Marsouin commun (population de l’océan Pacifique) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 15

Résumé

Marsouin commun
Phocoena phocoena
(Population de l’océan pacifique)

Information sur l’espèce

Le marsouin commun fait partie des plus petits cétacés. Il mesure entre 80 et 90 centimètres à la naissance, et seuls quelques individus atteignent près de 2 m de longueur. Le marsouin commun est généralement gris foncé à noir sur le dos et blanc sur le ventre. Il n’y a pas de différences entre les mâles et les femelles. L’animal est craintif, et sa durée de vie est courte. L’individu le plus âgé trouvé dans les eaux de la Colombie-Britannique avait 10 ans.

Répartition

Le marsouin commun vit dans les eaux côtières tempérées et subarctiques de l’hémisphère Nord. En Colombie-Britannique, on trouve des individus à longueur d’année dans les eaux du plateau continental, sauf dans certains bras de mer profonds. La densité de l’espèce semble être plus faible dans les bassins profonds, par exemple la portion centrale du détroit de Georgia.

Habitat

Le marsouin commun semble surtout fréquenter les eaux de moins de 200 mètres de profondeur. On a déjà observé un individu qui avait remonté le fleuve Fraser sur 55 kilomètres, ce qui indique que les marsouins entrent occasionnellement dans les grandes rivières.

Biologie

La reproduction est saisonnière, et les femelles mettent bas entre mai et septembre en Colombie-Britannique. Les femelles atteignent habituellement la maturité sexuelle à 3 ou 4 ans, mais cela varie d’une population à l’autre. De plus, l’âge de la maturité sexuelle n’a pas encore été déterminé pour la population de la Colombie-Britannique. Plusieurs sources de données indiquent que les marsouins communs se déplacent peu vers le large de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Parmi ces sources figurent les différences régionales dans les ratios de polluants, la morphologie crânienne, les déplacements des individus et les marqueurs génétiques. Le contenu stomacal de marsouins communs échoués ou capturés accidentellement dans le sud de la Colombie-Britannique montre que l’espèce a un régime alimentaire varié (petits poissons et calmars), qui ressemble beaucoup à celui des marsouins de Dall capturés dans la même région. Les calmars semblent former une plus grande proportion de l’alimentation chez les marsouins communs de la Colombie-Britannique que chez leurs congénères étudiés ailleurs. Les associations avec d’autres espèces de cétacés sont rares; certaines interactions sont même agonistiques. Le marsouin commun semble régulièrement s’hybrider avec le marsouin de Dall dans le sud de la Colombie-Britannique.

Taille et tendances des populations

Il n’y a aucune estimation de l’abondance à l’échelle de la province, mais une estimation de 1996 indique qu’il y a probablement plusieurs milliers de marsouins communs dans les détroits de Juan de Fuca et de Georgia. D’après des preuves anecdotiques, il y a eu un déclin du nombre de marsouins communs dans la partie sud de la province à partir des années 1940 et 1950 jusqu’aux années 1980. Les données quantitatives limitées n’ont pas fait ressortir de tendance des populations dans les années 1980 ou 1990.

Facteurs limitatifs et menaces

La mortalité accidentelle causée par plusieurs pêches en Colombie-Britannique a été documentée, particulièrement dans le cas du filet maillant. Le nombre estimé de marsouins communs tués dans des filets maillants utilisés pour la pêche du saumon dans le sud de la province était < 100 individus en 2001. Le marsouin commun est réputé être vulnérable aux perturbations causées par le trafic maritime et les forts bruits sous-marins, par exemple les dispositifs acoustiques servant à éloigner les prédateurs des stations aquacoles. Les sources naturelles de mortalité dans la province sont notamment la prédation par les requins et les épaulards (Orcinus orca).

Protection actuelle ou autres désignations

Le marsouin commun figure à l’Annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, 1973). Ainsi, le commerce international de marsouins communs ou de leurs parties par tout pays signataire de la CITES nécessite un permis d’exportation délivré par le pays d’origine. Le marsouin commun est considéré comme un « petit cétacé » par la Commission baleinière internationale (CBI); il n’est donc pas protégé par cette commission. Au Canada, le marsouin commun est géré en vertu du Règlement sur les mammifères marins et de la Loi sur les pêches.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, à l’échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés ou autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes et incluant les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est formé de membres de chacun des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature) et de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité de connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour examiner les rapports de situation sur les espèces candidates.

Définitions (depuis mai 2003)

Espèce
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement ou génétiquement distincte.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n'existe plus.

Espèce disparue du pays (DP) Note de bas de pagea
Toute espèce qui n'est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD) Note de bas de pageb
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P) Note de bas de pagec
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP) Note de bas de paged
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI) Note de bas de pagee
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d'un manque de données scientifiques.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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