Programme de gestion multiespèces pour les dunes de l’Athabasca 2013

Titre officiel : Plan de gestion plurispécifique visant les espèces des dunes de l’Athabasca, au Canada – 2013

Information sur le document

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

Achillée à gros capitules
Arméria de l’Athabasca
Deschampsie du bassin du Mackenzie
Saule psammophile
Saule silicicole
Saule de Turnor
Tanaisie floconneuse

Photo : Dunes de sable de l’Athabasca

Table des matières

Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2013. Plan de gestion plurispécifique visant les espèces des dunes de l’Athabasca, au Canada, Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, iv + 38 pages.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Tanaisie floconneuse (plante grise) poussant sur une dune vive. La plante verte est l’espèce associée, la stellaire des sables. Photo de Rob Wright.

Also available in English under the title:
"Management Plan for Multiple Species of the Athabaska Sand Dunes in Canada".

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2013. Tous droits réservés.
ISBN 978-0-660-21172-5
de catalogue En3-5/44-2013F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, à condition que la source en soit mentionnée.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent pour la gestion des sept espèces préoccupantes se rencontrant dans les dunes de l’Athabasca, dans le nord de la Saskatchewan. Le présent plan de gestion a été élaboré en vertu de l’article 65 de la LEP, en coopération avec le gouvernement de la Saskatchewan, conformément au paragraphe 66(1) de la LEP.

La réussite de la gestion de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien des sept espèces préoccupantes des dunes de l’Athabasca et de l’ensemble de la société canadienne. La mise en œuvre du présent plan est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Note : Trois des espèces visées par le présent plan de gestion soulèvent des questions quant à leur position taxinomique. Selon Flora of North America, l’achillée à gros capitule (Achillea millefolium var. megacephala) serait un éco-morphotype adapté aux dunes de l’Athabasca, et seul l’Achillea millefolium constituerait un taxon valide (Trock, 2006). Le terme « éco-morphotype » signifie que la plante a un aspect distinctif lorsqu’elle pousse dans un milieu particulier mais qu’elle n’est pas suffisamment différente sur le plan génétique pour être considérée comme une variété distincte. Le caractère taxinomiquement distinct de la deschampsie du bassin du Mackenzie (Deschampsia mackenzieana) par rapport à une espèce répandue, la deschampsie cespiteuse (Deschampsia cespitosa), a été mis en doute à la suite d’une analyse morphologique et moléculaire récente (Chiapella et al., 2011, mais voir également Purdy et Bayer, 1995b); d’ailleurs, selon NatureServe (2011) et Kartesz (1999), le D. mackenzieana doit être placé en synonymie (c.-à-d. la même plante sous un nom différent) du D. cespitosa, espèce commune et répandue. Par ailleurs, dans Flora of North America, on mentionne que la tanaisie floconneuse (Tanacetum huronense var. floccosum) pousse dans les habitats de dunes de la rive du lac Athabasca, en Saskatchewan, mais elle inclut cette variété ainsi que de nombreuses autres variétés et sous-espèces dans le Tanacetum bipinnatum, dont la vaste répartition s’étend depuis le Yukon jusqu’au Nouveau-Brunswick et inclut même une partie des États-Unis (Watson, 2006). Puisque l’achillée à gros capitules, la deschampsie du bassin du Mackenzie et la tanaisie floconneuse sont actuellement inscrites en vertu de la LEP du gouvernement fédéral, elles sont visées par le présent plan de gestion; cependant, dans le cadre de la prochaine mise à jour de leurs rapports de situation respectifs, il se pourrait que le COSEPAC ne les reconnaisse plus comme des taxons distincts et les inclue dans des taxons plus répandus qui ne sont pas jugés en péril. En pareil cas, une fois que ces espèces auront été retirées de l’annexe 1 de la LEP, le présent plan de gestion sera mis à jour.

Remerciements

Le présent plan de gestion a été rédigé par Jeff Thorpe et Bob Godwin (Saskatchewan Research Council). La rédaction de la première ébauche a été coordonnée par Darcy Henderson (Environnement Canada), tandis que les révisions subséquentes ont été coordonnées par Candace Neufeld (Environnement Canada). Doug Campbell, Jeannette Pepper et Gigi Pittoello (Saskatchewan Ministry of Environment), Eric Lamb (University of Saskatchewan), Rob Wright (Saskatchewan Tourism, Parks, Culture and Sport) ainsi que Mark Wayland et Wendy Dunford (Environnement Canada) ont fourni de l’information, examiné le document et/ou proposé de nouvelles idées. Nous remercions également Rob Wright, pour ses photographies.

Sommaire

Le présent plan de gestion vise un groupe de sept plantes qui sont inscrites comme « espèces préoccupantes » aux termes de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et se rencontrent dans les dunes de l’Athabasca, dans le nord de la Saskatchewan : l’achillée à gros capitules, l’arméria de l’Athabasca, la deschampsie du bassin du Mackenzie, le saule psammophile, le saule silicicole, le saule de Turnor et la tanaisie floconneuse. Les dunes de l’Athabasca sont un complexe de dunes vives et de dunes stabilisées longeant la rive sud du lac Athabasca, à l’intérieur du parc provincial Athabasca Sand Dunes, parc de 1 925 km2 situé dans le coin nord-ouest de la Saskatchewan. Les sept espèces sont endémiques (non présentes ailleurs) à ce complexe de dunes, sauf pour une occurrence du saule silicicole signalée au Nunavut et une occurrence de la deschampsie du bassin du Mackenzie signalée dans les Territoires du Nord-Ouest (ces deux occurrences font l’objet d’un examen) ainsi que quelques observations faites à proximité des dunes, sur les rives du lac Athabasca.

Les sept espèces poussent principalement dans des terrains à végétation clairsemée se trouvant à l’intérieur du complexe dunaire. Six des espèces se rencontrent principalement sur les dunes vives et dans les creux interdunaires humides, tandis que l’arméria de l’Athabasca se rencontre surtout sur les pavages de gravier. À l’intérieur de ces milieux, trois des espèces sont relativement communes (deschampsie du bassin du Mackenzie, saule psammophile et saule silicicole), deux sont moins communes (saule de Turnor et tanaisie floconneuse), et deux autres sont peu communes (achillée à gros capitules et arméria de l’Athabasca).

La petite taille des populations de ces espèces s’explique en grande partie par la petite superficie de leur habitat, mais il faudrait des recherches plus approfondies sur les facteurs limitatifs agissant à l’intérieur de cet habitat. Rien n’indique que l’effectif ou la zone d’occupation des populations aient connu un déclin. Cependant, un certain nombre de menaces ont été relevées, dont les retombées acides, le changement climatique, les activités récréatives et autres facteurs humains de perturbation, les espèces exotiques envahissantes, la cueillette de graines et l’altération du régime hydrologique.

L’objectif de gestion est de maintenir la densité et la zone d’occupation actuelles des populations de chacune des sept espèces. Les stratégies générales requises pour l’atteinte de cet objectif sont les suivantes :

  1. Élaborer une stratégie de suivi pour détecter des changements futurs de la zone d’occupation et de l’effectif des populations ainsi que des menaces liées aux perturbations d’origine humaine et aux espèces exotiques envahissantes.
  2. Combler les lacunes existant dans les connaissances sur l’écologie des sept espèces, sur les caractéristiques biophysiques et la superficie de leur habitat ainsi que sur la gravité et la certitude causale des diverses menaces.
  3. Gérer le parc provincial Athabasca Sand Dunes de manière à assurer la protection des sept espèces et le maintien de leur habitat.
  4. Sensibiliser les décideurs aux menaces que constituent les retombées acides et le changement climatique.
  5. Mener une campagne de sensibilisation auprès des résidants de la région, des groupes de visiteurs et du public en général sur les espèces préoccupantes.

Des mesures de conservation visant à mettre en application ces stratégies générales sont décrites dans le présent plan de gestion.

1. Évaluation des espèces par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Mai 2000
Nom commun (population) : Achillée à gros capitules
Nom scientifique : Achillea millefolium var. megacephala
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Espèce endémique limitée à deux aires dans la région ouest des dunes de sable d’Athabasca.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2000.

 

Date de l’évaluation : Mai 2002
Nom commun (population) : Arméria de l’Athabasca
Nom scientifique : Armeria maritima ssp. interior
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Une espèce endémique du Canada clairsemée dans un écosystème unique de dunes et ayant une étendue géographique limitée; cet écosystème subvient aux besoins d’au moins dix espèces de plantes endémiques comportant diverses menaces.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en avril 1981. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en mai 2002.

 

Date de l’évaluation : Novembre 2001
Nom commun (population) : Deschampsie du bassin du Mackenzie
Nom scientifique : Deschampsia mackenzieana
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Une espèce limitée et endémique des dunes de l’Athabasca.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2001.

 

Date de l’évaluation : Mai 2000
Nom commun (population) : Saule psammophile
Nom scientifique : Salix brachycarpa var. psammophila
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Espèce endémique sous forme de plantes individuelles ou de petits peuplements se trouvant dans seulement cinq aires des dunes de sable d’Athabasca.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2000.

 

Date de l’évaluation : Mai 2000
Nom commun (population) : Saule silicicole
Nom scientifique : Salix silicicola
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Une espèce endémique des dunes de l’Athabasca de la Saskatchewan qui y est limitée presque exclusivement; il s’agit d’un écosystème accueillant au moins dix plantes endémiques.
Présence au Canada : Nunavut et Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2000.

 

Date de l’évaluation : Mai 2000
Nom commun (population) : Saule de Turnor
Nom scientifique : Salix turnorii
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Espèce endémique aux dunes de sable d’Athabasca, qui se trouve en faible abondance partout dans ce type d’habitat limité.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2000.

 

Date de l’évaluation : Mai 2000
Nom commun (population) : Tanaisie floconneuse
Nom scientifique : Tanacetum huronense var. floccosum
Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante
Justification de la désignation : Espèce endémique aux dunes de sable d’Athabasca où on la trouve principalement dans des petits groupes de plantes éparses.
Présence au Canada : Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en mai 2000.

2. Information sur la situation des espèces

L’aire de répartition de ces espèces, sous-espèces ou variétés (ci-après appelées « espèces ») se trouve entièrement au Canada. Les sept espèces ont été inscrites à titre d’espèces préoccupantes à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Le tableau 1 indique les cotes attribuées aux sept espèces préoccupantes par NatureServe (2011) et le Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan (Saskatchewan Conservation Data Centre, 2011).

Tableau 1. Cotes attribuées par NatureServe à l’échelle mondiale, nationale ou provincialea.
Espèce Cote mondiale Cote nationale Cote provinciale
Achillée à gros capitules G5T1 N1 S1
Arméria de l’Athabasca G5T1T2 N1N2 S1S2
Deschampsie du bassin du Mackenzie G2Q N2 S2
Saule psammophile G5T2T3 N2N3 S2S3
Saule silicicole G2G3 N2N3 S2S3
Saule de Turnor G1G2 N1N2 S1S2
Tanaisie floconneuse G5T1T3Q N1N3 S2S3

a Cotes de NatureServe : G = mondiale, N = nationale, S = infranationale (provinciale ou territoriale); T = situation d’une sous-espèce ou variété appartenant à l’espèce plus commune ou plus répandue à laquelle la cote G a été attribuée; Q = taxinomie douteuse risquant de réduire la priorité de conservation; 1 = gravement en péril, 2 = en péril, 3 = vulnérable, 4 = apparemment non en péril, 5 = non en péril. L’indication de deux cotes (S1S2, par exemple) sert à délimiter l’incertitude visant la situation (NatureServe, 2011).

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