Benoîte de Peck (Geum peckii) : programme de rétablissement 2010

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

TABLE DES MATIÈRES

Information sur le document

LISTE DES FIGURES

LISTE DES TABLEAUX

Information sur le document

Benoîte de Peck (Geum peckii)

Benoîte de Peck

La série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril

Qu’est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de persistance de l’espèce à l’état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa persistance à long terme à l’état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l’étape du plan d’action.

L’élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux--Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada -- dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu d’un programme de rétablissement publié dans la présente série ainsi que le processus requis pour l’élaborer.

Selon le statut de l’espèce et le moment où elle a été évaluée, un programme de rétablissement doit être préparé dans un délai de un à deux ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril de la LEP. Pour les espèces qui ont été inscrites à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée, le délai est de trois à quatre ans.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour définir et guider la mise en œuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes à la mise en œuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin d’une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2010. Programme de rétablissement de la benoîte de Peck (Geum peckii) au Canada, Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vii + 20 p. + annexes.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Benoîte de Peck sur l’île Brier, Nouvelle-Écosse, photo de June Swift

Also available in English under the title:
“Recovery Strategy for the Eastern Mountain Avens (Geum peckii) in Canada”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2010 . Tous droits réservés.
ISBN 978-1-100-94264-3
No de catalogue En3-4/72-2010F-PDF

Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Programme de rétablissement de la benoîte de Peck (Geum peckii) au Canada - 2010.

DÉCLARATION

Le présent programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les compétences responsables de la benoîte de Peck. Environnement Canada a revu le document et l’accepte comme son programme de rétablissement de la benoîte de Peck, tel que l’exige la Loi sur les espèces en péril (LEP). Ce programme de rétablissement représente également un avis à l’intention des autres compétences et organisations qui pourraient participer au rétablissement de l’espèce.

Les buts, objectifs et approches de rétablissement présentés dans ce programme sont fondés sur les meilleures connaissances existantes et peuvent faire l’objet de modifications découlant de nouveaux résultats et d’objectifs révisés.

Le présent programme de rétablissement constituera la base d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront en détail les mesures de rétablissement précises qui doivent être prises pour appuyer la conservation et le rétablissement de l’espèce. Le ministre de l’Environnement rendra compte des progrès réalisés d’ici cinq ans tel que l’exige la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou toute autre compétence. Dans l’esprit de l’Accord pour la protection des espèces en péril, le ministre de l’Environnement invite toutes les compétences responsables ainsi que les Canadiennes et les Canadiens à se joindre à Environnement Canada pour appuyer le programme et le mettre en œuvre, pour le bien de la benoîte de Peck et de l’ensemble de la société canadienne.

COMPÉTENCES RESPONSABLES

Environnement Canada

Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse

COLLABORATEURS

Le présent programme de rétablissement a été préparé par Laurel Bernard, Sherman Boates, Crystal Doggett, Samara Eaton, Mark Elderkin, Julie McKnight, Ruth Newell, Gini Proulx, June Swift, et l'équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière de l'Atlantique. Bien que la benoîte de Peck ne fasse pas partie du groupe d’espèces classées comme flore de la plaine côtière, l'expérience pertinente des membres de l'équipe de rétablissement rend leur intervention appropriée à l'égard de cette espèce.

ÉNONCÉ D’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée dans le cadre de tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP conformément à la Directive du Cabinet de 1999 sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Le présent programme de rétablissement favorisera clairement l’environnement en encourageant le rétablissement de la benoîte de Peck. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Le lecteur devrait consulter plus particulièrement les sections suivantes du document : description de l’espèce, description des besoins biologiques, exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel et effets sur les espèces non ciblées.

RÉSIDENCE

La LEP définit la résidence comme suit : Gîte -- terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable -- occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation [Paragraphe 2(1)].

Les descriptions de la résidence ou les raisons pour lesquelles le concept de résidence ne s’applique pas à une espèce donnée sont publiées dans le Registre public des espèces en péril.

PRÉFACE

L’article 37 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) requiert que le ministre compétent prépare des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. La benoîte de Peck a été inscrite comme étant en voie de disparition sous le régime de la LEP, en juin 2003, et sous le régime de l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse, en 2000. La Région de l'Atlantique du Service canadien de la faune d'Environnement Canada et le Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse ont mené l'élaboration du présent programme de rétablissement. Il s'agit d'un programme se déroulant sur cinq ans, soit de 2010 à 2015. Le présent programme de rétablissement satisfait aux exigences de la LEP et satisfait également aux exigences particulières des plans de rétablissement établis en vertu de l’Endangered Species Act (1998) de la Nouvelle-Écosse.

Bien que la benoîte de Peck ne fasse pas partie du groupe d’espèces classées comme flore de la plaine côtière, l'expérience pertinente des membres de l'équipe de rétablissement rend leur intervention appropriée à l'égard de cette espèce.

Le programme de rétablissement a été élaboré conjointement ou en consultation avec de nombreux individus et organismes, soit : l'équipe de rétablissement de la flore de la plaine côtière de l'Atlantique; la province de la Nouvelle-Écosse; Environnement Canada; des groupes autochtones; des organismes non gouvernementaux environnementaux; des intervenants du secteur privé et des propriétaires de terres privées.

Un premier programme de rétablissement a été élaboré par le Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse en 2001. Le présent programme de rétablissement de 2010 met à profit le programme précédent et conserve une grande part de son contenu, mais il comprend de l'information additionnelle comme l’exige la LEP.

SOMMAIRE

La benoîte de Peck (Geum peckii) est une herbacée vivace en voie de disparition qui produit des petites fleurs jaunes de juin à septembre. L’inscription à la liste de cette espèce est fondée sur sa répartition très restreinte et discontinue ainsi que sur la menace importante de destruction de son habitat. La population canadienne est l’une des deux seules populations de la planète. L’autre population se trouve aux États-Unis, plus précisément dans l’État du New Hampshire où elle apparaît dans le New Hampshire Natural Heritage Inventory (New Hampshire Natural Heritage Bureau, 2006) en tant qu’espèce de plante inscrite comme étant menacée (« threatened ») par l’État. Le but du présent programme de rétablissement est de protéger et de maintenir les populations existantes aux niveaux actuels d’abondance ou à des niveaux plus élevés sans qu’il y ait réduction de l’aire de répartition actuelle.

Au Canada, la benoîte de Peck ne se trouve que dans huit sites, tous en Nouvelle-Écosse. Un site se trouve sur l’isthme de Digby et tous les autres sur l’île Brier. Les populations occupent généralement des habitats marécageux dans lesquels le taux d’humidité peut varier considérablement. Dans quelques sites, les populations ont connu des déclins ou sont disparues complètement en raison de la perte et de la dégradation de l’habitat.

Les activités de rétablissement décrites dans le présent programme de rétablissement seront mises en œuvre en tout ou en partie au cours des cinq prochaines années (de 2010 à 2015 ). Les objectifs pour la benoîte de Peck sont les suivants : (1) maintenir les populations de la benoîte de Peck dans les sites occupés; (2) améliorer les conditions dans les sites occupés par la benoîte de Peck et y renforcer les populations; (3) améliorer les conditions dans les sites occupés auparavant.

Ces objectifs seront atteints au moyen d’activités de recherche, de suivi, de gestion, de sensibilisation et d’intendance. Les approches de rétablissement spécifiques comprennent  :

1. CONTEXTE

1.1 Évaluation de l’espèce par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Mai 2000

Nom commun : Benoîte de Peck

Nom scientifique : Geum peckii

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Justification de la désignation : Une espèce très isolée qui se trouve dans quelques sites à la limite nord de son aire de répartition en Amérique du Nord. Certaines populations ont connu des déclins importants en raison du drainage de l’habitat et des changements de succession.

Présence au Canada: Nouvelle-Écosse

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1986. Réexamen et confirmation du statut en avril 1999 et en mai 2000.

1.2 Description de l’espèce

La benoîte de Peck (Geum peckii) est une herbacée vivace rhizomateuse qui produit des fleurs jaune soleil attrayantes de juin à septembre. Les feuilles luisantes sont composées et sont constituées d’une grande foliole terminale arrondie et de plusieurs folioles latérales de plus petite taille. Les feuilles sont groupées autour de la base de la plante et une tige florale distincte (de 20 à 40 cm de longueur) porte de une à cinq petites fleurs jaunes (de 1 à 3 cm de largeur) à cinq pétales.

Figure 1. Illustration du Geum peckii, Holmgren, 1998.

La figure 1 montre la morphologie de la benoîte de Peck. C’est une plante vasculaire.

1.3 Populations et répartition

Situation mondiale et nationale
Situation mondiale : G2, en péril (NatureServe, 2006)
Situation nationale, Canada : N1, gravement en péril (NatureServe, 2006)
Situation nationale, États-Unis : N2, en péril (NatureServe, 2006)

Situation provinciale et d’État
Nouvelle-Écosse, Canada : S1, gravement en péril (NatureServe, 2006)
New Hampshire, États-Unis : S2, en péril (NatureServe, 2006)
La benoîte de Peck ne se trouve que dans l’est de l’Amérique du Nord. Elle est présente dans deux emplacements séparés : le comté de Digby, en Nouvelle-Écosse (Canada) et le mont Washington, dans la Presidential Range des montagnes Blanches du New Hampshire, aux États-Unis (figure 2). Ces emplacements sont les seuls connus à l’échelle mondiale. Il existe une mention de l’espèce dans l’État du Maine (Gleason et Cronquist, 1991), mais aucun enregistrement n’est là pour en attester.

Figure 2. Répartition mondiale de la benoîte de Peck (Geum peckii).

La figure 2 montre la répartition mondiale de la benoîte de Peck. L’espèce n’est présente que dans l’est de l’Amérique du Nord, dans deux localités, dont une en Nouvelle-Écosse, au Canada, et l’autre au New Hampshire, aux États-Unis.

Figure 3. Répartition de la benoîte de Peck (Geum peckii) en Nouvelle-Écosse, Canada.

La figure 3 montre la répartition de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse. L’espèce y est présente dans divers sites situés à l’île Brier et dans le secteur East Ferry de l’isthme de Digby.

En 2006, on rapportait 24 sites connus de la benoîte de Peck au New Hampshire (New Hampshire Natural History Bureau, 2006). Les relevés de 2008 ont permis d’identifier neuf sites de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse. Cependant, l’espèce de benoîte découverte à l’anse Gooseberry a été plus tard déterminée comme étant une benoîte des ruisseaux (G. rivale) (S. Blaney, communication personnelle). Ces sites ont été découverts sur l’île Brier et dans la région d’East Ferry, dans l’isthme de Digby, dans le comté de Digby, dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse (figure 3).

Sur l’île Brier, la benoîte de Peck se trouve : à Green Head, le long du chemin Gull Rock, à la tourbière Big Meadow, à Central Brier à Little Pond, le long du chemin Camp et à Western Light. Le site à l’isthme de Digby a été découvert en 1997 et se trouve dans une tourbière au sud du lac Harris, en périphérie d’East Ferry (Newell et Proulx, 1998).

Tailles des populations et tendances
Parmi les huit sites connus en Nouvelle-Écosse, il y a environ 18 peuplements de benoîtes de Peck. On a dénombré 1 327 plants dans le plus grand peuplement. La plupart des peuplements comptaient toutefois moins de 300 plants, et beaucoup, moins de 65. Selon les données des relevés effectués en 2008, on estime à 2 424 plants la population totale de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse (données inédites du ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse [MRNNE]). Keddy (1986) a estimé que la population canadienne atteignait un minimum de 5 450 plants en 1986.

Tableau 1. Données démographiques dans les sites et les peuplements (de 1986 à 2008).
Site Peuplement Keddy (1986) Newell et Proulx (1998) Brown (2003)a Swift (2005) Proulx (2006),
Swift (2006)
Porter et Noel (2007) MRNNE et CDCCA (2008)
Green Head GH1 1000 et plus 112
GH2 < 1000 37
GH3 < 1000 0
GH4 < 1000 113
GH5 < 1000 61
Chemin Gull Rock GR1 < 1000 (X  4)b 2026 134 113 274
GR2 < 1000 0
Big Meadow BM1 0 1200 1327
BM2 1000 et plus 252
BM3 1000 et plus 186 0
BM4 1000 et plus 800 21
BM5 1000 et plus 102c 242c
Central Brier CB1 8
CB2 13
Little Pond LP < 1000
Chemin Camp CR 1789 « déclin signifi-catif » 190 166
Western Light WL < 1000 6 6d
Lac Harris LH 300 « même zone d’occupation » 44
TOTAL   5,430           2424
(min)

a Ces relevés ont dénombré les rosettes individuelles plutôt que les touffes et les tiges en floraison qui avaient été comptées en 2008.

b Keddy (1986) a cartographié quatre populations séparées de moins de 1000 plants dans ce site.

c Porter et Noel (2007) ont trouvé leurs 102 plants dans une zone quelque peu différente que celle couverte en 2008. Leurs chiffres sont ajoutés aux 140  plants observés en 2008 pour obtenir un total global de 242.

d Non vérifié en 2008; nombre fondé sur le relevé de Porter et Noel (2007).

1.4 Besoins de la benoîte de Peck

1.4.1 Besoins en matière d’habitat

L’habitat de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse semble être très différent de celui des populations du New Hampshire. Au New Hampshire, l’espèce se trouve dans des prairies et le long de ruisseaux alpins (Newell, 2002). En Nouvelle-Écosse, elle se trouve au niveau de la mer, près de la côte, en terrain marécageux, et elle peut être présente sous différents régimes d’humidité : depuis des tourbières à sphaigne parcourus d’étroits canaux d’eaux libres à des dépressions sphagnées et, parfois même, dans des dépressions sèches sur du sol minéral (Keddy, 1986). La benoîte de Peck a besoin d’un sol relativement non perturbé; toute modification aux sols de surface peut avoir un impact négatif sur la survie de la plante.

1.4.2 Pollinisation

Les mouches de petite taille sont considérées comme des pollinisateurs de la benoîte de Peck, laquelle porte des fleurs produisant chacune quelque 50 graines. Zinck (1996) a déterminé que les fleurs sont protérogynes (le stigmate devient réceptif avant que le pollen ne mûrisse) et hercogames (séparation spatiale des organes mâle et femelle). Des expériences ont démontré que la plante pouvait produire des graines par autopollinisation, mais le nombre de graines ainsi produites est inférieur au nombre de graines produites par pollinisation croisée (Zinck, 1996).

1.4.3 Rôle écologique

La benoîte de Peck fait partie d’une phytocénose de tourbière unique au Canada qui ne se trouve qu’en Nouvelle-Écosse. La tourbière Big Meadow, qui constitue l’habitat le plus vaste de la benoîte de Peck, est aussi l’habitat d’autres espèces de plantes rares dont diverses espèces d’orchidées, la schizée naine (Schizaea pusilla) et le Betula michauxii (Brown, 2003). La potentille frutescente (Potentilla fructicosa) et le scirpe gazonnant (Scirpus caespitosus) ont été observés partout où se trouvait la benoîte de Peck (Zinc, 1996). Les études réalisées sur la benoîte de Peck étant limitées, le rôle écologique spécifique de cette dernière est donc peu connu.

1.4.4 Facteurs limitatifs

En Nouvelle-Écosse, la benoîte de Peck est limitée par les facteurs biologiques suivants :

1.5 Menaces

L’annexe C résume les menaces historiques et actuelles qui touchent la benoîte de Peck. L’information sur les menaces présentée est fondée sur une recherche étayée ou l’opinion des spécialistes qui sont membres de l’équipe de rétablissement.

Il est important de souligner que plusieurs menaces sont interdépendantes et que le stress que subit l’espèce résulte probablement des interactions complexes de plus d’une menace. Les effets cumulatifs ou additifs de ces menaces sont difficiles à évaluer et à contrer; toutefois, ils doivent être pris en compte dans la mesure du possible. Les menaces actuelles qui ont été identifiées peuvent également être accentuées par les changements climatiques, quoiqu’il existe des incertitudes quant aux répercussions qu’ils peuvent avoir sur l’espèce et son habitat. Des détails précis relativement à six principales menaces sont présentés dans la section suivante.

1.5.1 Tranchées de drainage

En 1953, deux tranchées de drainage ont été creusées à la tourbière Big Meadow dans le but de convertir la terre à des fins agricoles (Brown, 2003; Newell, 2002). Les initiatives agricoles ont été abandonnées, mais les tranchées de drainage sont encore opérationnelles aujourd’hui (Brown, 2003). Ces tranchées ont entraîné une modification importante des conditions hydrologiques de la tourbière et un abaissement de la nappe phréatique. Ces changements ont eu des répercussions sur l’habitat dans la tourbière Big Meadow en causant la destruction directe de l’habitat, aux endroits où les tranchées ont été creusées et où les déblais de dragage ont été déversés, et l’assèchement dans la tourbière, ce qui semble avoir réduit la quantité d’habitat convenable et limité la zone d’occurrence de l’espèce. L’abaissement de la nappe phréatique a probablement contribué à l’augmentation de l’empiétement arbustif et peut-être aussi à ce que la tourbière soit mieux adaptée à la nidification des goélands (S. Blaney, communication personnelle).

1.5.2 Nidification des goélands

La présence d’une importante population de Goélands argentés (Larus argentatus) et de Goélands marins (Larus marinus) a augmenté la quantité de nutriments dans le sol. Aux endroits où les goélands enrichissent le substrat, la végétation de la tourbière, notamment la benoîte de Peck, est complètement éliminée et remplacée pas des mauvaises herbes exotiques et des espèces rudérales indigènes comme l’épilobe à feuilles étroites (Chamerion angustifolium) et la verge d’or du Canada (Solidago canadensis) (S. Blaney, communication personnelle). En ce qui concerne la nidification des goélands dans la tourbière Big Meadow, on émet l’hypothèse que le creusement des tranchées dans la tourbière a mené à des conditions plus sèches ce qui a alors permis à une colonie de goélands de venir s’y établir, par contre ce lien n’est pas bien étayé (S. Blaney, communication personnelle).

1.5.3 Empiétement des arbres et arbustes

De nombreux sites de l’île Brier sont menacés par l’augmentation des couverts arborescents et arbustifs. Plusieurs sites ne sont que de petites ouvertures au sein d’un habitat arbustif ou semi-arborescent dense où un recrutement a été observé au cours de la dernière décennie (S. Blaney, communication personnelle). Dans les sites de Green Head et du chemin Gull Rock l’empiétement des arbres et des arbustes peut constituer un retour à des conditions plus naturelles dans les zones qui ont été tenues dégagées dans le passé par le pâturage. Dans la tourbière Big Meadow l’empiétement est probablement lié à la construction des tranchées de drainage dans les années 1950 ce qui a provoqué l’abaissement de la nappe phréatique et a probablement favorisé la croissance des arbres et des arbustes.

1.5.4 Lotissement et entretien de routes

Il est possible que des maisons et des chalets soient construits sur l’île Brier. Certains sites actuels sont présents à seulement 100 m des routes existantes et il est donc possible que les futures constructions soient établies dans des zones où il y a des peuplements (S. Blaney, communication personnelle). L’entretien des routes, le creusement de fossé ou l’expansion peuvent modifier les sols de surface et avoir des répercussions sur les peuplements de la benoîte de Peck, notamment aux sites de Western Light, de Green Head et du chemin Gull Rock. En 1988, un peuplement a été détruit pendant la construction d’un fossé sur le bord de la route (Newell, 2003).

1.5.5 Circulation de véhicules hors route

Les véhicules hors route sont grandement utilisés sur l’île Brier et ils peuvent endommager de manière importante ou même éliminer de petits peuplements. Cependant, une certaine circulation de véhicules hors route dans l’habitat avoisinant la benoîte de Peck pourrait procurer à celle-ci un avantage à court terme en limitant la compétition arbustive et en lui permettant de s’établir. Un relevé effectué en 2005 a permis d’observer une forte croissance de la benoîte de Peck dans un sentier autrefois utilisé par des véhicules hors route où un arbre tombé empêchait l’accès au peuplement (Swift, 2005).

1.5.6 Modification de l’habitat riverain

Cette menace vise uniquement le site du lac Harris situé sur l’isthme de Digby et elle constitue la menace principale à ce site. Toute modification de l’habitat riverain associé à cette zone humide pourrait avoir des répercussions sur l’hydrologie, altérant le niveau d’eau du rivage et donc les conditions d’habitat du site.

1.6 Mesures déjà achevées ou en cours

Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse et Conservation de la nature Canada (CNC) participent activement aux efforts pour rétablir la benoîte de Peck. Le ministère conserve les données des relevés dans une base de données de SIG (système d’information géographique). Ces données sont fournies par le personnel du ministère et par des bénévoles dévoués.

En 1998, Conservation de la nature Canada (CNC) a acheté des terres sur l’île Brier pour protéger la benoîte de Peck. CNC a accompli certaines activités d’intendance sur ces terres et d’éducation du public depuis 2001. Le Comité de gestion de l’île Brier (CGIB) a été mis sur pied en 2001. Ce groupe peut offrir des conseils sur des questions de gestion générales au sujet de la propriété de CNC à l’île Brier. CNC a élaboré des plans d’éducation sur la flore et la faune locales pour l’école locale et a clôturé les sentiers de véhicules hors route avec l’aide des utilisateurs de véhicules hors route. Le rapport de 2003 intitulé « Big Meadow Bog and Geum peckii: Preliminary Restoration Plan » décrit les stratégies de conservation et de rétablissement de la benoîte de Peck sur le site de la tourbière Big Meadow, dont une partie est incorporée dans le présent programme de rétablissement. Dans ce  rapport, la collecte de données de référence sur l’habitat de la tourbière Big Meadow a été proposée, et en 2003, les paramètres suivants ont été enregistrés : profondeur de la tourbe, hydrologie détaillée et composition en espèces.

1.7 Lacunes dans les connaissances

Exigences liées au suivi :
Des relevés réguliers des sites connus dans le cadre d’un programme de suivi à long terme pour déterminer avec exactitude l’abondance et la répartition de la population, les tendances démographiques et les conditions de l’habitat.

Recherches requises dans les domaines de la biologie / l’écologie
Dans le cadre d’une étude génétique, Paterson et Snyder (1999) ont démontré que la benoîte de Peck et le Geum radiatum (une espèce morphologiquement semblable) étaient des espèces distinctes et recommandaient l’analyse génétique au niveau des populations. Le degré de parenté entre les deux populations disjointes de la benoîte de Peck, soit celle du New Hampshire et celle de la Nouvelle-Écosse, est actuellement inconnu; le connaître serait utile au rétablissement de la population en Nouvelle-Écosse.

Il existe peu de connaissances sur les stratégies de reproduction utilisées par la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse. Il s’agit d’une autre lacune importante dans les connaissances nécessaires au rétablissement.

Faisabilité de la remise en état et de l’amélioration de l’habitat
Des recherches et des essais expérimentaux sont nécessaires pour s’assurer de prendre les bonnes décisions relativement à la remise en état de l’habitat de la benoîte de Peck de la tourbière Big Meadow.

2. RÉTABLISSEMENT

2.1 Caractère réalisable du rétablissement

Caractère réalisable du rétablissement de l’espèce aux points de vue écologique et technique
Le rétablissement de la benoîte de Peck est techniquement et biologiquement réalisable tel que déterminé par les critères utilisés pour évaluer le caractère réalisable du rétablissement :

2.2 But du rétablissement

Le but du présent programme de rétablissement est de protéger et de maintenir les populations existantes aux niveaux actuels d’abondance ou à des niveaux plus élevés sans qu’il y ait réduction de l’aire de répartition actuelle.

2.3 Objectifs du rétablissement

2.4 Approches recommandées pour l’atteinte des objectifs de rétablissement

2.4.1 Planification du rétablissement

Les stratégies de rétablissement décrites dans la présente section favoriseront l’atteinte des objectifs de rétablissement. Les approches de rétablissement se répartissent entre la recherche, le suivi, la gestion, l’éducation et l’intendance. Le plan d’action associé au présent programme de rétablissement comprendra un calendrier détaillé de ces activités ainsi que leur niveau de priorité.

Tableau 2. Tableau de planification du rétablissement  : approches de rétablissement de la benoîte de Peck au Canada. Les niveaux de priorité se définissent comme suit  : Urgent = prioritaire, sans laquelle la population connaîtra un déclin; Nécessaire = nécessaire pour évaluer et orienter les mesures de rétablissement; Bénéfique = bénéfique si des mesures urgentes sont déjà en cours.
Priorité Approche/stratégie générale Objectifs abordés Étapes générales Effet
RECHERCHE
Urgent •Évaluer la façon d’élever le niveau de la nappe phréatique Tous •Rassembler des données et concevoir des essais expérimentaux pour évaluer la façon de ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage Peut fournir une protection contre certaines menaces
Bénéfique •Poursuivre les études génétiques Tous •Prélever des plants en Nouvelle-Écosse et au New Hampshire Détermine s’il est possible d’aider au rétablissement à partir de plants du New Hampshire
Bénéfique •Examiner des méthodes conçues pour renforcer les populations et améliorer l’habitat Tous

•Déterminer la faisabilité de constituer des banques de semences et d’effectuer des transplantations au sein de la population de l’Atlantique

•Déterminer d’autres possibilités de renforcer les populations

Oriente les efforts de gestion et de rétablissement

Détermine le potentiel d’augmentation / d’expansion des populations

Bénéfique •Préciser les besoins et les caractéristiques en matière d’habitat 2 •Établir une carte et un atlas des caractéristiques de l’habitat et des associations floristiques de tous les sites connus de la benoîte de Peck Permet une meilleure compréhension des besoins de l’espèce en matière d’habitat
Bénéfique •Déterminer dans quelle mesure la modification de l’habitat avoisinant les zones humides est une menace pour l’espèce Tous •Évaluer la distance nécessaire pour protéger l’hydrographie et la communauté végétale indigène du site Fournit des renseignements utiles pour la gestion des efforts de rétablissement
SUIVI
Nécessaire •Effectuer le suivi des sites occupés connus Tous •Élaborer des outils et des techniques de suivi fiables, reproductibles et applicables à long terme pour la localisation, le suivi et l’évaluation Permet de cerner les tendances démographiques, d’évaluer et d’orienter les efforts de rétablissement
Nécessaire •Effectuer le suivi des menaces Tous •Documenter la présence, la gravité et les effets des menaces Évalue l’efficacité des efforts mis en œuvre pour éliminer et réduire les menaces
Bénéfique •Si la remise en état de la tourbière est mise en œuvre, effectuer le suivi des caractéristiques de l’habitat convenable inoccupé 3 •Faire le suivi des modifications dans l’hydrologie et la composition en espèces Augmente la capacité de favoriser le renforcement des populations
GESTION
Nécessaire
•Protéger l’habitat dans tous les sites Tous •Sécuriser l’habitat approprié en ayant recours à diverses approches Facilite la mise en œuvre des mesures de rétablissement
Nécessaire
•Réduire la circulation des véhicules hors route dans l’habitat Tous

•Cartographier les principaux sentiers avec l’aide des utilisateurs de véhicules hors route, mettre en évidence tous les secteurs pouvant constituer une menace significative

•Travailler avec les utilisateurs de véhicules hors route à détourner des sentiers vers des secteurs moins sensibles et empêcher la circulation hors sentier

Permet aux utilisateurs de véhicules hors route de sentir qu’ils ont un rôle important à jouer dans le rétablissement

 

Réduit la menace pesant sur l’habitat de la benoîte de Peck

Urgent
•Ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage Tous •Mettre en œuvre des mesures selon les résultats des activités de recherche Améliore l’habitat et aide au maintien de la répartition actuelle; une nappe phréatique plus élevée pourrait dissuader les goélands
Nécessaire
•Réduire le nombre de goélands nicheurs à proximité de la tourbière Big Meadow Tous

•Observer les effets de l’élévation du niveau de la nappe phréatique par les mesures ci-dessus

•Au besoin, mettre en place d’autres mesures dissuasives

Aide à maintenir les sites existants et les sites futurs potentiels; peut rendre l’habitat moins propice à l’empiètement par la végétation
Nécessaire •Rétablir la composition en espèces de la tourbière à ce qu’elle était historiquement Tous

•Observer les effets de l’élévation du niveau de la nappe phréatique, si cela se produit

•Au besoin, gérer activement la végétation pour rétablir un couvert à prédominance de sphaigne

Rétablit les conditions de l’habitat et les interactions
ÉDUCATION
Nécessaire •Fournir du matériel éducatif de qualité et des occasions de sensibiliser le public aux questions touchant la benoîte de Peck Tous •Concevoir du matériel éducatif pour appuyer les efforts de rétablissement de la benoîte de Peck et/ou la remise en état de son habitat Permet de mieux faire connaître la benoîte de Peck au grand public
INTENDANCE
Nécessaire •Encourager les relations de collaboration destinées au rétablissement de la benoîte de Peck avec les propriétaires fonciers, la collectivité, les utilisateurs de véhicules hors route, les bénévoles et les écotouristes Tous

•Faire participer des groupes et des individus au processus de rétablissement

•Rechercher de l’information et des ressources locales et historiques qui aideront à la remise en état de la tourbière

•Encourager les accords d’intendance volontaires

Augmente la capacité des efforts de rétablissement entrepris par les intervenants autres que les chercheurs

2.4.2 Commentaires à l'appui du tableau de planification du rétablissement

Recherche

Évaluer la façon d’élever le niveau de la nappe phréatique
L’élévation de la nappe phréatique de la tourbière Big Meadow au niveau qu’elle atteignait avant que les tranchées de drainage ne soient creusées pourrait inverser les effets négatifs sur l’habitat de la benoîte de Peck. Cependant, il faudra davantage de données et d’essais expérimentaux avant qu’une décision ne soit prise concernant la mise en œuvre de ce projet. Des activités de recherche à la tourbière Big Meadow devraient être planifiées et menées en vue de déterminer la façon de ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage et de savoir si cette mesure permettra de remettre en état l’habitat de la benoîte de Peck.

Poursuivre les études génétiques
Lorsque Paterson et Snyder (1999) ont tenté de déterminer si le Geum peckii et le Geum radiatum étaient des espèces distinctes, une vérification génétique a prouvé que les espèces étaient distinctes. Ils ont alors recommandé qu’une analyse génétique soit effectuée à l’échelle des populations afin de déterminer le degré de variation génétique entre les populations et leur importance du point de vue de la conservation. La connaissance du degré de parenté entre la population de la Nouvelle-Écosse et celle du New Hampshire déterminerait s’il est possible de renforcer les populations à partir d’individus du New Hampshire et pourrait donc orienter les mesures de gestion.

Examiner des méthodes conçues pour renforcer les populations et améliorer l’habitat
D’autres informations doivent être recueillies avant de pouvoir prendre des décisions concernant la transplantation de benoîtes de Peck. Des méthodes d’amélioration de l’habitat pourraient aussi être examinées car elles pourraient être appelées à jouer un rôle plus important dans les efforts de rétablissement lorsque le programme de rétablissement sera revu en 2015.

Préciser les besoins et les caractéristiques en matière d’habitat
Afin de mieux comprendre les besoins et les caractéristiques en matière d’habitat, il s’avère important de cartographier les caractéristiques de l’habitat et les associations floristiques de tous les sites connus. La production d’un atlas dans lequel figurent les sites et les habitats de la benoîte de Peck facilitera la protection de l’habitat de même que les initiatives d’éducation et d’intendance.

Déterminer dans quelle mesure la modification de l’habitat avoisinant les zones humides est une menace pour l’espèce
Il est possible qu’une modification des aires avoisinant les zones humides ait des répercussions sur l’hydrologie ou la communauté végétale des sites. Afin de s’assurer que les objectifs des mesures de gestion sont ciblés de manière adéquate, il est important de mieux connaître dans quelle mesure la distance qui sépare les peuplements des zones humides a des répercussions sur l’espèce.

Suivi

Effectuer le suivi des sites occupés connus
Une série d’outils et de techniques de suivi fiables, reproductibles et applicables à long terme devrait être élaborée pour évaluer la situation de la benoîte de Peck et l’efficacité des efforts de rétablissement.

Effectuer le suivi des menaces
Dans le cadre du suivi des sites, des données sur les menaces devraient aussi être recueillies, incluant des données sur la présence et le nombre de goélands, l’envahissement par les plantes compétitrices, etc.

Si la remise en état de la tourbière est mise en œuvre, effectuer le suivi des caractéristiques de l’habitat convenable inoccupé
Le rapport Big Meadow Bog and Geum peckii : Preliminary Restoration Plan, préparé par Conservation de la nature Canada en 2003, a colligé des données de base sur les conditions des niveaux d’eau dans la tourbière Big Meadow. Ces conditions devraient être mesurées dans des délais fixés. Dans le cas où il était décidé d’élever la nappe phréatique, ces données seront nécessaires pour évaluer si l’habitat s’améliore. En plus de suivre les changements dans l’hydrologie, il serait important de faire un suivi de la composition en espèces.

Gestion

Protéger l’habitat dans tous les sites
Dans la mesure du possible, l’habitat (existant et historique) de la benoîte de Peck devrait être sécurisé. On peut y parvenir en ayant recours à diverses approches, telles que : l’acquisition, l’acquisition grâce à un don ou l’établissement d’une servitude de conservation. La protection de l’habitat serait également renforcée en s’assurant que toutes les lois et tous les règlements sont appliqués. L’éducation et l’intendance représentent également des étapes importantes en vue d’assurer la protection de l’habitat laquelle est ainsi directement liée aux approches et aux stratégies en matière d’éducation et d’intendance.

Réduire la circulation des véhicules hors route dans l’habitat
L’équipe de rétablissement et d’autres partenaires de conservation devraient travailler avec les utilisateurs de véhicules hors route à l’établissement de nouveaux tracés de sentiers mutuellement acceptables, de façon à les éloigner des peuplements de la benoîte de Peck. Du matériel éducatif devrait également être fourni aux utilisateurs de véhicules hors route locaux pour qu’ils puissent informer les visiteurs des raisons pour lesquelles la circulation hors sentier constitue une menace pour la benoîte de Peck.

Ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage
Dans les cas où les activités de recherche révèlent que la benoîte de Peck tirerait profit de l’élévation de la nappe phréatique dans la tourbière Big Meadow, il conviendra de mettre en œuvre les mesures de gestion désignées comme étant les plus susceptibles de ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage.

Réduire le nombre de goélands nicheurs à proximité de la tourbière Big Meadow
Les goélands ont colonisé la tourbière Big Meadow en raison d’un abaissement de la nappe phréatique par les tranchées de drainage qui a rendu l’habitat propice à leur nidification. Les goélands ont enrichi le sol en nutriments, le rendant ainsi propice aux espèces qui font concurrence à la benoîte de Peck. En mettant en œuvre une mesure apte à élever la nappe phréatique, il est possible que les goélands quittent la tourbière ou deviennent moins abondants. Les populations devraient être dénombrées afin de mesurer l’incidence de la mesure adoptée sur les goélands. Si rien n’est entrepris pour élever la nappe phréatique, ou si la mesure adoptée ne réduit pas le nombre de goélands, d’autres mesures dissuasives pourraient être explorées.

Rétablir la composition en espèces de la tourbière à ce qu’elle était historiquement
Les résultats des études détermineront si des mesures doivent être entreprises pour élever la nappe phréatique et par quels moyens. S’il y a élévation, les effets sur les espèces qui n’étaient pas historiquement présentes dans la tourbière devraient être mesurés. Il pourrait être nécessaire d’étudier la possibilité de faire une gestion active de la végétation en vue de rétablir un couvert à dominance de sphaigne .

Éducation

Fournir du matériel éducatif de qualité et des occasions de sensibiliser le public aux questions touchant la benoîte de Peck
En raison de l’aire de répartition connue relativement petite de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse, il devrait être facile de définir le public cible des activités de sensibilisation relatives à l’espèce. Du matériel éducatif devrait être conçu pour appuyer les efforts de rétablissement de la benoîte de Peck et solliciter des intendants et/ou pour la remise en état de son habitat.

Intendance

Encourager les relations de collaboration destinées au rétablissement de la benoîte de Peck avec les propriétaires fonciers, la collectivité, les utilisateurs de véhicules hors route, les bénévoles et les écotouristes
Jusqu’ici, les naturalistes, les résidents de la région, les utilisateurs de véhicules hors route et les organismes comme CNC ont joué un rôle actif. Les activités mises de l’avant ont mené à la découverte de peuplements de la benoîte de Peck, au réaménagement de certains sentiers de véhicules hors route en vue de protéger la plante et à l’acquisition de terres à des fins de conservation de l’habitat. L’information et les suggestions offertes par les résidents pourraient se révéler d’une grande valeur pour la prise de décisions concernant la remise en état et la conservation de l’habitat. De plus, il serait indiqué de conclure des accords d’intendance volontaires avec des propriétaires fonciers privés pour protéger les peuplements de la benoîte de Peck qui se trouvent sur leurs terres.

2.5 Évaluation

En vertu de l’article 46 de la LEP, le ministre compétent est tenu d’établir un rapport sur les progrès effectués en vue des objectifs du programme de rétablissement tous les cinq ans. Le tableau 3 donne un aperçu des mesures de rendement qui seront évaluées dans les cinq ans suivant la publication de la version finale du programme de rétablissement dans le Registre public des espèces en péril.

Tableau 3. Sommaire des mesures de rendement utilisées pour évaluer le succès de chacune des stratégies / approches.
Stratégie / Approche Mesures de rendement utilisées pour l’évaluation
RECHERCHE
•Évaluer la façon d’élever le niveau de la nappe phréatique •Approche appropriée déterminée
•Poursuivre les études génétiques •Compréhension accrue de la génétique
•Examiner des méthodes conçues pour renforcer les populations et améliorer l’habitat •Des méthodes d’amélioration sont déterminées
•Préciser les besoins et les caractéristiques en matière d’habitat

•Caractéristiques et besoins en matière d’habitat documentés

•Carte et atlas de tous les sites réalisés

•Déterminer dans quelle mesure la modification de l’habitat avoisinant les zones humides est une menace pour l’espèce •Évaluation de la distance nécessaire entre les peuplements et les zones humides afin de protéger l’hydrologie effectuée
SUIVI
•Effectuer le suivi des sites occupés connus •Processus efficace de suivi à long terme élaboré
•Effectuer le suivi des menaces •Suivi des changements dans les menaces
• Si la remise en état de la tourbière est mise en œuvre, effectuer le suivi des caractéristiques de l’habitat convenable inoccupé •Programme de suivi des caractéristiques physiques en place
GESTION
•Protéger l’habitat dans tous les sites

•Nombre de servitudes de conservation établi

•Nombre de sites achetés ou donnés

•Proportion de populations et d’habitat protégé

•Réduire la circulation des véhicules hors route dans l’habitat •Détournement des sentiers de véhicules hors route pour éviter l’habitat de la benoîte de Peck
•Ramener le niveau de la nappe phréatique à ce qu’il était avant le drainage •Rétablissement des conditions d’habitat convenable
•Réduire le nombre de goélands nicheurs à proximité de la tourbière Big Meadow •Réduction du nombre de goélands nicheurs dans les sites ciblés 
•Rétablir la composition en espèces de la tourbière à ce qu’elle était historiquement •Données sur la végétation indigène et non indigène
ÉDUCATION
•Fournir du matériel éducatif de qualité et des occasions de sensibiliser le public aux questions touchant la benoîte de Peck

•Présentation de matériel sur la benoîte de Peck

•Disponibilité des documents de communication portant sur l’intendance (site Web, cartons d’identification ou brochures)

INTENDANCE
•Encourager les relations de collaboration avec les propriétaires fonciers, la collectivité, les utilisateurs de véhicules hors route, les bénévoles et les écotouristes

•Nombre de bénévoles

•Participation de bénévoles aux activités de rétablissement et à la planification

2.6 Habitat essentiel

2.6.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

La benoîte de Peck est une espèce unique dont la présence n’a été observée que dans deux emplacements séparés aux habitats nettement différents : un habitat alpin aux États-Unis et un habitat marécageux en Nouvelle-Écosse. Les populations de la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse font l’objet de relevés depuis 1985, et il est peu probable que de nouvelles populations seront découvertes.

Des renseignements suffisants sont disponibles sur les besoins en matière d’habitat de l’espèce et sa répartition, l’habitat essentiel est ainsi entièrement désigné dans le présent programme de rétablissement. Il est important de souligner que si de nouveaux renseignements deviennent disponibles ou si d’autres sites ou peuplements sont découverts, l’habitat essentiel serait alors mis à jour en conséquence dans un programme de rétablissement ou un plan d’action.

L’habitat essentiel est désigné comme étant les huit sites connus de la benoîte de Peck. En termes généraux, la benoîte de Peck en Nouvelle-Écosse se trouve près de la côte dans des tourbières, des dépressions sphagnées et, parfois, dans des dépressions sèches sur un sol minéral. L’espèce cohabite régulièrement avec la potentille frutescente (Potentilla fructicosa) et le scirpe gazonnant (Scirpus caespitosus) (Newell, 2002). Les modifications apportées à l’hydrologie et/ou à la communauté végétale indigène par des moyens mécaniques, chimiques ou autres sont documentés comme étant des sources de déclin pour la benoîte de Peck. Par précaution, l’habitat essentiel est ainsi désigné : les zones humides où se trouve l’espèce actuellement ainsi qu’une zone de 100 m vers la terre à partir de la bordure de ces zones humides. L’inclusion d’une zone de 100 m vise à maintenir et à protéger l’hydrologie du site pour la benoîte de Peck et à protéger la communauté végétale indigène. Le calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel comprendra la confirmation ou la modification de la zone de 100 m.

L’annexe A indique l’emplacement général des sites connus occupés par la benoîte de Peck. L’annexe B, laquelle présente des coordonnées géographiques et les directions relatives aux sites et aux peuplements de la benoîte de Peck, a été retirée du document public afin de protéger l’espèce et son habitat.

2.6.2 Exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel

Une activité nuit à l’habitat essentiel lorsqu’elle modifie les conditions de manière telle que la capacité de celui-ci à contribuer à la survie ou au rétablissement de l’espèce serait compromise.

Parmi les activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel, citons :

2.7 Approches existantes en matière de protection de l’habitat

En vertu de l’Endangered Species Act (ESA) de la Nouvelle-Écosse, la province de la Nouvelle–Écosse peut désigner l’« habitat principal » (« core habitat »), qui est défini dans la loi comme étant « des secteurs spécifiques d’habitat qui sont essentiels à la survie à long terme et au rétablissement d’une espèce en voie de disparition ou menacée » [trad]. Le processus pour désigner l’habitat principal n’est pas encore élaboré car l’emphase a été mise sur d’autres outils disponibles et éprouvés de protection de l’habitat. La relation entre la désignation de l’« habitat essentiel » au titre de la LEP et la désignation de l’« habitat principal » en vertu de l’ESA, ainsi que les conséquences pour la protection restent à déterminer

L’habitat principal de la benoîte de Peck, si désignée en vertu de l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse, peut être protégé par certains règlements spécifiques. En 1988, CNC a acquis sur l’île Brier une propriété contenant environ 20 % des peuplements connus de la benoîte de  Peck (données inédites du ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse).

En 2003, CNC a préparé un rapport intitulé Big Meadow Bog and Geum peckii: Preliminary Restoration Plan et s’est montré très actif dans le suivi du site et la communication avec les propriétaires d’autres sites. Tous les sites qui ne sont pas compris dans la parcelle de terre appartenant à CNC sont situés sur des terres privées. En 2003, les propriétaires fonciers de l’île Brier se sont montrés favorables à la remise en état de la tourbière et ont permis à CNC de mener des recherches sur leurs propriétés (Brown, 2003). L’organisme pourrait acquérir d’autres terres sur l’île Brier ou sur l’isthme de Digby -- site de East Ferry si des conditions ou des occasions appropriées se présentent (Bernard, comm. pers. 2006).

2.8 Effets sur les espèces non ciblées

Les espèces qui se sont établies dans la tourbière Big Meadow en raison des conditions d’habitat offertes par les tranchées de drainage (comme les goélands) pourraient être délogées par suite des efforts visant à remettre en état l’habitat par l’élévation de la nappe phréatique. Le délogement des goélands profitera à la benoîte de Peck et, de façon globale, ne nuira pas aux populations de goélands. Les espèces ayant des besoins semblables en matière d’habitat à ceux de la benoîte de Peck qui ont été confinées en bordure marginale de la tourbière devraient tirer avantage des efforts mis en œuvre pour la remise en état de l’habitat. Les activités de recherche et de suivi seront peu invasives et ne devraient pas avoir d’impact négatif important sur les autres espèces. Les efforts d’éducation, d’intendance et d’atténuation des menaces devraient profiter à la plupart des espèces indigènes dans ce secteur.

2.9 Approche recommandée pour la mise en œuvre du rétablissement

L’adoption d’une approche monospécifique est recommandée car, dans ce secteur de la Nouvelle-Écosse, la benoîte de Peck se distingue des autres espèces en ce qui concerne ses besoins en matière d’habitat et les menaces auxquelles elle doit faire face.

2.10 Énoncé sur le plan d’action

Un plan d’action qui présentera en détail les étapes nécessaires pour atteindre les objectifs et combler les lacunes des connaissances mentionnées dans le présent programme de rétablissement de la benoîte de Peck sera élaboré dans les deux ans suivant l’affichage final du programme de rétablissement.

3. RÉFÉRENCES

Blaney, S. Communication personnelle. Communication verbale au Service canadien de la faune, Environnement Canada, mars 2010, botaniste/directeur adjoint, Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique, Sackville, Nouveau-Brunswick.

Brown, P. 2003. Big Meadow Bog and Geum peckii : Preliminary Restoration Plan, Conservation de la nature Canada.

Gleason, H.A. et A. Cronquist. 1991. Manual of Vascular Plants of Northeastern United States and Adjacent Canada, New York Botanical Garden, New York, 910 p.

Holmgren, N.H. 1998. Illustrated companion to Gleason and Cronquist's manual: illustrations of the vascular plants of northeastern United States and adjacent Canada, New York Botanical Garden.

Keddy, C. 1986. Status report on the Eastern Mountain Avens (Geum peckii), Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada, Service canadien de la faune, Ottawa (rapport inédit).

NatureServe. 2006. NatureServe Explorer : An online encyclopedia of life (en anglais seulement) [application Web], Version 4.7, NatureServe, Arlington (Virginie), (consultation le 2 mai 2006).

Newell, R.E. et G. Proulx. 1998. Documentation of the occurrence of Lophiola aurea (Golden crest) on Digby Neck, Digby County, Nova Scotia, Musée de la Nouvelle-Écosse, Halifax, Nouvelle-Écosse (rapport inédit).

Newell, R. E. 2002. Mise à jour du rapport de situation de la benoîte de Peck (Geum peckii), Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Service canadien de la faune, Ottawa.

New Hampshire Natural Heritage Bureau. 2006.  Rare Plant List for New Hampshire: Technical Copy, Division of Forests and Land, Concord, New Hampshire.

Paterson, I. et M. Snyder. 1999. Genetic evidence supporting the taxonomy of Geum peckii (Rosaceae) and G. radiatum as separate species, Rhodora 101 : 908, 325-340.

Porter, C. & P. Noel. 2007. Brier Island Nature Preserve Monitoring Report, July 9-10, 2007, Conservation de la nature Canada , Fredericton, document inédit, 6 p .

Swift, J. 2005. Summer 2005 Survey Results for Eastern Mountain Avens on Brier Island, Nova Scotia, releveur bénévole, (inédit).

Zinck, M.C. 1996. Numerical Evaluation of Geum radiatum and preliminary studies of the pollination biology of the Nova Scotia population, thèse spécialisée, Acadia University, Wolfville, Nouvelle-Écosse.

ANNEXE A

Sites connus de la benoîte de Peck (Geum peckii) en date d’août 2008. Ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse, 2008.

L’annexe A est une représentation visuelle des 9 sites connus où se trouve la benoîte de Peck en date d’août 2008. Les sites sont présentés sur une carte d’une partie de la Nouvelle Écosse : 8 des sites sont situés à l’île Brier, et 1 site, sur l’isthme de Digby.

ANNEXE B

La présente annexe a été retirée du document public afin de protéger l’espèce et son habitat.

ANNEXE C

Classification des menaces qui ont des répercussions sur la benoîte de Peck
Menace générale
(Code alphanumérique des menaces)
Menace particulière Pression Éten- due Occur- rence Fréquen- ce Certi- tude causale Gra- vité Niveau de préoccu- pation Île Brier Isthme de Digby
      Information+  sur les menaces Priorité*
A. CATÉGORIES DE MENACES : Destruction et dégradation de l’habitat
1. Circulation de véhicules hors route Modification des caractéristiques de l’habitat (scarification, compactage du substrat) Scarification du sol; mortalité GW C  S F F M M F
2. Lotissement et entretien des routes Modification des caractéristiques de l’habitat Mortalité; modification des sols de surface; perte de l’habitat L U U É É M M F
B. CATÉGORIE DE MENACES : Changements apportés à l’écodynamique et aux processus naturels
1. Tranchées de drainage Modification de l’hydrologie de surface ou souterraine Perte de l’habitat à long terme; modification de la composition des espèces L H/AP C É É É É -
2. Nidification des goélands Modification de l’habitat – nitrification du sol Perte d’un habitat convenable; accroissement de la concurrence L C C É É É É -
3. Couvert arborescent et arbustif Modification de l’habitat – diminution de l’ensoleillement; Perte d’un habitat convenable; accroissement de la concurrence GW C C É É É É -
4. Modification de l’habitat riverain Modification de l’hydrologie – augmentation de la stochasticité Modification de l’habitat L C U É M M - É
C. CATÉGORIE DE MENACES : Pollution
1. Remplissage   Mortalité; perte de l’habitat L C U U M F F -
D. CATÉGORIE DE MENACES : Perturbation ou persécution
1. Circulation de véhicules hors route   Mortalité GW C  S F F M M F
2. Collecte (à des fins scientifiques ou par les jardiniers)   Mortalité L C U É M F F -
E. CATÉGORIE DE MENACES : Catastrophes naturelles et climatiques
1. Changements climatiques Modification du peuplement végétal et de l’écosystème Incertain GW U C U U É U U

+Étendue : G (généralisée) ou L (locale). Occurence : H (historique), AP (actuellement présente), I (imminente), P (prévue) ou I (inconnue). Fréquence : U (unique), S (saisonnière), C (continue), R (récurrente) ou I (inconnue). Certitude causale : É (élevée), M (moyenne) ou F (faible). Gravité : É (élevée), M (moyenne F (faible) ou I (inconnue). Degré de préoccupation : (É : élevé, M : moyen, F : faible ou I : inconnu). Annexe _ renferme les définitions de toutes les catégories relatives à l’information sur les menaces. 
* Priorité (É : élevée, M : moyenne, F : faible, I : incertaine ou - [tiret] : sans objet).

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