Lapin de Nuttall (sous-espèce nuttallii) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

La plupart des occurrences répertoriées de cette espèce sont soit des spécimens historiques de musées, soit des observations anecdotiques de naturalistes et de biologistes. Seuls deux relevés de cette sous-espèce ont été réalisés au Canada. Sullivan et al. (1989) ont échantillonné des animaux au printemps et à l’été de 1984, 1985 et 1986 dans un quadrillage de pièges non mortels de 25,6 hectares à la station fédérale de recherche agricole de Summerland. Selon Sullivan (1985), 19,7 hectares du quadrillage étaient composés de steppes naturelles, et 5,9 hectares étaient des vergers cultivés, des champs abandonnés ou des vignobles. En utilisant les données de recapture, ils ont évalué la densité de la population et des taux de survie. Compte tenu du faible nombre d’animaux capturés dans les habitats cultivés, les estimations de densité s’appliquent aux habitats naturels intacts. Il n’existe aucune estimation des populations canadiennes pour les habitats cultivés ni pour les steppes naturelles perturbées par un pâturage intensif.

En 1990, Carter et al. (1993) ont réalisé un relevé par transects à la torche électrique couvrant la majeure partie de l’aire de répartition connue dans le sud des vallées de l’Okanagan et de la Similkameen. Les relevés ont été réalisés à pied et à bord d’un véhicule. Tous les types d’habitat n’ont pas été échantillonnés, et l’effort de recherche a été inégal parmi les habitats fouillés. Comme leur rapport ne fait que dresser la liste des endroits où le S. n. nuttallii a été observé et qu’il n’indique pas les endroits où l’espèce n’a pas été détectée, il ne donne pas de renseignements sur l’effort de recherche et l’abondance relative ni de précisions concernant la présence ou l’absence de l’espèce dans les divers endroits couverts.

Abondance

Sullivan et al. (1989) ont évalué la population de 0,23 à 0,43 individu par hectare dans leur quadrillage de Summerland. Leurs résultats sont du même ordre que les estimations d’une population de l’Oregon, bien que cette population ait atteint un pic de 2,5 individus par hectare lors d’une année de grande abondance (McKay et Verts, 1978). On ignore le nombre total d’individus et le nombre d’individus matures au Canada.

Fluctuations et tendances

Rien n’indique que la densité de population du S. nuttallii suit des fluctuations cycliques régulières. Toutefois, McKay et Verts (1978) ont constaté des fluctuations importantes des populations sur une période de trois ans en Oregon. Par exemple, les densités à la fin de l’hiver et au printemps ont différé de 50 p. 100 pour deux années consécutives. McKay et Verts (1978) ont conclu que la reproduction et la survie des juvéniles étaient liées aux précipitations pendant la saison de reproduction. Les faibles densités de population à l’automne et au début de l’hiver ont été associées aux basses températures. Sullivan et al. (1989), qui ont suivi des populations entre mai 1984 et août 1986 en Colombie-Britannique, ont observé que les densités moyennes en 1985 et 1986 n’ont été que d’environ le tiers de celles mesurées en 1984. Ils ont attribué ce déclin à la variation des précipitations estivales et des températures hivernales. Il n’y a aucune donnée sur les tendances démographiques du S. n. nuttallii en Colombie-Britannique.

Effet d’une immigration de source externe

Le S. n. nuttallii est présent dans le comté d’Okanogan (État de Washington), qui est adjacent à la frontière canadienne. L’État de Washington a attribué à l’espèce la cote S5 (non en péril), et elle y est chassée en tant que petit gibier. Le registre 2002 de la récolte de gibier de l’État signale 168 Sylvilagus abattus dans le comté d’Okanogan. Le lapin de Nuttall est le seul Sylvilagus dans le comté d’Okanogan (Johnson et Cassidy, 1997). Selon le modèle général d’habitat établi par Johnson et Cassidy (1997), il y a beaucoup d’habitats potentiels pour l’espèce dans les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen au voisinage de la frontière canadienne. Aucune barrière physiographique n’empêche la dispersion de l’espèce à partir de l’État de Washington, et il existe dans la région des milieux qui conviendraient aux immigrants, en particulier dans le parc provincial South Okanagan Grasslands, au voisinage de la frontière internationale.

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