Cisco de l'Alaska (Coregonus laurettae) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

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COSEPAC
Résumé

Cisco de l’Alaska
Coregonus laurettae

Information sur l’espèce

Le cisco de l’Alaska est un poisson qui ressemble à une truite, avec son corps argenté élancé et ses mâchoires terminales. Les adultes peuvent atteindre une longueur à la fourche de 48 cm, mais la longueur à la fourche moyenne des individus en migration dans le fleuve Yukon est d’environ 37 cm. L’espèce se distingue des autres ciscos par ses nageoires pelviennes et pectorales pâles, quasi incolores, ainsi que par la présence de 18 à 25 branchicténies dans la partie inférieure du premier arc branchial. Le cisco de l’Alaska est probablement exclusivement anadrome, effectuant de grandes migrations de fraye jusque dans le cours supérieur de grands cours d’eau se jetant dans les mers de Beaufort, de Béring et des Tchouktches.

 

Répartition

En Amérique du Nord, le cisco de l’Alaska occupe principalement les régions côtières de l’Alaska, dans les mers de Beaufort, de Béring et des Tchouktches. Les migrations de fraye ont lieu presque exclusivement en Alaska, bien que certains individus remontant le fleuve Yukon atteignent les eaux canadiennes, des observations sporadiques ayant été relevées en amont jusqu’à Dawson, au Yukon. Il est possible que l’espèce occupe la mer de Beaufort le long de la côte du Yukon, mais sa présence n’y a pas été confirmée.

 

Habitat

Le cisco de l’Alaska occupe généralement des habitats littoraux de faible salinité. On pense qu’il tolère moins bien la salinité élevée de l’environnement pélagique. L’espèce privilégie les estuaires et les lagunes saumâtres le long de la côte de l’Alaska, où elle se nourrit d’organismes benthiques et planctoniques variés. Elle effectue une grande migration annuelle vers ses frayères, situées dans le cours principal de grands cours d’eau de l’Alaska.

 

Biologie

La biologie du cisco de l’Alaska a été peu étudiée au Canada. On estime que le cycle vital de l’espèce, en Alaska, est analogue à celui du cisco arctique occupant le fleuve Mackenzie. Les poissons semblent hiverner dans les eaux saumâtres près des embouchures de cours d’eau. On estime que, lors de leur migration, les populations anadromes de ciscos de l’Alaska remontent le fleuve Yukon sur une distance de plus de 2100 km. La fraye a lieu en eau vive sur des lits de gravier faiblement compactés. Les œufs sont généralement libérés dans l’eau et abandonnés par leurs parents. On pense qu’après la fraye, les adultes descendent le fleuve jusqu’à la mer. On ignore si les adultes frayent plus d’une fois. Selon toute probabilité, les œufs éclosent au printemps, et les jeunes descendent le courant vers les eaux saumâtres de leur habitat estuarien. Les ciscos de l’Alaska sont grégaires et assurent leur croissance en s’alimentant dans les eaux côtières avant d’atteindre la maturité sexuelle. On estime que celle-ci est atteinte entre les âges de 4 et 9 ans. Il est possible qu’une partie de la remonte hiverne en eau douce.

 

Taille et tendances des populations

Le cisco de l’Alaska a fait l’objet de très peu de travaux de recherche, d’évaluation et de gestion, et ce dans l’ensemble de son aire de répartition. Une correspondance avec des biologistes spécialisés en gestion des espèces sauvages et des recherches bibliographiques ont révélé qu’il existe très peu d’information sur la taille de la population, les prises ou l’abondance. La majorité des renseignements sur cette espèce consistent en de simples mentions de sa présence dans telle ou telle région, provenant généralement de recherches halieutiques concernant d’autres espèces de Salmonidés.

 

Facteurs limitatifs et menaces

De par son comportement migratoire, le cisco de l’Alaska est vulnérable aux obstacles, comme les routes sur digue et les barrages. La réduction de l’écoulement ou l’altération du débit ou de la qualité de l’eau dans les cours d’eau empruntés par l’espèce pour la fraye pourraient constituer un facteur limitatif et une menace dans l’avenir. On estime que la pêche de subsistance actuelle est relativement faible dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, mais il n’existe aucune donnée sur les prises par espèce. Il est possible que la pêche commerciale visant d’autres espèces menace le cisco de l’Alaska.

 

Importance de l’espèce

En Alaska, les grandes migrations dans le fleuve Yukon indiquent que le cisco de l’Alaska jouerait un rôle important dans l’écologie de la mer de Béring. L’espèce est probablement une source alimentaire importante pour certains prédateurs dans les environnements côtiers. Sa présence au Canada pourrait être le fait d’une ou de plusieurs populations occupant l’extrême limite de l’aire de migration de l’espèce. L’espèce fait l’objet d’une pêche de subsistance dans l’ensemble de son aire de répartition côtière, mais on pense que les prises sont modérées par rapport aux prises de saumons.

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