Sébastolobe à longues épines (Sebastolobus altivelis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 10

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Au Canada, la pêche du sébastolobe à longues épines est régie par un plan de gestion (MPO, 2007). Des TAC (totaux autorisés des captures) ventilés par zone et par flottille sont en place pour la pêche de l’espèce. Même si les données qui servent de base au calcul de ces limites ne sont pas fournies dans le plan de gestion, les TAC sont rajustés au fur et à mesure que l’industrie acquiert de l’expérience dans cette nouvelle pêche (J. Rice[1], communication personnelle). Le programme des observateurs est appliqué à toute la flottille de chalutiers, qui capture l’essentiel du TAC de sébastolobe à longues épines. Dans tous les bateaux qui ciblent des poissons de fond mais qui n’ont pas d’observateur à bord, la composition et les caractéristiques biologiques des captures sont soumises à une surveillance électronique.

À la lumière de données attestant une baisse des PUE au large de la COIV, le MPO a modifié le régime de gestion de l’espèce en répartissant les activités de pêche sur une plus grande superficie en 2000. Le quota de pêche pour la COIV a été réduit de moitié (tableau 4), et le MPO a fait la promotion de la pêche exploratoire plus au nord (Schnute et al., 2004). En 2002, d’autres mesures ont été introduites : le MPO a exigé des échantillons biologiques à des intervalles plus rapprochés, et il a créé cinq zones de gestion de la pêche du sébastolobe à longues épines (figure 4). La zone Flamingo a été fermée à tous les bateaux ciblant l’espèce. Malgré la topographie accidentée de ces eaux, les registres des chalutiers indiquent que le S. altivelis y est bel et bien présent. En ce sens, cette zone pourrait représenter un refuge pour l’espèce. Mais il est impossible de savoir dans quelle mesure les individus qui y vivent contribuent au recrutement dans d’autres secteurs. Compte tenu de la longue phase planctonique des larves et des juvéniles, il se peut que les populations de la zone Flamingo contribuent à la « sauvegarde » des populations avoisinantes.

Le fond marin de la zone Triangle semble encore plus accidenté que celui de la zone Flamingo. Même si la zone Triangle ne bénéficie d’aucune protection officielle, le chalutage n’y a pas lieu. Il est pour l’instant impossible de déterminer si les eaux de cette zone abritent une population de S. altivelis.

À l’heure actuelle, le Sebastolobus altivelis n’est classé sur aucune liste d’espèces en péril. Cependant, son congénère, le sébastolobe à courtes épines (S. alascanus), figure sur la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN pour la côte ouest des États-Unis. L’espèce a obtenu la cote EN A2d ou en voie de disparition (« Endangered »; risque élevé de disparition prochaine à l’état sauvage), parce qu’il est prévu que la population connaîtra une baisse d’effectif d’au moins 50 p. 100 sous l’effet de l’exploitation dans les 10 prochaines années ou les 3 prochaines générations, selon le délai le plus court. Sur la côte de la Colombie-Britannique, le sébastolobe à courtes épines semble omniprésent, et tout porte à croire que l’effectif est important. Les pêcheurs en capturent généralement des spécimens comme prises accessoires pendant la pêche d’autres espèces. Le MPO restreint le volume des prises accessoires par des quotas individuels de bateau.

[1] Jake Rice, directeur, Secrétariat canadien de consultation scientifique, MPO, Ottawa (Ontario).

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