Mouette rosée (Rhodostethia rosea) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7

Habitat

Besoins en matière d'habitat

On sait que la Mouette rosée se reproduit dans une variété d'habitats, les plus courants étant les milieux humides marécageux et la toundra boréale et subarctique (Blomqvist et Elander, 1981). La Mouette rosée niche également dans la toundra de l'Extrême-Arctique et sur les récifs de gravier (Macey, 1981; Bechet et al., 2000). Les sites de nidification doivent permettre l'accès à des étendues d'eaux libres, comme des lacs, des étangs, des polynies et des ouvertures dans la banquise, et se trouvent souvent à proximité de colonies de Sternes arctiques (Macey, 1981; Béchet et al., 2000).

En Russie, les habitats principaux sont des endroits où la neige qui fond sur la toundra recouvrant le pergélisol crée un terrain boueux et marécageux accueillant des mares peu profondes parsemées de carex (Carex) et de mousses, et de petits îlots bas où poussent de petits arbres comme l'aulne (Alnus) et le saule (Salix) (Cramp et al., 1983; Densley, 1991). Tous les sites sont situés près de l'eau et bon nombre se trouvent à proximité de colonies de Sternes arctiques et parfois de nids d'oiseaux de rivage de taille moyenne, comme le Chevalier arlequin (Tringa erythropus) et le Combattant varié (Philomachus pugnax). Les sites utilisés dans la région de Churchill sont évidemment similaires à ceux des habitats de basses terres du Kolyma, en Russie. Ils se caractérisent par la présence de monticules coiffés d'herbes, de lichens et de saules herbacés, et de terres basses couvertes d'herbes et de carex accueillant de petites mares et quelques lacs peu profonds (Chartier et Cooke, 1980; Macey, 1981; Alvo et al., 1996).

Sur les îles Cheyne, au Nunavut, les nids étaient posés sur des îles basses faites de gravier d’environ 400 m de longueur et 1 m de hauteur, parsemées d’étangs d'eau douce et de végétation, comme des mousses, soit un habitat de nidification très différent de celui que l'on observe dans la toundra basse dans l'aire de répartition sibérien de l'oiseau ou sur le site de Churchill. Le site de nidification sur l'île sans nom du détroit de Penny se trouvait sur un récif de gravier et à proximité d'une colonie de Sternes arctiques. Un des nids était posé sur la crête du récif (Mallory et al., 2006). Le nid observé sur l'île Prince-Charles se trouvait sur une petite île dans un lac, sur une bosse couverte de mousses et de saules herbacés située dans la zone de transition entre la plaine côtière humide et l'intérieur plus sec de l'île, un secteur qui se caractérise par la présence d'un réseau de lacs de taille moyenne sur un plateau bas se trouvant au-dessus de plages soulevées (Bechet et al., 2000).


Tendances en matière d'habitat

Rien n'indique qu'il y a eu création ou disparition d'habitats de nidification pouvant avoir une incidence sur la nidification de la Mouette rosée. Il est possible que les changements climatiques aient un impact sur la couche de pergélisol, ce qui pourrait changer la structure sous-jacente et la composition de la toundra, et que la hausse du niveau des mers affecte les îles basses faites de gravier.


Protection et propriété

La zone spéciale de conservation de Churchill (35 823,1 ha), désignée en vertu de la Loi sur la conservation de la faune du Manitoba, a été créée en vue de conserver et de protéger l'habitat de nidification de la Mouette rosée près de Churchill. Cette zone n'est cependant plus utilisée par la Mouette rosée. Le site de reproduction actuel dans la région de Churchill est plus difficile d'accès, ce qui offre une certaine protection à l'oiseau. Les sites de reproduction du Nunavut sont également protégés en partie en raison de leur éloignement et de leur inaccessibilité.

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