises? Sans objet
Est-ce que les causes du déclin ont cessé? Sans objet
Tendance observée, inférée ou prévue du nombre de populations En croissance
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Inconnues
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Inconnues


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence (méthode polygonale -- voir la section « Répartition ») < 50 000 km2
Tendance observée, prévue ou inférée de la zone d’occurrence En croissance
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Zone d’occupation (ZO) Difficile à déterminer parce que de nombreuses populations se fondent sur un seul enregistrement -- estimée en multipliant la longueur moyenne des cours d’eau par la largeur < 200 km2
Indice de la zone d’occupation (IZO) Quadrillage de 1 km sur 1 km : 2 210 km2
Quadrillage de 2 km sur 2 km : 3 268 km2
Tendance observée, prévue ou inférée de la zone d’occupation En croissance
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation? Non
La population totale est elle très fragmentée? Non
Nombre d’emplacements actuels 4
Tendance du nombre d’emplacements En croissance
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements? Non
Tendance de l’étendue et/ou de la qualité de l’habitat En décroissance dans les Grands Lacs comme tels -- en croissance dans les terres humides


Nombre d’individus matures dans chaque population

Population Nombre d’individus matures
Nombre d’individus matures inconnu pour toutes les populations. Rivière Ausable
Lac Sainte-Claire
Rivières North Sydenham et Sydenham
Rivière Thames
Rivière Detroit
Terre humide du ruisseau Big (comté d’Essex)
Pointe Pelée
Rivière Grand
Rivière Welland
Port de Hamilton
Baie de Quinte
Total Inconnu
Nombre de populations existantes 11


Analyse quantitative

Sans objet


Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Diminution de la turbidité dans les lacs Huron, Sainte-Claire, Érié et Ontario; hybridation avec d’autres espèces d’Ictiobus introduites dans le bassin des Grands Lacs


Immigration de source externe: Modérée

L’espèce existe-t-elle ailleurs (au Canada ou à l’extérieur)? Oui
Statut ou situation des populations de l’extérieur? MI – S3; OH – SNR;
PA – S1;
NY – non classée
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui


Statut existant (espèce)

Cotes de Nature Conservancy (NaturServe 2007)

Mondiale : G5

Nationale
États-Unis : N5
Canada : N4

Régionale
États-Unis : AL (S2S3), AZ (SNA), AK (S4), IL (S3S4), IN (S4), IA (S5), KS (S5), KY (S4S5), LA (S5), MI (S3), MN (SNR), MS (S4), MO (SNR), MT (S4), NE (S4), NC (SNA), ND (SNR), OH (SNR), OK (S4), PA (S1), SD (S5), TN (S5), TX (S4), WV (S1), WI (S4)
Canada : ON – (SU)

Les espèces sauvages 2005 (CCCEP, 2006)
Canada : 4
Saskatchewan : 1; Manitoba : 4; Ontario : 3

Loi sur les espèces en péril
Préoccupante (P) – Annexe 3

COSEPAC, Population des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent
Non en péril (novembre 2008)


Statut et justification de la désignation

Statut :
Non en péril
Code alphanumérique :
Sans objet
Justification de la désignation :
Les populations de l’Ontario semblent bien se porter et il n’y a aucune menace immédiate qui pèse sur la survie de l’espèce; la zone d’occupation semble s’être élargie, et l’espèce a été observée à huit nouvelles localités depuis la dernière évaluation en 1989.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin de la population totale) :
Sans objet -- Aucun signe de déclin.
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Sans objet -- La ZO calculée à partir d’un quadrillage de 2 km sur 2 km est > 3 000 km2, et il n’y a pas de signe de déclin général.
Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Sans objet -- Le nombre d’individus matures est inconnu, et la ZO et le nombre de populations augmentent.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Sans objet -- Le nombre d’individus matures est inconnu, et l’aire de répartition est grande (la ZO dépasse 20 km2).
Critère E (Analyse quantitative) :
Sans objet -- Aucune donnée.

 

Résumé technique - UD 2

Ictiobus cyprinellus

Buffalo à grande bouche

Bigmouth Buffalo

Populations des rivières Saskatchewan et Nelson

Données démographiques

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population) De 14 à 15 années
Pourcentage observé de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 45 dernières années (3 générations) Inconnu, mais, dans les lacs Qu’Appelle, il pourrait être de l’ordre de 78 %, et, dans le lac des Bois, la population est disparue.
Pourcentage prévu ou soupçonné de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours des 30 prochaines années (3 générations) Inconnu
Pourcentage observé, estimé, inféré ou soupçonné de la réduction ou de l’augmentation du nombre total d’individus matures au cours de toute période de trente ans (3 générations), couvrant une période antérieure et ultérieure Sans objet
Est-ce que les causes du déclin sont clairement réversibles? Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont comprises? Pas dans toutes les populations
Est-ce que les causes du déclin ont cessé? Non
Tendance observée, inférée ou prévue du nombre de populations En déclin
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Oui
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre de populations? Inconnu


Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence < 100 000 km2
Tendance observée, prévue ou inférée de la zone d’occurrence En déclin
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Zone d’occupation (ZO) Difficile à déterminer parce que de nombreuses populations se fondent sur un seul enregistrement -- estimée en multipliant la longueur moyenne des cours d’eau par la largeur < 500 km2
Indice de la zone d’occupation (IZO) Quadrillage de 1 km sur 1 km : 1 600 km2
Quadrillage de 2 km sur 2 km : 2 396 km2
Tendance observée, prévue ou inférée de la zone d’occupation Inconnue
Y a t il des fluctuations extrêmes de la zone d’occupation? Non
La population totale est elle très fragmentée? Oui
Nombre d’emplacements actuels 3
Tendance du nombre d’emplacements En déclin
Y a t il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements? Inconnu
Tendance de l’étendue et/ou de la qualité de l’habitat En déclin
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (> 1 ordre de grandeur)? Non


Nombre d’individus matures dans chaque population

Population Nombre d’individus matures
Nombre d’individus matures inconnu pour toutes les populations. Lac des bois – population probablement disparue
Rivière Rouge - inconnu
Lac Winnipeg - inconnu
Rivière Assiniboine - inconnu
Lac Manitoba- inconnu
Lac Dauphin – inconnu (non confirmé)
Rivière Qu’Appelle - inconnu
Lac Round – population probablement disparue
Lac Last Mountain – population probablement disparue
Katepwa – population probablement disparue
Lac Mission – population peut-être disparue
Lac Echo – population peut-être disparue
Lac Crooked – très peu
Lac Buffalo Pound – très peu
Lac Pasqua – de 9 000 à 12 000 (individus – pas nécessairement matures)
Total Inconnu
Nombre de populations existantes 12


Analyse quantitative

Sans objet


Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Immédiates :
– Canalisation, suppression des boucles de méandres et régularisation des niveaux des lacs, accroissement de la turbidité par suite de pratiques de gestion de l’eau
– Réchauffement climatique planétaire
Potentielles :
– Introduction d’espèces exotiques comme la carpe à grosse tête et la carpe argentée
– Hybridation avec d’autres espèces de buffalos
– Exploitation


Statut existant (espèce)

Cotes de Nature Conservancy (NaturServe 2007)

Mondiale – G5

Nationale
États-Unis : N5
Canada : N4

Régionale
États-Unis : AL (S2S3), AZ (SNA), AK (S4), IL (S3S4), IN (S4), IA (S5), KS (S5), KY (S4S5), LA (S5), MI (S3), MN (SNR), MS (S4), MO (SNR), MT (S4), NE (S4), NC (SNA), ND (SNR), OH (SNR), OK (S4), PA (S1), SD (S5), TN (S5), TX (S4), WV (S1), WI (S4)
Canada : ON – (SU)

Les espèces sauvages 2005 (CCCEP, 2006)
Canada : 4
Saskatchewan : 1; Manitoba : 4; Ontario : 3

Loi sur les espèces en péril
Préoccupante (P) – Annexe 3

COSEPAC, Population des rivières Saskatchewan et Nelson
Espèce préoccupante (avril 2009)


Statut et justification de la désignation

Statut :
Espèce préoccupante
Code alphanumérique :
Sans objet
Justification de la désignation :
Bien que la zone d’occurrence et la zone d’occupation aient augmenté au Manitoba, l’espèce n’y semble pas abondante. Les graves déclins ayant lieu dans le bassin de la rivière Qu’Appelle semblent être liés à la modification des pratiques de gestion des eaux, ce qui a entraîné l’élimination et/ou la dégradation de l’habitat de frai et la réduction subséquente du potentiel reproductif. La hausse de la demande en eau à des fins agricoles limite peut-être aussi d’autres composantes de la population dans cette zone biogéographique.


Applicabilité des critères

Critère A (Déclin de la population totale) :
Sans objet -- La population totale et le taux de déclin global sont inconnus.
Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Sans objet -- L’indice de la zone d’occupation est supérieur au seuil.
Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) :
Sans objet -- Le nombre d’individus matures et le taux de déclin sont inconnus.
Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) :
Sans objet -- Le nombre d’individus matures est inconnu, et l’indice de la zone d’occupation dépasse 20 km2.
Critère E (Analyse quantitative) :
Sans objet -- Aucune donnée.

Remerciements et experts contactés

Remerciements

Les rédacteurs du présent rapport remercient Jeff Banks (station de pisciculture, ministère de l’Environnement de la Saskatchewan), Martin Erickson (gestion des ressources hydriques du Manitoba), Ron Hlasny (ministère de l’Environnement de la Saskatchewan), Jeff Keith (centre de données sur la conservation de la Saskatchewan), Shelley Matkowski (ministère des Ressources naturelles du Manitoba), Kevin Murphy (direction générale des poissons et des espèces sauvages, ministère de l’Environnement de la Saskatchewan), Patrick Nelson (Université du Manitoba) et Doug Watkinson (ministère des Pêches et des Océans), qui ont tous fourni de l’information et des données précieuses. Les versions initiale et provisoire du rapport ont été préparées par Nicholas E. Mandrak et Becky Cudmore, du Laboratoire des Grands Lacs pour les pêches et les sciences aquatiques, du ministère des Pêches et des Océans.

Experts contactés

Hank Bart. Directeur, Tulane University Museum of Natural History, conservateur de la Royal D. Suttkus Fish Collection, Belle Chasse (Los Angeles) 70037.

Lynn Bouvier. Candidate à la maîtrise ès sciences, Department of Interactive Biology, University of Guelph, Guelph (Ontario), N1G 2W1.

Al Dextrase. Biologiste principal, espèces en péril, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (MRNO), Peterborough (Ontario), K9J 8M5.

Ron Hlasny. Ecosystem Management Section, Resource Stewardship Branch, Ministry of Environment de la Saskatchewan, Regina (Saskatchewan), S4S 5W6.

Erling Holm. Department of Natural History, Royal Ontario Museum, Toronto (Ontario) M5S 2C6.

Bruce Howard. District de Saskatchewan, secteur des Prairies, Région du Centre et de l’Arctique, ministère des Pêches et des Océans, Regina (Saskatchewan), S4N 7K3.

Tom MacDougall. MRNO, Port Dover (Ontario), N0A 1N0.

Shelley Matkowski. Manitoba Natural Resources, Winnipeg (Manitoba) R3J 3W3.

Kevin Murphy. Fish and Wildlife Branch, Ministry of Environment de la Saskatchewan, Regina (Saskatchewan), S4S 5W6.

Patrick Nelson. North/South Consultants Inc., Winnipeg (Manitoba), R3Y 1G4.

Mark Pegg. Center for Aquatic Ecology, Illinois Natural History Survey, Havana (Illinois), 62644.

Heather Surette, Candidate à la maîtrise ès sciences, Department of Interactive Biology, University of Guelph, Guelph (Ontario), N1G 2W1.

T. Theysmeyer. Royal Botanical Gardens, Hamilton (Ontario).

Doug Watkinson. Ministère des Pêches et des Océans du Canada, 501 University Crescent, Winnipeg (Manitoba), R3T 2N6.

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Sommaire biographique des rédacteurs du rapport

Nicholas E. Mandrak est chercheur au ministère des Pêches et Océans du Canada à Burlington (en Ontario). Ses intérêts de recherche sont la biodiversité, la biogéographie et la conservation des poissons d’eau douce du Canada. M. Mandrak a corédigé 15 rapports du COSEPAC. Il est membre du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

Becky Cudmore est biologiste chercheur au ministère des Pêches et Océans du Canada à Burlington (en Ontario). Ses intérêts de recherche sont la biodiversité des poissons d’eau douce, notamment les espèces envahissantes, et la protection et le rétablissement des espèces en péril. Mme Cudmore a corédigé cinq rapports du COSEPAC.

Collections examinées

Aucune.

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