Lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) programme de rétablissement proposé 2016 : partie 2

Partie 2

Programme de rétablissement de la lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) en Ontario, préparé par Judith Jones pour le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario

Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario

Lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) en Ontario

Programme de rétablissement préparé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Photo : Lespédèze de Virgini

2013

Table des matières - Partie 2

Information sur le document - Partie 2

Partie 2 – Programme de rétablissement de la lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) en Ontario, préparé par Judith Jones pour le ministère des Richesses naturelles de l'Ontario

Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario

Lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) en Ontario

Programme de rétablissement préparé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

2013

À propos de la Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario

Cette série présente l’ensemble des programmes de rétablissement préparés ou adoptés à l’intention du gouvernement de l’Ontario en ce qui concerne l’approche recommandée pour le rétablissement des espèces en péril. La province s’assure que la préparation des programmes de rétablissement respecte son engagement de rétablir les espèces en péril en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) et de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada.

Le rétablissement des espèces en péril est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces qui pèsent sur cette espèce sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie à l’état sauvage.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

En vertu de la LEVD 2007, un programme de rétablissement fournit les meilleures connaissances scientifiques disponibles quant aux mesures à prendre pour assurer le rétablissement d’une espèce. Un programme de rétablissement présente de l’information sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les types de menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce. Il présente également des recommandations quant aux objectifs de protection et de rétablissement, aux méthodes à adopter pour atteindre ces objectifs et à la zone qui devrait être prise en considération pour l’élaboration d’un règlement visant l’habitat. Les paragraphes 11 à 15 de la LEVD 2007 présentent le contenu requis et les délais pour l’élaboration des programmes de rétablissement publiés dans cette série.

Après l’inscription d’une espèce sur la Liste des espèces en péril en Ontario, des programmes de rétablissement doivent être préparés dans un délai d’un an pour les espèces en voie de disparition et de deux ans pour les espèces menacées. Une période de transition de cinq ans (jusqu’au 30 juin 2013) est prévue pour l’élaboration des programmes de rétablissement visant les espèces menacées et en voie de disparition qui figurent aux annexes de la LEVD 2007. Des programmes de rétablissement doivent obligatoirement être préparés pour les espèces disparues de l’Ontario si leur réintroduction sur le territoire de la province est jugée réalisable.

Et ensuite?

Neuf mois après l’élaboration d’un programme de rétablissement, un énoncé de réaction est publié. Il décrit les mesures que le gouvernement de l’Ontario entend prendre en réponse au programme de rétablissement. La mise en œuvre d’un programme de rétablissement dépend de la collaboration soutenue et des mesures prises par les organismes gouvernementaux, les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres et les partenaires de la conservation.

Pour plus d’information

Pour en savoir plus sur le rétablissement des espèces en péril en Ontario, veuillez visiter la page Web des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles.

Référence recommandée :

Jones, J. 2013. Programme de rétablissement de la lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) en Ontario. Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario. Préparé pour le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough (Ontario). vi + 28 p.

Illustration de la couverture : Lespédèze de Virginie dans le complexe de prairies Ojibway, par Karen Cedar.
Cette photo ne peut pas être reproduite séparément du présent document sans la permission de la photographe.

© Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 2013
ISBN 978-4606-3063-1(PDF) (Version anglaise)

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, dans la mesure où la source est dûment citée.

Auteurs

Judith Jones, Winter Spider Eco-Consulting, Sheguiandah (Ontario)

Remerciements

Des remerciements vont au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada d’avoir fourni l’information du rapport de situation intermédiaire de six mois (2012). Des remerciements vont également à Sam Brinker et Mike Oldham d’avoir fourni des renseignements supplémentaires sur l’habitat de l’espèce, P. Allen Woodliffe d’avoir fourni la photo de la figure 1 et l’information des précédents travaux sur le terrain, Paul Pratt d’avoir fourni les données de l’Ojibway Nature Centre, et Karen Cedar de l’Ojibway Nature Centre d’avoir fourni la photo de la couverture.

Déclaration

Le programme de rétablissement de la lespédèze de Virginie a été élaboré conformément aux exigences de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD, 2007). Il a été préparé à l’intention du gouvernement de l’Ontario, d’autres instances responsables et des nombreuses parties qui pourraient participer au rétablissement de l’espèce.

Le programme de rétablissement ne représente pas nécessairement les points de vue de toutes les personnes qui ont fourni des conseils ou qui ont participé à son élaboration ni la position officielle des organisations auxquelles ces personnes sont associées.

Les buts, les objectifs et les méthodes de rétablissement présentés dans le programme se fondent sur les meilleures connaissances disponibles et pourraient être modifiés au fur et à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles. La mise en œuvre du programme est assujettie aux crédits et contraintes budgétaires ainsi qu’aux priorités des instances et des organisations participantes.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme.

Compétences responsables

Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario

Sommaire

La lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica) est considérée comme une espèce en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario et figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du Canada. Il s’agit d’une herbacée vivace de la famille des Légumineuses, qui présente des fleurs roses et de nombreuses feuilles étroites et très rapprochées, sur des tiges dressées. Les graines peuvent demeurer viables pendant des décennies et passer dans le tube digestif d’un animal sans être endommagées.

Au Canada, la lespédèze de Virginie n’est présente que dans le parc Ojibway et, possiblement, dans les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak, qui font tous partie du complexe de prairies Ojibway de la ville de Windsor, en Ontario. Ensemble, ces sites abritent une seule et même population. L’espèce a été vue pour la dernière fois en 1997 dans le parc Tallgrass et en 1993 dans le parc Black Oak. On ignore si les graines de l’espèce sont toujours viables dans le réservoir de semences du sol à ces emplacements. Dans le parc Ojibway, toutefois, des individus en croissance ont été vus au sol en 2011.

En Ontario, la présence de la lespédèze de Virginie est extrêmement limitée par le manque d’habitat convenable. Dans la province, l’espèce se limite aux prairies reliques sèches-mésiques à herbes hautes, qui présentent des parcelles de sol sableux exposé. Elle a besoin d’une pleine exposition au soleil et d’un sol dénudé, et ne tolère pas l’ombre trop dense ni la compétition avec la végétation avoisinante. Certaines perturbations sont nécessaires pour créer un milieu ouvert; par le passé, les incendies ou les sécheresses périodiques remplissaient vraisemblablement cette fonction. L’habitat actuel est très fragmenté en petites parcelles isolées les unes des autres par des centaines de mètres, voire plus. D’autres facteurs sont aussi nécessaires pour perturber le tégument séminal et favoriser la germination.

Il est possible que la lespédèze de Viriginie soit limitée par certains aspects de sa biologie de reproduction. Premièrement, la durée relativement courte de la saison de croissance en Ontario pourrait réduire la production de graines par rapport à ce que l’on observe chez les populations du sud de l’aire de répartition de l’espèce. Deuxièmement, les facteurs responsables de mettre fin à la dormance des semences (comme le feu, l’abrasion par le sable et l’ingestion par les herbivores) pourraient être trop rares à certains sites existants. Finalement, la population canadienne de la lespédèze de Virginie, petite et isolée, risque d’être détruite par un seul événement stochastique, comme une inondation ou une tempête de vent.

La plus grave menace qui pèse sur la lespédèze de Virginie est l’altération du régime des perturbations naturelles (p. ex. suppression des feux de friches naturels) qui permettent la succession naturelle, ce qui entraîne une dégradation ou une perte d’habitat. Les espèces envahissantes représentent une autre menace nécessitant une attention immédiate. La conduite de véhicules tout terrain et de motos hors piste n’est toutefois plus considérée comme une menace.

Le but du rétablissement consiste à maintenir l’abondance et la répartition des individus en croissance de la lespédèze de Virginie dans le parc Ojibway aux niveaux actuels ou à des niveaux plus élevés en réduisant les menaces, et si l’espèce existe dans le réservoir de semences des deux autres sous-populations, accroître le nombre de plantes qui y poussent afin de rétablir l’espèce aux niveaux d’avant 1995. Les objectifs en matière de protection et de rétablissement sont les suivants :

  1. maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants;
  2. réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants;
  3. combler les lacunes dans les connaissances;
  4. accroître la taille et l’étendue de la population, dans la mesure du possible.

On recommande la mise en place d’un règlement sur l’habitat couvrant les trois sites de Windsor ainsi que la totalité de la clairière où l’espèce est présente dans le parc Ojibway, en plus d’une zone de protection de 50 m autour de la limite de cette clairière. Le texte présente une définition de « clairière ». Dans les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak, on recommande qu’une zone de 50 m autour de l’ancien site d’individus vivants soit prescrite à titre d’habitat afin de protéger le réservoir de semences et de permettre aux perturbations d’avoir lieu, même si des individus vivants n’ont pas été vus dans les dernières années. On recommande que les sites Tallgrass et Black Oak soient prescrits pour une période de 50 ans, sauf si des individus en croissance, vivants, de la lespédèze de Virginie repoussent, auquel cas l’habitat demeurerait prescrit au-delà de cette période. On recommande aussi que les populations plantées aux fins du rétablissement soient réglementées si elles sont plantées à l’intérieur des trois parcs où l’espèce est en voie de disparition et dans la végétation naturelle, mais pas dans les jardins.

1. Contexte

1.1 Évaluation et statut de l’espèce

Nom commun : Lespédèze de Virginie

Nom scientifique : Lespedeza virginica

Classification dans la liste des EEPEO : En voie de disparition (dans le parc patrimonial Tallgrass, le parc Ojibway et le parc patrimonial Black Oak, dans la ville de Windsor)

Historique de la désignation dans la liste des EEPEO : En voie de disparition (2008); en voie de disparition – réglementée (2004)

Historique d’évaluation du COSEPAC : En voie de disparition (2000, 1986)

Annexe 1 de la LEP : En voie de disparition

Cotes de conservation:

  • COTE G : G5
  • COTE N : N1
  • COTE S : S1

Le glossaire présente les définitions des abréviations ci-dessus et d’autres termes techniques utilisés dans le présent document.

1.2 Description et biologie de l’espèce

Description de l’espèce
La lespédèze de Virginie (Lespedeza virginica (L.) Britton) est une graminée vivace de la famille des Fabacées (Légumineuses). Ses tiges velues dressées, d’une longueur de 30 à 100 cm, se forment à partir d’un rhizome ligneux et, parfois, se divisent près de l’extrémité. De nombreuses feuilles étroites à trois folioles, qui pointent fortement vers le haut, poussent sur de petites tiges (1 cm) à partir de la tige principale, ce qui donne à celle-ci une apparence encombrée et épineuse. À la fin de l’été, de petites fleurs mauves ou roses d’une taille de 4 à 7 mm sont produites en petites grappes dans l’aisselle des feuilles (figure 1). Deux types de fleurs sont ainsi produits : les fleurs qui s’ouvrent et présentent des pétales éclatants, et celles qui sont plus petites, qui demeurent fermées et qui sont capables d’autopollinisation. Après la pollinisation, une gousse aplatie et ovale de 4 à 7 mm de diamètre contenant une seule graine est produite par les deux types de fleurs (Clewell, 1966; Gleason et Cronquist, 1991).

On peut distinguer la lespédèze de Virginie des autres espèces de lespédèze dont la tige est dressée et les pétales sont mauves d’après les caractéristiques suivantes :

  • feuilles rubanées et étroites (non ovales);
  • feuilles quelque peu velues (mais non densément veloutées);
  • présence de nombreuses fleurs fermées en permanence (plus que seulement quelques-unes);
  • fleurs à corolle ouverte sur de petites tiges ou directement sur la tige principale (et non sur des tiges d’une longueur comparable à celle des feuilles).

Figure 1. Grappe de fleurs de la lespédèze de Virginie montrant les fleurs ouvertes et fermées.
(Photo : P.A. Woodliffe. Cette photo ne peut pas être reproduite séparément du présent document sans la permission du photographe.)

Photo : grappes de fleurs de la lespédèze de Virginie

Description longue pour la figure 1

La figure 1 représente des grappes de fleurs de la lespédèze de Virginie montrant les fleurs ouvertes et fermées.

Biologie de l’espèce
La lespédèze de Virginie est une plante vivace qui pousse chaque année à partir d’un rhizome ligneux souterrain. Clewell (1964) a compté les anneaux de croissance sur les rhizomes d’autres espèces de lespédèze (L. hirtaet L. intermedia) dans le sud de l’Indiana, et a constaté que ces plantes vivaient de 13 à 17 ans, ce qui pourrait donner une indication de la longévité potentielle de la lespédèze de Virginie. Comme d’autres plantes de la famille des Légumineuses, la lespédèze de Virginie abrite, dans des nodules situés sur son rhizome, des bactéries fixatrices d’azote (Yao et al., 2002). Cette association symbiotique permet à la lespédèze de Virginie de pousser dans des sols faibles en azote.

En Ontario, la lespédèze de Virginie fleurit en août et en septembre et produit à la fois des fleurs ouvertes (chasmogames) et fermées (cléistogames; capables d’autopollinisation). Les deux types de fleurs produisent des graines viables. Le rapport entre les deux types de fleurs peut changer en réaction à différentes conditions environnementales ou à certains facteurs de stress (Clewell, 1964; Schutzenhofer, 2007). En effet, en présence d’un stress, la plante produit davantage de fleurs fermées. Ces fleurs ont de plus petits pétales et ne contiennent pas de nectar, et leur production exige moins d’énergie. L’espèce est donc en mesure de garantir sa reproduction même lorsque les conditions ne sont pas optimales.

La pollinisation des fleurs ouvertes de la lespédèze de Virginie est vraisemblablement effectuée par diverses espèces d’insectes, principalement par des abeilles, des papillons et des papillons de nuit (Pratt, 1986). Clewell (1966) a d’ailleurs observé des abeilles domestiques et plusieurs types de bourdons sur des lespédèzes en Indiana. En outre, Simpson (1999) a éliminé les espèces concurrentes dans des parcelles pour voir si la lespédèze de Virginie était limitée par la pollinisation. Durant la première année, elle a constaté une augmentation des visites d’insectes, mais aucune augmentation de la production de graines. Elle a conclu que la pollinisation était déjà supérieure au seuil requis pour la production de graines. Durant la deuxième année, elle a constaté une plus forte corrélation entre les visites d’insectes et la quantité de graines produites, car les visites étaient globalement peu fréquentes. La lespédèze de Virginie pourrait donc être limitée par la pollinisation selon les conditions pour les pollinisateurs au cours d’une année donnée.

Tant les fleurs ouvertes que les fleurs fermées de la lespédèze de Virginie produisent des graines viables, mais la viabilité des graines des fleurs fermées est légèrement moins élevée (Schutzenhofer, 2007). Schutzenhofer (2007) a examiné les effets des herbivores sur la production des deux types de fleur, et constaté que la présence d’herbivores entraînait une augmentation des fleurs fermées par rapport au nombre de fleurs ouvertes. Comme les graines de fleurs fermées sont moins viables, ce changement de rapport peut avoir des conséquences sur le succès de reproduction global. Aucune différence significative n’a été constatée entre le taux de germination des graines produites par les fleurs ouvertes et celui des graines des fleurs fermées, mais les taux étaient faibles pour les deux types de fleurs. Aucune analyse réalisée n’a pris en compte les avantages potentiels associés à la présence d’herbivores, à savoir si ceux-ci accroissent la distance de dispersion de graines ou les taux de germination. On peut supposer que le nombre d’herbivores dans une parcelle ainsi que les parties de la plante qui sont consommées ont des répercussions.

Les graines de la lespédèze de Virginie présentent un tégument séminal dur et imperméable qui leur permet de passer sans dommages à travers le tube digestif des animaux et de demeurer viables dans le sol pendant de longues périodes. Le tégument doit toutefois être scarifié ou perturbé d’une manière ou d’une autre pour que la germination puisse avoir lieu. Le passage dans le tube digestif d’un animal pourrait favoriser la germination des graines de la lespédèze de Virginie; Blocksome (2006) a d’ailleurs constaté des taux de germination accrus des graines de la L. juncea (var. sericea) après le passage dans le tube digestif de cailles. Clewell (1966) a observé un taux de germination de 100 % pour les graines de lespédèze de Virginie scarifiées manuellement à l’aide d’un scalpel, contre un taux de 0 % pour les graines non scarifiées. En outre, Clewell (1966) a réussi à faire germer des graines provenant d’un spécimen d’herbier de 54 ans, ce qui indique que les graines peuvent demeurer viables pendant des décennies dans certaines conditions. On ignore cependant la période durant laquelle les graines de lespédèze de Virginie peuvent demeurer viables dans le sol naturel. Si les graines ne passent pas par le tube digestif d’un animal, un autre processus naturel peut être nécessaire pour perturber le tégument séminal. On pense que le feu ou l’abrasion par le sable pourraient remplir cette fonction.

À l’emplacement où la lespédèze de Virginie est présente en Ontario, soit dans le complexe de prairies Ojibway de la ville de Windsor, on trouve un certain nombre d’animaux et d’oiseaux susceptibles de manger les graines de l’espèce, comme le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), le Colin de Virginie (Colinus virginianus), le Dindon sauvage (Meleagris gallopavo) et la Tourterelle triste (Zenaida macroura), ainsi que bon nombre de petits mammifères comme des souris et des rats (Pratt, 1986; Blocksome, 2006; Ojibway Nature Centre, 2012). Les graines de la lespédèze de Virginie peuvent aussi être dispersées dans d’autres lieux par les fèces des animaux. On ignore si les animaux constituent le principal facteur de dispersion de la lespédèze de Virginie, mais c’est le cas pour certaines autres espèces de lespédèze (Blocksome, 2006). La probabilité que la graine de la lespédèze de Virginie passe par le tube digestif d’un animal plutôt que de se dissoudre durant la digestion est inconnue, mais il est possible qu’un animal soit à la fois un prédateur des graines et un facteur de dispersion occasionnel. Il est possible que l’apparence attrayante des graines donne lieu à un compromis entre la dispersion de l’espèce et la perte de graines dans le digestif des vecteurs animaux. S’ils ne sont pas consommés, les fruits de la lespédèze de Virginie restent sur la plante pendant l’automne et l’hiver, et finissent par tomber et libérer la graine (Clewell, 1966). 

Plusieurs processus écologiques doivent avoir lieu pour que la germination des graines se produise. On compte parmi ces processus les perturbations nécessaires à l’exposition des sols minéraux (incendies de profondeur, raclage, etc.) et les actions qui scarifient ou perturbent le tégument séminal (incendies, passage dans le tube digestif d’un animal, abrasion par le sable, etc.), ainsi que des conditions d’humidité convenables. Dans le cadre d’essais contrôlés en jardin dans l’Indiana, Clewell (1966) a constaté que les plants de L. hirta et de L. intermedia pouvaient atteindre la maturité et produire dans graines au cours de la première année suivant la germination, mais que les semis dans les populations naturelles ne florissaient pas durant la première année, ou alors produisaient peu de graines. On ignore si la floraison durant la première année est possible pour la lespédèze de Virginie en Ontario. L’espèce est aussi capable de se disperser grâce à de courts stolons souterrains ou aux fragments du rhizome ligneux (Clewell, 1964). Les rhizomes ligneux souterrains, le tégument séminal dur des graines et la capacité de se disperser à partir de fragments sont des adaptations qui permettent à la lespédèze de Virginie de survivre aux incendies et aux autres perturbations nécessaires à la création et au maintien de l’habitat convenable.

La lespédèze de Virginie semble être peu adaptée à la compétition, et pousse mieux lorsqu’elle n’est pas entourée d’autre végétation. Dans le cadre d’une étude visant plusieurs espèces de lespédèze poussant dans des sols érodés et non érodés, la lespédèze de Virginie a affiché une plus grande croissance et un meilleur rendement (biomasse sèche), ainsi qu’une plus grande survie en hiver et un meilleur taux de survie des semis dans les parcelles désherbées en vue de réduire la compétition, peu importe le type de sol (Harris et Drew, 1943).

1.3 Distribution, abondance et tendances des effectifs

Au Canada, la lespédèze de Virginie n’a été documentée que dans le sud-ouest de l’Ontario (figure 2). Aux États-Unis, l’espèce est présente dans 26 États; elle est aussi présente dans le Nuevo León, au Mexique. Le tableau 1 indique les cotes de conservation infranationales (cotes S) de la lespédèze de Virginie (NatureServe, 2012). L’espèce n’est pas considérée comme rare dans la partie principale de son aire de répartition du Midwest, mais elle l’est dans le nord. En outre, la lespédèze de Virginie est juridiquement classée comme espèce menacée au New Hampshire et dans le Wisconsin. À l’échelle mondiale, l’espèce est considérée comme non en péril et cotée G5 (NatureServe, 2012).

Figure 2. Distribution historique et actuelle de la lespédèze de Virginie en Ontario.

Carte : épartition historique et actuelle de la lespédèze de Virginie en Ontario

Description longue pour la figure 2

La figure 2 montre la répartition historique et actuelle de la lespédèze de Virginie en Ontario. Le cercle noir plein représente la population existante, formée des trois sous-populations du complexe de prairies Ojibway dans la ville de Windsor. Le cercle vide représente la mention historique dans la région de Leamington, où l’espèce n’a pas été vue depuis 1892.

Cercle plein : population existante formée des trois sous-populations du complexe de prairies Ojibway dans la ville de Windsor. Cercle vide : mention historique dans la région de Leamington, où l’espèce n’a pas été vue depuis 1892.

Tableau 1 . Cotes de conservation infranationales de la lespédèze de Virginie (NatureServe, 2012).
Cote de conservation infranationale État/province
Gravement en péril (S1) New Hampshire, Ontario
En péril (S2) Wisconsin
Possiblement vulnérable (S3?) New York
Apparemment non en péril (S4) Iowa, Virginie, Virginie-Occidentale
Non en péril (S5) Delaware, Kentucky, New Jersey, Caroline du Nord
Non classée (SNR) Alabama, Arkansas, Connecticut, District de Columbia, Floride, Géorgie, Illinois, Indiana, Kansas, Louisiane, Maryland, Massachusetts, Michigan, Mississippi, Missouri, Ohio, Oklahoma, Pennsylvanie, Rhode Island, Caroline du Sud, Tennessee, Texas;
Mexique : Nuevo León

En Ontario, la lespédèze de Virginie n’est présente que dans le complexe de prairies Ojibway, dans la ville de Windsor. Dans cette région, l’espèce a été documentée à trois sites, soit les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak ainsi que le parc Ojibway, qui abritent tous une sous-population d’une seule et même population ou occurrence d’après les critères du  Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN, 2012)Note10. Les trois sites sont dans des parcs gérés par le Department of Parks and Recreation de la ville de Windsor.

L’espèce a été découverte pour la première fois dans le parc patrimonial Tallgrass, en 1977. Des individus en croissance y ont été observés en 1978, 1979, 1982, 1984 et 1997, mais aucun n’a été trouvé en 2000 et 2011 (CIPN, 2012). L’abondance de la population n’a pas été documentée, sauf en 1984, lorsqu’environ 150 individus ont été observés. En 2000, il a été constaté que le site était trop ombragé et comportait une végétation de sous-étage trop dense (CIPN, 2012), et la disparition de la lespédèze de Virginie à cet endroit a été attribuée à la succession naturelle (COSEPAC, 2012a).

En 1993, un seul individu de lespédèze de Virginie a été observé dans le parc patrimonial Black Oak, le long d’un sentier pédestre. Le site a été visité en 1997 et en 2011, mais l’espèce n’a pas été trouvée et pourrait avoir été détruite par des véhicules tout-terrain (VTT) (COSEPAC, 2000; COSEPAC, 2012a).

En 1979, la lespédèze de Virginie a été découverte dans le parc Ojibway. Aucun individu n’y avait été observé en 1984 lors du premier rapport de situation du COSEPAC (Pratt, 1986), mais l’espèce y a été observée et documentée en 1986, 1997, 2000 et 2011 (COSEPAC, 2000; CIPN, 2012). Le tableau 2 indique l’abondance de la population de la lespédèze de Virginie dans le parc Ojibway.

Tableau 2. Abondance de la population de la lespédèze de Virginie dans le parc Ojibway (CIPN, 2012)
Date Abondance Observateurs
1979 environ 50 plantes P.D. Pratt
1984 0 P.D. Pratt
1986 « quelques-unes » M.J. Oldham
1997 160 K. Cedar
2000 >24 D. Jacobs, P.D. Pratt, P.A. Woodliffe et K. Cedar
2011 165 S.R. Brinker, M.J. Oldham, C.D. Jones

En raison de la longue viabilité des graines de la lespédèze de Virginie, il est possible que l’espèce existe toujours dans le réservoir de semences et se remette à pousser dans les trois sites du complexe de prairies Ojibway, même si des plantes vivantes n’ont été vues récemment que dans le parc Ojibway. Par conséquent, les trois sites doivent être considérés comme des emplacements actuels.

Les seules conclusions qui peuvent être tirées au sujet des tendances de la population sont fondées sur des généralisations en raison de l’absence d’un suivi soutenu, mais on constate tout de même une baisse de l’abondance de la population au cours des 25 dernières années. La perte d’individus en croissance dans le parc patrimonial Tallgrass, soit de 150 en 1984 à 8 en 1997, puis à 0 en 2011, probablement due à la succession (COSEPAC, 2000), constitue clairement un déclin. La perte dans le parc patrimonial Black Oak, probablement causée par des VTT, en constitue un autre. Au site du parc Ojibway, les données montrent beaucoup de fluctuations ainsi qu’une hausse globale par rapport au sommet précédent de 160 en 1997, soit 165 en 2011 (CIPN, 2012). De manière générale, cependant, la tendance des 25 dernières années en Ontario semble être à la baisse, au point où des sites ont possiblement disparu.

Par le passé, la lespédèze de Virginie était aussi présente dans la région de Leamington, où Macoun en a fait la collecte en 1892 (CIPN, 2012). Cependant, la population de cette région n’a jamais été retrouvée, malgré de nombreuses recherches ciblées. La région est maintenant très urbanisée ou transformée aux fins de l’agriculture (Pratt, 1986). En outre, une mention historique de la lespédèze de Virginie a été faite dans la région de Niagara par W. Scott en 1896; ce rapport n’est cependant pas appuyé par une collecte de spécimen, et on considère qu’il s’agit probablement d’une erreur (COSEPAC, 2000).

1.4 Besoins en matière d’habitat

Au Canada, la lespédèze de Virginie se limite aux prairies reliques sèches-mésiques à herbes hautes, qui présentent des parcelles de sol sableux exposé. En 2011, l’habitat de l’espèce en Ontario a été défini comme étant constitué de clairières sableuses situées dans des chênaies abritant le barbon à balais (Schizachyrium scoparium), la coronille bigarrée (Securigera varia), le chêne noir (Quercus velutina), la desmodie du Canada (Desmodium canadense), l’aristide fléchée (Aristida purpurascens), le liatris à épi (Liatris spicata) et la centaurée maculée (Centaurea stoebe) (CIPN, 2012). D’après le système de Classification écologique des terres (CET), le type de végétation (Lee et al., 1998) qui caractérise l’emplacement de l’espèce en Ontario est décrit comme une savane à grandes graminées et à chêne noir à sol sec (TPS1-1) (P.A. Woodliffe, comm. pers., 2012), ou encore comme un terrain boisé à grandes graminées et à chêne noir à sol sec (TPW 1-1) aux sites où la couverture végétale a augmenté et envahi une grande partie de la clairière. Comme l’espèce occupe les zones ouvertes situées dans ces types de communautés végétales, on présume que les prairies à grandes graminées à sol sec (TPO1-1) pourraient aussi constituer de l’habitat convenable. L’espèce a besoin d’une pleine exposition au soleil et d’un sol dénudé pour l’établissement des semis, et ne semble pas être capable de pousser dans les zones d’ombrage dense ni de supporter la compétition de la végétation avoisinante, même modérée (Pratt, 1986; COSEPAC, 2000). La clairière où se trouve actuellement l’espèce dans le parc Ojibway a une superficie d’environ 0,33 hectare.

Le besoin de l’espèce d’être située dans un milieu ouvert indique qu’un certain type de perturbation (comme un incendie, une sécheresse périodique ou une perturbation anthropique) est nécessaire pour maintenir de l’habitat convenable. Sans perturbation, le sol se couvrirait de chaume en raison de l’accumulation de feuilles et de matières organiques, ainsi que de végétation en raison de la succession naturelle, et deviendrait non convenable pour la lespédèze de Virginie. Par le passé, le dégagement du sol résultait vraisemblablement des incendies, mais il est aujourd’hui probablement causé par d’autres types de perturbations. Pratt (1986) a constaté que, dans le parc patrimonial Tallgrass, les individus en croissance étaient situés dans une zone où le sol avait été raclé. Il indique que des photographies aériennes de 1948 montrent un sentier aménagé à quelques centaines de mètres à l’est de l’endroit occupé par l’espèce; ce sentier pourrait donc avoir causé des perturbations par le passé. Il indique aussi toutefois que des incendies de printemps ont eu lieu dans la région en 1978, 1980 et 1983, et qu’ils s’étaient produits à moins de 100 m de la population en 1976, 1977 et 1984. Il est donc possible que le feu ait contribué à maintenir un milieu ouvert pendant la période durant laquelle l’habitat était considéré comme convenable.

La fréquence à laquelle les perturbations sont nécessaires, comme la période avant que l’habitat devienne trop fortement encombré par la végétation pour être convenable, est inconnue. D’après Pratt (1986), le raclage dans le parc patrimonial Tallgrass daterait probablement de 1958 environ, soit quelque 26 ans avant 1986. Entre 1975 et 1986, Pratt a observé très peu de changement au site, ce qui indique un taux de succession très faible, particulièrement au centre de la zone raclée. Durant cette période de 9 ans, des incendies et des perturbations humaines avaient aussi lieu sporadiquement. En 1997, il n’y avait presque plus de sol minéral dénudé (COSEPAC, 2000), et seulement 8 individus en croissance de lespédèze de Virginie ont été trouvés. Il semble donc que l’habitat se soit considérablement dégradé durant les 13 années qui se sont écoulées entre 1984 et 1997. On peut supposer qu’un incendie ou un autre type de perturbation est nécessaire tous les 3 à 13 ans, et qu’une plus grande fréquence est même préférable, puisque les plantes avaient pratiquement disparu après 13 ans.

L’habitat optimal de la lespédèze de Virginie contient une association très précise d’herbacées non graminoïdes de prairie (Pratt, 1986), mais la composition des espèces de l’habitat a probablement changé au cours des 25 dernières années, ce qui indique possiblement une dégradation globale. Pratt (1986) a dressé la liste de 12 espèces fréquemment associées à la lespédèze de Virginie et de 12 espèces rares (Argus et White, 1977, 1982 et 1983; Argus et Keddy, 1984) observées à moins de 1 m de celle-ci. De ces espèces, seulement deux fréquemment associées à la lespédèze de Virginie et trois rares étaient encore présentes en 2011 (COSEPAC, 2012a). Il est toutefois possible que cette différence soit aussi causée par la réduction du nombre de sites.

Le COSEPAC (2012a) a dressé la liste de 34 espèces de plantes poussant à moins de 1 m de la lespédèze de Virginie durant des travaux effectués sur le terrain en septembre 2011. La plupart de ces espèces poussent exclusivement dans les prairies ou dans les champs abandonnés. Parmi celles-ci, le liatris à épi (Liatris spicata) est désigné comme espèce menacée à l’échelle fédérale et provinciale, et trois autres espèces sont désignées comme rares en Ontario : l’aristide fléchée (Aristida purpurascens – S1), le coréopsis trifoliolé (Coreopsis tripteris – S2) et le panic à fruits sphériques (Dichanthelium sphaerocarpon – S3) (COSEPAC, 2012b; CIPN, 2012).

Au Michigan, la lespédèze de Virginie est présente dans 17 comtés, dans divers milieux comme des forêts claires et sèches (particulièrement des chênaies), des prairies, des zones de rivage, des champs, des talus de chemin de fer et des collines ouvertes (Voss, 1985; Reznicek et al., 2011). On ignore pourquoi l’espèce est présente dans un plus grand nombre de lieux et dans un plus grand éventail de milieux au Michigan qu’en Ontario. Dans l’ensemble de son aire de répartition mondiale, l’espèce ne se limite pas aux sols sableux; dans certains États, elle se trouve aussi à des latitudes plus nordiques que Windsor.

1.5 Facteurs limitatifs

En Ontario, la lespédèze de Virginie est extrêmement limitée par un manque d’habitat convenable. Des centaines de kilomètres carrés de savanes et de prairies à hautes herbes documentés au début de la colonisation par les Européens, il ne reste qu’environ 2 100 hectares, ou 0,5 %; la majeure partie a été transformée aux fins de l’agriculture ou de l’aménagement résidentiel (Bakowsky et Riley, 1994). Aujourd’hui, mis à part le complexe de prairies Ojibway et certaines zones de l’île Walpole, la plupart des parcelles restantes sont petites (moins de 2 hectares) et isolées. Les processus écologiques naturels, comme les feux de friches, sont gravement compromis dans des parcelles aussi petites. En outre, l’habitat convenable de la lespédèze de Virginie est fortement fragmenté en petites parcelles isolées les unes des autres par des distances de centaines de mètres, voire plus, ce qui limite probablement la capacité de l’espèce à se disperser dans d’autres régions (COSEPAC, 2000).

Les individus matures et fructifères de la lespédèze de Virginie ne produisent que quelques centaines de graines, ce qui peut réduire la capacité de reproduction de l’espèce (COSEPAC, 2000). En outre, ces graines exigent d’être scarifiées avant de pouvoir germer, et les facteurs naturels susceptibles d’entraîner ce processus par le passé (comme le feu, certains vecteurs animaux, etc.) pourraient aujourd’hui être rares ou non existants. La faible capacité de reproduction n’est pas une limite inhérente au genre, puisque certaines espèces de lespédèze, comme la Lespedeza cuneata, sont envahissantes dans les pâturages (Blocksome, 2006).

Il est possible que le climat de l’Ontario, qui est dans la partie nord de l’aire de répartition de l’espèce, soit limitatif pour la lespédèze de Virginie. L’espèce fleurit à la fin de l’été et doit produire des graines avant la fin de la saison de croissance. Cette période est plus courte en Ontario que dans la partie principale de l’aire de répartition de l’espèce, soit dans le centre du Midwest, et occasionne probablement une production de graines faible ou nulle lors d’épisodes hâtifs de gel ou de chutes de neige.

Enfin, la population de lespédèzes de Virginie au Canada est très petite et isolée; elle risque donc d’être détruite par un seul événement stochastique, comme une inondation ou une tempête de vent. Une tempête violente a d’ailleurs détruit une population plantée dans le comté de Lambton dans le cadre d’une expérience de rétablissement (R. Ludolph, comm. pers., 2012). Un seul événement pourrait détruire la population entière, surtout parce que les individus en croissance n’occupent actuellement qu’une superficie de 9 m par 4 m (COSEPAC, 2012a).

1.6 Menaces à la survie et au rétablissement

Menaces observées
Altération du régime des perturbations
La menace actuelle la plus grave pour la lespédèze de Virginie est la dégradation ou la perte d’habitat causée par la lutte contre les incendies ou d’autres changements du régime naturel des perturbations. Sans un certain type de perturbation, la succession naturelle a lieu et les zones ouvertes sont envahies par la végétation, couvrant ainsi le sol dénudé requis pour la germination et la croissance des plantes. La lespédèze de Virginie résiste mal à la végétation concurrente avoisinante; c’est pourquoi la couverture accrue d’autres plantes peut être très nuisible pour l’espèce et entraîner la baisse, voire la perte totale de la population. La dégradation de l’habitat demeure une menace active malgré que les trois sites connus se trouvent des parcs protégés et aménagés. L’empiètement de la végétation constitue vraisemblablement le principal facteur responsable de l’absence de plantes vivantes et de la perte possible de la population du parc patrimonial Tallgrass (COSEPAC, 2012a).

Des brûlages périodiques sont réalisés dans le complexe de prairies Ojibway, et les trois sites associés à la lespédèze de Virginie ont par le passé fait l’objet de brûlages assez intenses pour éliminer la litière de feuilles et noircir le sol. La fréquence des brûlages est toutefois faible dans le parc Ojibway et le parc patrimonial Tallgrass (P.D. Pratt, comm. pers., 2012). Que ce soit en raison de la faible intensité ou de la faible fréquence des feux, ou d’une combinaison de ces facteurs, il semble que les brûlages réalisés aient été insuffisants pour maintenir l’habitat de l’espèce dans les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak. La rareté des incendies et d’autres perturbations contribue à la perte d’habitat en permettant l’accumulation de feuilles et de matières organiques (herbe et plantes mortes) dans les parcelles de sol exposé.

Espèces envahissantes
La coronille bigarrée (Securigera varia), l’oléastre à ombelles (Elaeagnus umbellata) et la centaurée maculée(Centaurea stoebe ssp. micranthos) sont présents à moins de 1 m de la lespédèze de Virginie (COSEPAC, 2012a). Ces espèces non indigènes ont la capacité de se propager rapidement, de couvrir le sol dénudé et d’éliminer la plupart des espèces végétales avoisinantes. Aucune de ces espèces n’est mentionnée par Pratt (1986) ou par le COSEPAC (2000), ce qui indique que leur présence est une occurrence récente.

La coronille bigarrée forme une végétation basse qui tapisse le sol sableux. Comme elle se propage rapidement et ses racines sont tenaces, elle est fréquemment plantée dans le cadre de projets de construction d’autoroutes en vue de prévenir l’érosion. D’après le COSEPAC (2012a), en 2011, cette espèce avait déjà réussi à couvrir la majeure partie des parcelles sableuses ouvertes dans la petite prairie relique occupée par la lespédèze de Virginie. En outre, on sait que la centaurée maculée est très envahissante en raison de ses effets allélopathiques (sécrétion de toxines dans le sol à partir des racines). Il s’agit toutefois d’une espèce désignée comme rare à proximité de la lespédèze de Virginie. L’oléastre à ombelles est quant à elle une espèce ligneuse à croissance rapide qui est présente dans l’habitat. Elle peut devenir très grande et priver de lumière les plus petites espèces.

Menaces historiques
Par le passé, la conduite de VTT et de motos hors piste avait lieu à proximité des sous-populations canadiennes de la lespédèze de Virginie (Pratt, 1986). Les véhicules tout terrain peuvent représenter une menace s’ils endommagent ou brisent les plantes, et entraînent la création d’ornières et le déplacement du sol. Cependant, les perturbations par des VTT ont probablement aussi contribué à maintenir le sol dénudé dont l’espèce a besoin. Les VTT et les motos hors piste ne sont plus autorisés dans les parcs protégés où se trouve la lespédèze de Virginie, ce qui a éliminé le risque de dommages, mais aussi un facteur qui favorisait le maintien de l’habitat convenable en l’absence de perturbations naturelles. On ne recommande évidemment pas de réintroduire les VTT, mais ce point vise à souligner le fait qu’un faible degré de perturbations anthropiques peut être avantageux pour l’espèce, bien qu’il soit difficile d’atteindre le bon équilibre pour éviter tout dommage.

1.7 Lacunes dans les connaissances

La question à savoir si la lespédèze de Virginie est toujours présente et viable dans le réservoir de semences des parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak constitue une lacune dans les connaissances qui doit être comblée avant de savoir si ces deux sites (où aucun individu en croissance n’a été vu récemment) doivent faire l’objet d’activités de rétablissement. De plus, les processus nécessaires au rétablissement de la lespédèze de Virginie à partir du réservoir de semences sont inconnus. Les activités de recherche visant à combler ces lacunes exigent généralement de prélever des carottes de sol et de faire germer l’ensemble des graines qu’elles contiennent dans un milieu contrôlé.

Beaucoup d’autres lacunes dans les connaissances doivent être comblées pour orienter le rétablissement dans le parc Ojibway et, possiblement, aux deux autres sites. Ces lacunes comprennent la compréhension limitée :

  • de la viabilité de l’occurrence;
  • de la fréquence et de l’intensité des brûlages qui pourraient favoriser le maintien et l’amélioration de l’habitat;
  • de la productivité (quantité de graines produites et effets de la météo);
  • de la viabilité des graines et des taux de germination;
  • du caractère génétiquement distinct de la population et des effets possibles des croisements consanguins;
  • de la disponibilité des pollinisateurs et du degré de dépendance de l’espèce à l’autofécondation par rapport à la pollinisation croisée;
  • des distances et des taux actuels de dispersion des graines et de la disponibilité des vecteurs animaux;
  • de la gravité de la menace que représentent les espèces envahissantes ainsi que du mécanisme de la menace (ombrage, compétition pour les pollinisateurs, allélopathie, etc.).

Il serait aussi utile de connaître l’emplacement et l’état de santé de toute occurrence transplantée afin d’orienter les activités de rétablissement éventuelles.

1.8 Mesures de rétablissement achevées ou en cours de réalisation

Toutes les sous-populations canadiennes de la lespédèze de Virginie sont situées dans des parcs gérés par la Ville de Windsor. Aucun véhicule motorisé n’y est autorisé; la menace de plantes endommagées ou brisées et de dégradation de l’habitat découlant de la conduite de VTT et de motos hors routes a donc été éliminée. De plus, des brûlages dirigés sont effectués dans le parc Ojibway, dans le parc patrimonial Tallgrass, dans la Réserve naturelle provinciale de la Prairie Ojibway et dans l’aire naturelle Spring Garden, quoique la fréquence et l’intensité des brûlages aient probablement besoin d’être ajustées dans l’habitat de la lespédèze de Virginie pour assurer que ces activités contribuent au maintien de l’habitat convenable et offrent de nouvelles zones convenables à la colonisation. En outre, des individus envahissants de coronille bigarrée et d’oléastre à ombelles sont éliminés manuellement de manière périodique dans la zone occupée par la lespédèze de Virginie dans le parc Ojibway (P.D. Pratt, comm. pers., 2012).

En 2005, la Tallgrass Recovery Team a produit l’ébauche de la National Recovery Strategy for Tallgrass Communities of Southern Ontario and Associated Species at Risk (Ambrose et Waldron, 2005). L’objectif global de cette stratégie consistait à rétablir, reconstruire et conserver un réseau représentatif de communautés végétales de grandes graminées, ainsi que le complément entier d’espèces végétales et animales qui vivent dans ces communautés écologiques diversifiées. La stratégie ciblait 138 espèces de plantes et 45 espèces d’animaux rares ou en péril, toutes associées aux écosystèmes de prairies à grandes graminées ou limitées à ceux-ci. La lespédèze de Virginie est l’une de ces espèces. Même si la plupart des activités de rétablissement ciblent désormais les espèces de manière individuelle, la stratégie a attiré beaucoup d’attention sur les avantages de rétablir l’écosystème dans son ensemble afin d’améliorer la situation pour bon nombre d’espèces. Plusieurs stratégies visant des espèces multiples sont encore élaborées et mises en œuvre pour ce groupe d’espèces.

De 1985 au milieu des années 1990 au moins, la lespédèze de Virginie était cultivée dans des jardins de l’Ojibway Nature Centre à partir de graines provenant du parc patrimonial Tallgrass (COSEPAC, 2000; R. Ludolph, comm. pers., 2012). Les plantes étaient plantées par le Rural Lambton Stewardship Network dans le cadre de travaux de remise en état dans l’aire de répartition historique de la prairie à grandes graminées. Cependant, le principal site abritant des individus en croissance a été détruit par une tempête, et on ne dispose pas d’information sur les autres emplacements. L’espèce serait facile à cultiver, et attirerait les animaux sauvages (R. Ludolph, comm. pers., 2012). Quelques plantes survivent toujours dans le jardin de l’Ojibway Nature Centre (P.D. Pratt, comm. pers., 2012).

Le complexe de prairies Ojibway, formé de plusieurs parcs, a été abondamment étudié et herborisé; le secteur est donc bien connu et a fait l’objet de nombreuses recherches, sans que de nouveaux sites abritant la lespédèze de Virginie soient trouvés. De plus, beaucoup d’autres prairies de l’Ontario ont aussi été très examinées, et la lespédèze de Virginie n’y a pas été observée. Ces sites comprennent notamment l’île Walpole (Walpole Island Heritage Centre, 2006). L’espèce n’a pas été trouvée non plus lors de travaux sur le terrain dans le corridor du passage international de la rivière Detroit (Partenariat frontalier pour le transport entre le Canada, les États-Unis, l’Ontario et le Michigan, 2009), où plusieurs nouvelles populations d’autres espèces en péril ont été découvertes (G.E. Waldron, comm. pers., 2010; P.A. Woodliffe, comm. pers., 2010). Il est donc peu probable que d’autres populations de lespédèzes de Virginie puissent être trouvées.

2.0 Rétablissement

2.1 But du rétablissement

Le but du rétablissement consiste à maintenir l’abondance et la répartition des individus en croissance de la lespédèze de Virginie dans le parc Ojibway aux niveaux actuels ou à des niveaux plus élevés en réduisant les menaces; si celle-ci existe dans le réservoir de semences à l’emplacement des deux autres sous-populations, le but consiste aussi à accroître le nombre d’individus en croissance à ces endroits aux niveaux d’avant 1995.

Justification du but du rétablissement
Premièrement, deux des trois sous-populations connues de la lespédèze de Virginie semblent avoir disparu en raison de la dégradation de l’habitat. Par conséquent, le rétablissement doit être centré sur le maintien du dernier emplacement restant où des individus en croissance, vivants, de l’espèce sont présents. Deuxièmement, la répartition historique connue de la lespédèze de Virginie au Canada ne comprend que le complexe de prairies Ojibway à Windsor et un site à proximité de Leamington, où l’espèce n’a pas été vue depuis 1892. Le rétablissement doit donc être centré sur le maintien de la répartition actuelle dans le complexe de prairies Ojibway. Finalement, il importe de déterminer s’il existe un réservoir de semences viables de la lespédèze de Virginie avant que le rétablissement puisse être envisagé dans les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak.

Compte tenu de la petite taille de la population et de la répartition extrêmement limitée de l’espèce, il est peu probable que le rétablissement permette d’inscrire l’espèce dans une catégorie de moindre risque. Néanmoins, le fait de freiner la perte d’habitat pourrait résulter en des populations stables, voire étendues, ce qui réduirait le degré d’attention requis pour assurer leur persistance.

2.2 Objectifs en matière de protection et de rétablissement

Pour atteindre le but du rétablissement, les objectifs en matière de protection et de rétablissement visant la lespédèze de Virginie sont les suivants :

Tableau 3. Objectifs en matière de protection et de rétablissement
No Objectif de protection ou de rétablissement
1 Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants.
2 Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants.
3 Combler les lacunes dans les connaissances.
4 Accroître la taille et l’étendue de la population, dans la mesure du possible.

À noter que les lacunes dans les connaissances concernant le réservoir de semences doivent être comblées (objectif 3) avant qu’il soit possible de savoir si les objectifs 1, 2 et 4 doivent être appliqués aux parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak.

2.3 Approches de rétablissement

Tableau 4. Approches de rétablissement de la lespédèze de Virginie en Ontario.
Objectif de protection ou de rétablissement Priorité relative Échéancier relatif Thème du rétablissement Approche de rétablissement Menaces ou lacunes dans les connaissances
1. Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants. Critique Court terme Gestion et intendance 1.1 Évaluer le type de mesures de valorisation de l’habitat qui sont nécessaires et appropriées pour chacun des trois sites. Ces mesures peuvent comprendre des brûlages dirigés, l’éclaircissement de la végétation, le raclage, le râtelage, etc.
  • Dégradation ou perte de l’habitat
1. Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants. Critique Court terme Gestion et intendance 1.2 Évaluer les répercussions positives ou négatives potentielles des mesures de valorisation de l’habitat de la lespédèze de Virginie sur d’autres espèces rares présentes dans le même milieu.
  • Dégradation ou perte de l’habitat
1. Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants. Critique Continu Gestion et intendance

1.3 Planifier et mettre en œuvre les mesures appropriées pour valoriser l’habitat à chaque site.

-- Trouver des partenaires et des bénévoles pour aider à la réalisation des travaux.

  • Dégradation ou perte de l’habitat
1. Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants. Nécessaire Continu Suivi et évaluation 1.4 Effectuer le suivi des résultats de l’objectif 1.3.
  • Dégradation ou perte de l’habitat
1. Maintenir ou améliorer le caractère convenable de l’habitat aux trois sites existants. Nécessaire Continu Gestion et intendance 1.5 En fonction de l’objectif 1.4, planifier les prochaines mesures. Tenir compte de la fréquence et de l’intensité de chaque mesure requise.
  • Dégradation ou perte de l’habitat
2. Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants. Critique Court terme Gestion et intendance 2.1 Évaluer la meilleure méthode de réduire la présence d’espèces envahissantes à chacun des trois sites. Consulter la documentation scientifique actuelle pour établir des pratiques exemplaires de gestion.
  • Espèces envahissantes
2. Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants. Critique Court terme Gestion et intendance 2.2 Évaluer les répercussions positives ou négatives potentielles de l’élimination d’espèces envahissantes sur d’autres espèces rares présentes dans le même habitat.
  • Espèces envahissantes
2. Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants. Critique Court terme Gestion et intendance

2.3 Planifier et mettre en œuvre les mesures appropriées pour réduire la présence d’espèces envahissantes.

-- Trouver des partenaires et des bénévoles pour aider à la réalisation des travaux.

  • Espèces envahissantes
2. Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants. Nécessaire Continu Suivi et évaluation 2.4 Effectuer le suivi des résultats de l’objectif 2.3.
  • Espèces envahissantes
2. Réduire la présence d’espèces envahissantes aux trois sites existants. Nécessaire Continu Gestion et intendance 2.5 En fonction de l’objectif 2.4, planifier les prochaines mesures. Tenir compte de la fréquence et de l’intensité de chaque mesure requise.
  • Espèces envahissantes
3. Combler les lacunes dans les connaissances. Critique Continu Recherche

3.1 Planifier et effectuer la recherche sur la viabilité des graines de lespédèze de Virginie dans le réservoir de semences du sol.

-- Trouver des partenaires et des bénévoles pour aider à la réalisation des travaux.

  • Déterminer la présence de graines viables dans le réservoir de semences
  • Déterminer comment rétablir la lespédèze de Virginie à partir du réservoir de semences
3. Combler les lacunes dans les connaissances. Bénéfique Long terme Recherche 3.2 Planifier et effectuer la recherche concernant d’autres lacunes dans les connaissances, à mesure que le financement et les partenaires deviennent disponibles.
  • Viabilité et productivité de la population
  • Viabilité et germination des graines
  • Génétique
  • Pollinisateurs
  • Taux et distances de dispersion
  • Gravité des menaces
  • Emplacement et état de santé des populations transplantées
4. Accroître la taille et l’étendue de la population, dans la mesure du possible. Nécessaire Long terme Gestion 4.1 Établir de nouvelles populations, dans la mesure du possible, afin de prévenir la disparition du pays de l’espèce à la suite d’événements stochastiques et comme mesure de précaution dans le cas où la gestion des menaces actuelles échouerait.
  • Toutes les menaces
4. Accroître la taille et l’étendue de la population, dans la mesure du possible. Bénéfique Long terme Gestion 4.2 En attendant les résultats de l’objectif 1.4, mettre en œuvre des mesures de rétablissement pour accroître la présence de la lespédèze de Virginie à chacun des trois sites.
  • Facteur limitatif : petite population.
4. Accroître la taille et l’étendue de la population, dans la mesure du possible. Bénéfique Long terme Gestion 4.3 En attendant les résultats de l’objectif 3.1, mettre en œuvre des mesures de rétablissement pour accroître la présence de la lespédèze de Virginie à partir du réservoir de semences.
  • Facteur limitatif : petite population.

Commentaires à l’appui des approches de rétablissement
Toutes les mesures de rétablissement visant la lespédèze de Virginie doivent être soigneusement évaluées et planifiées avant d’être mises en œuvre, pour éviter qu’elles n’endommagent la petite population existante de l’espèce ou toute autre espèce en péril ou rare qui est présente dans le même habitat.

Toutefois, la plupart des autres espèces présentes dans l’habitat de la lespédèze de Virginie seraient probablement avantagées par le déboisement (P.D. Pratt, comm. pers., 2012; S.R. Brinker, comm. pers., 2012), et le personnel du complexe de prairies Ojibway protège déjà les espèces en péril sensibles au feu durant les brûlages dirigés (P.D. Pratt, comm. pers., 2012). Des pratiques exemplaires de gestion en matière de lutte contre les espèces envahissantes doivent cependant être prises en compte durant les travaux de rétablissant afin d’éviter que les espèces envahissantes soient favorisées par le déboisement. Pour éviter la propagation de ces espèces, il est probable que plusieurs types de mesures de rétablissement doivent être mises en œuvre de concert (par exemple, des brûlages dirigés suivis de l’épandage d’herbicide, ou la coupe d’arbustes suivie des brûlages dirigés).

Même si la population canadienne de l’espèce est très petite, le pronostic pour la lespédèze de Virginie pourrait être très positif avec la mise en œuvre de mesures de rétablissement. En Illinois, les activités visant à rétablir une espèce semblable, la Lespedeza leptostachya (menacée aux États-Unis), ont varié entre des brûlages dirigés, l’épandage d’herbicides et le broutage par le bison pour réduire la compétition des graminées et d’autres espèces végétales. Des analyses préliminaires montrent que ces traitements ont entraîné une augmentation de la production de semis, une hausse de l’abondance globale de l’espèce, et une robustesse accrue des plantes (P. Vitt, comm. pers., 2012; Chicago Botanic Garden, 2012).

À titre de précaution, il serait avantageux d’établir quelques plants de lespédèze de Virginie à des emplacements distincts de la parcelle existante pour éviter que l’espèce ne disparaisse en raison d’un événement accidentel, comme une tempête. Le faible nombre de plantes situées dans le jardin de l’Ojibway Nature Centre pourrait être accru de manière à assurer une population stable. La lespédèze de Virginie est inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en voie de disparition (LEVD) à titre d’espèce en péril dans le parc Ojibway et dans les parcs patrimoniaux Black Oak et Tallgrass seulement; elle n’est donc pas protégée ailleurs. Par conséquent, il est conseillé d’établir une nouvelle population aux fins du rétablissement quelque part dans l’un des trois parcs pour veiller à ce que l’espèce soit protégée sur le plan juridique. Il serait aussi avantageux de retrouver les sites où l’espèce avait été plantée dans le comté de Lambton pour vérifier si une population rétablie de lespédèze de Virginie y a survécu.

2.4 Aire à considérer dans l’élaboration d’un règlement sur l’habitat

En vertu de la LEVD, un programme de rétablissement doit comporter une recommandation au ministre des Richesses naturelles concernant l’aire qui devrait être prise en considération lors de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat. Un tel règlement est un instrument juridique qui prescrit une aire qui sera protégée à titre d’habitat de l’espèce. La recommandation énoncée ci-après par l’auteur sera l’une des nombreuses sources prises en compte par le ministre lors de l’élaboration du règlement sur l’habitat de cette espèce.

Plusieurs points doivent être pris en compte dans l’établissement de la zone visée par un règlement sur l’habitat.

Premièrement, même si on sait que les graines de la lespédèze de Virginie peuvent demeurer viables pendant des décennies, on ignore si l’espèce est toujours présente dans le réservoir de semences des parcs patrimoniaux Black Oak et Tallgrass. On recommande donc à ce que tous les sites où la lespédèze de Virginie a été observée dans le complexe de prairies Ojibway soient visés par un règlement sur l’habitat, même si aucun individu vivant n’y est présent, jusqu’à ce que cette lacune dans les connaissances soit comblée où jusqu’à ce qu’une période de 50 ans se soit écoulée (voir le no 4 ci-après).

Deuxièmement, l’habitat de la lespédèze de Virginie doit être périodiquement perturbé pour demeurer convenable. Les perturbations peuvent découler de différents types d’activités ou de processus, y compris des activités humaines. Par conséquent, on recommande à ce que la réglementation et la protection juridiques de l’habitat ne se traduisent pas par l’exclusion de l’ensemble des activités humaines dans la zone réglementée.

Troisièmement, l’habitat actuel de la lespédèze de Virginie se trouve à l’intérieur de zones reconnaissables selon la Classification écologique des terres (CET), soit des savanes à grandes graminées et à chêne noir à sol sec et des terrains boisés à grandes graminées et à chêne noir à sol sec. Toutefois, l’habitat convenable n’est constitué que de petites parcelles claires dans les zones de savane ou de terrain boisé; l’habitat requis est donc beaucoup plus petit que le polygone complet du type de végétation selon la CET, qui n’est pas assez précis pour orienter la réglementation.

Finalement, même s’il importe de tenir compte de l’habitat de dispersion dans le cadre du rétablissement, il n’est pas possible de fonder la superficie de l’habitat à prescrire pour la lespédèze de Virginie sur les distances de dispersion de l’espèce. La dispersion dans les fèces d’animaux ou d’oiseaux est imprévisible, et les distances parcourues par les vecteurs animaux peuvent être très grandes, voire de l’ordre de kilomètres.

On recommande donc que le règlement sur l’habitat soit établi en fonction des points suivants :

1) Dans le parc Ojibway, où l’on observe encore des individus vivants de lespédèze de Virginie, on recommande que l’habitat règlementé comprenne l’ensemble de la clairière où les individus se trouvent, ainsi qu’une zone de protection de 50 m autour de la limite de cette clairière, ce qui comprend toute composante perturbée ou résultant de l’activité humaine comme les zones raclées, puisque les légères perturbations du sol peuvent favoriser l’espèce. Si une clairière convenable s’étend au-delà de la zone de 50 m, on recommande qu’elle soit aussi prescrite. Dans le cadre de cette désignation, le terme « clairière » ou « zone ouverte » peut être défini comme une superficie dans laquelle la couverture forestière est inférieure à 25 %, avec un sol dominé (plus de 50 %) par des plantes herbacées, des arbustes ou du sol dénudé, et non ombragé par des arbres. Ces critères concordent avec les caractéristiques de la CET pour les prairies à hautes herbes et les prés résultant de l’activité humaine (Lee et al., 1998). On peut situer les limites de la clairière du parc Ojibway à l’endroit où la couverture forestière devient continue et où le sol devient trop ombragé. Les limites exactes de cette clairière sont probablement plus faciles à définir et à cartographier sur le terrain.

La documentation indique qu’une distance de 50 m offre une zone minimale de fonctions essentielles pour le maintien des propriétés du microhabitat, comme la lumière, la température, l’humidité de la litière, le déficit en pression de vapeur et l’humidité qu’exigent les plantes rares. Une étude sur les gradients micro-environnementaux en bordure des habitats (Matlack, 1993) et une autre sur les effets de lisière dans les forêts (Fraver, 1994) indiquent que des effets peuvent être détectés aussi loin que 50 m dans des fragments d’habitat. Forman et Alexander (1998) et Forman et al. (2003) ont constaté que la plupart des effets de lisière en bordure des routes provenant de la construction et de la circulation continue avaient de plus grandes conséquences pour les plantes dans les premiers 30 à 50 m. En outre, dans le cas de la lespédèze de Virginie, une zone de protection de 50 m offre aussi une superficie supplémentaire pour la dispersion des graines par de petits animaux.

2) Aux sites des parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak, où aucun individu vivant de la lespédèze de Virginie n’a été vu depuis un certain temps, il est encore possible qu’un incendie ou une autre perturbation produise un nouvel habitat et permette à de nouveaux individus de l’espèce de pousser à partir du réservoir de semences. On recommande donc que l’habitat soit réglementé à ces sites afin de protéger le réservoir de semences et de permettre aux perturbations appropriées de se produire. Toutefois, ces sites ne sont pas assez ouverts, à l’heure actuelle, pour utiliser les caractéristiques du point 1 afin de prescrire l’habitat; d’autres critères sont donc proposés.

Aux sites susmentionnés, on recommande qu’une zone de 50 m soit établie autour de la limite de l’ancien emplacement approximatif des individus vivants de la lespédèze de Virginie, et que le polygone qui en résulte soit prescrit à titre d’habitat. La superficie à l’intérieur de ce polygone est semblable à celle de l’habitat où se trouve actuellement des individus vivants, soit la superficie minimale de parcelle d’habitat convenable actuellement connue pour cette espèce. De plus, si la lespédèze de Virginie est présente dans le réservoir de semences, il importe de maintenir les conditions du microhabitat de manière à ce que des perturbations futures puissent recréer de l’habitat convenable et permettre à de nouveaux individus de pousser; c’est pourquoi la distance de protection de 50 m est recommandée.

3) Si de nouvelles populations de lespédèzes de Virginie sont découvertes, ou si de nouveaux individus vivants poussent dans les parcs patrimoniaux Tallgrass ou Black Oak, on recommande que les critères du point 1 s’appliquent au nouveau site.

4) En raison de la nature longévive des graines, on recommande que les sites où ne se trouvent plus d’individus de la lespédèze de Virginie soient réglementés pour une période de 50 ans, à moins que des individus vivants ne réapparaissent (auquel cas l’habitat serait prescrit d’après les critères du point 1) ou qu’il soit établi qu’il n’y a pas de réservoir de semences viables. La période durant laquelle les graines de la lespédèze de Virginie peuvent demeurer viables dans le réservoir de semences est inconnue, tout comme la périodicité naturelle des perturbations susceptibles de produire un nouvel habitat, comme les incendies de forêt pouvant entraîner la disparition de peuplements entiers. De plus, la région entourant les parcs patrimoniaux Black Oak et Tallgrass est urbaine; c’est pourquoi il est très peu probable qu’un incendie de forêt majeur puisse s’y produire sans intervention. Par conséquent, après une certaine période, il est possible d’établir qu’il sera impossible d’établir de nouvelles conditions d’habitat convenable, peu importe qu’il y ait un réservoir de semences viables. La période de 50 ans devrait être amplement suffisante pour permettre l’évaluation et la mise en œuvre de mesures de rétablissement, comme le déboisement et les brûlages dirigés.

5) La lespédèze de Virginie est légalement inscrite comme espèce en voie de disparition dans le parc Ojibway et dans les parcs patrimoniaux Tallgrass et Black Oak. Si des populations de lespédèzes de Virginie sont plantées à des fins de rétablissement à l’intérieur des parcs où l’espèce est en voie de disparition, on recommande que ces populations soient protégées par un règlement sur l’habitat d’après les critères du point 1. On recommande que les populations établies dans ces trois parcs aux fins du rétablissement soient réglementées tant qu’elles se trouvent dans la végétation naturelle ou semi-naturelle (p. ex. pas dans des jardins). Les populations plantées ailleurs n’auraient pas besoin d’être réglementées, à moins qu’un changement soit apporté à la désignation de l’espèce en vertu de la LEVD 2007.

Glossaire

Aisselle : l’angle auquel une feuille rejoint la tige.

Ascendant : Qui penche ou qui mène vers le haut; décrit une feuille ou une autre partie qui pointent vers le haut.

Classification écologique des terres : système d’évaluation des différents types de végétation, comme les forêts décidues d’érable à sucre, les marais peu profonds à quenouilles à sol minéral, etc. La norme actuelle pour l’Ontario est fondée sur les travaux de Lee et al., 1998.

Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) : comité chargé de l’évaluation et de la classification des espèces en péril en Ontario.

Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) : comité établi en vertu de l’article 14 de la Loi sur les espèces en péril, chargé de l’évaluation et de la classification des espèces en péril au Canada.

Corolle : pétales d’une fleur, qui forment habituellement un verticille autour des organes reproducteurs.

Cote de conservation : cote assignée à une espèce ou à une communauté écologique qui traduit le degré de rareté de l’espèce ou de la communauté à l’échelle mondiale (G pour Global), nationale (N) ou infranationale (S pour Subnational). Ces cotes (G, N et S) ne sont pas des désignations légales. La cote de conservation est attribuée selon une échelle de 1 à 5, comme suit :

  • 1 = gravement en péril;
  • 2 = en péril;
  • 3 = vulnérable;
  • 4 = apparemment non en péril;
  • 5 = non en péril.

Espèce tributaire des Prairies : Espèce qui ne subsiste que dans l’écosystème des prairies, car les conditions qui y règnent sont essentielles à sa survie.

Fixer l’azote : Transformer l’azote atmosphérique en une forme accessible aux organismes vivants.

Fleur chasmogame : fleur qui s’ouvre pour permettre la pollinisation par des agents extérieurs, comme les insectes ou le vent.

Fleur cléistogame : fleur capable d’autopollinisation, qui produit des graines sans s’ouvrir.

Herbacée non graminoïde : plante herbacée à feuilles larges.

Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) : Règlement pris en application de l’article 7 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition qui précise le statut officiel des espèces en péril en Ontario. Cette liste a été publiée initialement en 2004 à titre de politique et est devenue un règlement en 2008.

Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) : Loi provinciale assurant la protection des espèces en péril en Ontario.

Loi sur les espèces en péril (LEP) : Loi fédérale qui protège les espèces en péril au Canada.L’annexe 1 de la Loi constitue la liste légale des espèces sauvages en péril visées par les dispositions de la LEP. Les annexes 2 et 3 contiennent des listes des espèces dont la situation devait être réévaluée au moment de l’entrée en vigueur de la Loi. Une fois que leur situation a été réévaluée et qu’elles ont été déclarées en péril, ces espèces font l’objet du processus d’inscription prévu par la LEP menant à leur inclusion à l’annexe 1.

Nodule : enflure sur la racine d’une plante légumineuse contenant des bactéries symbiotiques.

Rhizome : tige horizontale qui pousse au ras du sol.

Scarification : coupures, éraflures ou bris d’une surface.

Symbiose : interaction entre différents organismes qui fournit habituellement à ceux-ci un avantage mutuel.

Références

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