Requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 10

Protection actuelle ou autres désignations de statut

La seule protection accordée au requin-taupe bleu est celle que prévoit la réglementation sur la gestion des pêches. Les provinces de l’Atlantique disposent d’une ligne directrice sans caractère restrictif qui fixe à 250 tonnes les prises issues de la pêche dirigée. Cependant, la pêche dirigée de cette espèce n’est pas pratiquée à l’heure actuelle. Les pêcheurs pélagiques des eaux canadiennes de l’Atlantique ne sont soumis à aucun quota pour les prises accessoires, qui représentent actuellement la totalité des débarquements déclarés. Les pêcheurs récréatifs sont tenus de remettre leurs prises à l’eau. L’enlèvement des nageoires et le rejet des carcasses en mer sont interdits au Canada et aux États-Unis depuis plusieurs années. Récemment, la CICTA a adopté un règlement interdisant l’enlèvement des nageoires en haute mer. Même si, théoriquement, l’espèce semble bénéficier d’une certaine protection, la réalité est tout autre dans les eaux canadiennes de l’Atlantique. En effet, le requin-taupe bleu n’est protégé par aucune limite de capture, parce que la ligne directrice en vigueur ne s’applique qu’à la pêche dirigée, alors que l’ensemble des débarquements déclarés provient de prises accessoires (qui ne sont assujetties à aucune limite). Sur les côtes canadiennes du Pacifique, les palangriers n’ont pas le droit de conserver quelque espèce de requin que ce soit (à l’exception de l’aiguillat). Cette interdiction protégerait le requin-taupe bleu contre la pêche dirigée dans l’hypothèse où l’effectif de la population s’accroîtrait dans ces eaux. L’Union mondiale pour la nature a évalué le requin-taupe bleu en 2000 et lui a attribué la cote faible risque/quasi menacé.

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