Alouette hausse-col, sous-espèce strigata (Eremophila alpestris strigata) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Au Canada, la population d’Eremophila alpestris strigata a subi un déclin et a failli disparaître. Dans le passé, elle était probablement très petite, et sa répartition était régionale. Avant l’arrivée des Européens, les habitats favorables se limitaient aux dunes et aux prairies naturelles à végétation très clairsemée. Après la colonisation, la coupe forestière et l’assèchement de milieux humides ont créé d’autres habitats. La première mention de la sous-espèce remonte à la fin des années 1880 dans la vallée du bas Fraser et dans le sud de l’île de Vancouver.

Dans la vallée du bas Fraser, la population est décrite comme petite, et Campbell et al. (1997) pensent qu’elle y persiste à compter des années 1920 jusqu’à quelques décennies plus tard, même si on n’a pas d’évaluations précises de l’effectif. Dans les années 1960, les populations d’oiseaux nicheurs sont confinées aux champs fauchés de l’aéroport international de Vancouver, probablement près d’Abbotsford (Campbell et al., 1997) et aux habitats de dunes des îles Sea et Iona (JMC, données inédites). Entre 1963 et 1966, on signale jusqu’à sept oiseaux dans l’île Sea. La dernière mention de reproduction confirmée dans cette île remonte à 1978, même si on pense qu’il y a eu reproduction en 1981 (Butler et Campbell, 1987). Bien que Weber et al. (1990) fassent figurer la sous-espèce strigata sur la liste des résidents rares de l’île, la dernière présence signalée durant l’été était de dix oiseaux le 1er mai 1987 (Campbell et al., 1997; W.C. Weber, comm. pers.). Comme les oiseaux n’ont pas été identifiés à la sous-espèce, il se peut qu’il ne s’agisse pas d’individus de la sous-espèce strigata, bien que la migration des alouettes soit habituellement terminée à la fin d’avril (Campbell et al., 1997).

Même s’il n’existe aucune mention de nidification fondée sur les spécimens ramassés dans l’île de Vancouver ou dans les îles Gulf (Campbell et al., 1997), il est possible que l’Eremophila alpestris strigata se soit déjà reproduit dans la région. Entre 1890 et 1953, on a récolté au moins neuf spécimens de la sous-espèce dans l’île de Vancouver (annexe 1). Malheureusement, la quantité de spécimens ou les activités de recherche de nids n’ont pas fait l’objet de rapports, mais on présume que ces activités ont été peu intenses et que cet oiseau cryptique n’a pas pu être observé. Compte tenu de l’existence de quelques spécimens, on pense donc que l’E. a. strigata n’était pas rare à cette époque.

Selon Campbell et al. (1997), la sous-espèce est extrêmement rare dans la vallée du bas Fraser, et Fraser et al. (1999) considèrent que la sous-espèce a disparu du sud-est de l’île de Vancouver, même si aucun relevé systématique n’a été effectué dans les deux régions. Cependant, en 2002, pendant qu’on cherchait dans le sud de l’île de Vancouver le Bruant vespéral, dont les besoins sont semblables à ceux de l’alouette, on a observé un seul mâle durant 30 jours de relevés (approximativement 240 heures; Beauchesne, 2002). Bien que l’oiseau ait commencé une parade nuptiale, on ne repère ni la femelle ni le nid durant environ 16 heures de recherche (SMB, données inédites). En 2003, on a passé 30 jours (environ 240 heures) à chercher des types d’habitats semblables, mais aucune Alouette hausse-col n’a été signalée (Beauchesne, en préparation). On ne connaît aucune autre mention récente de la sous-espèce (D. Allinson, comm. pers.; N. Dawe, comm. pers.; M. McNichol, comm. pers.; G. Monty, comm. pers.).

Beason (1995) n’a pas étudié les effectifs de l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata, mais on pense généralement qu’ils sont en déclin. Dans les États de Washington et de l’Oregon, on estime qu’il ne reste que de 300 à 500 individus (S. Pearson, comm. pers.), dont environ 100 dans les basses-terres de Puget Sound, dans l’État du Washington, et les autres sur la côte de cet État et dans les îles du fleuve Columbia. De nombreux territoires autrefois occupés par la sous-espèce dans les deux États ne le sont plus aujourd’hui (S. Pearson, comm. pers.).

Dans les îles San Juan, dans l’État du Washington (à environ 18 km à l’est de la pointe sud-est de l’île de Vancouver, dans le détroit de Juan de Fuca), on a mentionné pour la première fois en 1946 la nidification d’Alouettes hausse-cols; après cette date, on a des mentions de reproduction « courante parfois ». Il n’existe aucune mention d’oiseaux nicheurs à cet endroit depuis 1962 (Rogers, 2000).

Dans l’ouest de l’Oregon, l’Alouette hausse-col de la sous-espèce strigata a été signalée comme oiseau nicheur fréquent durant les années 1930. Elle était même particulièrement abondante dans les comtés de Polk et de Yamhill. On a signalé la présence de groupes de dizaines ou de centaines d’individus à l’automne (Gabrielson et Jewett, 1940). Cependant, la confusion possible entre les sous-espèces remet en question l’exactitude de l’évaluation et soulève la possibilité que la sous-espèce n’a jamais été très abondante dans cet État (Rogers, 2000).

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