Naseux de Nooksack (Rhinichthys cataractae) programme de rétablissement : chapitre 1

Sommaire

Historique

Le naseux de Nooksack est un petit poisson de moins de 15 cm, de la famille des cyprinidés (méné). On le considère comme une sous-espèce de l'espèce plus répandue et plus connue du naseux de rapides (Rhinichthys cataractae). Au Canada, on le retrouve dans quatre ruisseaux de la vallée du fleuve Fraser, en Colombie-Britannique. Son aire globale de répartition inclut environ 20 ruisseaux additionnels dans le nord-ouest de l'État de Washington (McPhail, 1997). Le naseux de Nooksack est disparu de certains affluents des bassins hydrographiques du Canada où on le retrouvait en abondance dans les années 1960 (McPhail, 1997). On ne connaît pas présentement sa situation actuelle dans l'État de Washington.

Le naseux de Nooksack est fortement associé aux habitats des rapides (McPhail, 1997) et la proportion de rapides dans un tronçon est le plus grand indicateur de la présence de l'espèce (Pearson, 2004a). Les jeunes de l’année se retrouvent en aval des plans d'eau, dans des eaux plus calmes et peu profondes, tout près des torrents habités par leurs parents (McPhail, 1997). Pour le naseux, son rayon d'éloignement de l'habitat est très limité, moins de 50 mètres du chenal, bien que certains individus puissent s'aventurer à au moins des centaines de mètres (Pearson, 2004a). Cela porte à croire que des rapides successifs puissent contenir des sous-populations semi-isolées et que la dynamique des métapopulations puisse être importante à l'échelle des bassins hydrographiques (Pearson, 2004a).

Les menaces

Les populations de naseux de Nooksack semblent les plus vulnérables aux sécheresses saisonnières, à la perte de l'habitat suite au drainage, au dépôt de sédiments et à la destruction de rapides par la construction d'étangs par les castors. L'arrivée de prédateurs est largement répandue dans l'aire de répartition du naseux, mais elle a probablement des répercussions limitées sur l'espèce en raison de l'absence du chevauchement des habitats. L'hypoxie et la toxicité constituent des menaces importantes dans certaines zones, au moins à un bassin hydrographique, mais ne menacent pas l'espèce partout où elle se trouve.

Habitat essentiel

L’habitat essentiel du naseux de Nooksack consiste de tronçons des ruisseaux dont il est indigène et qui contiennent ou qui sont reconnus pour avoir, par le passé, contenu plus de 10 % de rapides par longueur. Il couvre tout l’habitat aquatique et les bandes de réserves riveraines couvertes de végétation indigène sur les deux rives, sur toute la longueur du tronçon. Les bandes de réserves riveraines sont continues et s’étendent de chaque côté à partir du sommet de la berge sur une largeur égale à la plus large bande de sensibilité calculée pour chacune des cinq conditions, fonctions et caractéristiques riveraines. Les valeurs de la bande de sensibilité sont calculées à l’aide de méthodes conformes à celles utilisées en vertu du Riparian Areas Regulation (Reg. 837) de la Colombie-Britannique, en application de la Fish Protection Act (S.B.C. 1997, ch. 21). La longueur combinée de l’habitat essentiel du naseux de Nooksack est de 33,1 km (sur 93,9 km de chenaux ayant fait l’objet de relevés).

Rétablissement

Le rétablissement des populations du naseux de Nooksack est réalisable, tant au plan technique que biologique. Pour maintenir une population, il faudra créer et maintenir un habitat de qualité suffisante pour tous les rapides, dans chaque ruisseau. Des exigences spécifiques peuvent varier, mais elles comprendront généralement la protection du débit d'entrée, la restauration de l'habitat des rapides et, dans certains cas, la restriction du réservoir de retenue des castors. Une certaine forme de gestion sera nécessaire dans tous les bassins hydrographiques.

Le but du rétablissement est le suivant :

Garantir la viabilité à long terme des populations du naseux de Nooksack dans l’ensemble de leur aire de répartition naturelle au Canada.

Le programme de rétablissement vise trois objectifs, qui sont expliqués en détail par la suite.

  1. Rétablir la population dans tous les habitats adéquats occupés présentement et par le passé dans les cours d’eau indigènes d'ici 2015.
  2. Accroître, d'ici 2015, l'abondance du naseux de Nooksack pour que soient atteints les niveaux cibles dans tous les bassins hydrographiques.
  3. Faire en sorte qu'au moins un tronçon dans chaque bassin hydrographique soutienne une densité élevée de naseux de Nooksack.

Huit stratégies globales ont été dégagées en appui à ces objectifs :

  1. Protéger[1], créer et améliorer l'habitat des rapides dans les tronçons présentant un habitat dont le potentiel de productivité est élevé.
  2. Établir et maintenir un débit de base adéquat dans tous les habitats ayant un potentiel élevé de productivité.
  3. Diminuer l'entrée de sédiments dans les ruisseaux.
  4. S'assurer de l'intégrité et du bon fonctionnement des zones riveraines dans tous les bassins hydrographiques.
  5. Réduire la fragmentation de l'habitat.
  6. Favoriser l'intendance entre les propriétaires terriens privés et le grand public.
  7. Réduire le plus possible la contamination des ruisseaux par des produits toxiques.
  8. Limiter les répercussions des prédateurs introduits.

[1] La protection peut se réaliser au moyen de divers mécanismes, y compris l’intendance volontaire et les accords, les accords sur la conservation, la vente par des vendeurs consentants sur des terres privées, les utilisations de la terre et les zones protégées.

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