Camassie faux scille (Camassia scilloides) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Camassie faux-scille
Camassia scilloides

Information sur l’espèce

La camassie faux-scille (Camassia scilloides) est une plante bulbeuse d’aspect frappant, à floraison printanière, de la famille des Liliacées. Ses feuilles sont basilaires, étroites et longues. La hampe florale peut atteindre 70 cm de hauteur et porte des fleurs en forme d’étoile de blanche à bleu pâle. C’est la seule espèce du genre Camassia qui pousse dans l’Est du continent.

Répartition

La camassie faux-scille se rencontre dans le Sud-Est des États-Unis et la vallée du Mississipi, atteignant vers le nord les îles ontariennes du lac Érié.

Habitat

Dans les îles du lac Érié, l’espèce pousse dans les forêts claires mélangées ou dominées par le micocoulier, principalement sur des sols riches en matière organique et à substratum calcaire presque affleurant. L’espèce est l’un des éléments de la flore herbacée printanière.

Biologie

La camassie faux-scille est une herbacée vivace à bulbe, à floraison printanière. Les jours ensoleillés, les fleurs sont butinées par divers insectes qui en assurent probablement la pollinisation croisée. La coexistence de fleurs blanches et de fleurs bleues au sein d’une même colonie est un signe de variabilité génétique. À l’automne, les capsules s’ouvrent, et les graines sont disséminées à proximité, à en juger d’après le regroupement des individus en touffes serrées et la présence de semis près des colonies reproductrices.

Taille et tendances des populations

L’effectif canadien de l’espèce est réparti entre cinq sites importants (de 2 000 à plus de 5 000 individus) et stables. Au cours des 13 dernières années, une population a été complètement anéantie et une autre a été réduite à environ 15 p. 100 de son effectif par la présence des cormorans nichant en grands nombres dans leur habitat. De plus, au cours des huit dernières années, une sous-population a succombé au déboisement. Dans les dernières décennies, deux populations historiques ont été détruites pour faire place à des habitations.

Lors des derniers relevés, réalisés avec de nombreux collaborateurs bénévoles bien informés, 21 212 individus florifères (unité de recensement de toutes les populations sauf une, que la présence des cormorans a réduite à 700 individus non florifères) ont été comptés dans l’ensemble des populations connues. À la fin des années 1980, l’effectif canadien de l’espèce se situait entre 14 000 et 16 000 individus, sans compter la population, non recensée, de l’île Hen (qui regroupe aujourd’hui plus de 5 000 individus). En supposant un effectif de 4 000 à 5 000 individus pour cette dernière, l’effectif réel de l’espèce devait alors être de l’ordre de 18 000 à 21 000 individus. N’eût été de l’impact des cormorans sur deux populations importantes (îles Middle et East Sister), l’effectif de la camassie faux-scille accuserait peut-être une augmentation, dont l’ampleur est toutefois incertaine, puisque des colonies encore jamais répertoriées ont été découvertes en 2001 près des populations connues de l’espèce. Dans l’ensemble, la situation de la camassie faux-scille au Canada semble plutôt stable.

Facteurs limitatifs et menaces

L’espèce est disparue de deux localités historiques (îles Bois Blanc et North Harbour) déboisées pour la construction d’habitations. Plus récemment, la population de l’île East Sister a été détruite par les colonies de cormorans à aigrettes, qui y nichent en grand nombre (5 000 individus et plus), détruisant les arbres forestiers comme la végétation herbacée. La population de l’île Middle est elle aussi menacée par la présence du cormoran à aigrettes. Une petite colonie située à l’extrémité nord du cap Fish a été détruite par le déboisement entrepris pour faire place à des chalets. Le même sort guette d’autres terrains privés de l’île Pelée, qui présente de plus en plus d’intérêt comme lieu de villégiature et d’habitation saisonnière.

La camassie faux-scille n’est considérée comme « non en péril » dans aucune partie de son aire. En Ontario et dans 11 États des États-Unis, elle est considérée de « gravement menacée » à « vulnérable ».

Importance de l’espèce

Les Autochtones de l’Ouest connaissaient diverses utilités pour certaines camassies, et les tribus de l’Est fréquentant le lac Érié faisaient probablement un usage analogue de la camassie faux-scille. L’espèce compte parmi les nombreux éléments de la flore carolinienne du Sud de l’Ontario.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine le statut, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés et des populations sauvages  canadiennes importantes qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées à toutes les espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, lépidoptères, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes fauniques des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans, et le Partenariat fédéral sur la biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement définie.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du Canada (DC)
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)Note de bas de page1
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas renversés.

Espèce préoccupante (P)Note de bas de page2
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)Note de bas de page3
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI)Note de bas de page4
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

 

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le comité avait pour mandat de réunir les espèces sauvages en péril sur une seule liste nationale officielle, selon des critères scientifiques. En 1978, le COSEPAC (alors appelé CSEMDC) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. Les espèces qui se voient attribuer une désignation lors des réunions du comité plénier sont ajoutées à la liste.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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