Gravelier (Erimystax x-punctatus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

On ne connaît rien de la biologie du gravelier au Canada, et il existe peu de données sur les populations nord-américaines de cette espèce (Trautman, 1981; Becker, 1983). Les spécimens trouvés dans la Thames mesuraient de 52 à 57 mm de longueur, et, d’après les données obtenues sur les spécimens de l’Ohio (Trautman, 1981), il est probable que les spécimens ontariens étaient des adultes.

Reproduction

Aux États-Unis, les graveliers frayent au printemps, dans des zones à courant rapide, au-dessus de radiers de gravier (Becker, 1983; Parker et al., 1987). Au Kansas, la fraye a eu lieu en avril à une température de l’eau de 15,5 °C (Becker, 1983). Les œufs non adhésifs sont dispersés sur le substrat de gravier et y restent jusqu’à l’éclosion. Aucun soin parental n’est prodigué (Coker et al., 2001).

Survie

On ne dispose d’aucune information sur la longévité de l’espèce, mais l’on croit que les individus peuvent vivre jusqu’à quatre ans, comme les autres espèces du même genre. Ils atteignent probablement leur maturité à 1 an ou à 2 ans (voir Jenkins et Burkhead, 1983).

Alimentation

Le gravelier est un poisson qui se nourrit sur le fond, probablement d’insectes aquatiques (Parker et McKee, 1980). La nourriture est probablement constituée d’insectes épibenthiques (Parker et McKee, 1980). Davis et Miller (1967) ont découvert que les bourgeons gustatifs présents sur les barbillons étaient extrêmement gros, ce qui peut indiquer que ce poisson fouille sous les rochers et dans les crevasses à l’aide de son museau sensible.

Déplacements et dispersion

Inconnus. Étant donné les besoins stricts en matière d’habitat et l’aire de répartition restreinte, les populations étaient probablement confinées dans des zones au courant suffisamment fort pour empêcher l’envasement du fond (voir Becker, 1983). Scott et Crossman (1998) croient que, lorsque les zones de gravier de l’habitat privilégié s’envasent, les graveliers se déplacent vers des endroits moins profonds à eaux plus vives.

Relations interspécifiques

Le rôle écologique de l’espèce dans la Thames n’est pas connu (Edwards et al., 2007). Les assemblages de poissons dans la Thames (Edwards et Mandrak, 2006) comprennent des prédateurs piscivores (McAllister et al., 1985) tels que le crapet de roche (Ambloplites rupestris), l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), le grand brochet (Esox lucius) et la perchaude (Perca flavescens).

Comportement

Inconnu.

Adaptabilité

L’espèce est sensible à la turbidité et à l’envasement; elle ne s’adapte apparemment pas rapidement aux perturbations de la qualité de son habitat (Becker, 1983; Trautman, 1981). Un accroissement de l’aire de répartition et de l’abondance des graveliers a été signalé depuis les récentes améliorations apportées à la qualité de l’eau et aux habitats des rivières Illinois et Ohio (Retzer, 2005; Yoder et al., 2005).

La dispersion d’individus en captivité des espèces étroitement apparentées du genre Erimystax a été entreprise avec succès (Conservation Fisheries Inc., 2001). Une tentative d’étendre l’aire de répartition de la sous-espèce de l’ouest (E. x-punctatus punctatus) dans la rivière Rock, dans le Wisconsin, a toutefois été vaine. Le taux de survie pendant le transfert était élevé, mais aucun gravelier n’a été recapturé au cours des deux à trois années de suivi. Le manque de succès a été attribué au faible nombre d’individus transférés, à un manque d’information sur les facteurs limitatifs des populations et à un manque de données quantitatives sur l’habitat avant le début du projet (John Lyons, Wisconsin Department of Natural Resources, comm. pers., 2007).

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