Épilobe de Torrey (Epilobium torreyi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Épilobe de Torrey
Epilobium torreyi

Information sur l’espèce

L’épilobe de Torrey (Epilobium torreyi) est une herbacée annuelle dressée à racine pivotante. Ses feuilles sont étroites, pratiquement non dentelées et presque sans pétiole. Les feuilles inférieures sont opposées et ne possèdent pas de poils, tandis que les petites feuilles supérieures sont alternes etpubescentes. Ses petites fleurs, roses ou blanches, sont groupées en un épi terminal feuillu. Les graines, qui sont dépourvues des touffes de poils caractéristiques de la plupart des espèces de ce genre, sont contenues dans des capsules cylindriques à quatre chambres.

Répartition

À l’échelle mondiale, l’épilobe de Torrey a été observé du sud de la Colombie-Britannique au nord-ouest de la Californie, vers l’est en Idaho et au Nevada. Au Canada, l’espèce n’est présente que dans les environs de Victoria, en Colombie-Britannique.

Habitat

Au Canada, l’épilobe de Torrey a été observé dans des préstemporairement humides et des sites ouverts qui s’assèchent pendant l’été.

Biologie

L’épilobe de Torrey possède des fleurs cléistogames, dont la fécondation se fait par autogamie dans le bourgeon avant que la fleur s’ouvre. L’espèce fleurit et donne des fruits entre le milieu et la fin de l’été, et les graines germent probablement au printemps suivant. Les graines de la plupart des espèces de ce genre ont une touffe de poils pelucheux qui favorise la dispersion par le vent, ce qui n’est pas le cas des graines d’épilobe de Torrey. Ses capsules s’ouvrent d’elles-mêmes à la fin de l’automne et les graines tombent sur le sol, probablement lorsque les pluies d’hiver remuent les capsules.

Taille et tendances des populations

L’épilobe de Torrey a été récolté dans deux sites au Canada. Une des populations n’a pas été observée depuis 1966, et l’autre, depuis 1993. Ces sites n’ont pas été visités régulièrement, et il est possible que l’espèce soit disparue du pays depuis 2000.

Facteurs limitatifs et menaces

Au Canada, la modification de l’habitat constitue la principale menace envers l’épilobe de Torrey, notamment la destruction et la modification de l’habitat attribuables à l’aménagement résidentiel et agricole, la perturbation physique des sites par de l’équipement lourd, l’invasion des sites par des plantes exotiques agressives envahissantes et l’empiètement naturel du Douglas taxifolié, un arbre indigène, dans les secteurs ouverts.

La population la plus proche se situe à Orcas Island, dans l’État de Washington. Le site se trouve à environ 16 km de l’emplacement le plus près au Canada et à 37 km du site historique canadien le plus proche. L’épilobe de Torrey ne serait pas présent ailleurs dans les îles de San Juan, et il semble que le deuxième emplacement voisin se situerait dans le Thurston County, à environ 150 km au sud. Il est peu probable que des graines provenant des populations américaines immigrent au Canada, car elles ne sont pas adaptées pour se déplacer sur de longues distances.

Importance de l’espèce

Les graines ont été utilisées comme aliments par certains peuples autochtones dans des régions de l’aire de répartition de l’espèce.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

L’épilobe de Torreyn’est pas couvert par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), l’Endangered Species Act (États-Unis) ni la Liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). NatureServe le cote G5 à l’échelle mondiale (répandu, abondant et non en péril; demonstrably widespread, abundant and secure), et il est classé S1 (gravement en péril; critically imperiled) en Colombie-Britannique (la seule province ou territoire canadien où il a été observé). La Colombie-Britannique n’offre aucune protection juridique à l’épilobe de Torrey.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2006)

Espèce sauvage

Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)

Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)

Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) Note de bas de pagea

Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)

Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P) Note de bas de pageb

Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) Note de bas de pagec

Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) Note de bas de paged, Note de bas de pagee

Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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