Limnanthe de Macoun (Limnanthes macounii) Colombie-Britannique, programme de rétablissement : section 4

Programme fourni par le gouvernement de la Colombie-Britannique

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des figures

Limnanthe de Macoun en fleur

Les Programmes de rétablissement de la Colombie-Britannique – Quelques mots sur la collection

Cette collection présente les programmes de rétablissement qui sont élaborés dans le but de conseiller la province de la Colombie-Britannique sur l’approche stratégique générale requise pour assurer le rétablissement d’espèces en péril. Ces programmes visent à permettre à la province de respecter ses engagements à l’égard du rétablissement d’espèces en péril, conformément à l’Accord national pour la protection des espèces en péril et l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Le rétablissement des espèces en péril est le processus visant à arrêter ou à inverser le déclin des espèces en voie de disparition, menacées ou disparues de la province ainsi qu’à éliminer ou à réduire les menaces auxquelles elles sont exposées, de façon à augmenter leurs chances de survie à l’état sauvage.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement fait appel aux meilleures connaissances scientifiques disponibles pour déterminer ce qui doit être réalisé afin de rétablir une espèce ou un écosystème. Il indique ce qu’on sait et ce qu’on ignore à propos de l’espèce ou de l’écosystème visé; il décrit en outre les menaces qui planent sur l’espèce ou l’écosystème et ce qu’il faut faire pour atténuer ces menaces. Le programme fixe les buts et les objectifs du rétablissement de l’espèce ou de l’écosystème et recommande des approches à privilégier à cet égard.

En général, la préparation du programme est confiée à une équipe de rétablissement composée de membres des organismes responsables de la gestion de l’espèce ou de l’écosystème, d’experts issus d’autres organismes, de chercheurs universitaires et de représentants des groupes de conservation, des Autochtones et des autres parties intéressées, s’il y a lieu.

Prochaines étapes

Dans certains cas, on élabore un ou plusieurs plans d’action visant à définir et à guider la mise en œuvre du programme de rétablissement. Les plans d’action précisent les mesures à prendre pour atteindre les objectifs du programme. Cependant, le programme de rétablissement fournit déjà des renseignements utiles sur les dangers qui menacent l’espèce et sur ses besoins en matière de rétablissement à l’intention des particuliers, des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes intéressés au rétablissement des espèces en péril.

Pour de plus amples renseignements

Pour en savoir plus sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du Ministry of Environment de la province sur la planification du rétablissement :

http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm (en anglais seulement).

Citation recommandée :

Garry Oak Ecosystems Recovery Team Plants at Risk Recovery Implementation Group. 2011. Recovery strategy for Macoun’s meadow-foam (Limnanthes macounii) in British Columbia. Prepared for the B.C. Ministry of Environment, Victoria, BC. 25pp.

Photographie de la couverture

© Matt Fairbarns (photo reproduite avec sa permission)

Exemplaires supplémentaires

On peut télécharger la présente publication à partir de la page Web du Ministry of Environment de la Colombie-Britannique sur la planification du rétablissement :

http://www.env.gov.bc.ca/wld/recoveryplans/rcvry1.htm (en anglais seulement).

Renseignements relatifs à la publication

ISBN : 978-0-7726–6492-1
No de catalogue

Le contenu du présent document (sauf les illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Avertissement

Le présent programme de rétablissement a été rédigé par le Groupe de mise en œuvre du rétablissement des plantes en péril de l’Équipe de rétablissement des écosystèmes à chêne de Garry. Il vise à conseiller les compétences responsables et les organisations susceptibles de participer au rétablissement de l’espèce. Le Ministry of Environment de la Colombie-Britannique a reçu ces recommandations dans le cadre des engagements pris en vertu de l’Accord pancanadien pour la protection des espèces en péril et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Ce document présente les stratégies de rétablissement qui sont jugés nécessaires pour rétablir des populations de limnanthe de Macoun dans la province, à la lumière des dernières données scientifiques et des connaissances traditionnelles dont nous disposons. La mise en œuvre des mesures de rétablissement visant à atteindre les buts et objectifs énoncés dans le présent programme dépendra des priorités et des contraintes budgétaires des organisations participantes. Les buts, objectifs et méthodes de rétablissement pourraient être modifiés à la lumière de nouvelles connaissances ou en fonction de nouvelles orientations.

Les autorités responsables et tous les membres de l’équipe de rétablissement ont pu examiner le présent document. Cependant, celui-ci ne représente pas nécessairement la position officielle de ces organismes, ni l’opinion personnelle de tous les membres de l’équipe de rétablissement.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration des nombreuses parties qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent document. Le Ministry of Environment de la Colombie-Britannique encourage toute la population de la province à participer au rétablissement de la limnanthe de Macoun.

Membres de l'équipe de rétablissement

Membres du Groupe de mise en œuvre du rétablissement des plantes en péril de l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry

  • Brenda Costanzo (coprésidente jusqu’en décembre 2009), Senior Vegetation Specialist, Ministry of Environment de la Colombie-Britannique, Victoria (C.-B.)
  • Tracy Cornforth, ministère de la Défense nationale, Base des Forces canadienne d’Esquimalt, Esquimalt (C.-B.)
  • Matt Fairbarns (coprésidente), botaniste, Victoria (C.-B.)
  • Chris Junck, Outreach Specialist, Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry, Victoria (C.-B.)
  • Todd Kohler, consultant, Vancouver (C.-B.)
  • Terry McIntosh, botaniste, Vancouver (C.-B.)
  • Mike Miller, consultant, Vernon (C.-B.)
  • James Miskelly, consultant, Victoria (C.-B.)
  • Brian Reader, Agence Parcs Canada, Victoria (C.-B.)
  • Simone Runyan, consultante, Vernon (C.-B.)
  • Shyanne Smith, Program Chair, Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry, Victoria (C.-B.)
  • Andrea Schiller, ministère de la Défense nationale, Victoria (C.-B.)

Ancien membre de l’équipe de rétablissement

  • Ted Lea (à la retraite), écologiste de la végétation, Victoria (Colombie-Britannique)

Autorités responsables

Le Ministry of Environment de la Colombie-Britannique est chargé de produire un programme de rétablissement pour la limnanthe de macoun en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada. L’Agence Parcs Canada et le Service canadien de la faune d’Environnement Canada (Région du Pacifique et du Yukon) ont participé à la préparation de ce programme.

Remerciements

Ksenia Barton, qui a rédigé la première version du présent rapport, souhaite remercier Adolf et Oluna Ceska, qui lui ont fourni une bonne partie de l’information sur la limnanthe de Macoun au Canada, information qu’ils ont recueillie durant leurs nombreux travaux d’inventaire et de surveillance. Environnement Canada (Service canadien de la faune), par l’entremise de la province de la Colombie-Britannique, a fourni du financement pour la rédaction du présent programme de rétablissement. Les personnes suivantes (en ordre alphabétique) ont commenté la première version du rapport : Tracy Cornforth (ministère de la Défense nationale [MDN], Base des Forces canadienne [BFC] d’Esquimalt), Brenda Costanzo (Ministry of Environment de la Colombie-Britannique), Matt Fairbarns, Chris Junck (Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry [ERECG]), Ted Lea (anciennement du Ministry of Environment de la Colombie-Britannique), Terry McIntosh, Mike Miller, Brian Reader (Agence Parcs Canada), Andrea Schiller (MDN), and Shyanne Smith (ERECG).

Les personnes suivantes (en ordre alphabétique) ont fourni de l’information utile pour le programme de rétablissement : Robin Annschild (Salt Spring Island Conservancy), Peggy Burfield (BC Parks), Eva Buxton, Adolf Ceska (Ceska Geobotanical Consulting), Tracy Cornforth (MDN, BFC d’Esquimalt), Matt Fairbarns (Aruncus Consulting), Chris Junck (ERECG), Andy Katschor (Township of Esquimalt), Sheila Mackay (District of Metchosin), Stephen Meyers (Oregon State University), Moralea Milne, Harry Parsons (Bufo Inc.), Jenifer Penny (Conservation Data Centre de la C.-B.), Adriane Pollard (District of Saanich), Erin Prescott (Conservation Data Centre de la C.-B.), Jennifer Psyllakis (Capital Regional District Parks), Rae Roer (Saanich Parks) et Hans Roemer.

Résumé

Le présent programme de rétablissement a été rédigé pour orienter le rétablissement des populations canadiennes de limnanthes de Macoun (Limnanthes macounii), une plante vasculaire en péril. Il s’agit d’une annuelle aux petites fleurs blanchâtres.

La limnanthe de Macoun n’est présente qu’en Amérique du Nord. Au Canada, on ne la trouve que dans une étroite région côtière de la Colombie-Britannique dont elle est endémique, soit dans le sud de l’île de Vancouver et quelques-unes des îles Gulf à proximité. Il en existe 28 populations connues. L’espèce occupe des dépressions humides, des mares printanières et des zones de suintement à faible altitude. Le COSEPAC l’a désignée espèce menacée en 2004, et elle est inscrite comme telle à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril au Canada. En Colombie-Britannique, le Conservation Data Centre de la province lui attribue la cote S2 (en péril), et l’espèce figure à la liste rouge provinciale. La limnanthe de Macoun est une espèce de priorité 1 sous le but 1 (Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) dans le Cadre de conservation de la Colombie-Britannique.

Voici les menaces qui pèsent sur la limnanthe de Macoun : développement résidentiel et commercial; activités récréatives; suppression des feux; plantes exotiques envahissantes; changement climatique.

Le but en matière de population et de répartition de l’espèce est de maintenir les populations existantes en Colombie-Britannique.

Les objectifs de rétablissement sont les suivants :

  1. Assurer la protection[6] à long terme des populations connues de la limnanthe de Macoun et de son habitat.
  2. Évaluer et atténuer les principales menaces qui pèsent sur les populations de la limnanthe de Macoun (p. ex. construction de bâtiments et d’autres ouvrages; plantes exotiques envahissantes; suppression des feux; activités récréatives).
  3. Déterminer la taille et la tendance de toutes les populations connues.
  4. Confirmer la répartition des populations (existantes et nouvelles) de l’espèce en Colombie-Britannique.
  5. Combler les lacunes dans les connaissances sur le recrutement de nouvelles populations ou sous-populations, les mécanismes de dispersion et la dynamique du réservoir de semences du sol.

Caractère réalisable du rétablissement – Sommaire

Le rétablissement de la limnanthe de Macoun en Colombie-Britannique est jugé réalisable selon les critères énoncés dans les politiques du gouvernement du Canada (2009) :

  1. Des individus de l’espèce sauvage capables de reproduction sont disponibles ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir ou accroître l’effectif.

    Oui, il existe plus de 100 000 individus reproducteurs, ce qui peut donc accroître le taux de croissance de la population et son effectif.
  2. Il y a un habitat suffisant pour le rétablissement, ou des mesures d’aménagement ou de remise en état permettraient d’en créer un.

    Oui. Un habitat approprié suffisant est disponible pour l’espèce à tous les endroits connus où elle est présente. Il existe peut-être d’autres milieux propices à l’espèce le long des 200 km de littoral où elle est présente.
  3. Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce ou sur son habitat (y compris celles qui proviennent de l’étranger) peuvent être atténuées ou évitées.

    Oui, des mesures de rétablissement permettraient d’éviter ou d’atténuer d’importantes menaces (développement résidentiel et commercial; activités récréatives; suppression des feux; plantes exotiques envahissantes) qui pèsent sur l’espèce ou sur son habitat. Par contre, l’impact éventuel du changement climatique ne peut pas être atténué.
  4. Il existe des techniques de rétablissement permettant d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, ou de telles techniques pourraient être mises au point en un temps raisonnable.

    Oui, il existe des techniques de rétablissement standard qui seront appliquées pour tenter d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce.

1. Évaluation de l'espèce par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Novembre 2004

Nom commun : Limnanthe de Macoun

Nom scientifique : Limnanthes macounii

Statut selon le COSEPAC : Espèce menacée

Justification de la désignation : Une espèce endémique au Canada dont l’aire de répartition est restreinte à une mince bande côtière de microhabitats temporairement humides, où elle est en péril à cause de la compétition permanente avec une grande variété de plantes exotiques. Sa présence dans une région fortement urbanisée se traduit par la perturbation de son habitat et une diminution de ses populations.

Répartition canadienne : Colombie-Britannique

Historique du statut selon le COSEPAC : L’espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1988. Après réexamen de son statut, l’espèce a été désignée « menacée » en novembre 2004. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour du rapport de situation.

2. Information sur la situation de l'espèce

Limnanthe de Macouna
Désignation légale
Espèce désignée (en anglais seulement)b : Non Wildlife Act de la C.-B. (en anglais seulement) : Non Annexe de la LEP : 1 (2006)
Statut de conservation (en anglais seulement)c
C.-B. : Liste rouge Cote C.-B. : S2 (2007) Cote nationale (en anglais seulement) : N2 Cote mondialed : G2 (2006) Cotes subnationales (en anglais seulement)e : Sans objet – espèce présente en C.-B. seulement
Cadre de conservation de la C.-B. (en anglais seulement)f
But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes. Prioritég : 1 (2009)
But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril. Priorité : 6 (2009)
But 3 : Maintenir la diversité des espèces et écosystèmes indigènes. Priorité : 2 (2009)
Groupes de mesures : (en anglais seulement) Préparation d’un rapport de situation; surveillance des tendances; planification; inscription à une liste prévue par la Wildlife Act; transmission au COSEPAC; protection de l’habitat; remise en état de l’habitat; intendance de terres privées; gestion de l’espèce et des populations.

a Source des données : Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2010), à moins d’indication contraire.

b Identified Wildlife (espèce désignée) en vertu de la Forest and Range Practices Act de la Colombie-Britannique.

d La cote de conservation mondiale attribuée à la limnanthe de Macoun est fondée sur l’hypothèse selon laquelle la population californienne n’est pas de cette espèce (NatureServe, 2008).

e S = subnational; N = national; G = mondial; B = reproduction; X = espèce vraisemblablement disparue; H = espèce peut-être disparue; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = espèce préoccupante, vulnérable à la disparition ou à l’extinction; 4 = apparemment non en péril; 5 = espèce largement répandue, abondante et non en péril; NA = non applicable; NR = espèce non classée; U = non classable.

f Source des données : Ministry of Environment (2010).

g Échelle à six niveaux : de la priorité 1 (la plus élevée) à la priorité 6 (la moins élevée).

3. Information sur l'espèce

3.1. Description

La limnanthe de Macoun est une petite plante annuelle atteint habituellement une hauteur de 2 à 5 cm, parfois plus, jusqu’à 15 cm (voir la photo de la page couverture). Ses tiges sont glabres et peuvent être ramifiées ou dotées d’une ou plusieurs ramifications. Les petits individus sont dressés, alors que les plus grands sont couchés au sol, avec l’extrémité des ramifications relevée. Les feuilles, de longueur variant de 1 à 7 cm, sont divisées en 3 à 13 segments dentés ou lobés disposés sur deux rangées. Les fleurs ont habituellement quatre ou cinq pétales et mesurent de 7 à 10 mm de diamètre. Les pétales sont blancs, obovés, c’est-à-dire plus larges vers leur extrémité légèrement échancrée, et portent deux rangées de poils à la base. Les sépales verts entourant les pétales se rétrécissent vers leur extrémité pointue. Après la fertilisation, les fleurs produisent habituellement trois ou quatre (parfois un) nucules d’une longueur de 3 mm. Les nucules relativement voyantes, de couleur jaune-vert à brun et en forme de cône, sont attachées à la plante par le bout étroit du cône. Le sommet de la nucule est couvert de verrues.

3.2. Populations et répartition

La limnanthe de Macoun n’est présente qu’en Amérique du Nord, et elle est sans doute endémique de la Colombie-Britannique[7] (figure 1). En Colombie-Britannique (C.-B.), on ne la trouve que dans le sud de l’île de Vancouver et sur quelques-unes des îles Gulf voisines (figure 2; COSEPAC, 2004). Elle est présente de East Sooke jusqu’à Victoria vers le nord-est (y compris sur les îles Inskip, Chatham et Trial à proximité) et forme quelques populations isolées à la pointe Yellow (île de Vancouver) et sur les îles Saltspring, Gabriola et Hornby (figure 2). La superficie estimée de sa zone d’occurrence est de 40 km2; celle de sa zone d’occupation est inférieure à 0,02 km2 et était considérée comme à la baisse (COSEPAC 2004).

Figure 1. Carte de la répartition de la limnanthe de Macoun en Amérique du Nord

Figure 1. Répartition mondiale de la limnanthe de Macoun. Le cercle plein représente les populations confirmées en Colombie-Britannique, et le cercle vide une population non confirmée en Californie.

Figure 2: Carte de l’aire de répartition de la Limnanthe de Macoun en Colombie-Britannique.

Figure 2. Répartition de la limnanthe de Macoun en Colombie-Britannique en 2003 (B.C. CDC, 2008a).

La limnanthe de Macoun occupe des zones d’habitat bien distinctes mais souvent groupées, de de superficie restreinte. Au total, 32 populations[8] de l’espèce ont été documentées en C.-B., dont 28 existent encore (COSEPAC 2004; B.C. CDC, 2008a). En 2004, l’effectif de limnanthes de Macoun en C.-B. était estimé à 20 000 individus (COSEPAC, 2004); de 1994 à 2003, il a diminué de 8 à 12%, soit une perte nette estimée à 800–1 200 individus (COSEPAC, 2004). Toutefois, en 2010 deux nouvelles populations, d’effectif total estimé à au moins 110 000 individus, ont été trouvées sur la pointe Rocky (Cornforth, comm. pers., 2010). La découverte de ces populations a donc augmenté considérablement la population totale estimée en C.-B. Au cours des 30 ans durant lesquels on a estimé les effectifs de populations, 104 sous-populations[9] ont été observées, dont 84 % existent encore et 16 % auraient disparu (COSEPAC, 2004; B.C. CDC, 2008a). Des 87 sous-populations qui restent, 26 sont grandes (> 200 individus), 22 de taille moyenne (de 51 à 200 individus), 36 sont petites (< 50 individus), et trois de taille inconnue.

La plupart des sous-populations n’ont été suivies que durant une année ou deux, mais environ 63 % de celles qu’on a dénombrées semblent stables ou à la hausse d’après ces données limitées.

L’appendice 1 présente des détails sur les populations et sous-populations.

3.3. Besoins de la limnanthe de Macoun

3.3.1. Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat

Le tableau 1 résumé les besoins en matière d’habitat et les besoins biologiques de l’espèce.

Tableau 1. Résumé des caractéristiques de l’habitat de la limnanthe de Macoun (COSEPAC, 2004). Version accessible de Tableau 1.
Caractéristiques générales Description générale de l’habitat
  • milieux dégagés ou avec peu d’arbres, habituellement à moins de 200 m (jusqu’à 2 km) du littoral du Pacifique;
  • sites rocheux au sol mince;
  • sol mouillé ou inondé l’hiver et complètement sec l’été.
Altitude
  • habituellement de 5 à 35 m mais parfois jusqu’à 195 m au dessus du niveau de la mer;
Besoins en lumière
  • croissance optimale dans les habitats pleinement ensoleillés;
  • les individus croissant à l’ombre (parmi des herbes hautes ou dans l’ombre de plantes ligneuses) sont élancés et produisent habituellement peu de nucules.
Climat Généralités
  • hivers doux et étés frais et secs;
  • la neige et les grands gels sont rares.
Microclimat
  • la plante a tendance à occuper des sites littoraux où la température et l’humidité du sol sont plus élevées l’hiver que dans des sites semblables éloignés du littoral.
Saisonnalité
  • la plupart des précipitations se produisent l’hiver, elles diminuent beaucoup au printemps, et les sites connaissent d’importants déficits hydriques l’été;
  • la période de croissance s’étend de la fin septembre ou d’octobre à mai; les températures relativement douces et les précipitations abondantes durant cette période sont essentielles à la survie de la plante;
  • les étés secs sont importants pour la maturation des graines.
Fluctuations climatiques
  • les conditions défavorables pour la croissance et le développement des individus sont associées à un hiver plus froid que la moyenne et à un début de printemps plus sec que la moyenne;
  • de basses températures l’automne peuvent nuire à la germination, et les gels hivernaux peuvent tuer la plante.
Caractéristiques physiographiques et topographiques Substratum rocheux
  • l’espèce occupe des dépressions (couvertes d’un sol mince) du substratum où l’eau s’accumule ou le sol le long de fractures dans la roche-mère qui présentent du suintement intermittent;
  • le substratum est généralement d’origine volcanique, mais il est constitué de grès à quelques sites.
Sols
  • sols minces, variant de quelques cm à environ 30 cm d’épaisseur;
  • les populations les plus viables ont tendance à occuper des sols dont l’épaisseur est de moins de 4 cm;
  • sols noirs et riches en humus, classés comme des régosols humiques orthiques;
  • sols acides et riches en éléments nutritifs.
Conditions du sol
  • exigences édaphiques de l’espèce : nappe phréatique à la surface du sol ou jusqu’à 5 cm au-dessus l’hiver; sol frais et humide au printemps, jusqu’à la fin d’avril; sol très sec l’été.
Écologie Unité biogéoclimatique
  • sous-zone maritime humide de la zone côtière à douglas
Écosystèmes
  • L’espèce est présente dans les écosystèmes suivants :
  • mares printanières : dépressions dégagées abritant un grand nombre de plantes annuelles;
  • zones de suintement éphémère sur des pentes dégagées;
  • lieux de rassemblement de goélands : dépressions humides et extrémité des suintements, où ces oiseaux se rassemblent et se nourrissent (zones riches en éléments nutritifs);
  • forêts claires : dépressions et milieux suintants des forêts mixtes claires de
  • douglas (Pseudotsuga menziesii), de chêne de Garry (Quercus garryana), d’arbousier d’Amérique (Arbutus menziesii), de genévrier des Rocheuses (Juniperus scopulorum) ou de pin tordu (Pinus contorta var. contorta)
Écosystèmes sensibles
  • les sites se trouvent habituellement dans les écosystèmes sensibles cartographiés suivants : escarpements côtiers, milieux à végétation herbacée et milieux boisés.
Régime de perturbation (voir ci-dessous)
  • la plupart des sites subissent des niveaux de perturbation intermédiaires par des activités récréatives et des oiseaux de mer;
  • des perturbations modérées par les humains et les oiseaux de mer peuvent contribuer au maintien de l’habitat de l’espèce en réduisant la couverture des plantes concurrentes.
Régime de perturbation

Bien que certains types de perturbations puissent nuire à l’espèce, il semble que le labourage deux fois par année (fin du printemps et début de l’automne) dans un secteur de vieux champs, de prés et de terres humides, situé sur des terres du MDN à la pointe Rocky, ait créé un habitat idéal pour la limnanthe de Macoun. À cet endroit, une mince couche de sol recouvre une base d’argile imperméable, ce qui permet l’accumulation d’eau l’automne dans les sillons creusés par la charrue. Cette perturbation crée donc des sites permettant à l’espèce de germer à la fin de l’automne et ramène peut-être aussi des nucules à la surface où elles peuvent germer. Les individus peuvent ensuite fleurir et produire des graines avant que le terrain ne soit labouré de nouveau à la fin du printemps.

3.3.2. Facteurs limitatifs

Plusieurs facteurs biologiques limitent le potentiel de rétablissement de la limnanthe de Macoun au Canada et sont décrits dans cette section.

Spécificité de l’habitat

La limnanthe de Macoun a des besoins précis en matière d’habitat : climat, physiographie, régime hydrique, type d’écosystème et régime de perturbation (tableau 1). Les milieux propices à l’espèce couvrent une faible superficie et sont restreints à une petite région géographique (sud de l’île Vancouver et quelques îles voisines). La faible superficie de l’habitat est peut-être liée à la suppression généralisée des feux, qui favorise la succession secondaire et la perte d’habitat.

Populations petites et fragmentées

Les petites populations fragmentées réduisent les chances de persistance d’une espèce face à des phénomènes stochastiques qui causent de la mortalité ou réduisent le succès de reproduction. La stochasticité démographique et des facteurs génétiques influent aussi sur les chances de survie des petites populations (Hanski, 1999; Pollard, 1966; Keiding, 1975; Newman et Pilson, 1997).

Capacité de dispersion limitée

Les nucules de la limnanthe de Macoun ne possèdent aucune structure assurant leur dispersion : elles tombent simplement de la plante (COSEPAC, 2004). Des oiseaux aquatiques peuvent parfois disperser des nucules, ce qu’on a observé pour les graines et les fruits d’autres plantes de mares printanières et de milieux aquatiques (Sauer, 1991). La capacité de dispersion limitée de l’espèce pourrait être associée à une faible fréquence de recrutement de nouvelles populations et sous-populations.

Faible variabilité génétique

Dans une étude sur des allozymes de huit populations de limnanthes de Macoun, Kesseli et Jain (1984) n’ont trouvé aucun signe de différenciation génétique entre les populations et qu’une faible variabilité génétique au sein de chaque population.

4. Menaces

Les menaces sont définies comme étant les activités (humaines) ou les processus immédiats qui ont causé, causent ou pourraient causer la destruction, la dégradation ou la perturbation de la biodiversité et des processus naturels. Elles peuvent être historiques, en cours ou susceptibles de survenir dans l’avenir. Elles ne comprennent pas les caractéristiques biologiques intrinsèques de l’espèce ou de la population telles que la dépression de consanguinité, la faible taille de la population et l’isolement génétique - tous considérés comme des facteurs limitatifs.

4.1. Évaluation des menaces

La classification des menaces présentée au tableau 2 se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le Cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, voir le site Web du Conservation Measures Partnership (CMP, 2010). Pour savoir comment les valeurs sont attribuées ou l’impact global est calculé, consulter Master et al. (en anglais seulement) (2009) et les notes du tableau. Les menaces ont été évaluées pour les populations connues en 2008 (tableau 2).

Tableau 2. Tableau de classification des menaces qui pèsent sur la limnanthe de Macoun. Version accessible de Tableau 2.
Menace Impacta (calculé) Portéeb Gravitéc Quand?d Population(s) Stresse
1 Développement résidentiel et commercial Moyen Limitée Grave Constante    
1.1
  • Zones résidentielles et urbaines
Moyen Limitée Grave Constante 8 sur des terres privées Réduction de la taille des populations; disparition de populations locales
1.3
  • Zones touristiques et récréatives
Moyen-faible Limitée Grave - modérée Constante 10 dans des parcs Réduction de la taille ou de la viabilité des populations; disparition de populations locale; hausse de la mortalité; faible succès de reproduction
6 Intrusions et perturbations humaines Moyen Grande Modérée Constante    
6.1
  • Activités récréatives
Moyen Grande Modérée Constante Toutes les populations sauf celles sur des terres du MDN Réduction de la taille et de la viabilité des populations; hausse de la mortalité
6.2
  • Guerre, troubles civils et exercices militaires
Faible Petite Modérée À long terme 6 sur des terres du MDN Réduction de la taille et de la viabilité des populations; hausse de la mortalité
7 Modifications des écosystèmes naturels Moyen Grande Modérée Constante    
7.1
  • Feux de forêt et suppression des feux de forêt
Moyen Grande Modérée Constante La plupart Réduction de la taille et de la viabilité des populations; hausse de la mortalité
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques Élevé Généralisée Grave Constante    
8.1
  • Espèces non indigènes envahissantes
Élevé Généralisée Grave Constante Toutes Réduction de la taille ou de la viabilité des populations; disparition de populations locales; hausse de la mortalité; faible succès de reproduction
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Élevé Généralisée Grave Inconnue    
11.2
  • Sécheresses
Élevé Généralisée Grave Inconnue Toutes Réduction de la taille des populations; disparition de populations locales

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée. L’impact de chaque stress est déterminé selon les cotes de portée et de gravité et en ne tenant compte que des menaces actuelles et futures. L’impact d’une menace correspond à la réduction de la population d’une espèce ou à la réduction de la superficie ou dégradation d’un écosystème. Le taux médian de déclin de la population ou de la superficie de l’habitat pour chaque combinaison de portée et de gravité se range dans une des classes d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %).

b Portée – Proportion de l’effectif de l’espèce qui sera vraisemblablement touchée par la menace d’ici dix ans. (Généralisée = 71–100 %; grande = 31–70 %; restreinte = 11–30 %; petite = 1–10 %)

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace d’ici une période de dix ans ou de trois générations. (Extrême = 71 – 100 %; grave = 31 – 70 %; modérée = 11 – 30 %; faible = 1 – 10 %).

d Quand? - Constante = menace toujours présente; à court terme = menace pouvant se réaliser dans dix ans ou trois générations; à long terme = menace pouvant se réaliser dans plus de dix ans ou de trois générations; négligeable = menace qui s’est réalisée dans le passé, mais qui est peut susceptible de revenir, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui peut être limitative.

e Stress – Condition ou aspect (important attribut écologique, démographique ou individuel) de l’espèce qui est dégradé ou réduit par la menace (p. ex. comme résultat direct ou indirect des activités humaines).

4.2. Description des menaces

De manière générale, l’impact des menaces pesant sur l’espèce à l’échelle de la province est très élevé[10]. Les menaces qui pèsent sur les habitats de la limnanthe de Macoun sont semblables à celles décrites pour les mares printanières, les terres humides éphémères et les prés maritimes du sud-est de l’île de Vancouver (Agence Parcs Canada, 2006a et 2006b). Voici les principales menaces : développement résidentiel et commercial (construction de bâtiments et d’installations à des fins résidentielles et récréatives), plantes exotiques envahissantes, intrusions et perturbations humaines (activités récréatives et exercices militaires), modification des écosystèmes naturels (suppression des feux) et peut-être le changement climatique (tableau 2). Voici les détails concernant chaque menace de niveau 1 (UICN-CMP) :

Menace 1. Développement résidentiel et commercial

1.1 Zones résidentielles et urbaines : Certaines des zones d’habitat de l’espèce qui restent sont en péril parce qu’elles se trouvent sur des propriétés côtières recherchées pour le développement résidentiel. Les propriétés privées sont surtout menacées par la conversion de l’habitat, p. ex. pour l’aménagement paysager. Au total, 27 % des sous-populations de limnanthes de Macoun se trouvent sur des terrains privés.

Voici des exemples de populations ou sous-populations qui ont disparu en raison de la construction de bâtiments ou d’autres installations :

  • une population a disparu lorsqu’on a construit une terrasse en bois au-dessus d’une dépression abritant l’espèce sur l’île Saltspring (B.C. CDC, 2008a);
  • un site a été loti, et la construction d’une conduite d’eaux usées a détourné l’eau de suintement loin d’une population, ce qui a causé sa perte (B.C. CDC, 2008a);
  • deux sous-populations sur des terrains privés à l’ouest du parc Devonian ont disparu lorsqu’on a développé le secteur : on a foré un site afin d’installer une prise d’eau de mer pour une pompe à chaleur, et on a brûlé des débris associés à la construction résidentielle sur l’autre site (B.C. CDC, 2008a);
  • une sous-population a disparu en raison du forage à des fins d’exploration d’énergie géothermique à Metchosin (B.C. CDC, 2008a).

1.3 Zones touristiques et récréatives : Divers organismes (fédéraux, provinciaux, municipaux et privés) sont responsables de la gestion des habitats naturels abritant la limnanthe de Macoun. Comme il ne s’agit pas d’une plante voyante, il est facile de ne pas la remarquer, et son habitat peut être endommagé si les exploitants du site ignorent les emplacements qu’elle occupe.

La plupart des organismes qui ont des propriétés abritant des populations de l’espèce le savent, mais dans certains cas le plan de gestion du site n’y fait pas référence. Les exploitants des sites pourraient ne pas avoir facilement accès aux cartes des populations ou ne pas être formés à l’identification des occurrences. Par le passé, certaines activités ont endommagé ou détruit en partie des populations ou en ont dégradé l’habitat, p. ex. le fauchage de la végétation, l’installation et l’entretien de l’infrastructure du site; l’utilisation de véhicules de service motorisés durant la saison humide, la réorientation de sentiers, la construction de routes; le creusage de fossés ou de tranchées, le dépôt de gravier et d’autres matériaux et la modification du régime hydrologique sur des sites adjacents. Voici deux exemples précis qui se sont produits dans le parc provincial Ruckle :

  • en 2006, l’installation d’une nouvelle conduite d’eau a détruit la moitié d’une sous-population en raison des travaux d’excavation dans son habitat (Annschild, comm. pers., 2008);
  • durant l’installation de tabliers de tente en février 2008, des véhicules motorisés ont créé des ornières dans le sol saturé adjacent à une population de l’espèce, ce qui a modifié l’hydrologie du site occupé (Annschild, comm. pers., 2008).

Certaines activités de gestion de site peuvent être bénéfiques pour la limnanthe de Macoun, p. ex. le fauchage de la végétation à des moments propices, lequel réduit la prolifération des espèces concurrentes.

Menace 6. Intrusions et perturbations humaines

6.1 Activités récréatives : Des activités récréatives peuvent menacer des populations de limnanthes de Macoun. L’espèce présente une certaine résilience face aux perturbations modérées durant sa saison de dormance (l’été), mais elle est vulnérable aux perturbations durant sa période de croissance à la saison humide.

Voici les activités récréatives particulièrement préoccupantes :

  • Piétinement intense (par des humains à pied ou en vélo et des chiens) durant la saison humide, lequel peut créer des ornières quasi permanentes, compacter le sol, modifier la microtopographie du fond des mares, écraser la végétation des mares et réduire la production de graines, menant à un déclin graduel des populations (Fairbarns, 2004).
  • Utilisation de véhicules et d’autres autres équipements récréatifs infestés de propagules de soliva sessile, une plante envahissante non indigène relativement nouvelle au Canada qui se répand dans les terrains de camping et parcs pour caravanes du sud-ouest de la C.-B. (Ceska et Ceska, 2007). Cette espèce concurrence directement la limnanthe de Macoun et constitue donc une grave menace pour les populations de cette dernière.
  • Construction non autorisée de rampes et tremplins de vélo motocross dans le parc Uplands. Ces structures sont construites de terre de surface excavée dans des mares printanières et prés intacts, ainsi que dans des sentiers du parc. Le personnel du parc les démolit à mesure qu’il les trouve, en remettant du mieux qu’il peut la terre dans les excavations. Mais il n’est pas possible de remette complètement en état les sites excavés de mares printanières.
  • Creusage du sol par les chiens dans les dépressions humides durant la saison humide (Fairbarns, 2004).

Bien que bon nombre d’activités récréatives nuisent à l’espèce, des perturbations localisées peuvent jouer un rôle importrant dans le maintien des conditions des microsites. Par exemple, un certain niveau de piétinement humain peut profiter à l’espèce, surtout s’il se produit l’été après la sénescence de la plante, en réduisant la prolifération de graminées vivaces non indigènes et d’autres espèces concurrentes. La compaction du sol par piétinement pourrait également aider à maintenir le sol à la profondeur optimale pour l’espèce, de façon à éviter que des graines se retrouvent enfouies trop profondément pour bien germer. Des populations pourraient être menacées par des gestionnaires de site bien intentionnés qui réduiraient trop le niveau de perturbation. De fortes hausses du niveau de perturbation peuvent également menacer les populations. Tous ces facteurs doivent être étudiés davantage.

6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires : Les exercices militaires qui se déroulent près de six sites soulèvent des préoccupations semblables à celles relevés dans ci-dessus pour les activités récréatives (appendice 1). Ces sites ne pas cependant pas menacés, car la base des Forces canadiennes (BFC) Esquimalt du ministère de la Défense nationale mène plusieurs activités d’intendance visant à gérer et à protéger les espèces en péril.

Menace 7. Modification des écosystèmes naturels

7.1. Feu et suppression des feux : Le maintien d’un régime de perturbation approprié, en l’occurrence un régime des feux, est important pour la survie de la limnanthe de Macoun, car les perturbations créent ou maintiennent les milieux dégagés essentiels à l’espèce. Par le passé, l’utilisation de feux dirigés par les Autochtones pour gérer les écosystèmes pourrait avoir maintenu des milieux dégagés, mais les régimes actuels de suppression des feux ont contribué à accroître la répartition des arbres et des arbustes dans les écosystèmes du chêne de Garry qui abritent la limnanthe de Macoun. L’absence de feux aurait mené à la perte et à la dégradation de nombreux habitats de l’espèce en favorisant la succession secondaire.

Menace 8. Espèces et gènes envahissants ou problématiques

8.1 Espèces non indigènes envahissantes : Les plantes envahissantes, en particulier celles qui sont exotiques, constituent une menace pour les populations de limnanthes de Macoun et seraient responsables de la disparition et du déclin de certaines populations et sous-populations de l’espèce. Les espèces non indigènes envahissantes concurrencent la limnanthe pour les sites degermination et l’humidité du sol. En outre, elles font de l’ombre, produisent une litière de feuilles et accumulent une couche de chaume. Tous ces facteurs nuisent au développement des semis de limnanthes de Macoun.

Plusieurs types de plantes non indigènes sont préoccupants :

  • Les graminées vivaces non indigènes constituent la plus grave menace pour les populations de limnanthes de Macoun parce qu’elles concurrencent directement l’espèce (COSEPAC 2004); elles couvrent le sol nu où poussent les limnanthes et produisent de la litière qui s’accumule et modifie le régime hydrique local.
  • Deux arbustes indigènes, le genêt à balais (Cytisus scoparius) et l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus) peuvent faire de l’ombre aux populations de limnanthes de Macoun.
  • Le lierre commun (Hedera helix) a contribué au déclin et à la disparition de deux sous-populations à l’anse Glencoe.
  • Deux espèces annuelles d’hiver non indigènes, récemment apparues dans la région, constituent une grave menace pour des populations de limnanthes de Macoun : le trèfle souterrain (Trifolium subterraneum) sur des terres du MDN et la soliva sessile (Soliva sessilis) au parc Uplands (COSEPAC, 2004) et au parc provincial Ruckle.
Menace 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents – Menace éventuelle

Graham (2003) a abordé la menace que constitue le changement climatique pour les espèces des mares temporaires.

Comme les espèces et écosystèmes des mares printanières dépendent directement du régime de température et de précipitations, ils risquent d’être fortement affectés par le changement climatique. Les écosystèmes de mares printanières semblent très sensibles aux changements climatiques. Selon les scénarios prévus, certaines espèces pourraient être gravement touchées, voire même disparaître dans certains cas.

5. But et objectifs de rétablissement

5.1. But en matière de population et de répartition

Le but consiste à maintenir les populations actuelles de limnanthes de Macoun en Colombie-Britannique.

5.2. Objectifs de rétablissement

Le rétablissement sera considéré comme bien avancé si les objectifs à court terme (cinq à dix ans) suivants auront été atteints :

  1. Assurer la protection[11] à long terme des populations connues et de l’habitat de la limnanthe de Macoun.
  2. Évaluer et atténuer les principales menaces qui pèsent sur les populations de l’espèce (p. ex. construction de bâtiments et d’autres installations; plantes exotiques envahissantes; suppression des feux; activités récréatives).
  3. Déterminer la taille et les tendances de toutes les populations connues.
  4. Confirmer la répartition des populations (existantes et nouvelles) de l’espèce en Colombie-Britannique.
  5. Combler les lacunes dans les connaissances sur le recrutement de nouvelles populations ou sous-populations, les mécanismes de dispersion et la dynamique de leur réservoir de semences du sol.

5.3. Justification du but et des objectifs

Le but en matière de population et de répartition est de maintenir les populations existantes en Colombie-Britannique (voir appendice 1). Il est particulièrement important d’atteindre ce but, car l’espèce est endémique du Canada et n’est présente qu’en Colombie-Britannique, et qu’il n’existe aucune possibilité d’immigration à partir de populations hors du Canada (COSEPAC, 2004). Le maintien des populations existantes est un but réaliste et empêchera la situation de l’espèce de se dégrader (c.-à-d. de devenir en voie de disparition). En raison de l’aire de répartition petite et fragmentée et de la zone d’occupation très restreinte de la limnanthe de Macoun, elle gardera probablement son statut d’espèce menacée, et ce même si l’on découvre et protège d’autres populations ou que son effectif total augmente (comme cela a récemment été le cas lorsqu’on a découvert de nouvelles populations à la pointe Rocky en 2010).

6. Approches pour l'atteinte des objectifs

6.1. Mesures prises ou en cours

Les mesures énumérées ci-dessous ont été classées d’après les groupes de mesures du Cadre de conservation de la Colombie-Britannique. L’état d’avancement du groupe de mesures visant l’espèce est présentée entre parenthèses.

Élaboration du rapport de situation (terminée)

  • Rapport de situation du COSEPAC terminé (COSEPAC, 2004).

Transmission au COSEPAC (terminée)

  • Limnanthe de Macoun désignée espèce menacée (COSEPAC, 2004).

Planification (terminée)

  • Programme de rétablissement de l’espèce en Colombie-Britannique terminé (le présent document, 2010).

Protection de l’habitat, restauration de l’habitat et intendance des terres privées (en cours)

Les populations de limnanthes de Macoun sont présentes sur des terrains qui relèvent de régimes fonciers divers. Bon nombre des propriétaires ou gestionnaires de ces terrains mènent des activités d’intendance visant à protéger les habitats naturels.

Le projet intitulé « Report on Potential Critical Habitat in Garry Oak Ecosystems » (Parks Canada Agency, 2009) constitue une des initiatives les plus importantes liée au rétablissement de la limnanthe de Macoun. Le projet consiste à délimiter et à cartographier les habitats nécessaires à la survie et au rétablissement d’un certain nombre d’espèces végétales en péril (y compris la limnanthe de Macoun) présentes dans les chênaies de Garry et les écosystèmes qui y sont associés sur certaines terres fédérales et aires protégées provinciales.

Les responsables de plupart des parcs provinciaux, régionaux et municipaux qui abritent la limnanthe de Macoun ont établi des plans de gestion de ces parcs. Ces plans visent à protéger les habitats naturels en général, mais la plupart ne mentionnent pas explicitement la présence de la limnanthe de Macoun. Voici quelques exemples d’activités de surveillance et de gestion des populations d’espèces végétales en péril dans des parcs :

  • Parc municipal Uplands : détermination des enjeux de gestion liés aux espèces en péril (Fairbarns 2004), surveillance de ces espèces, activités d’intendance régulières et lutte contre les espèces envahissantes.
  • Parc municipal Saxe Point : atelier de formation et plan de gestion informel des espèces en péril (Katschor, comm. pers., 2008).
  • Réserve écologique Trial Islands : surveillance des espèces en péril, lutte contre les espèces envahissantes visant à réduire au minimum les impacts sur les espèces en péril (Fairbarns, comm. pers., 2008).
  • Parc provincial Ruckle : surveillance des populations, lutte contre la soliva sessile (Annschild, comm. pers., 2008).

La BFC Esquimalt du MDN mène plusieurs activités d’intendance visant à gérer et à protéger les espèces végétales en péril. Le MDN a parrainé plusieurs inventaires des espèces végétales en péril sur ses terres de l’île de Vancouver (p. ex. Fairbarns, 2006). Les terres de la BFC Esquimalt à la pointe Rocky, au cap Albert et à la colline Mary sont fermées au public. Les sites abritant la limnanthe de Macoun à la pointe Rocky et au cap Albert ont été délimités par des pieux Seibert (à l’exception du pare-feu), qui indiquent aux utilisateurs du terrain qu’il est interdit d’y pénétrer. Le MDN effectue également des travaux d’inventaire et de cartographie des occurrences de l’espèce et fournit à ces utilisateurs des cartes indiquant les « zones sensibles » accompagnées d’instructions précisant qu’il ne faut pas entrer dans ces zones, n’y les perturber. Des biologistes du MDN élaborent actuellement un plan de travail qui énumérera les mesures visant à mieux protéger les sites abritant la limnanthe de Macoun. À l’automne de 2010, des données de référence ont été recueillies aux sites connus, et la surveillance y sera effectuée sur un cycle de trois ans (Cornforth, comm. pers., 2010).

L’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry mène un programme de sensibilisation et de communication avec les propriétaires de sites abritant des espèces en péril, y compris la limnanthe de Macoun.

Une population de limnanthes de Macoun dans le district de Saanich fait l’objet d’une clause restrictive (voir l’appendice 1, OE no 33 du CDC) et d’une surveillance régulière. À cet égard, des mécanismes de mise en conformité sont en place (Pollard, comm. pers., 2010).

6.2. Planification du rétablissement

Le tableau ci-dessous résume la planification du rétablissement de la limnanthe de Macoun.

Tableau 3. Tableau de planification du rétablissement de la limnanthe de Macoun. Version accessible de Tableau 3
Obj. no Groupe de mesures du cadre de conservation Mesures pour atteindre les objectifs Menacea ou préoccupation visée Priorité
1,2 Protection de l’habitat; restauration de l’habitat; intendance des terres privées Déterminer des mesures adéquates de protection de l’habitat. 1.1; 1.3; 6.1; 6.2 Urgent
1,2 Conclure des ententes d’intendance ou de conservation avec les propriétaires de tous les terrains privés concernés. 1.1; 1.3; 6.1; 6.2 Urgent
1,2 Établir et mettre en œuvre une stratégie de communication entre les organisations partenaires. 1.1; 1.3; 6.1; 6.2 Urgent
1,2 Établir et mettre en œuvre une stratégie de communication avec les utilisateurs des terres et d’autres intervenants concernant les activités de rétablissement. 1.1; 1.3; 6.1; 6.2; 7.1, 8.1 Urgent
1,2 Élaborer ou améliorer des plans de gestion propres au site pour les aires protégées et les terrains municipaux et fédéraux afin d’éliminer ou de réduire les menaces qui pèsent sur les populations et leur habitat. 1.1; 1.3; 6.1; 6.2; 7.1, 8.1 Urgent
2 Mener des expériences pour déterminer les bonnes méthodes pour enlever ou limiter les espèces exotiques envahissantes et pour simuler le régime des feux. 7.1, 8.1 Urgent
2   Évaluer les impacts des espèces exotiques envahissantes dans tous les sites. 8.1; lacune dans les connaissances Utile
2 Déterminer les impacts des perturbations (p. ex. compaction du sol, piétinement, activités récréatives, empiètement de forêts et d’arbustaies, enlèvement d’espèces exotiques envahissantes) sur la viabilité des populations de limnanthes de Macoun. 6.1; 6.2; 8.1 Nécessaire
2 Élaborer et mettre en œuvre un protocole de surveillance visant à déceler les menaces naturelles et anthropiques dans chaque site. Toutes les menaces Urgent
2 Surveiller les sites pour évaluer les effets de toutes les mesures de gestion mises en place. Toutes les menaces Urgent
3 Surveillance des tendances Élaborer et mettre en œuvre un protocole de surveillance de la répartition et de l’effectif des limnanthes de Macoun dans chaque site. Lacune dans les connaissances Nécessaire
3 Surveiller les populations pour en déterminer les tendances. Lacune dans les connaissances Nécessaire
4 Protection de l’habitat Relever et cartographier les milieux propices à l’espèce. Lacune dans les connaissances Utile
4 Classer par ordre de priorité les secteurs où effectuer un inventaire. Lacune dans les connaissances Utile
4 Réaliser des inventaires. Lacune dans les connaissances. Utile
5 Mettre à jour le rapport de situation Décrire le recrutement de nouvelles populations ou sous-populations. Lacune dans les connaissances Utile
5 Déterminer les mécanismes de dispersion. Caractériser la dynamique de la banque de semences du sol. Lacune dans les connaissances. Utile

a Numéros des menaces établis d’après les catégories de l’IUCN-CMP (voir les précisions au tableau 2).

7. Besoins en matière d’Habitat pour atteindre le but de rétablissement

Pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce, il est recommandé de déterminer les attributs précis de son habitat et de faire une description géospatiale des emplacements des zones d’habitat, de façon à faciliter la gestion visant à atténuer les menaces qui pèsent sur l’habitat.

7.1. Désignation de l’habitat à gérer ou à protéger

Le tableau 1 présente les attributs de l’habitat pour la survie et le rétablissement de la limnanthe de Macoun. L’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement de l’espèce en C.-B. n’a pas encore été déterminé dans l’espace, car il reste du travail à achever pour quantifier ses besoins en superficie.

Le tableau 4 présente le calendrier des études requises afin de désigner les zones d’habitat nécessaires pour atteindre le but de rétablissement.

7.2. Calendrier des études visant à déterminer l’habitat nécessaire pour atteindre le but de rétablissement

Tableau 4. Études requises afin de décrire l’habitat de survie et de rétablissement pour atteindre le but en matière de population et de répartition de la limnanthe de Macoun.
Description de l’activité Date de début Date d’achèvement

1. Effectuer des relevés :

  • Cartographier l’habitat occupé au moyen de techniques établies.
2011 2013

2. Décrire et consigner les conditions dans l’habitat occupé :

  • Déterminer les caractéristiques et conditions de l’habitat de l’espèce.
  • Compiler les données propres à chaque site sur la composition de la communauté, les caractéristiques du site, les conditions écologiques (concurrence végétale, activités d’utilisation des terres, présence et densité des espèces exotiques envahissantes et autres limitations intrinsèques) et le contexte paysager (utilisation des terres voisines, succession et connectivité des habitats).
2011 2014

8. Mesure du rendement

Le succès du programme de rétablissement sera principalement évalué par une surveillance de l’évolution des populations et des tendances en matière d’habitat. Comme la limnanthe de Macoun est une annuelle, on peut s’attendre à ce que la répartition de ses occurrences soit dynamique (à une échelle décennale) dans les milieux propices. La taille des populations peut varier beaucoup d’une année à l’autre, et ces variations ne traduisent pas nécessairement la probabilité de persistance de l’espèce. Toutefois, malgré ces grandes variations, le nombre de populations dans chaque classe de taille (petite : 1-50 individus; moyenne : >50-200 individus; grande : >200 individus) est constant d’une année à l’autre (COSEPAC, 2004). Si la surveillance des populations montre que le nombre de populations est stable ou augmente, alors l’objectif en matière de population et de répartition de l’espèce aura été atteint.

On examinera le programme de rétablissement dans cinq ans afin d’évaluer les progrès réalisés et de déterminer si d’autres approches ou des changements sont nécessaires au succès du rétablissement.

Voici les mesures de rendement qui serviront à évaluer les progrès accomplis d’ici 2016 :

  • Conclusion d’accords d’intendance afin de protéger l’espèce à au moins quatre sites (objectif 1).
  • Établissement de plans de gestion propres au site dans tous les parcs (objectifs 1 et 2).
  • Lancement de projets de recherche d’ici 2015 pour déterminer les menaces et évaluer les risques pour les populations (objectif 2).
  • Détermination de la taille et des tendances de toutes les populations (objectif 3).
  • Réalisation d’un inventaire des habitats potentiels (objectif 4).
  • Lancement d’études sur les lacunes dans les connaissances concernant le recrutement de nouvelles populations ou sous-populations, les mécanismes de dispersion et la dynamique du réservoir de semences (objectif 5).

9. Effets sur d'autres espèces

De nombreuses espèces et écosystèmes en péril sont présents dans l’habitat de la limnanthe de Macoun ou à proximité, notamment les espèces végétales en péril suivantes qui ont été évaluées par le COSEPAC et la province : la sanicle patte-d’ours (Sanicula arctopoides), l’orthocarpe à épi feuillu (Orthocarpus bracteosus), inscrit à la liste de la LEP, la castilléjie ambiguë (Castilleja ambigua ssp. ambigua), la triphysaire versicolore (Triphysaria versicolor ssp. versicolor), inscrite à la liste de la LEP, la tillée dressée (Crassula connata var. connata) et le lotier splendide (Lotus formosissimus). Comme la limnanthe de Macoun se trouve dans des écosystèmes à chêne de Garry et des écosystèmes connexes, sa conservation potégerait d’autres espèces végétales et animales dans ces milieux (GOERT 2002a).

Des approches écosystémiques coordonnées sont nécessaires pour s’assurer que les activités de rétablissement de la limnanthe de Macoun sont compatibles avec celles visant d’autres espèces et écosystèmes, comme les activités prévues par le programmes de rétablissement de l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry et le programme de rétablissement de Parcs Canada visant plusieurs espèces de mares printanières. L’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry pourrait mener des programmes de participation des propriétaires et gestionnaires des terres visées aux activités d’inventaire, de surveillance et de conservation de l’espèce. De plus, l’Équipe a produit un manuel de terrain sur les espèces en péril, y compris la limnanthe de Macoun, dans le cadre de son programme de sensibilisation (GOERT, 2002b).

10. Références

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Agence Parcs Canada. 2006b. Programme de rétablissement multi-espèces visant les plantes en péril des mares printanières et autres milieux humides saisonniers associés aux chênaies de Garry au Canada, Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Agence Parcs Canada, Ottawa (Ontario).

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Parks Canada Agency. 2009. Report on Potential Critical Habitat in Garry Oak Ecosystems, inédit, Victoria (Colombie-Britannique).

Pollard, J.H. 1966. On the use of the direct matrix product in analyzing certain stochastic population models, Biometrika 53:397–415.

Sauer, J.D. 1991. Plant migration: the dynamics of geographic patterning in seed plant species, Univ. California Press, Berkeley, CA.

Tucker, G.C. 2010. Limnanthes, dans Flora of North America Editorial Committee, eds., 1993+, Flora of North America North of Mexico, 16+ vols., New York et Oxford, vol. 7, p. 176. <http://www.efloras.org/florataxon.aspx?flora_id=1&taxon_id=250095081 (en anglais seulement)> [consulté le 3 novembre 2010]

Communications personnelles

Annschild, Robin. Biologiste, Salt Spring Island Conservancy. Salt Spring Island (Colombie-Britannique).

Buxton, Eva. Senior Botanist/Ecologist, LSA Associates, Inc., Point Richmond (Californie)

Ceska, Adolf. Botaniste, Ceska Geobotanical Consulting, Victoria (Colombie-Britannique).

Cornforth, Tracy. Environment Officer, ministère de la Défense nationale, base des Forces canadienne Esquimalt. Esquimalt (Colombie-Britannique).

Donovan, Marta, Biologiste, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Fairbarns, Matt, Biologiste, Aruncus Consulting, Victoria (Colombie-Britannique).

Katschor, Andy. Gestionnaire, Esquimalt Parks and Recreation, Esquimalt (Colombie-Britannique).

Penny, Jenifer. Botaniste, Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Pollard, Adriane. Manager of Environmental Services, Planning Department, District of Saanich, Victoria (Colombie-Britannique).

Psyllakis, Jennifer. Environmental Conservation Specialist, CRD Parks, Victoria (Colombie-Britannique).

Meyers, Stephen. Étudiant de cycle supérieur, Department of Botany and Plant Pathology, Oregon State University. Corvallis (Oregon).

Annexe 1. Populations de limnanthes de Macoun en C.-B.

Tableau A.1. Populations et sous-populations de limnanthes de Macoun. Sources des données : COSEPAC, 2004; B.C. CDC, 2008a; Fairbarns, comm. pers., 2008. Version accessible de Tableau A1.
No d’OEa (CDC) Viabilité Nom de la population Site Municipalité ou district Propriété Sous-populations
Numéro Taille récenteb Dernière observation
1 passable (BAIE AU NORD DU) CAP BEECHY Parc régional East Sooke (pointe Cabin) Sooke CRD Parks 1.1 moyenne 2002–2003
2 passable-
bonne
POINTE CREYKE, PARC RÉGIONAL EAST SOOKE Parc régional East Sooke Sooke CRD Parks 2.1 grande 2002–2003
3 passable? RÉSERVE INDIENNE NO 2 DE BECHER BAY, À L’OUEST DE LA POINTE ROCKY Réserve no 2 de la Première nation de Beecher Bay Sooke Première nation de Beecher Bay 3.1 sous-pop. disparue 1984
3.2 petite 2002–2003
3.3 petite 2002–2003
3.5 petite 2002–2003
3.6 moyenne 2002–2003
3.7 petite 2002–2003
3.8 petite 2002–2003
3.9 sous-pop. disparue 1977
Vieux verger sous-pop. disparue 1977
5 passable (À L’OUEST DE LA) POINTE CHURCH Base des Forces canadiennes, pointe Rocky Metchosin MDN 4.1 moyenne 2002–2003
6 bonne POINTE ROCKY, ESTc Base des Forces canadiennes, pointe Rocky Metchosin MDN 5.1 grande 2002–2003
5.2 petite 2002–2003
5.3 grande 2002–2003
5.4 grande 2002–2003
5.5/5.8 grande 2002–2003
5.6 moyenne 2002–2003
5.7 petite 2002–2003
5.9 petite 2002–2003
5.10 grande 2002–2003
5.11 petite 2002–2003
5.12 grande 2002–2003
5.13 petite 2002–2003
5.14 moyenne 2002–2003
5.15 moyenne 2002–2003
5.16 moyenne 2002–2003
10 passable-
bonne
ANSE QUARANTINE, VICTORIA Prison de William Head Metchosin fédérale 6.1 moyenne 2002–2003
11 passable-
bonne
COLLINE MARY, VERSANTS SUD-EST ET SUD-OUEST   Metchosin MDN pop. de 1977 sous-pop. disparue 1977
7.1 grande 2002–2003
7.2 sous-pop. disparue 1977
7.4 moyenne 2002–2003
12 passable COLLINE MARY, BASE NORD-EST   Metchosin MDN pop. de 1977 ? 1977
7.5 petite 2002–2003
7.6 petite 2002–2003
7.7 petite 2002–2003
13 population disparue POINTE ASH   Metchosin privée 8.1 population disparue 1977
14 passable? PEARSON COLLEGE   Metchosin privée 9.1 petite 2002–2003
15 médiocre PARC RÉGIONAL DEVONIAN Parc régional Devonian Metchosin CRD Parks 11.1 petite 2002–2003
Hors du parc privée 11.2 sous-pop. disparue 1987
11.3 sous-pop. disparue 1988
11.4 petite 2006
11.5 petite 2006
11.6 sous-pop. disparue 1987
16 bonne PARC SAXE POINT, VICTORIA Parc Saxe Point Esquimalt Esquimalt Parks 18.1 grande 2002–2003
17 bonne COLLINE MONTREUL   Metchosin privée 10.1 petite 2002–2003
10.2 petite 2002–2003
10.3 petite 2002–2003
10.4 moyenne 2002–2003
10.5 moyenne 2002–2003
10.6 moyenne 2002–2003
20 bonne CAP ALBERT   Metchosin MDN 12.1 petite 2002–2003
12.2 petite 2002–2003
12.3 grande 2002–2003
21 passable-
médiocre
(AU NORD DE L’) ANSE ARBUTUS   Saanich privée 25.1 petite 2002–2003
22 passable ÎLE HORNBY, POINTE DOWNES   Île Hornby privée 32.1 moyenne 2002–2003
32.2 petite 2002–2003
23 passable LIEU HISTORIQUE NATIONAL FORT RODD HILL Lieu historique national Fort Rodd Hill Colwood Parcs Canada 13.1 moyenne 2002–2003
24 passable-
bonne
POINTE YEW Lieu historique national Fort Rodd Hill Colwood Parcs Canada 14.1 grande 2002–2003
25ad passable-
bonne
ÎLE INSKIP Île Inskip Milieu marin MDN 16.1 grande 2002–2003
25d population disparue CAP ASHE Réserve de la Première nation Songhees District régional de la capitale Première nation Songhees 17.1 population disparue 1987
27 bonne POINTE HARLING Lieu historique national du Cimetière chinois de Harling Point Oak Bay privée 20.1 grande 2002–2003
Parc Trafalgar District of Oak Bay Parks Nouvelle population grande 2007
28 bonne RÉSERVE ÉCOLOGIQUE DES ÎLES TRIAL Réserve écologique des îles Trial Milieu marin BC Parks 21.1/« pop. nord » grande 2002–2003
21.2 moyenne 2002–2003
21.3 petite 2002–2003
new* petite 2002–2003
29 bonne POINTE GONZALES Victoria Golf Club Oak Bay privée 22.1 grande 2002–2003
22.2 grande 2002–2003
22.3 petite 2002–2003
22.4 grande 2002–2003
30 bonne-
excellente
ÎLES CHATHAM, POINTE HERITAGE Îles Chatham marine Première nation Songhees 23.1 grande 2002–2003
23.2 petite 2002–2003
31 bonne? PARC UPLANDS, VICTORIA Parc Uplands Oak Bay District of Oak Bay Parks 24.1 grande 2002–2003
24.2 moyenne 2002–2003
24.3 grande 2002–2003
24.4 petite 2002–2003
rampe de mise à l’eau nord ? 2002–2003
33 passable-
médiocre
CAP GORDON, LEYNS ROAD, PARC GLENCOE COVE Parc Glencoe Cove-Kwatsech Saanich Saanich Parks 1 petite 2006
3 sous-pop. disparue 1987
4 sous-pop. disparue 1987
Hors du parc District of Saanich 2 petite 2006
34 bonne POINTE YELLOW Yellow Point Lodge Ladysmith privée 1 (30.5) grande 2002–2003
2 sous-pop. disparue 1977
3 sous-pop. disparue 1977
4 (30.4) moyenne 2002–2003
5 (30.3) moyenne 2002–2003
6 (30.2) moyenne 2002–2003
7 (30.1) grande 2002–2003
Ferme Rice privée 8 (29.6) moyenne 2002–2003
9 (29.5) sous-pop. disparue 1987
Réserve de la Première nation Chemainus Première nation Chemainus 10 (29.4) petite 2002–2003
11 (29.3) grande 2002–2003
12 (29.2) petite 2002–2003
13 (29.1) petite 2002–2003
36 population disparue POINTE ELEANOR, ÎLE SALT SPRING Île Salt Spring Île Salt Spring privée 27.1 population disparue 1978
37 bonne POINTE BEAVER, ÎLE SALT SPRING Parc provincial Ruckle Île Salt Spring BC Parks 28.2 moyenne 2002–2003
28.3 grande 2002–2003
28.4 grande 2002–2003
28.5 petite 2002–2003
28.6 ? 2002–2003
43 bonne-
excellente
ÎLE GABRIOLA, PARC PROVINCIAL DRUMBEG Parc provincial Drumbeg Île Gabriola BC Parks 31.1 moyenne 2002–2003
44 médiocre BAIE GONZALES, VICTORIA Government House Victoria fédérale 19.1 petite 2004
45 population disparue VIEW ROYAL   View Royal privée 15.1 population disparue 1987

a Ces numéros sont ceux des occurrences cartographiées par le CDC. Le fait qu’il manque des numéros ne signifie rien.

b petite = < 50 individus; moyenne = 51–200 individus; grande = >200 individus

c Ce tableau ne comprend pas les données d’inventaires effectués en 2010, lorsqu’on a estimé qu’il y avait plus de 100 000 d’individus à cet endroit.

d Le CDC de la C.-B. avait cartographié l’OE no 25 comme une seule population (B.C. CDC, 2008a), mais celle-ci a depuis été séparée en deux OE, ou populations, puisqu’elles sont séparées par un plan d’eau marin (Ceska, comm. pers., 2008; Penny, comm. pers., 2008).

[6] La protection peut être réalisée au moyen de divers mécanismes, y compris les accords volontaires d'intendance, les conventions de conservation, la vente de terres privées par des propriétaires consentants, les désignations relatives à l'utilisation des terres et la désignation d'aires protégées.

[7] Il existe une population non confirmée de l’espèce en Californie, mais selon la Flora of North America, il pourrait s’agir d’une autre espèce (Tucker, 2010).

[8] Le Conservation Data Centre de la C.-B. a défini et cartographié les populations et les occurrences d’élément correspondantes selon une distance de separation de 500 m plutôt que selon la distance par défaut de 1 km prévue dans le document Habitat-based Strategy for Delimiting Plant Element Occurrences (NatureServe, 2004).

[9] Une population est constituée des individus qui occupent une seule zone d’habitat ou un groupe de zones d’habitat. Dans ce dernier cas, les individus occupant une zone d’habitat continue forment une sous-population.

[10] L’impact global de la menace est calculé selon le nombre de menaces de niveau 1 attribuées à l’espèce : 2 d’impact élevé et 3 d’impact moyen (tableau 2).

[11] La protection peut être réalisée au moyen de divers mécanismes, y compris les accords volontaires d'intendance, les conventions de conservation, la vente de terres privées par des propriétaires consentants, les désignations relatives à l'utilisation des terres et la désignation d'aires protégées.

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