Chat-fou liséré (Noturus insignis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC2012 : chapitre 11

Résumé technique

Répartition

Zone d’occurrence au Canada :

43 500 km²

Zone d’occurrence en Amérique du Nord :

280 000 km²

Zone d’occupation au Canada :

120 km²

Zone d’occupation en Amérique du Nord :

inconnue

Information sur les populations

Nombre total d’individus capturés au Canada avant 1990 :

49

Nombre total d’individus capturés au Canada entre 1990 et 2000 :

64+

Durée d’une génération :

2 ans

Tendance de la population :

en augmentation

Nombre de sous-populations au Canada :

10 (captures dans 10 masses d’eau différentes)

La population est-elle fragmentée?

Oui. Le caractère disjoint de la population est déduit de l’absence de liens entre les masses d’eau des comtés de Muskoka, de Lanark, de Hull, de Gatineau et de Papineau, et de la séparation entre les distribution canadienne et américaine.

Nombre d’individus dans chaque sous-population (fourchette) :

de 1 à 24 (nombre d’individus capturés au même point d’échantillonnage)

Nombre d’emplacements toujours existants au Canada :

10

Nombre d’emplacements aujourd’hui disparus au Canada :

0

L’espèce connaît-elle des fluctuations d’effectif?

Oui, d’après le nombre variable d’individus capturés quand certains emplacements ont été rééchantillonnés.

Menaces

Le chat-fou liséré peut être touché par la modification de son habitat. Des publications décrivent avec précision les exigences de cette espèce en matière d’habitat, mais de récentes captures effectuées dans les lacs du comté de Muskoka permettent de penser que cette espèce est plus tolérante qu’on ne le croyait. Toute activité qui fait disparaître les radiers ou qui ralentit l’écoulement de l’eau peut limiter la taille des populations (Coad, 1986). Ce poisson ne tolère pas le colmatage du substrat rocheux par le limon (Coad, 1986), phénomène qui peut être causé par l’érosion naturelle ou par l’exploitation agricole et urbaine. Le petit nombre d’individus et la faible superficie d’habitat convenable restreignent les effectifs et la répartition du chat-fou liséré, qui se trouve au Canada à la limite septentrionale de son aire. La collecte de spécimens peut également avoir contribué à l’affaiblissement de populations peu nombreuses au départ.

Potentiel de sauvetage

L’espèce existe-t-elle à l’extérieur du Canada?

Oui

Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?

Oui, une immigration est plausible car l’emplacement le plus proche aux États-Unis, dans l’État de New York, se trouve à 130 km seulement de la localité canadienne du parc de la Gatineau, au Québec. Il est possible que certains individus aient été transférés dans de nouvelles localités par des pêcheurs sportifs qui les utilisent comme poissons appâts.

Les individus des populations étrangères les plus proches seraient-ils adaptés aux conditions canadiennes?

Oui

Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible pour les individus immigrants?

Oui

Évaluation du statut

Étant donné la faiblesse de ses effectifs, la superficie limitée d’habitat convenable, sa répartition disjointe et les fluctuations de la taille de ses populations, la survie du chat-fou liséré peut être menacée au Canada. Le Noturus insignis a toutefois été capturé en nombre croissant aux localités historiques et à plusieurs nouveaux emplacements, ce qui permet de penser que la taille des populations est stable ou même en augmentation, encore que ces nouvelles mentions de capture puissent être le fruit d’efforts d’échantillonnage accrus et plus rigoureux, ou encore le résultat d’introductions récentes. De plus, la possibilité que sa tolérance en matière d’habitat soit plus grande qu’on ne le croyait indique que ce facteur peut être moins restrictif que prévu chez cette espèce. Il est aussi possible que les fluctuations d’effectif ne soient qu’apparentes et dues à la difficulté de capturer ce poisson avec des engins peu adaptés. En l’absence de changements défavorables dans l’habitat du chat-fou liséré, l’effectif de l’espèce devrait rester stable. Ces éléments pris en compte, on pourrait envisager d’abaisser le statut du chat-fou liséré, sans toutefois l’exclure de la liste des espèces en péril, étant donné qu’on a capturé peu d’individus matures et qu’on ne dispose d’aucune mention de la présence de juvéniles ni d’activités de reproduction dans les eaux canadiennes.

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