Tortue des bois (Glyptemys insculpta) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Aire de répartition mondiale

La tortue des bois est endémique à l’Amérique du Nord et son aire de répartition fragmentée s’étend, vers l’ouest, de la Nouvelle-Écosse jusqu’au Nouveau-Brunswick, au Québec, à l’Ontario et au Minnesota, et vers le sud, jusqu’à la Virginie et au Maryland. (Ernst et al., 1994; Conant et Collins, 1998).

Figure 2. Aire de répartition de la tortue des bois en Amérique du Nord (dessin de M. Amato, 2006).

Figure 2. Aire de répartition de la tortue des bois en Amérique du Nord

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la tortue des bois est présente en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick, dans le sud et l’est du Québec et du centre-sud de l’Ontario (Ernst et al., 1994; Bider et Matte, 1994; Conant et Collins, 1998; Desroches et Rodrique, 2004) vers le nord et l’ouest jusque dans l’ouest du district d’Algoma, où elle occupe des bassins hydrographiques dont les eaux se jettent sur la côte est du lac Supérieur (Peiman et Brooks, 2003; J. Trottier, 2004; R. Knudsen, 2004; Wesley et al., 2004; fig. 2). La répartition de l’espèce est discontinue dans la majorité de son aire de répartition canadienne. Environ 30 p. 100 de l’aire de répartition mondiale de la tortue des bois se trouve au Canada (Ernst et al., 1994; Conant et Collins, 1998).

Figure 3.  Aire de répartition de la tortue des bois (voir la figure 2) par rapport aux provinces fauniques des amphibiens, des reptiles et des mollusques terrestres au Canada (Manuel des opérations et des procédures, Annexe F5).

Figure 3.  Aire de répartition de la tortue des bois (voir la figure 2) par rapport aux provinces fauniques des amphibiens, des reptiles et des mollusques terrestres au Canada

Bien que la tortue des bois ait subit un déclin dans de nombreux secteurs (Kaufmann, 1992a; Litzgus et Brooks, 1996; Harding, 1997; Oldham, 1998; Seburn et Seburn, 2000; Cameron et al., 2002; Compton et al., 2002; Saumure, 2004; Seburn et Seburn, 2004; NatureServe, 2004; Daigle et Jutras, 2005), la zone d’occurrence au Canada est demeurée pratiquement la même depuis le milieu du XXe siècle (fig. 2). Il y a 60 occurrences d’éléments (populations interfécondes discrètes occupant des bassins hydrographiques distincts ou étant séparées par une barrière infranchissable) en Ontario, mais 18 sont considérées comme étant disparues ou historiques, 25 sont cotées D (probablement non viables) et aucune n’a mieux qu’une cote B (bonne viabilité anticipée) (Centre d’information sur le patrimoine naturel, 2004a et b). Au Québec, parmi les 122 occurrences de tortues des bois dans 37 rivières (Centre de données sur le patrimoine naturel, 2005), 19 sont historiques, l’espèce n’ayant pas été enregistrée au cours des 25 dernières années, 54 sont connues, mais la description de l’emplacement est vague, 36 sont bonnes, l’espèce ayant été enregistrée au cours de moins de 5 des 10 dernières années, 12 sont faibles, l’espèce ayant été observée une fois il y a entre 10 et 25 ans, et une est excellente, l’espèce ayant été observée au cours de plus de 5 des 10 dernières années. Le Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique a enregistré 79 occurrences d’éléments au Nouveau-Brunswick et 176 en Nouvelle-Écosse (S. Gerreits, comm. pers., 2005). Le nombre de secteurs accueillant des populations connues ayant été intensivement étudiés est évidemment beaucoup moins élevé que le nombre d’occurrences signalées.

La zone d’occurrence est approximativement de 500 000 km², sur la base des cartes de l’aire de répartition contenues dans Ernst et al. (1994), Conant et Collins (1998) et à la figure 2. Il est très difficile de déterminer la zone d’occupation, voire de l’estimer, parce que les études n’ont pas toutes eu recours à la radio télémesure, les cartes contenant de l’information spécifique sur les emplacements sont rarement publiées et les études n’ont pas toutes dressées la liste des sites qu’elles ont étudiés. Sur la base des exigences en matière d’habitat et des estimations de la superficie utilisée (ex. : Foscarini et Brooks, 1997; Wesley, 2006), la zone d’occupation comprendrait les secteurs des rivières occupées et une zone tampon sur leurs berges. Au cours d’une étude menée récemment sur les tortues des bois du district d’Algoma, en Ontario, des tortues ont été observées dans 10 des 65 rivières étudiées, et seulement dans des secteurs spécifiques offrant l’habitat essentiel à la nidification, à l’hibernation, à l’alimentation et à la thermorégulation (Wesley, 2006; voir également Dubois, 2006). En présumant que toutes les populations sont organisées de cette façon (voir Abondance), on peut calculer la zone d’occupation comme suit. Si l’on tient pour acquis qu’il y a un total de 438 occurrences d’éléments au Canada (voir le paragraphe précédent) et que l’on assume pour chacune que les secteurs occupés des cours d’eau et des berges contenant les sites d’habitat essentiel de nidification, d’alimentation et d’hibernation sont larges de 100 m et long d’un kilomètre, on peut compter 10 ha par occurrence d’élément. Donc, la zone d’occupation = 10 x 438 = 4 380 ha. On peut également calculer la zone d’occupation au moyen de la méthode par quadrillage prescrite (2 x 2 km). Selon cette méthode, la zone d’occurrence = 438 x 4 = 1 752 km². Il serait également possible de considérer un secteur occupé d’un cours d’eau long de 5 000 m et large de 600 m = 3 km²; zone d’occurrence totale = 3 x 438 = 1 314 km². Enfin, si l’on emploie la méthode « québécoise » (D. Banville, comm. pers., 2006) et que l’on assume que chaque occurrence d’élément = 2,4 km², alors la zone d’occupation = 2,4 x 438 = 1 051 km².

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