Gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) : programme de rétablissement 2012

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

Photo : Gérardie de Skinner

Table des matières

Information sur le document

Programme de rétablissement de la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) au Canada – 2012

Couverture de la publication : Programme de rétablissement de la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) au Canada - 2012

Gérardie de Skinner

Photo : Gérardie de Skinner

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2012. Programme de rétablissement de la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada, Ottawa, v + 16 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Jane M. Bowles

Also available in English under the title:
"Recovery Strategy for the Skinner’s Agalinis (Agalinis skinneriana) in Canada"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2012. Tous droits réservés.
ISBN 978-1-100-98442-1
No de catalogue En3-4/124-2012F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent pour le rétablissement de la gérardie de Skinner et a élaboré le présent programme de rétablissement conformément à l’article 37 de la LEP. Le programme a été élaboré en collaboration avec le ministère des Richesses naturelles du gouvernement de l’Ontario.

La réussite du rétablissement de la gérardie de Skinner dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la gérardie de Skinner et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Remerciements

Les versions antérieures du présent programme de rétablissement ont été rédigées par Carl Rothfels et Gerald Waldron et révisées par Jane Bowles (Ph.D.), en coopération avec l’équipe de rétablissement des écosystèmes de Walpole Island, l’équipe de rétablissement des prairies à herbes hautes et Environnement Canada.

Angela McConnell, Christina Rohe, Barbara Slezak, Kathy St. Laurent, Lesley Dunn et Madeline Austen (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario), Wendy Dunford (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Région de la Capitale nationale) ainsi que Wasyl Bakowsky, Vivian Brownell, Leanne Jennings et Eric Snyder (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario), de même que Clint Jacobs et Jared Macbeth du Walpole Island Heritage Centre, ont participé à l’examen du présent document et en ont appuyé la préparation par leurs conseils et leurs commentaires.

Sommaire

La gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) est une herbacée annuelle grêle de couleur vert pâle. Son aire de répartition s’étend depuis l’Ohio et le sud–ouest de l’Ontario, au nord, jusqu’au Minnesota, à l’ouest, et à l’Oklahoma, à la Louisiane et au Tennessee, au sud. L’espèce se trouve également au Maryland. Aux États–Unis, la gérardie de Skinner est présente dans 12 États, et la majorité des sites se trouvent dans un seul État, le Missouri. Au Canada, il y a actuellement deux populations existantes de la gérardie de Skinner sur le territoire de la Première nation du Walpole Island dans le delta de la rivière St. Clair, dans le sud–ouest de l’Ontario. Le statut de la population de la prairie Reaume, à LaSalle, dans le comté d’Essex, dans le sud–ouest de l’Ontario est à déterminer. La gérardie de Skinner est inscrite à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada.

Les menaces signalées à l’égard de la population canadienne de la gérardie de Skinner comprennent, entre autres, la perte ou la dégradation de son habitat, les changements dans la dynamique écologique et dans les processus naturels, la présence d’espèces envahissantes et diverses sources de perturbation. La population canadienne de la gérardie de Skinner est également limitée par son faible effectif et son isolement géographique. Comme elle se trouve à la limite septentrionale de l’aire de l’espèce et que sa répartition est naturellement restreinte, elle sera vraisemblablement toujours vulnérable aux agents stressants naturels et anthropiques.

Bien que le caractère réalisable du rétablissement de la gérardie de Skinner au Canada comporte des inconnues, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement complet a été préparé, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement d’une espèce est déterminé comme étant réalisable. L’objectif en matière de population et de répartition est de maintenir l’abondance et la répartition actuelles des deux populations canadiennes existantes de la gérardie de Skinner.

Les stratégies générales proposées pour le rétablissement de la gérardie de Skinner comprennent, entre autres, la protection, la conservation et la gestion de l’habitat ainsi que le suivi et l’évaluation des populations existantes, la recherche de l’espèce dans les sites occupés récemment (1985) et des études visant à combler les lacunes dans les connaissances sur la biologie de l’espèce.

L’habitat essentiel de la gérardie de Skinner au Canada n’est pas désigné en ce moment. Lorsque les données requises auront été recueillies, l’habitat essentiel sera désigné et pourra être décrit dans un plan d’action visant une zone précise et plusieurs espèces en péril, élaboré en collaboration avec la Première nation de Walpole Island. Un ou plusieurs plans d’action pour le rétablissement de la gérardie de Skinner seront élaborés d’ici décembre 2017. La désignation de l’habitat essentiel dans la prairie Reaume sera faite après confirmation de la présence de l’espèce dans cette localité.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les quatre critères suivants présentés par le Gouvernement du Canada (2009), le caractère réalisable du rétablissement de la gérardie de Skinner comporte des inconnues. Par conséquent, conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable. Il pourrait s’avérer impossible d’atténuer certaines des menaces pesant sur l’espèce, en particulier celles venant des espèces envahissantes.

1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

Oui. Des individus capables de se reproduire sont présents dans l’aire de répartition canadienne. Il existe également des individus aux États–Unis. Cependant, on ne sait pas si ces populations pourraient être utilisées pour maintenir la population canadienne ou augmenter son abondance.

2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

Oui. Il existe suffisamment d’habitat convenable à l’espèce pour soutenir la population canadienne.

3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

Inconnu. Certaines menaces, notamment la perte ou la dégradation de l’habitat, les changements dans les processus naturels et les perturbations liées aux activités récréatives, peuvent être écartées ou atténuées par des mesures appropriées. Par ailleurs, on ne sait pas s’il est possible d’atténuer suffisamment certaines menaces graves, comme la propagation d’espèces envahissantes, pour assurer le maintien d’une population viable de gérardies de Skinner au Canada.

4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

Oui. Au Canada, la principale menace à la survie de la gérardie de Skinner est le déclin de l’habitat spécialisé de prairie d’herbes hautes où l’espèce est présente. Grâce au Walpole Island Heritage Centre, des initiatives d’acquisition d’habitat ont été mises en place pour sécuriser une partie de l’habitat occupé par la gérardie de Skinner, et la transformation de cet habitat est ralentie sur le territoire de la Première nation de Walpole Island (COSEPAC, 2009). Il existe des techniques de rétablissement (p. ex. le brûlage dirigé) qui permettraient de réduire l’empiètement d’espèces ligneuses sur l’habitat de la gérardie de Skinner et de freiner la propagation de certaines espèces envahissantes. Il y aurait lieu de poursuivre la recherche sur les techniques de rétablissement pour réduire les conséquences et la propagation des espèces envahissantes à long terme.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date de l'évaluation : Mai 2000

Nom commun (population) : Gérardie de Skinner

Nom scientifique : Agalinis skinneriana

Statut selon le COSEPAC : Menacée

Justification de la désignation : Les quelques populations existantes sont présentes dans une zone géographique très restreinte. Leurs effectifs varient considérablement et ont été réduits de plus de la moitié au cours de la dernière décennie en raison de la perte et de l'altération de l'habitat.

Présence au Canada : Ontario

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1988. Réexamen et confirmation du statut en avril 1999, en mai 2000, et en mai 2010.

* COSEPAC -- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

2. Information sur la situation de l’espèce

À l’échelle mondiale, la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) est classée « espèce vulnérable[1] à apparemment non en péril[2] » (G3G4[3]), mais ce classement a été « arrondi » à « vulnérable » (G3) (NatureServe, 2010). Aux États–Unis, l’espèce est présente depuis l’Ohio jusqu’au Minnesota, à l’ouest, et jusqu’en Oklahoma, en Louisiane et au Tennessee, au sud, et elle est classée « espèce vulnérable[4] » (N3) à l’échelle nationale. Dans 13 des 14 États où des cotes de conservation sont attribuées à la gérardie de Skinner, cette dernière est classée « espèce disparue », « gravement en péril[5] » ou « en péril[6] » (NatureServe, 2010, annexe B). Au Canada, la gérardie de Skinner est présente uniquement en Ontario, et elle est classée « espèce gravement en péril » aussi bien à l’échelle nationale (N1) qu’à l’échelle provinciale (S1) (NatureServe, 2010).

La gérardie de Skinner est inscrite à la liste des espèces en voie de disparition[7] de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. L’espèce est également inscrite à la liste des espèces en voie de disparition[8] de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) de l’Ontario.

Selon les estimations, l’aire de répartition canadienne de la gérardie de Skinner représenterait moins de 5 % de son aire de répartition mondiale. Elle était historiquement très restreinte et continue de l’être, étant située à la limite septentrionale de l’aire de répartition nord–américaine de l’espèce.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

La gérardie de Skinner est une herbacée annuelle grêle de couleur vert pâle (Canne–Hilliker, 1998). Au Canada, la plante atteint 5 à 35 cm de hauteur, tandis que dans le sud de l’aire de l’espèce elle peut atteindre 60 cm. La plupart des individus ne produisent qu’une seule tige, non ramifiée (Canne–Hilliker, 1998). Les feuilles sont généralement longues de 5 à 20 mm et larges de 0,5 à 2 mm et sont pourvues de poils courts rudes. Les fleurs, en forme d’entonnoir, sont blanches à rose très pâle et longues de 10 à 17 mm; elles ne durent qu’une demi–journée (Canne–Hilliker, 1998). Les trois lobes inférieurs de la corolle9 ont la face externe glabre et ont parfois des lignes jaune pâle et des points rouges sur la face interne (Canne–Hilliker, 1998). Au Canada, les fleurs sont le plus souvent blanches, sans marques sur la gorge. Elles sont portées individuellement par un pédicelle10 mince, plus long que les feuilles. La floraison s’étend de la fin juillet à la mi–septembre. Le fruit est une capsule arrondie brune à jaune, éclatant à maturité pour libérer de nombreuses graines mesurant 0,5 à 1 mm (Canne–Hilliker, 1998). À la fin de l’été, les tiges, les feuilles et les capsules peuvent acquérir un lavis violet brunâtre. Les sujets non florifères ressemblent beaucoup à l’Agalinis gatteringi, souvent présent dans l’habitat de la gérardie de Skinner.

3.2 Population et répartition

L’aire de répartition mondiale de la gérardie de Skinner s’étend depuis l’Ohio et le sud–ouest de l’Ontario, au nord, jusqu’au Minnesota, à l’ouest, et en Oklahoma, en Louisiane et au Tennessee, au sud. Il existe également des populations isolées de l’espèce au Maryland (figure 1). Au Canada, l’espèce est présente sur le territoire de la Première nation de Walpole Island dans le delta de la rivière St. Clair et dans la prairie Reaume de LaSalle, située dans le comté d’Essex, dans le sud–ouest de l’Ontario (figure 2).

Les douze populations recensées par Canne–Hilliker (2000) ont été regroupées en six populations (J. Bowles, rapport inédit, 2009) en prenant comme critère de séparation une distance de plus de 1 km. Cette distance est le critère généralement utilisé pour définir une population dans les rapports de situation sur les plantes vasculaires du COSEPAC et dans la base de données du Centre d’information sur le patrimoine naturel. La présence de deux populations est confirmée sur le territoire de la Première nation de Walpole Island (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Trois autres populations, toutes sur le territoire de la Première nation de Walpole Island, n’ont pas été observées depuis 1985, 1987 et 1997 respectivement (J. Bowles, rapport inédit, 2009); cependant, il reste de l’habitat convenable à l’espèce à certains endroits, et il est possible que des plantes soient demeurées inaperçues (J. Bowles, rapport inédit, 2009). D’autres recherches sont nécessaires pour connaître la situation des trois populations non confirmées du territoire de la Première nation de Walpole Island et de la population de la prairie Reaume.

Il est difficile d’estimer les tendances des populations de la gérardie de Skinner, car les rapports antérieurs décrivent une abondance de « plusieurs centaines » ou d’« au moins plusieurs douzaines » d’individus (Canne–Hilliker, 2000). De plus, comme il s’agit d’une espèce annuelle, le nombre d’individus peut varier largement d’une année à l’autre. Il faudrait faire des suivis annuels sur plusieurs années pour être en mesure de dégager les tendances des populations existantes et de confirmer la présence, ou l’absence, de l’espèce dans les localités où elle s’est déjà trouvée. La gérardie de Skinner est une plante particulièrement grêle et petite (souvent moins de 20 cm de hauteur), de sorte qu’elle est difficile à distinguer parmi la végétation haute de la prairie (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Selon les relevés réalisés au début de septembre 1997, les deux populations actuelles du territoire de la Première nation de Walpole Island comptaient dans l’ensemble environ 2 500 individus (Canne–Hilliker, 2000). Les relevés de ces populations réalisés de la mi–août à la mi–septembre 2008 ont permis de dénombrer environ 23 000 individus (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Les niveaux très élevés des eaux atteints en 2008 ont pu créer des conditions idéales pour la germination et la croissance de la gérardie de Skinner, ce qui expliquerait le nombre élevé d’individus recensés (J. Bowles, rapport inédit, 2009).

Canne–Hilliker (1988) signale la présence de plusieurs centaines d’individus dans la prairie Reaume, à LaSalle. La présence de l’espèce a été signalée dans cette prairie dans les dix dernières années (P. Pratt, comm. pers., 2010). Cependant, les recherches effectuées par G. Waldron le 25 août 2005 et par J. Bowles le 2 septembre 2008 ont été vaines. La cause la plus probable de l’apparent déclin (ou de la disparition possible) de la population de la prairie Reaume est l’empiètement d’espèces ligneuses sur son habitat. En effet, il n’y a pas eu de brûlage sur ces terres depuis plusieurs années, et il ne reste qu’une petite étendue d'habitat de prairie ouverte (J. Bowles, rapport inédit, 2009).

Figure 1. Aire de répartition nord–américaine de la gérardie de Skinner (d'après Canne–Hilliker, 1988).

La figure 1 illustre l'aire de répartition nord-américaine de la gérardie de Skinner, qui s'étend depuis l'Ohio et le sud ouest de l'Ontario, au nord, jusqu'au Minnesota, à l'ouest, et à l'Oklahoma, à la Louisiane et au Tennessee, au sud.

Figure 2. Aire de répartition canadienne de la gérardie de Skinner (Environnement Canada, 2010).

La figure 2 illustre l'aire de répartition canadienne de la gérardie de Skinner, qui est restreinte à deux petites localités situées près du lac Sainte-Claire, en Ontario.

3.3 Besoins de la gérardie de Skinner

Au Canada, la gérardie de Skinner pousse dans des prairies mésiques11, où elle se trouve le plus souvent dans des baissières ou des dépressions peu profondes, souvent dans des zones où la végétation est clairsemée. Les plantes sont, en général, regroupées dans des zones où la végétation (généralement des graminées) est plus courte et où le sol est dénudé par endroits (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Des données indiquent que certains sites de gérardies de Skinner sur le territoire de la Première nation de Walpole Island dans le delta de la rivière St. Clair et d’anciens sites dans la prairie Reaume auraient été trouvés dans des zones où la terre végétale a été enlevée (Canne–Hilliker, 1987; White, 2009). Sur le territoire de la Première nation de Walpole Island, les sols sur lesquels pousse la gérardie de Skinner sont des loams sableux dont le régime d’humidité est mésique à mésique–humide.

Comme toutes les espèces du genre Agalinis, la gérardie de Skinner est une hémiparasite, dont les racines produisent des organes spécialisés (haustoria) qui se fixent aux racines des plantes hôtes. Les Agalinis ont diverses espèces hôtes, dont la majorité sont des graminoïdes12 (Voss, 1996; Trick, 1995). Sur les terres de la Première nation de Walpole Island, la seule espèce hôte confirmée de la gérardie de Skinner est le barbon à balais (Schizachyrium scoparium) (White, 2009). De par sa nature d’hémiparasite, la gérardie de Skinner est obligatoirement associée à certaines espèces lui servant d’hôtes et n’est donc pas facile à cultiver (Canne–Hilliker, 1987).

Sur les terres de la Première nation de Walpole Island, les espèces compagnes les plus fréquentes, par ordre décroissant d’abondance, sont les suivantes : le barbon à balais, le panic raide (Panicum virgatum), la verge d’or hispide (Solidago hispida), des carex (genre ou espèce non identifiés), le liatris à épi (Liatris spicata), le barbon de Gérard (Andropogon gerardii), le lysimaque à quatre feuilles (Lysimachia quadrifolia), la prêle d’hiver (Equisetum hyemale), l’aster éricoïde (Symphyotrichum ericoides) et la rudbeckie hérissée (Rudbeckia hirta) (White, 2009). De toutes les espèces compagnes, les carex, la verge d’or hispide et la rudbeckie hérissée sont les hôtes les plus probables de la gérardie de Skinner, et le barbon à balais est le seul hôte confirmé (White, 2009).

Selon Dieringer (1999), la gérardie de Skinner serait pollinisée par des abeilles, mais en l’absence de pollinisateurs les taux d’autopollinisation sont élevés (70 à 100 %). L’autopollinisation se produit surtout lorsque la fleur, encore pourvue des étamines13, tombe et que les anthères14 entrent en contact avec un stigmate réceptif15. Lorsque les feuilles commencent à mourir, la plante s’incline fortement vers le sol, et les graines sont dispersées par gravité (NatureServe, 2010). Le vent peut transporter les graines, mais à une distance guère plus grande que trois mètres (NatureServe, 2010). Dans les milieux en pente, les eaux de ruissellement peuvent également entraîner les graines (NatureServe, 2010), ce qui pourrait expliquer en partie le fait que l’espèce est souvent observée dans des dépressions peu profondes. Pour germer, les graines doivent avoir été exposées durant 60 jours à des températures égales ou inférieures à 5 °C et doivent absorber de l’humidité (Canne– Hilliker, 1987; White, 2009). Le taux de germination est cependant faible (environ 20 %). La durée de viabilité des graines en milieu naturel est inconnue, mais des graines séchées à l’air peuvent être conservées durant plusieurs années (NatureServe, 2010).

La gérardie de Skinner étant une plante annuelle, le nombre d’individus matures qui poussent chaque année dépend de la quantité de graines viables, du taux de germination et des conditions de croissance. La survie d’une année à l’autre dépend du réservoir de graines.

3.4 Facteurs limitatifs biologiques

Les petites populations isolées sont sujettes à la perte de diversité génétique et particulièrement vulnérables aux phénomènes stochastiques tels que les périodes de sécheresse et les inondations. Les espèces annuelles qui dépendent de la production annuelle de graines sont peut–être plus vulnérables aux phénomènes stochastiques, lesquels peuvent causer indirectement la disparition de populations locales. Les épisodes d’élévation du niveau des lacs ont causé des inondations et réduit la superficie de prairie disponible, ce qui a entraîné une réduction des populations de la gérardie de Skinner (Canne–Hilliker, 2000). Le recrutement peut être limité par des facteurs naturels, notamment les conditions régnant à la limite septentrionale de l’aire de l’espèce. L’ombrage créé par la végétation des stades plus avancés de la succession naturelle est également limitatif pour la gérardie de Skinner, inféodée aux milieux ouverts à végétation clairsemée (Canne–Hilliker, 2000).

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Tableau 1. Évaluation des menaces pesant sur la gérardie de Skinner (d'après J. Bowles, rapport inédit, 2009)
Menaces Niveau de préoccupation1 Étendue Occurrence Fréquence Gravité2 Certitude causale3
* Perte ou dégradation de l’habitat
Expansion agricole Élevé Généralisée Historique/courante Continue Élevée Élevée
Construction résidentielle Moyen Localisée Historique/courante Récurrente Modérée Élevée
Construction de routes Moyen Localisée Historique/
anticipée
Récurrente Élevée Moyenne
* Changements dans la dynamique écologique ou dans les processus naturels
Modification du régime des feux
(ombrage, etc.)
Élevé Généralisée Courante Saisonnière Élevée Élevée
* Espèces ou génomes exotiques, envahissants ou introduits
Pin sylvestre
(Pinus sylvestris)
Élevé Localisée Courante Saisonnière Modérée Moyenne
Mélilot blanc
(Melilotus alba)
Élevé Généralisée Courante Saisonnière Modérée Moyenne
Chardon des champs
(Cirsium arvense)
Moyen Généralisée Courante Saisonnière Modérée Moyenne
Roseau commun
(Phragmites australis ssp. australis)
Moyen Généralisée Anticipée Saisonnière Inconnue Faible
Robinier faux–acacia
(Robinia pseudoacacia)
Faible à moyen Généralisée Anticipée Saisonnière Inconnue Faible
* Perturbation ou dommage
Activités récréatives : dommage accessoire – (p. ex. piétinement) Moyen Généralisée Courante Continue Modérée Moyenne

1 Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour le rétablissement de l’espèce, conforme aux objectifs en matière de population et de répartition. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.
2 Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (Élevée : très grand effet à l’échelle de la population; modérée; faible; inconnue).
3 Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).
* Les catégories de menaces sont classées par ordre décroissant d’importance.

4.2 Description des menaces

Perte ou dégradation de l’habitat
La perte ou la dégradation de l’habitat de la gérardie de Skinner résultant de la construction résidentielle, de l’expansion de l’agriculture, de la construction ou de la réparation de routes et d’autres activités humaines pourraient menacer les populations existantes de l’espèce et ont peut–être déjà causé sa disparition à certains endroits (Canne–Hilliker, 2000; Bowles, 2005; J. Bowles, rapport inédit, 2009). Sur les terres de la Première nation de Walpole Island, la construction résidentielle incessante pour répondre à la pénurie de logements a réduit la superficie de l’habitat convenable à la gérardie de Skinner.

Changements dans la dynamique écologique ou dans les processus naturels
Au Canada, la gérardie de Skinner pousse dans des prairies mésiques, généralement dans des zones où la végétation est clairsemée et où le sol est en partie dénudé (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Le passage périodique du feu est probablement essentiel au maintien des conditions de prairie ouverte. La lutte contre les incendies peut avoir un effet limitatif sur l’habitat de la gérardie de Skinner : la croissance des arbres et des arbustes n’étant pas arrêtée par le feu, les prairies se transforment en savanes, puis les savanes en forêts (COSEPAC, 2001). Selon des estimations faites à partir de photographies aériennes prises entre 1972 et 1998, les prairies du territoire de la Première nation de Walpole Island auraient connu un déclin durant cette période de 36 %, passant d’environ 730 ha à environ 470 ha (Crow et al., 2003). Cette perte s’explique en partie par la conversion du territoire aux fins d’agriculture et de construction résidentielle, mais surtout par l’empiètement des arbres et des arbustes, qui n’est plus restreint par des feux réguliers (Bowles, 2005). Les espèces prairiales qui, comme la gérardie de Skinner, ont une petite taille et produisent de petites graines, sont particulièrement sujettes à disparaître en l’absence de feu (Leach et Givnish, 1996). Par contre, les feux survenant à la fin du printemps sont susceptibles de réduire l’effectif des populations de gérardies de Skinner (J. Bowles, rapport inédit, 2009).

Les fluctuations naturelles du niveau des lacs ainsi que les travaux de dragage et de creusage de fossés, associés notamment à la construction et à l’entretien de routes, peuvent avoir une incidence sur l’habitat de la gérardie de Skinner, notamment en en modifiant le régime d’humidité (Canne–Hilliker, 2000). Il est possible que les niveaux élevés des eaux enregistrés dans les années 1980 aient contribué au déclin de l’espèce et de la prairie qui constitue son habitat (Canne–Hilliker, 2000).

Espèces ou génomes exotiques, envahissants ou introduits
Sur les terres de la Première nation de Walpole Island, le mélilot blanc, le roseau commun, le robinier faux–acacia et le chardon des champs sont abondants et continuent de se propager (Bowles, 2005); le mélilot blanc, en particulier, a déjà envahi de nombreux sites de la gérardie de Skinner. Dans la prairie Reaume, le pin sylvestre empiète sur l’habitat de l’espèce. Les espèces envahissantes peuvent remplacer la gérardie de Skinner, comme elles peuvent, en lui créant de l’ombre, provoquer chez elle une perte de vigueur qui se traduit par un ralentissement de croissance et une réduction de la production de graines. Elles peuvent éventuellement causer une perte de sites de germination pour l’espèce.

Perturbation ou dommage
La circulation de piétons et de véhicules tout–terrain (VTT) risque de causer des dommages directs aux gérardies de Skinner individuelles, par piétinement de plantes ou par compactage du sol qui pourrait faire en sorte que l’habitat ne soit plus convenable à l’espèce. Or, dans la prairie Reaume, des sentiers pédestres et de VTT traversent certaines parties de l’habitat de la gérardie de Skinner (J. Bowles, rapport inédit, 2009).

5. Objectifs en matière de population et de répartition

L’objectif en matière de population et de répartition est de maintenir l’abondance et la répartition actuelles des deux populations canadiennes existantes de la gérardie de Skinner. L’espèce était récemment (1985) plus répandue, mais il est peu possible de la réintroduire dans l’aire de répartition occupée anciennement à cause des vastes modifications de l’utilisation du territoire, (c.–à–d. la conversion du territoire aux fins d’agriculture et de construction résidentielle. L’aire de répartition canadienne de la gérardie de Skinner était historiquement très restreinte et continue de l’être à l’heure actuelle, se situant à la limite septentrionale de son aire nord–américaine.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Le Walpole Island Heritage Centre a assuré le suivi des populations de la gérardie de Skinner situées sur les terres de la Première nation de Walpole Island. Toutes les populations connues ont été recensées en 2003 et en 2008, et l’une d’elles a été recensée également en 2006 (J. Bowles, rapport inédit, 2009). Le Walpole Island Heritage Centre a acquis des terres à des fins de conservation, ce qui a ralenti la transformation de l’habitat de prairie et de savane (COSEPAC, 2009; J. Bowles, rapport inédit, 2009). En 2010, 10 hectares de prairie comprenant la gérardie de Skinner et d’autres espèces en péril ont été acquis par le Walpole Island Land Trust.

En 2008–2009, un étudiant (White, 2009) de l’Université de Western Ontario a réalisé, sous la supervision de J. Bowles, des recherches visant à combler une partie des lacunes dans les connaissances sur la biologie et l’écologie de la gérardie de Skinner.

Parmi les mesures de rétablissement décrites dans le programme provisoire de rétablissement des écosystèmes de Walpole Island (Bowles, 2005) se trouve la sensibilisation de la communauté aux espèces en péril, dont la gérardie de Skinner. Divers documents (brochures, calendriers, articles de bulletins d’information, affiches, etc.) ont été préparés et diffusés pour sensibiliser la communauté de la Première nation de Walpole Island à l’égard des espèces en péril.

La Première nation de Walpole Island prépare actuellement un plan de protection de l’écosystème qui s’appuie sur les connaissances traditionnelles écologiques (CTE) de la communauté.

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Tableau 2. Tableau de planification du rétablissement de la gérardie de Skinner
Menace ou élément limitatif Priorité Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
Toutes les menaces

Élevée

 

 

 

 

 

 

 

 

Élevée

• Protection, conservation et gestion de l’habitat

 

 

 

 

 

 

 

• Suivi/évaluation des populations

• Promouvoir la conservation et une gestion appropriée de l’habitat de la gérardie de Skinner
• Élaborer et utiliser des techniques de gestion de l’habitat afin de maintenir de l’habitat convenable à la gérardie de Skinner
• Établir des politiques, des accords ou d’autres outils permettant de protéger l’habitat existant de la gérardie de Skinner (par ex. : accords de conservation et d’acquisition)
• Assurer le suivi et la gestion des espèces envahissantes

• Confirmer la situation des populations de gérardies de Skinner, s’il y a lieu
• Établir et mettre en œuvre un protocole de suivi à long terme
Toutes les menaces Moyenne • Information et sensibilisation • Promouvoir la sensibilisation et l’engagement de la communauté envers les espèces en péril et leur habitat
• Promouvoir la transmission des connaissances traditionnelles écologiques
Lacunes dans les connaissances Moyenne • Faire des recherches, rassembler les données et transmettre les connaissances • Exemples de lacunes dans les connaissances :
viabilité des graines, établissement des semis, pollinisation, autres facteurs ayant une incidence sur la taille des populations et le recrutement; connaissances traditionnelles écologiques

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

À l’heure actuelle, l’information requise pour désigner l’habitat essentiel de la gérardie de Skinner n’est pas à la disposition d’Environnement Canada. Bien que la présence continue des populations de la gérardie de Skinner ait été confirmée (J. Bowles, rapport inédit, 2009), Environnement Canada ne dispose pas encore des données nécessaires à la désignation des sites d’habitat essentiel de l’espèce (c.–à–d. emplacement et étendue des populations, caractéristiques biophysiques de l’habitat). Les activités requises pour obtenir l’information nécessaire sont décrites dans le calendrier des études (tableau 3).

La gérardie de Skinner est généralement connue pour être associée aux baissières et aux dépressions peu profondes dans les prairies mésiques à mésiques–humides où d’autre végétation est clairsemée. Étant donné les menaces historiques et actuelles qui pèsent sur l’espèce, la confirmation de l’emplacement et de l’étendue des populations de la gérardie de Skinner est requise pour la désignation de l’habitat essentiel. Des preuves indiquent que certaines menaces pourraient avoir eu un impact sur des parties de la population (Canne–Hilliker, 2000; J. Bowles, rapport inédit, 2009) depuis qu’Environnement Canada dispose de données sur l’emplacement (vers 1990). Il faut également confirmer les caractéristiques biophysiques de l’habitat nécessaire à l’espèce, confirmer l’importance de ces caractéristiques à l’emplacement où se trouve la population (p. ex. utiliser la classification écologique des terres [Lee et al., 1998]) et confirmer l’étendue de l’habitat requise pour atteindre l’objectif fixé en matière de population et de répartition.

Lorsque les données pertinentes auront été obtenues, l’habitat essentiel sera désigné et pourra être décrit dans un plan d’action visant une zone précise et plusieurs espèces en péril, élaboré en collaboration avec la Première nation de Walpole Island.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Tableau 3. Calendrier des études visant à désigner l'habitat essentiel.
Description de l’activité Justification Échéancier
Confirmer/obtenir les données sur les populations et leur habitat aux sites actuellement occupés. Confirmer l’emplacement et l’étendue des populations. Confirmer les associations d’habitats, les caractéristiques de l’habitat, et déterminer l’étendue d’habitat convenable. De 2012 à 2017
Élaborer et appliquer des critères pour déterminer des sites répondant aux critères d’habitat essentiel. Désigner l’habitat essentiel. 2017

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci–dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Les progrès précis réalisés en vue de la mise en œuvre du programme de rétablissement seront mesurés par rapport aux indicateurs définis dans les plans d’action ultérieurs.

Tous les cinq ans, les progrès accomplis dans la mise en œuvre du programme de rétablissement seront évalués en fonction des indicateurs de rendement suivants :

  • l’abondance actuelle au Canada n’a pas diminué;
  • la répartition actuelle au Canada n’a pas diminué.

9. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action pour la gérardie de Skinner seront achevés d’ici décembre 2017. Ce ou ces plans d’action viseront plusieurs espèces dans une zone précise et seront élaborés en collaboration avec la Première nation de Walpole Island.

10. Références

Bowles, J.M. 2005. Draft Walpole Island ecosystem recovery strategy. Walpole Island Heritage Centre, Environnement Canada et The Walpole Island Recovery Team.

Bowles, J.M. 2009. Draft Recovery Strategy for the Skinner’s agalinis in Canada. Rapport inédit préparé pour Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario, Toronto (Ontario). 22 p.

Canne–Hilliker, J.M. 1987. Status report on Skinner’s purple false foxglove, Agalinis skinneriana (Wood) Britton, an Endangered Species in Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada, Ottawa. 25 p.

Canne–Hilliker, J.M. 1988. COSEWIC Status report on the Skinner’s purple false foxglove, Agalinis skinneriana. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada, Ottawa. 26 p.

Canne–Hilliker, J.M. 1998. Update status report for Skinner’s agalinis (Agalinis skinneriana). Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. 5 p.

Canne–Hilliker, J.M. 2000 (sous presse). Mise à jour du Rapport de situation du COSEPAC sur la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) au Canada, in Évaluation et mise à jour du Rapport de situation du COSEPAC sur la gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa. 11 p.

COSEPAC. 2001. Évaluation et mise à jour du Rapport de situation du COSEPAC sur la gentiane blanche (Gentiana alba) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa.

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le polygale incarnat (Polygala incarnata) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa (Ontario). 32 p.

Crow, C., J. Demelo, J. Hayes, J. Wells et T. Hundey. 2003. Walpole Island Land Use change 1972–1998. Rapport inédit, Département de géographie, Université de Western Ontario.

Dieringer, G. 1999. Reproductive biology of Agalinis skinneriana (Scrophulariaceae), a threatened species, Journal of the Torrey Botanical Society 126:289–295.

Environnement Canada. 2010. Profil d’espèce : Gérardie de Skinner. Environnement Canada, Ottawa (Ontario). Site Web : [consulté en octobre 2010].

Gouvernement du Canada. 2009. Politiques de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada. 48 p.

Leach, M.K., et T.J. Givnish. 1996. Ecological determinants of species loss in remnant prairies, Science 273:1555–1558.

Lee, H.T., W.D. Bakowsky, J. Riley, J. Bowles, M. Puddister, P. Uhlig et S. McMurray. 1998. Ecological land classification for southern Ontario: first approximation and its application. SCSS Field Guide FG–02, Science Development and Transfer Branch, Southcentral Science Section, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, North Bay (Ontario).

NatureServe. 2010. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life (en anglais seulement) [application Web]. Version 7.1. NatureServe, Arlington (Virginie). Site Web : [consulté en novembre 2010].

Pratt, P. 2010. Correspondance par courriel adressée à K. St. Laurent, novembre 2010. Naturaliste, Ojibway Nature Centre, Windsor (Ontario).

Trick, J. 1995. Range–wide status assessment of the pale false–foxglove Agalinis skinneriana (Wood) Brittonia. Green Bay Field Office, U.S. Fish and Wildlife Service, Green Bay (Wisconsin). 26 p.

Voss, E.G. 1996. Michigan Flora, Part III. Cranbrook Institute of Science et University of Michigan Herbarium, Ann Arbor (Michigan). 622 p.

White, R.M. 2009. Agalinis skinneriana: microhabitat and host associations on Walpole Island First Nation. Mémoire inédit, Département de biologie, Université de Western Ontario, London (Ontario).

Annexe A – Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui–même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci–dessous.

Le présent programme de rétablissement sera clairement favorable à l’environnement en encourageant le rétablissement de la gérardie de Skinner. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Le lecteur devrait consulter plus particulièrement les sections suivantes du document : Besoins de la gérardie de Skinner, Objectifs en matière de population et de répartition et Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs.

Annexe B – Cotes infranationales de la situation de conservation de la gérardie de Skinner aux États–unis

Tableau 1. Liste et description des diverses cotes de conservation attribuées à la gérardie de Skinner aux États–Unis (d'après NatureServe, 2010).
  Cote G (échelle mondiale) Cote N (échelle nationale) Cotes S (échelle infranationale)
Gérardie de Skinner (Agalinis skinneriana) G3 (espèce vulnérable – vulnérable dans le territoire de compétence en raison d’une aire de répartition restreinte, d’un nombre relativement peu élevé de populations, de déclins récents et généralisés ou d’autres facteurs la rendant susceptible de disparaître du pays) N3 (espèce vulnérable – espèce susceptible de disparaître du pays à cause d’une aire de répartition restreinte, d’un nombre relativement peu élevé de populations, d’un déclin récent et généralisé ou d’autres facteurs) Alabama (SNR)
Arkansas (SH)
Illinois (S2)
Indiana (S1)
Iowa (S1)
Kansas (S1)
Kentucky (SH)
Louisiane (S1S2)
Maryland (S1)
Michigan (S1)
Mississippi (S1)
Missouri (S3S4)
Ohio (S1)
Oklahoma (SNR)
Tennessee (S1S2)
Wisconsin (S2)

S1 : espèce gravement en péril (critically imperilled); S2 : espèce en péril (imperilled); S3 : espèce vulnérable (vulnerable); S4 : espèce apparemment non en péril (apparently secure); SNR : espèce non classée (unranked); SH : espèce possiblement disparue de l’État (possibly extirpated).

1 Espèce dont le risque de disparition est modéré (vulnerable) en raison d’une aire de répartition restreinte, d’un nombre relativement peu élevé de populations, d’un déclin récent et généralisé ou d’autres facteurs.

2 Espèce peu commune, mais pas rare (apparently secure); qui est préoccupante à long terme à cause d’un déclin ou d’autres facteurs.

3 L’attribution d’un intervalle numérique (p. ex. G2G3, ou G1G3) signifie que le classement qui s’applique à la situation du taxon ou du type d’écosystème en question est incertain.

4 Espèce vulnérable (vulnerable) à l’échelle du pays en raison d’une aire de répartition restreinte, d’un nombre relativement peu élevé de populations (souvent 80 ou moins), d’un déclin récent et généralisé ou d’autres facteurs la rendant susceptible de disparaître.

5 Espèce gravement en péril (critically imperilled) dans l’État en raison de son extrême rareté ou de certains facteurs, par exemple un déclin très marqué, la rendant particulièrement susceptible de disparaître de l’État.

6 Espèce dont le risque de disparition est élevé (imperilled) dans l’État en raison d’une aire de répartition très restreinte, d’un nombre très faible de populations, d’un déclin marqué ou d’autres facteurs.

7 Espèce sauvage qui, de façon imminente, risque de disparaître du pays ou de la planète.

8 Espèce vivant à l’état sauvage en Ontario, mais qui risque, de façon imminente, de disparaître de l’Ontario ou de la planète.

9 Ensemble des pétales.

10 Dans une inflorescence, ramification du pédoncule portant une fleur.

11 modérément humides

12 Graminées et autres espèces ressemblant à des graminées.

13 Organes de reproduction mâles de la fleur.

14 Partie supérieure des étamines portant le pollen.

15 Extrémité collante du pistil sur laquelle se dépose le pollen.

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