Tortule à poils lisses (Syntrichia laevipila) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Tortule à poils lisses
Syntrichia laevipila

Information sur l’espèce

Le Syntrichia laevipila est une très petite mousse acrocarpe qui pousse en touffes sur l’écorce exposée des arbres. Le genre Syntrichia réunit des mousses relativement grandes dont les feuilles sont habituellement entières, ligulées à spatulées ainsi que terminées par une arête. Le Syntrichia laevipila compte deux variétés, var. laevipila et var. meridionalis, qui se distinguent par certains caractères des feuilles ainsi que par l’absence ou présence de gemmules. En Colombie-Britannique, le S. laevipila var. laevipila peut être confondu avec les petits individus de l’espèce S.princeps.

Répartition

Le Syntrichia laevipila a une répartition mondiale vaste mais éparpillée. L’espèce se rencontre dans le sud de l’Amérique du Sud, en Europe, en Asie, en Afrique du Nord et dans l’ouest de l’Amérique du Nord. En Amérique du Nord, l’espèce se rencontre dans la zone côtière en Colombie-Britannique et davantage à l’intérieur des terres dans l’État de Washington, en Oregon et en Californie. Dans la zone côtière de Colombie-Britannique, l’aire de répartition est relativement restreinte, l’espèce étant limitée aux chênaies de Garry de l’île de Vancouver, depuis le sud de l’île jusqu’aux environs de Nanaimo.

Habitat

En Colombie-Britannique, le Syntrichia laevipila ne pousse que sur l’écorce des arbres, particulièrement celle du chêne de Garry. La plupart des populations se trouvent sur l’écorce exposée d’arbres poussant en terrain dégagé dans des régions à étés secs doux à très chauds et à hivers humides frais à froids. Dans la plupart des cas, l’habitat de l’espèce semble stable et non perturbé. On craint pour les populations urbaines ou situées dans des secteurs où il ne reste que de vieux chênes, car il n’y pratiquement aucun remplacement de ces arbres. Environ la moitié des populations canadiennes de S. laevipila sont situées dans des parcs ou des réserves écologiques, où elles sont protégées contre l’abattage des arbres et le développement.

Biologie

Le Syntrichia laevipila est une mousse acrocarpe qui pousse en petites touffes sur l’écorce des arbres, surtout celle du chêne de Garry. Il se reconnaît le plus facilement à son habitat ainsi qu’à sa taille minuscule. En Colombie-Britannique, la variété laevipila produit assez fréquemment des sporophytes et des spores.

Taille et tendances des populations

La plupart des populations canadiennes de Syntrichia laevipila semblent être en bon état et stables, mais il n’existe aucune information précise sur leurs tendances.

Facteurs limitatifs et menaces

Les facteurs limitatifs et menaces auxquels est exposé le Syntrichia laevipila comprennent la récolte d’arbres ou de branches, le risque de mortalité des vieux chênes de Garry servant d’hôtes, le faible taux de recrutement chez ces arbres et peut-être aussi la pollution atmosphérique ainsi que les perturbations anthropiques.

Importance de l’espèce

Les populations canadiennes de Syntrichia laevipila se trouvent à la limite nord de la répartition de l’espèce en Amérique du Nord. De plus, l’espèce est caractéristique de la chênaie de Garry, un des écosystèmes indigènes les plus menacés au Canada.

Protection actuelle et autres désignations

Aucune loi, réglementation, règle coutumière ou circonstance particulière ne protège actuellement le Syntrichia laevipila. À l’échelle mondiale, on présume que chacune des deux variétés de l’espèce est vulnérable ou peut-être hors de danger. En Colombie-Britannique, elles figurent sur la liste rouge.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, à l’échelle nationale, des espèces, sous-espèces, variétés ou autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes et incluant les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est formé de membres de chacun des organismes provinciaux et territoriaux responsables des espèces sauvages, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans et Partenariat fédéral en biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature) et de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité de connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour examiner les rapports de situation sur les espèces candidates.

Définitions (depuis mai 2004)

Espèc
Toute espèce, sous-espèce, variété ou population indigène de faune ou de flore sauvage géographiquement ou génétiquement distincte.

Espèce disparue (D)
Toute espèce qui n’existe plus.

Espèce disparue du pays (DP) *
Toute espèce qui n’est plus présente au Canada à l'état sauvage, mais qui est présente ailleurs.

Espèce en voie de disparition (VD)**
Toute espèce exposée à une disparition ou à une extinction imminente.

Espèce menacée (M)
Toute espèce susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitatifs auxquels elle est exposée ne sont pas inversés.

Espèce préoccupante (P)***
Toute espèce qui est préoccupante à cause de caractéristiques qui la rendent particulièrement sensible aux activités humaines ou à certains phénomènes naturels.

Espèce non en péril (NEP)****
Toute espèce qui, après évaluation, est jugée non en péril.

Données insuffisantes (DI) *****
Toute espèce dont le statut ne peut être précisé à cause d’un manque de données scientifiques.

*Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
*****Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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