Épilobe de Torrey (Epilobium torreyi) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Au Canada, l’Epilobium torreyi était présent dans des prairies humides et sur des pentes dénudées associées aux écosystèmes des chênes de Garry dans la zone côtière biogéoclimatique du Douglas taxifolié (Douglas et Meidinger, 1999; Fuchs, 2001). Les populations se trouvaient sur des sédiments marins riches en argile, humides pendant l’hiver et très secs pendant l’été. Les grandes fluctuations de l’état hydrique des sols ont empêché la croissance de plantes ligneuses et de nombreuses herbacées; la végétation était donc ouverte aux deux sites. Il n’existe aucune donnée sur la composition végétale au site de la route McTavish, mais le site du pré Craigflower était dominé par un mélange d’herbacées indigènes et exotiques ainsi qu’un couvert clairsemé d’arbustes envahissants, tels que le Cytisus scoparius et le Crataegus monogyna, au cours des années ayant précédé la disparition de l’espèce du pays.

En Oregon, l’Epilobium torreyi est présent dans des terres basses humides (Peck, 1961; Gilkey et Dennis, 1967). En Californie, il se trouve le long des berges et sur des pentes humides à moins de 2 600 m d’altitude (Hoch, 1993). L’espèce a été observée dans des sites périodiquement humides qui s’assèchent pendant l’été, parfois avant la fin de la floraison (Davis, 1952; Raven et Moore, 1965).

Tendances en matière d’habitat

Moins de 1 p. 100 de la zone côtière biogéoclimatique du Douglas taxifolié demeure relativement non perturbée (Héritage patrimonial marin du Pacifique, 1996). Les écosystèmes des chênes de Garry de la région de Victoria sont passés de 10 510 ha en 1800 à 512 ha en 1997 (Lea, 2002), et ils ont continué à diminuer depuis. La plupart des zones restantes a été grandement modifiée par l’invasion d’herbes et d’arbustes exotiques. La taille et la qualité des habitats propices pour l’Epilobium torreyi ont probablement connu des déclins proportionnels en raison de leur association avec les écosystèmes des chênes de Garry (Fuchs, 2001).

Protection et propriété

La Colombie-Britannique n’a pas mis en place de lois générales protégeant spécifiquement l’habitat d’espèces en péril.

La population du pré Craigflower (disparue du pays) se trouvait dans le parc régional du Lac-Thetis. Le Capital Regional District (CRD) a récemment accordé la priorité à la conservation et à la gestion des espèces sauvages et végétales menacées et en péril rares, ainsi qu’à leurs habitats, relativement à toutes les autres utilisations du parc (Capital Regional District Parks, 2000). La population de route McTavish (disparue du pays) était située dans des terres privées et, même si elle pouvait être réintroduite, l’habitat ne bénéficierait d’aucune protection juridique.

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