Tritéléia de Howell (Triteleia howellii) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Habitat

Besoins de l’espèce

En Colombie-Britannique, les sites du Triteleia howellii se trouvent dans l’écosystème du Quercus garryanaNote de bas de page1 (chêne de Garry), lui-même situé dans la zone côtière sèche à douglas (Nuszdorfer et al., 1991), dans le Sud-Est de l’île de Vancouver. Cette zone est située dans une région de faibles précipitations protégée par les montagnes de la presqu’île Olympic et de l’île de Vancouver, ce qui favorise un climat méditerranéen aux étés chauds et secs et aux hivers doux et humides.

Le T. howellii pousse sur des affleurements rocheux dans les peuplements de Quercus garryana, de même que dans des terrains fortement perturbés, dominés par les mauvaises herbes, situés dans les cours privées et en bordure des routes. Dans les terrains fortement perturbés, les espèces dominantes sont le Dactylis glomerata (dactyle pelotonné), le Vicia sativa (vesce cultivée), le Bromus rigidus (brome raide), le B. hordeaceus (brome mou), le Lolium perenne (ivraie vivace) et le Sanicula crassicaulis var. crassicaulis (sanicle à tige charnue), qui sont tous des espèces introduites, sauf le dernier.

Le peuplement de Quercus garryana de la réserve de chênes de Garry de Cowichan est considéré comme une communauté végétale de type Quercus garryana/Dactylis glomerata (Douglas et al., 2001) et caractérisé par des sols foncés ayant jusqu’à un mètre de profondeur. Avant que le D. glomerata ne domine le sous-étage de ce peuplement (comme celui des autres peuplements de Quercus de la région), cette communauté végétale aurait probablement été classée dans le type Q. garryana /Bromus carinatus (brome caréné) (Roemer, 1972). On y trouve au printemps une strate arbustive basse et herbacée extrêmement riche. Les espèces dominantes, dans la réserve de chênes de Garry de Cowichan, sont le Sanicula crassicaulis var. crassicaulis et le D. glomerata (Douglas et al., 2001). Parmi les autres espèces présentant une association modérée à forte avec le T. howellii, mentionnons des Camassia(camassie camash), des Bromus, le Dodecatheon hendersonii ssp. hendersonii (gyroselle de Henderson), le Galium aparine (gaillet gratteron) et le Symphoricarpos albus (symphorine blanche). Un changement marqué de la composition survient au milieu de l’été. En effet, un grand nombre des plantes indigènes les plus visibles, comme le Camassia leichtlinii (camassie de Leichtlin), le C. quamash, le Dodecatheon hendersonii et le Viola praemorsa ssp. praemorsa (violette jaune des monts), disparaissent après avoir achevé leur cycle biologique. Des graminées vivaces qui n’étaient pas encore identifiables ou n’avaient pas amorcé leur croissance au printemps et de nombreuses annuelles introduites, bien adaptées aux sols secs, dominent alors le sous-étage. À cette époque de l’année, le Dactylis glomerata et les Vicia sont les espèces les plus visibles, et leur couverture moyenne s'accroît énormément. Parmi les autres espèces très visibles figurent deux graminées indigènes, le Bromus carinatus et le Melica subulata (mélique subulée), et deux graminées introduites, le Bromus sterilis (brome stérile) et le Poa pratensis (pâturin des prés).

Le Triteleia howellii pousse aussi dans un peuplement de Quercus garryana / Arbutus menziesii (arbousier), au pied d’affleurements rocheux du parc régional Horth Hill, où la strate arbustive est plus abondante et dominée par le Mahonia aquifolium (mahonia à feuilles de houx) et l’Holodiscus discolor (holodisque discolore). Les espèces associées sont le Lonicera hispidula (chèvrefeuille hispide), le Bromus rigidus, le Galium aparine, le Nemophila parviflora (némophile à petites fleurs) et le Cynosurus echinatus (cynosure hérissé).

Tendances

Les milieux où pousse le Triteleia howellii dans les écosystèmes de Quercus garryana ont pour la plupart été transformés en zones urbaines et agricoles. La portion intacte de ces écosystèmes est minime, et la majorité des peuplements contiennent énormément d’espèces introduites. Dans les zones urbaines, les seuls peuplements de chênes qui restent ne comptent le plus souvent que quelques vieux arbres dominant un sous-étage de pelouse ou une surface pavée. Les peuplements sont aussi menacés par les conifères, qui empiètent sur la plus grande partie de leur aire par suite de l’extinction des incendies (Thilenius, 1968).

Protection et propriété des terrains

Les neuf populations actuelles du Triteleia howellii poussent dans des parcs régionaux et municipaux ou sur des propriétés privées.

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