Pipit de Sprague (Anthus spragueii) évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2010

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Information sur le document

Pipit de Sprague Anthus spragueii

Photo d’un Pipit de Sprague (Anthus spragueii).

Menacée – 2010

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2010. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pipit de Sprague (Anthus spragueii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. ix + 37 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pipit de Sprague (Anthus spragueii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 33 p.

Prescott, R. C. et S. K. Davis. 1999. Rapport du COSEPAC sur la situation du Pipit de Sprague (Anthus spragueii) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Pages 1 – 33.

Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Susan Skinner pour la rédaction du rapport de situation du Pipit de Sprague, Anthus spragueii, au Canada, préparé en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Madame Marty Leonard, coprésidente, Sous–comité despécialistes des oiseaux du COSEPAC a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the the Sprague's Pipit Anthus spragueii in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Pipit de Sprague -- © Rick et Nora Bowers – VIREO 1989.

©Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/125–2010F–PDF
ISBN978–1–100–94182–0

COSEPAC – Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2010

Nom commun
Pipit de Sprague

Nom scientifique
Anthus spragueii

Statut
Menacée

Justification de la désignation
Environ 80 % de la population reproductrice mondiale de cette espèce se trouve au Canada. L’espèce se limite à un habitat précis et requiert de grandes parcelles de prairie indigène intacte pour se reproduire. Les menaces pesant sur ses aires de reproduction et d’hivernage incluent la perte, la dégradation et la fragmentation continues de l’habitat. L’espèce a subi des déclins à long terme et ne présente pas de signes de rétablissement.

Répartition
Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000 et en avril 2010.

COSEPAC – Résumé

Pipit de Sprague Anthus spragueii

Description et importance de l’espèce sauvage

Le Pipit de Sprague est un oiseau chanteur de taille moyenne présentant une coloration cryptique, un bec étroit et une queue distinctive dont les plumes externes sont blanches, contrastant avec les plumes internes qui sont brunes. Aucune sous–espèce ni aucune variation génétique n’est reconnue.

Pour le Canada, cette espèce est considérée comme étant une priorité élevée en matière de conservation et d’intendance, car la majorité de son aire de répartition et la partie principale de son aire de nidification sont situées dans les Prairies canadiennes.

Répartition

L’aire de nidification du Pipit de Sprague se limite aux grandes plaines d’Amérique du Nord. L’aire de répartition canadienne s’étend du sud–est et du centre–sud de l’Alberta ainsi que du sud de la Saskatchewan jusqu’au sud–ouest du Manitoba. Aux États–Unis, l’aire de répartition de l’espèce s’étend au sud dans le sud du Montana, au nord dans le Dakota du Sud et à l’ouest dans le nord–ouest du Minnesota. Le Pipit de Sprague hiverne dans les États du centre-sud des États–Unis et dans le nord du Mexique.

Habitat

Le Pipit de Sprague est généralement associé à l’habitat de prairie dans les écorégions de la pairie mixte humide et de la prairie mixte des Prairies canadiennes. Il préfère nicher dans les prairies naturelles ouvertes de hauteur et de densité moyennes, avec une accumulation modérée de matière végétale sur le sol ainsi que peu ou pas d’arbustes. Cette espèce est rarement présente dans les terres cultivées, et elle est habituellement moins abondante dans les endroits où les prairies naturelles ont été remplacées par des plantes fourragères introduites, mais elle se reproduit dans les fourrages cultivés de certaines régions des Prairies canadiennes. Le Pipit de Sprague est considéré comme étant sensible à la superficie de l’habitat, puisque sa densité et sa productivité augmentent avec la taille de la parcelle de prairie.

Biologie

Le Pipit de Sprague arrive au lieu de nidification à compter de la fin avril, quand les mâles établissent des territoires relativement vastes (de 0,7 à 4,7 ha). Les femelles pondent de 3 à 6 œufs par nichée, et seules les femelles couvent les œufs, pendant de 11 à 15 jours. La prédation représente de 50 à 70 % des pertes de nichée, et le taux de survie est plus élevé pendant l’incubation que pendant le stade de séjour au nid. Les jeunes quittent le nid de 11 à 14 jours après l’éclosion des œufs, puis ils s’éloignent progressivement du nid jusqu’à ce qu’ils quittent le lieu de naissance. Le Pipit de Sprague commence à quitter le lieu de nidification à la fin août ou au début septembre. On estime que la durée d’une génération est de 2 à 4 ans, et les individus commencent à se reproduire à l’âge de 1 an.

Taille et tendances des populations

La population canadienne du Pipit de Sprague est estimée à 720 000 oiseaux (intervalle : 500 000 – 1 million). L’analyse de la tendance à long terme (1968 – 2008) du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS, de l’anglais « Breeding Bird Survey ») indique qu’il y a un taux de variation annuel non significatif de –4,4 % par année. Si les populations ont diminué à cette vitesse, le nombre de Pipits de Sprague au Canada a chuté de 83 % au cours des 40 dernières années. Cependant, au cours des 10 dernières années (environ 3 générations), l’estimation de la meilleure tendance, qui est basée sur une analyse combinant les données du BBS et du programme de Surveillance des oiseaux de prairies, indique qu’il y a une variation non significative de +1,5 %.

Menaces et facteurs limitatifs

La culture extensive des prairies naturelles au cours du dernier siècle a grandement diminué la superficie de l’habitat de nidification disponible au Pipit de Sprague dans l’ensemble de son aire de répartition. Actuellement, la perte et la dégradation de l’habitat dans l’aire de nidification et le territoire d’hivernage, la prédation par des oiseaux et des mammifères prédateurs, ainsi que les changements climatiques entraînant des événements météorologiques variables et graves, représentent des menaces pour les populations du Pipit de Sprague.

Protection, statuts et classifications

Le Pipit de Sprague a été désigné comme étant une « espèce menacée » par le COSEPACen mai 2000, et cette espèce est actuellement inscrite comme espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. L’espèce est classée comme étant « apparemment non en péril » (N4B) au Canada et aux États–Unis, ainsi qu’« apparemment non en péril » en Alberta et en Saskatchewan et « en péril » au Manitoba. Le Pipit de Sprague est protégé contre la chasse et la capture en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs du Canada.

Résumé technique

Anthus spragueii

Pipit de Sprague – Sprague’s Pipit
Répartition au Canada : Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN[2008] est utilisée).
Possiblement de 2 à 4 ans
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Inconnu
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq années ou deux générations].
Inconnu
Pourcentage estimé de réduction du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Aucune tendance significative n’est associée aux populations
Pourcentage [prévu ou présumé] de [la réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] de [la
réduction ou l’augmentation] du nombre total d’individus
matures au cours de toute période de [dix ans ou trois
générations] commençant dans le passé et se terminant dans le future.
Inconnu
Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
s.o.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
D’après le plus petit polygone convexe tracé à partir de la carte de l’aire de répartition de l’espèce présentée à la figure 2.
580 000 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
> 2 000 km²
La population totale est–elle très fragmentée?
Non
Nombre de « localités »
s.o.
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice
de la zone d’occupation?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de populations?
s.o.
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de localités?
s.o.
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
L’habitat s’est dégradé en raison des pistes et des routes associées aux puits et aux réseaux de canalisation de gaz.
Oui 
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
s.o.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
s.o.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation?
Non

Nombre d’individus matures (dans chaque population)

Population
Nombre d’individus matures
Total :
720 000 (intervalle : 500 000–1 000 000)

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]?
Non effectuée

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

  1. Perte et dégradation de prairies naturelles dans l’aire de nidification et le territoire d’hivernage : la conversion de l’habitat, la fragmentation de l’habitat en raison du développement gazier et pétrolier, des incendies et le fauchage peuvent réduire la superficie et la qualité de l’habitat.
  2. Prédation : des oiseaux et des mammifères prédateurs s’en prennent aux nids et aux jeunes; principal facteur réduisant le succès de la reproduction du Pipit de Sprague.
  3. Conditions climatiques extrêmes : périodes de temps inclément : a) une sécheresse peut entraîner la diminution de l’apport alimentaire, ce qui peut diminuer le succès de la reproduction; b) des conditions météorologiques fraîches et humides peuvent entraîner la mort des jeunes en raison de l’exposition aux intempéries ou de la famine.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur
La population américaine est en déclin
Une immigration a–t–elle été constatée ou est–elle possible?
Oui
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Y a–t–il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Possiblement, mais la qualité est en baisse.
La possibilité d’une immigration de populations externes est–elle probable?
Immigration limitée, car 80 % de la population vit au Canada et les populations observées aux États–Unis sont en baisse.

Statut existant

COSEPAC :
Menacée (avril 2010)

Statut et justification de la désignation

Statut :
Espèce menacée
Code alphanumérique :
Ne correspond à aucun des critères, mais est désignée « espèce menacée » en raison du déclin substantiel de la population depuis la fin des années 1960 et la prévision d’une perte et d’une fragmentation de l’habitat qui affecteront possiblement cette espèce spécialiste des prairies et sensible à la superficie de l'habitat.
Justification de la désignation :

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Ne correspond pas à ce critère. Bien qu’il y ait un déclin substantiel à long terme, les populations, au cours des trois dernières générations, ne sont associées à aucune tendance significative.

Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Ne correspond pas à ce critère, car l’intervalle dépasse le seuil.

Critère C (petite population et déclin du nombre d’individus matures) : Ne correspond pas à ce critère, car la taille de la population excède le seuil.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Ne correspond pas à ce critère, car la taille et la répartition de la population excèdent les seuils.

Critère E (analyse quantitative) : Non effectuée.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2010)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) ***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI) ****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000. Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
*** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
**** Catégorie « DSIDD» (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI)révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Pipit de Sprague Anthus spragueii au Canada – 2010

Description et importance de l'espèce sauvage

Nom et classification

  • Classe : Aves
  • Ordre : Passereaux
  • Famille : Motacillidés
  • Genre : Anthus
  • Espèce : Anthus spragueii
  • Nom commun français : Pipit de Sprague
  • Nom commun anglais : Sprague’s Pipit

Description morphologique

Le Pipit de Sprague est un passereau de taille moyenne (de 15 à 17 cm, de 23 à 28 g) qui niche au sol et qui est endémique aux Grandes Plaines du Nord, en Amérique du Nord (COSEPAC, 2000). Son plumage est de couleur chamois sur le ventre et les flancs, avec des bandes brunes sur la partie supérieure de la poitrine. Le Pipit de Sprague peut être différencié des autres oiseaux similaires vivant dans les prairies par son bec fin, ses yeux bruns relativement gros et un plumage distinctif au niveau de la queue. Durant le vol, les plumes externes blanches de la queue contrastent avec les plumes internes brunes.

Le Pipit de Sprague est un oiseau discret qui est davantage entendu qu’observé. Les mâles sont le plus souvent détectés par leur chant, constitué d’une série de notes indistinctes en decrescendo chantées du haut des airs. Les femelles ne sont généralement pas aperçues, à moins qu’elles ne s’envolent du nid. Les femelles sont légèrement plus petites que les mâles, mais autrement, les deux sexes sont semblables (Robbins et Dale, 1999).

Structure spatiale et variabilité de la population

Aucun obstacle géographique, écologique ou comportemental empêchant les déplacements n’est connu pour le Pipit de Sprague, de tels obstacles pouvant créer une structure génétique ou un fort isolement démographique.

De récents travaux ont déterminé 11 marqueurs génétiques au sein d’une population de la Saskatchewan (d’après 21 individus; Crawford et al., 2009). Ces marqueurs seront des outils utiles pour mener différentes études futures portant notamment sur l’ascendance, les schémas de dispersion et la diversité génétique des populations de Pipit de Sprague de l’ensemble de son aire de répartition.

Unités désignables

Le Pipit de Sprague ne compte aucune sous–espèce reconnue au Canada, et aucune autre distinction ne nécessite la tenue d’une évaluation sous le niveau de l’espèce. Le présent rapport de situation est basé sur une seule unité désignable.

Importance de l’espèce

Observé pour la première fois par Edward Harris et John Graham Bell en 1843 (Allen, 1951) et nommé en l’honneur de l’artiste Isaac Sprague, le Pipit de Sprague est l’un des quelques oiseaux chanteurs des prairies qui soit réellement endémique aux Grandes Plaines du Nord (Knopf, 1994). Le Pipit de Sprague est une espèce populaire parmi les ornithologues amateurs en raison de sa répartition limitée et du fait qu’il n’y a que deux espèces de pipit en Amérique du Nord. Le Pipit de Sprague est un indicateur de la santé des Prairies canadiennes, et il s’agit d’une espèce phare convenable pour les autres espèces de prairie rares et en péril (Environnement Canada, 2008). Aucune connaissance traditionnelle autochtone n’était disponible au moment de la rédaction de ce rapport.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Pipit de Sprague est endémique à l’Amérique du Nord (Mengel, 1970) où il niche dans les contreforts des Rocheuses du sud et du centre de l’Alberta, dans le sud–ouest du Manitoba et, vers le sud, dans le sud du Montana, le nord du Dakota du Sud et le nord–ouest du Minnesota (figure 1; Robbins et Dale, 1999). Le Pipit de Sprague hiverne principalement dans les États du sud et du centre des États–Unis (Texas, Louisiane, Oklahoma, Nouveau–Mexique et Arizona) ainsi que dans le nord du Mexique (Robbins et Dale, 1999).

Aire de répartition canadienne

On estime que 60 % de l’aire de nidification mondiale du Pipit de Sprague est située au Canada (figure 2; P. Blancher, comm. pers.).

En Colombie–Britannique, des Pipits de Sprague nicheurs ont été observés dans la région de Riske Creek dans le centre–sud de la Colombie-Britannique, mais de telles observations sont extrêmement rares (McConnell et al., 1993).

En Alberta, l’espèce niche régulièrement dans des régions aussi septentrionales que le lac Beaverhill et aussi orientales que la frontière de la Saskatchewan à Wainwright, dans le centre de l’Alberta. Le Pipit de Sprague est également sporadique jusqu’à la limite septentrionale de la forêt–parc (D. Prescott, comm. pers.). La majorité des mentions de nidification du Pipit de Sprague ont été observées dans le sud de l’Alberta, au sud–est de la rivière Red Deer. En Alberta, la répartition de l’espèce a été relativement stable au cours des 20 dernières années (The Federation of Alberta Naturalists [FAN], 2007).

Figure 1. Répartition du Pipit de Sprague en Amérique du Nord (tiré de Robbins et Dale, 1999).

Carte montrant la répartition de la nidification et de l’hivernage du Pipit de Sprague en Amérique du Nord.

Figure 2. Répartition canadienne du Pipit de Sprague d’après toutes les observations connues (points gris foncé) de 1994 à aujourd’hui. Les données utilisées pour déterminer l’aire de répartition de l’espèce ont été les suivantes : données du BBS, données du centre de données sur la conservation et relevés importants ou d’envergure provinciale effectués en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba.

Carte montrant la répartition canadienne du Pipit de Sprague d’après toutes les observations connues de 1994 à aujourd’hui.

En Saskatchewan, on observe le Pipit de Sprague dans l’ensemble du sud de la province, et les plus grandes densités sont observées dans la portion sud–ouest de la province. L’espèce niche rarement dans la portion la plus septentrionale de son aire de répartition, soit le long de la frontière entre les écorégions de la forêt–parc à trembles et de la transition boréale (Smith, 1996; Saskatchewan Conservation Data Centre, 2008).

Au Manitoba, l’aire de nidification du Pipit de Sprague a diminué considérablement depuis le milieu des années 1800. Il s’agit d’un oiseau nicheur régulier dans le sud–ouest de la province, mais elle a disparu dans l’est du Manitoba (est de Winnipeg) depuis les années 1990 (Manitoba Naturalist Society, 2003).

En Ontario, des mâles chanteurs sont observés durant la saison de reproduction, mais il n’y a aucune mention confirmée de nidification. L’espèce est considérée comme étant accidentelle dans la province (Project WILDSPACE, 2005).

Des Pipits de Sprague ont été observés sur les réserves des Premières nations de Siksika et de Blood (limite ouest de son aire de répartition) en Alberta et sur le territoire Nekaneet (droits fonciers issus des traités, DFIT), sur les territoires Piapot (DFIT) et sur la réserve de la Première nation Piapot, mais aucun individu n’a été observé dans la réserve de la Première nation Assiniboine dans le sud de la Saskatchewan (Stevens et Wellicome, 2005).

L’aire de nidification mondiale de cette espèce comprend environ 1 158 000 km², dont 690 000 km² ou 60 % sont situés au Canada (P. Blancher, comm. pers.), d’après la version 3.0 de la carte numérique de l’aire de répartition de NatureServe. Au Canada, la zone d’occurrence est de 580 000 km², telle que mesurée par le plus petit polygone convexe tracé à partir de la carte de l’aire de répartition de l’espèce présentée à la figure 2. Au Canada, l’indice de la zone d’occupation (IZO) ne peut pas être estimé avec précision, mais d’après des aires connues de 2 x 2 km², la zone d’occupation est supérieure à 2 000 km².

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Habitat de nidification et de recherche de nourriture

Le Pipit de Sprague est généralement associé à l’habitat de prairie dans les écorégions de la pairie mixte humide et de la prairie mixte des Prairies canadiennes et, dans une moindre mesure, il est associé aux écorégions des forêts–parcs à trembles et de la plaine du lac Manitoba. L’espèce est rarement observée dans les terres cultivées ou les régions où les herbacées naturelles ont été remplacées par des plantes fourragères introduites (Owens et Myres, 1973, Dale et al., 1997, Davis et Duncan, 1999, McMaster et Davis, 2001). Le Pipit de Sprague préfère nicher dans les prairies naturelles ouvertes de hauteur (de 10 à 30 cm) et de densité moyennes qui comportent une accumulation modérée de matière végétale sur le sol ainsi que peu d’arbustes (Robbins et Dale, 1999, Davis et Duncan, 1999, Davis et al., 1999, Madden et al., 2000, Davis, 2005, gouvernement du Canada, 2008). Ces zones tendent à être présentes dans des prairies légèrement ou modérément pâturées ou dans des endroits où la végétation est périodiquement retirée par le fauchage ou le brûlage (Prescott et Wagner, 1996, Dale et al., 997, Madden et al., 1999).

Bien que l’espèce soit surtout abondante dans les prairies indigènes, elle peut se reproduire dans les fourrages cultivés de certaines régions; toutefois, les conditions dans lesquelles cette situation se produit sont inconnues (S. Davis, comm. pers.). Des Pipits de Sprague ont été observés en train de défendre leur territoire dans des prairies non indigènes où la structure de la végétation est semblable à celle de la végétation indigène (Sutter et Brigham, 1998, Davis et al., 1999, Davis et Fisher, 2009, Dohms, 2009). À l’occasion, le Pipit de Sprague nichera aussi dans des prairies de fauche semées. En Saskatchewan, des nids ont été observés par le passé et encore aujourd’hui dans des prairies de fauche semées de la réserve nationale de faune du lac de la Dernière-Montagne (LML NWA; Dale et al., 1997, S. Davis, données inédites). Le Pipit de Sprague a été rarement observé dans de la couverture végétale permanente plantée pour la production de sauvagine dans les Prairies canadiennes (Dale et McKeating, 1996, Prescott et Murphy, 1996) ou pour la surveillance du sol au Canada (McMaster et Davis 2001) ou aux États-Unis (Johnson et Schwartz, 1993).

Le Pipit de Sprague est considéré comme étant sensible à la superficie de l’habitat, puisque sa densité augmente avec la taille de la parcelle de prairie (Davis, 2004, Davis et al., 2006). Dans le sud de la Saskatchewan, le Pipit de Sprague était plus susceptible d’être observé dans de grandes parcelles de terrain (superficie minimale de la parcelle : 145 ha, intervalle de confiance [IC] à 95 % : 60 – 314 ha) avec un plus faible rapport lisière/superficie (Davis, 2004). La densité du Pipit de Sprague, et dans le cas de succès de nidification, le nombre de jeunes ayant pris leur envol sont positivement liés à la taille de la parcelle de prairie (Davis, et al., 2006).

Bien que le Pipit de Sprague soit influencé par la taille de la parcelle de prairie, on ne sait pas clairement dans quelle mesure la distribution du Pipit de Sprague est touchée par la superficie de prairies dans le paysage environnant à d’autres échelles spatiales. À l’échelle des parcours de relevé, l’occurrence du Pipit de Sprague dans le centre de l’Alberta était 15 fois plus grande dans les parcours de relevé dominés par des prairies naturelles que dans les parcours dominés par des cultures (Owens et Myres, 1973). De même, le nombre moyen de Pipits de Sprague observés dans les parcours du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) et de ceux du programme de Surveillance des oiseaux de prairies (Grassland Bird Monitoring) dominés par des prairies était plus de 6 fois plus élevé que dans les parcours présentant moins de 50 % de prairies (B. Collins et B. Dale, données inédites, Environnement Canada, 2008). Une récente recherche menée sur une grande échelle spatiale dans le centre et le sud de la Saskatchewan et dans le sud–est de l’Alberta semble indiquer que l’abondance du Pipit de Sprague est plus élevée dans les prairies naturelles que dans les prairies cultivées, peu importe la quantité de prairies dans une aire de 32 km² (S. Davis, données inédites). Dans le sud de l’Alberta, la quantité de prairies dans une zone tampon de 800 à 1 200 m est positivement liée à l’abondance du Pipit de Sprague (Franken et al., 2003), bien que la densité du Pipit de Sprague à cet endroit ait été plus étroitement liée à la végétation locale et à la distance par rapport à d’autres habitats (p. ex. l’eau, les cultures de fourrage, les bords de route) qu’à la quantité de prairies dans un rayon de 5 km (Koper et Schmiegelow, 2006). 

Besoins en matière de microhabitat

Le Pipit de Sprague niche sur le sol, dans des prairies ouvertes (Robbins et Dale, 1999). En Saskatchewan et au Montana, les nids sont habituellement situés dans des touffes denses de foin, dans une végétation relativement haute comportant une faible densité de plantes herbacées non graminoïdes et un peu de sol nu (Sutter, 1997, Dieni et Jones, 2003). Davis (2005) a observé que les nids de Pipit de Sprague dans des prairies naturelles étaient situés à des sites comportant des arbustes épars; il a également observé que les sites privilégiés pour les nids présentaient un couvert herbacé relativement plus haut et plus dense, ainsi qu’une densité supérieure de plantes herbacées non graminoïdes de moins de 10 cmde hauteur comparativement aux sites privilégiés par les autres passereaux des prairies. L’occurrence et le choix du site de nidification du Pipit de Sprague étaient fortement modifiés par la quantité de végétation résiduelle de l’année précédente (Davis et Duncan, 1999, Dieni et Jones, 2003, Davis, 2005). En Saskatchewan, la structure végétale entourant immédiatement le site de nidification n’était pas un facteur essentiel pour la survie au nid; toutefois, plus le nid est éloigné des arbustes, plus la survie au nid augmente (Davis, 2005).

Habitat d’hivernage

Sur les territoires d’hivernage, le Pipit de Sprague est associé aux prairies arides des États longeant le golfe du Mexique et au nord du Mexique. Les prairies du désert de Chihuahua (450 000 km²), qui s’étendent du sud–est de l’Arizona en passant par le sud du Nouveau–Mexique et l’ouest du Texas et qui se rendent au sud jusqu’au centre du Mexique, représentent un habitat d’hivernage connu pour le Pipit de Sprague (Levandoski et al., 2008, A. Montoya, comm. pers.). Cette région importante du point de vue biologique comprend des herbacées naturelles comme Tobosa (Pleuraphis mutica) et plusieurs espèces de graminées (Bouteloua spp.) et d’arbustaies, souvent dominées par le larrea tridenté (Larrea tridentata; Desmond et Montoya, 2006).

L’habitat d’hivernage au Mexique est semblable du point de vue structurel à l’habitat de nidification (S. Davis, comm. pers.). Le Pipit de Sprague est observé dans des aires présentant des herbes de hauteur et de densité intermédiaires, et il est absent des aires présentant une densité élevée de prosopis (Prosopis spp.), bien que des surfaces dispersées soient tolérées (S. Davis, comm. pers.). Il est possible que le Pipit de Sprague tolère davantage le sol nu dans les territoires d’hivernage que dans l’aire de nidification (S. Davis, comm. pers.). De récents relevés réalisés dans l’ensemble du désert de Chihuahua au Mexique semblent indiquer que l’abondance pourrait être inférieure dans les prairies halophiles (c’est–à–dire de plantes tolérant le sel) (Levandoski et al., 2008).

Tendances en matière d’habitat

Habitat de nidification

Dans les Prairies canadiennes, au moins 75 % des prairies indigènes ont disparu depuis les colonies européennes, principalement en raison de la conversion agricole (Samson et Knopf, 1994, Gauthier et Wiken, 2003). La plus grande proportion d’habitat de prairie intact qui reste au Canada est située dans le sud-est de l’Alberta (p. ex., certains endroits particuliers et bassin de la rivière Milk) et le sud–ouest de la Saskatchewan. Entre 2001 et 2006, en Alberta et en Saskatchewan, la variation annuelle de la quantité de prairies naturelles a été de < 0,5 % (Statistique Canada, 2006, Saskatchewan Agriculture and Food, 2006). L’aire des terrains en friche (incluant les pâturages naturels) a diminué de < 1 % par année de 1996 à 2001 (Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales Manitoba, 2005). Une récente analyse des changements sur le plan de l’aire d’habitat réalisée de 1985 à 2001 dans la région du Plan conjoint des habitats des Prairies (basée sur 153 transects de surveillance de l’habitat) montre que les habitats de prairies naturelles ont décliné de 10 % durant cette période (Watmough et Schmoll, 2007). La majorité des pertes de prairies naturelles a été attribuée à la culture des petites parcelles de prairies qui restaient au sein d’un paysage dominé par l’agriculture. De plus, les régions de pâturages semés dans l’ensemble du Canada ont augmenté de près de 19 % entre 2001 et 2006 afin de répondre aux besoins alimentaires du bétail qui n’a pas été envoyé à l’abattoir en raison de l’éclosion d’encéphalopathie spongiforme bovine (Statistique Canada, 2006). Watmough et Schmoll (2007) ont signalé une augmentation de 3 % des pâturages semés et une augmentation de 4 % du foin cultivé au cours de la période de 1985 à 2001 au sein de la région du Plan conjoint des habitats des Prairies. Aucun de ces habitats n’est préféré par le Pipit de Sprague.

Bien que la perte de prairies ait diminué, la hausse du prix des cultures depuis 2007 a entraîné la perte de couverture végétale permanente et de prairies naturelles restantes. Une quantité négligeable d’habitat naturel est cultivée dans le sud–ouest de la Saskatchewan (S. Davis, comm. pers.). En même temps, le nombre de bovins est en baisse depuis 2006 (Statistique Canada, 2007); cette baisse, couplée à l’augmentation du prix des céréales, a entraîné la culture de parcours naturels (Statistique Canada, 2007). On ne connaît pas l’incidence à long terme de ce changement économique sur la conservation des prairies.

L’habitat qui reste est aussi menacé par la récente augmentation du développement dans le secteur énergétique (p. ex. le pétrole, le gaz et l’énergie éolienne) sur de vastes régions de prairies naturelles dans le sud–est de l’Alberta et le sud de la Saskatchewan (CPPF, 2004, Askins et al., 2007). Ces développements entraînent la perte et la fragmentation de l’habitat, tandis que les pipelines et les pistes servent de conduits pour des espèces végétales envahissantes, lesquelles dégradent les prairies naturelles (Askins et al., 2007). De 1987 à 2005, le nombre de puits de gaz et de pétrole a presque triplé en Alberta et il a augmenté de l’ordre de 2,4 fois dans le sud de la Saskatchewan (CAODC, 2007). La moitié de ces puits ont été forés en 2000 (figure 3; FAN, 2007; Saskatchewan Industry and Resources, 2008). Par conséquent, plus de 30 000 ha d’habitat de prairie ont été fragmentés par des sites où se trouvent des puits, des pistes ou des pipelines, et 65 000 ha d’habitat de lisière ont été créés par des lignes sismiques. Il est peu probable que cette tendance soit inversée, car environ 8 000 nouveaux puits sont prévus en Alberta et en Saskatchewan en 2010 seulement. (Voir l’article à ce sujet, à l’adresse http://www.cbc.ca/money/story/2010/01/27/drilling–forecast.html, disponible en anglais seulement). Les terres utilisées par l’industrie gazière et pétrolifère chevauchent environ 60 % des prairies restantes en Alberta et 30 % des prairies restantes en Saskatchewan (S. Davis, données inédites). Si 50 % des développements gaziers et pétrolifères sont situés dans les prairies et si le forage se poursuit au rythme actuel, on prévoit que 691 200 ha de prairies seront perdus ou dégradés au cours de la prochaine décennie. Ces développements pourraient avoir une incidence sur 34,6 % de l’habitat du Pipit de Sprague. Étant donné que cette espèce est connue pour répondre de façon négative à la perte et à la fragmentation de son habitat, et qu’elle semble éviter les puits ou les pistes connexes (Askins et al., 2007, Linnen, 2008, B. Dale, données inédites), ces activités liées à l’énergie ont le potentiel d’avoir une incidence significative sur cette espèce.

Figure 3. Nombre de puits de gaz et de pétrole en Alberta et en Saskatchewan en 1987 et en 2005.

Diagramme donnant le nombre de puits de gaz et de pétrole en Alberta et en Saskatchewan en 1987 et en 2005.

On ne connaît pas les effets du développement de l’énergie éolienne, mais on peut prévoir que les routes et les pistes associées aux éoliennes auront des effets semblables à ceux associés aux autres routes et pistes (B. Dale, comm. pers.).

Habitat d’hivernage

Dans l’ensemble de son aire d’hivernage, l’habitat de prairie a subi les effets du surpâturage historique, des activités agricoles, de la modification du régime des feux, de l’empiétement des arbustes et de l’éradication des colonies de chiens de prairie (Rich et al., 2004, Desmond et Montoya, 2006, Macias-Duarte et al., 2009). Certaines parties du désert de Chihuahua dans le sud de l’aire d’hivernage du Pipit de Sprague font actuellement l’objet d’une culture sans précédent (Desmond et Montoya, 2006, Macias–Duarte et al., 2007 ). Depuis 2003, plus de 600 km² de prairies dans la vallée de Tarabillas (Mexique) ont été vendus pour les convertir en cultures (environ la moitié de ces prairies ont déjà été cultivées; Macias–Duarte et al., 2007) tandis que depuis 2005, environ 30 000 ha de prairies de la région de Sueco ont été convertis, et on prévoit que d’autres prairies de la région de Chihuahua seront aussi converties (Macias–Duarte et al., 2007). Ces prairies représentent un habitat d’hivernage critique pour les oiseaux migratoires des prairies provenant des États-Unis et du Canada, notamment le Pipit de Sprague (Macias–Duarte et al., 2007).

Biologie

Cycle vital, reproduction et alimentation

Cycle vital

Le Pipit de Sprague arrive à son aire de nidification à compter de la fin avril quand les mâles établissent leurs territoires (Davis, 2003), lesquels représentent de 0,7 à 4,7 ha dans les champs naturels et de 1,1 à 4,4 ha dans les prairies de fauche semées (S. Davis, données inédites). La majorité des nids sont construits durant la troisième semaine de mai (Robbins et Dale, 1999, Davis, 2003) et dans une moindre mesure à la mi–juillet (S. Davis, données inédites). Le type d’accouplement du Pipit de Sprague n’a pas été étudié, bien que Dohms et Davis (2009) aient noté des preuves de polygynie à un site du sud de la Saskatchewan.

Les femelles pondent de 3 à 6 œufs par nichée (moyenne au Manitoba : 4,8 œufs; intervalle : de 4,3 à 5,8; De Smet, 1992; moyenne en Saskatchewan : 4,8; écart type : ± 0,11; Davis, 2003), et seules les femelles couvent les œufs (K. Dohms et S. Davis, données inédites) pendant 11 à 15 jours (Robbins, 1998, Davis, 2003, 2009). Les 2 parents prennent part à l’alimentation des oisillons et au nettoyage du nid (Dohms et Davis, 2009). Les jeunes quittent le nid de 9 à 13 jours après l’éclosion des œufs (Robbins et Dale, 1999, Davis et Fisher, 2009) alors que leur poids représente 70 % de celui d’un adulte (K. Dohms et S. Davis, données inédites). Des oisillons et des jeunes ayant atteint l’envol ont été observés aussi tard qu’à la mi–août dans le sud de l’Alberta (C. Wershler, données inédites).

Le Pipit de Sprague quitte habituellement son aire de nidification à la fin août ou au début septembre (C. Wershler, données inédites), bien que l’espèce ait été observée en octobre dans la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne (Prescott, 1997).

Durée d’une génération

Le plumage adulte du Pipit de Sprague apparaît à l’âge de 1 an (Pyle, 1997), et les Pipits de Sprague commencent à se reproduire à cet âge (S. Davis, comm. pers.). L’information issue des données sur le baguage semble indiquer que la durée d’une génération est possiblement de 2 à 4 ans (S. Davis, comm. pers.).

Nidification réussie

En Saskatchewan, le taux de nidification réussie (c.-à-d. l’éclosion d’au moins 1 œuf par nichée) allait de 22 à 33 % (Maher, 1973, Davis, 2003) et le taux de survie était plus élevé pendant l’incubation que pendant le stade de séjour au nid (Davis, 2005). En moyenne, on compte environ 3 (de 2,3 à 4,3) jeunes prêts à l’envol par nidification réussie (Davis, 2003, 2009). Dans le sud du Manitoba, De Smet (1992) a observé un taux de nidification réussie de 64 % (n = 20) et une moyenne de 2,1 jeunes à l’envol par nid construit. De même, Davis et Sealy (2000) ont observé une moyenne de 2,7 jeunes (IC à 95 % : 2,4–3,0) à l’envol par nidification réussie.

L’information sur la survie des jeunes à l’envol a été examinée uniquement à la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne (Davis et Fisher, 2009, R. Fisher et S. Davis, données inédites). Dans ce cas–ci, le taux de survie moyen jusqu’à 27 jours après l’envol (c.-à-d. d’après la durée de vie de l’émetteur utilisé pour localiser les jeunes à l’envol) était de 29 % (IC à 95 % : 17–44), avec un taux de survie plus élevé dans les prairies naturelles que dans les prairies de fauche semées (R. Fisher et S. Davis, données inédites). Suivant l’envol, la survie après 27 jours et jusqu’à la migration est inconnue (Davis et Fisher, 2009).

L’échec de la nidification survient à un taux de 35 à 78 % chez les Pipits de Sprague (De Smet, 1992, Davis, 2003, S. Davis, données inédites). Une seconde couvée n’est pas courante, mais si cela se produit, c’est habituellement d’une à 3 semaines après l’échec de la première couvée (Sutter et al., 1996). Dans la réserve nationale de faune du lac de la Dernière-Montagne, Davis (données inédites) n’a observé aucun cas de Pipit de Sprague construisant un nid après l’envol réussi de jeunes dans une précédente nichée.

Il n’existe aucune information sur le taux de nidification réussie pendant toute la durée de vie.

Alimentation

Les Pipits de Sprague adultes se nourrissent sur le sol et sont principalement insectivores durant la saison de reproduction, consommant une variété d’arthropodes, tels que des sauterelles et des araignées. Les jeunes se nourrissent aussi d’une variété d’insectes, incluant des sauterelles, des coléoptères, des libellules et des demoiselles, ainsi que de papillons adultes et de larves de papillons (Robbins et Dale, 1999, K. Dohms et S. Davis, données inédites).

Prédation et parasitisme des nids

La prédation est la principale cause de perte de nichée chez le Pipit de Sprague (Davis, 2003, Davis et Fisher, 2009, S. Davis, données inédites, J. Lusk et N. Koper, données inédites). Le Pipit de Sprague et ses œufs représentent une source de nourriture pour des prédateurs tels que le Busard Saint–Martin (Circus cyaneus), la Pie d’Amérique (Pica hudsonia), la Corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), le Faucon émérillon (Falco columbarius), la moufette rayée (Mephitis mephitis), le spermophile rayé (Spermophilus tridecemlineatus), le cerf (Odocoileus spp.) et divers petits mammifères (Davis et Fisher, 2009, Davis et al., données inédites). En Saskatchewan, la prédation représente de 53 à 70 % de toutes les pertes de nichées, tandis que les rapaces représentent des prédateurs importants pour les jeunes à l’envol (COSEPAC, 2000, Davis, 2003, Davis et Fisher, 2009, S. Davis, données inédites). Au Manitoba, 53 % de tous les nids de Pipit de Sprague ont été détruits par des prédateurs (Davis et Sealy, 2000).

Le Pipit de Sprague est un hôte peu commun pour le Vacher à tête brune (Molothrus ater), et les taux de parasitisme sont faibles comparativement à ceux observés chez les autres espèces nichant dans les prairies (Davis et Sealy, 2000, Davis, 2003). En Saskatchewan, Maher (1973) n’a observé aucun cas de parasitisme dans les 49 nids surveillés, mais Davis (2003) a observé un taux de parasitisme des nids de 15,4 % parmi 65 nids surveillés. À la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne, le taux de parasitisme allait de 0 à 3 % (2004 – 2008; S. Davis, données inédites). Dans le sud–ouest du Manitoba, de 15 (n = 20; De Smet, 1992) à 18 % (n = 17; Davis et Sealy, 2000) des nids de Pipit de Sprague étaient parasités par le Vacher à tête brune. Au Manitoba et en Saskatchewan, le Vacher à tête brune a entraîné une diminution de la taille des couvées et du succès d’éclosion du Pipit de Sprague, causant une perte générale de 1,3 à 1,6 jeune par nid parasité (Davis et Sealy, 2000; Davis, 2003). Dans le sud–ouest du Manitoba, des nids ont été parasités par le Vacher à tête brune sur des parcelles de prairies relativement petites (22 ha; Davis et Sealy, 2000).

Physiologie

Peu de renseignements sont disponibles à propos de la physiologie du Pipit de Sprague (Robbins et Dale, 1999). Sutter (1996) a estimé que la dépense énergétique quotidienne d’une femelle en incubation était de 86,8 kJ/jour. Les mâles en parade peuvent atteindre une vitesse de puissance minimale (Vmp) de 5,9 m/s et une vitesse maximale de croisière (Vmr) de 10,4 m/s, et ils peuvent perdre environ 2 % de leur masse corporelle sur une période de 3 heures (Robbins, 1998).

Déplacement, dispersion et fidélité au site

Le Pipit de Sprague est un migrateur parcourant une distance moyenne, puisqu’il se déplace chaque année de son territoire d’hivernage du sud–ouest des États–Unis ainsi que du nord–est et du centre du Mexique jusqu’à son aire de nidification des Grandes Plaines du Nord aux États–Unis et au Canada. Les adultes commencent à arriver dans l’aire de nidification canadienne à la fin avril (COSEPAC, 2000) et, à la mi-septembre, ils la quittent pour se diriger vers leur territoire d’hivernage (Robbins et Dale, 1999). Les Pipits de Sprague sont habituellement solitaires durant la migration, mais ils peuvent aussi se rassembler en groupes (Prescott et Dale, 1999). Des témoignages passés décrivent de grands troupeaux mélangés composés de Pipits de Sprague, d’Alouettes hausse–col (Eremophila alpestris) et de bruants (Calcarius spp.) sur l’aire de nidification avant la migration (Bent, 1950), quoique des troupeaux d’une telle ampleur ne soient pas aussi communs aujourd’hui. Les rapports d’isotopes (deutérium:hydrogène) stables de plumes prélevées chez des Pipits de Sprague dans le sud de la Saskatchewan depuis 2004 semblent indiquer que les oiseaux de la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne dans le centre-sud de la Saskatchewan hivernent dans le nord du Mexique et le centre-sud des États–Unis (K. Brewster, données inédites).

En Saskatchewan, les jeunes ont tendance à rester à moins de 100 m du nid durant la première semaine suivant l’envol (Davis et Fisher, 2009). À partir de la deuxième semaine, ils se déplacent de plus de 100 m par jour (intervalle au jour 8 : de 101 à 261 m) par rapport au nid, et ils agissent ainsi pendant environ 20 jours avant de quitter le lieu de naissance; les jeunes ne semblent pas utiliser des habitats différents comparativement à ceux des adultes (Davis et Fisher, 2009). Des 160 oisillons bagués entre 1997 et 2005 au Montana, aucun n’est retourné dans son aire de naissance (Jones et al., 2007).
 
Il existe peu d’information sur la fidélité au site de nidification. À la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne dans le centre–sud de la Saskatchewan, 4 % des 100 adultes mâles bagués de 2004 à 2006 ont été recapturés en 2007 (S. Davis, données inédites). Dans le centre et le nord du Montana, Jones et al., (2007) ont observé que 2,1 % des 48 adultes bagués sont retournés dans les aires de nidification où ils avaient été bagués à l’origine. Les rapports d’isotopes (deutérium:hydrogène) stables de plumes prélevées chez des Pipits de Sprague dans le sud de la Saskatchewan depuis 2004 ont montré que de 37 à 50 % des adultes mâles (n = 189) faisaient preuve de fidélité à l’égard du site de nidification, tandis qu’au Montana, de 15 à 22 % (n = 27 individus capturés entre 2001 et 2006) des mâles sont retournés à leurs sites de nidification (K. Brewster, données inédites).

Relations interspécifiques

On compte peu d’observations d’interactions entre le Pipit de Sprague et d’autres espèces. Un mâle en parade a été observé dans le Dakota du Nord alors qu’il chassait un Bruant à ventre noir (Calcarius ornatus) seul qui passait sur son territoire (Robbins, 1998). Un Pipit de Sprague mâle de la réserve nationale de faune du lac de la Dernière–Montagne a été observé alors qu’il chassait un Bruant des prés (Passerculus sandwichensis) à l’extérieur d’un territoire soupçonné (R. Fisher, comm. pers.).

Adaptabilité

Le Pipit de Sprague est une espèce ayant des besoins spécialisés en matière d’habitat, préférant les prairies naturelles non fragmentées. Cependant, cette espèce peut utiliser des prairies semées si elles sont semblables du point de vue de la structure aux prairies naturelles. Actuellement, on ne sait pas si le Pipit de Sprague s’est habitué à utiliser des prairies semées comme habitat de nidification ou si l’espèce est forcée d’utiliser un habitat de nidification non indigène quand l’habitat naturel est limité ou absent (S. Davis, comm. pers.).

Il se peut que les populations actuelles de Pipit de Sprague n’aient pas la souplesse requise pour s’adapter à des conditions d’humidité changeantes. Dans le passé (c.-à-d. avant les colonies européennes), il est possible que les populations locales de Pipit de Sprague se soient tout simplement déplacées vers des habitats plus convenables des portions mésiques de leur aire de répartition (soit les écorégions de la prairie humide mixte et de la forêt–parc à trembles) durant une période de sécheresse (B. Dale, comm. pers.). Actuellement, la majorité de l’habitat convenable de ces écorégions du Canada a été converti en cultures tandis que le pâturage se fait sur une base annuelle (B. Dale, comm. pers.). Dans l’ouest du Dakota du Nord, les populations locales ont diminué au cours d’un été de sécheresse extrême, mais ces populations se sont partiellement rétablies l’été suivant quand les précipitations enregistrées étaient près des valeurs normales (George et al., 1992). Cependant, le Pipit de Sprague peut avoir une réponse limitée à plusieurs années marquées par des précipitations sous la moyenne, réagissant aux changements sur le plan de la qualité de l’habitat (p. ex. la variation du niveau de litière; B. Dale, données inédites, Wiens et al., 2008, gouvernement du Canada, 2008) et non à une disponibilité réduite de la nourriture ou à un stress thermique (George et al., 1992).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les données sur l’abondance du Pipit de Sprague sont recueillies à partir d’une variété de méthodes. Les descriptions ci–dessous portent sur les trois principales sources de données sur l’abondance de la population et sur les tendances.

Relevé des oiseaux nicheurs (BBS)

Depuis la fin des années 1960, des relevés des oiseaux nicheurs sont réalisés annuellement partout dans la partie continentale des États–Unis et au Canada durant le pic de la saison de reproduction (Sauer et al., 2008). Des bénévoles s’arrêtent tous les 800 m le long de parcours sélectionnés au hasard et consignent tous les oiseaux observés ou entendus durant une période de trois minutes. Le BBS couvre l’aire de répartition du Pipit de Sprague. Cependant, la méthode utilisée pour mener les relevés présente certaines lacunes quant à la surveillance de cette espèce : 1) les régions où la majeure partie des prairies et des Pipits de Sprague restants se trouvent sont peu couvertes (Environnement Canada, 2008) et 2) les relevés se limitent aux routes et ne tiennent donc pas compte des oiseaux à l’intérieur des prairies.

Programme de Surveillance des oiseaux de prairies (GBM)

Le programme GBM du Service canadien de la faune a été mis sur pied en 1996 afin d’accroître la région couverte par les relevés pour les espèces endémiques aux prairies en Alberta et en Saskatchewan, et ce, dans les paysages dominés par les prairies où la couverture du BBS est inadéquate (Dale et al., 2005). Le programme GBM utilise une méthodologie du même type que le BBS, à l’exception de ce qui suit : 1) un meilleur suivi est effectué dans les régions où l’habitat de prairie est concentré et où les oiseaux de prairies comme le Pipit de Sprague sont relativement courants, et 2) la route praticable la plus rapprochée par rapport au parcours déterminé au hasard est utilisée plutôt que la route secondaire la plus proche ou la meilleure route. Ce relevé est effectué à l’écart des grandes routes et dans une grande partie de la principale aire de nidification. Par conséquent, ses résultats devraient fournir de l’information sur les tendances des oiseaux dans leur habitat de grande qualité.

Les meilleurs renseignements sur les tendances pour le Pipit de Sprague sont issus d’analyses combinant les résultats des parcours BBS et GBM, puisque l’analyse combinée est basée sur un plus grand échantillon que chaque relevé pris individuellement et qu’elle combine les relevés réalisés pour un habitat de grande et de faible qualité.

Recensement des oiseaux de Noël (CBC)

Le CBC (de l'anglais « Christmas Bird Count ») est un recensement hivernal annuel effectué au Canada, aux États–Unis ainsi qu’en Amérique centrale et en Amérique du sud (Butcher, 1990, Sauer et al., 1996). Des participants bénévoles font le décompte de tous les oiseaux observés dans un rayon de 12 km au cours d’une seule journée de la mi–décembre à la deuxième semaine de janvier. L’avantage du CBC est que les données provenant du sud des États–Unis et du nord du Mexique fournissent une estimation de la population mondiale de cette espèce au moment où elle hiverne dans ces régions. Les principales faiblesses de ce relevé sont les suivantes : il échantillonne seulement 43 % de l’aire d’hivernage du Pipit de Sprague et les tendances produites ont une fiabilité limitée en raison du faible nombre de Pipits de Sprague comptés.

Abondance

D’après le dénombrement du BBS pour les années 1990, la population continentale moyenne estimée de Pipits de Sprague durant cette décennie était d’environ 900 000 oiseaux nicheurs et la population canadienne était d’environ 720 000 oiseaux ou 80 % de la population mondiale (base de données sur l’estimation des populations d’oiseaux terrestres de Partners in Flight, disponible en anglais seulement). La précision de cette estimation de l’abondance est considérée comme étant « moyenne » en raison de la grande variabilité des dénombrements du BBS (base de données sur l’estimation des populations d’oiseaux terrestres de Partners in Flight, Blancher et al., 2007), donc l’intervalle de cette estimation se situe possiblement entre 500 000 et 1 000 000 individus (P. Blancher, comm. pers.).

Fluctuations et tendances

Relevé des oiseaux nicheurs (BBS)

Les données à long terme du BBS pour la région de conservation des oiseaux 11, qui comprend 95 % de la population de Pipits de Sprague au Canada, indiquent un déclin non significatif de 4,4 % par année (n = 112 parcours, P &gt; 0,10; IC à 95 % : –10,2 – 1,7) entre 1968 et 2008 (figure 4). Ce résultat correspond à une perte de population d’environ 83 % au cours des 40 dernières années. Les données à court terme du BBS pour la dernière période de 12 ans, au cours de laquelle le début (1996) et la fin (2008) correspondent sur le plan des conditions d’humidité, montrent que le nombre d’oiseaux a connu une augmentation non significative de 1,4 % par année (n = 79 parcours, IC à 95 % : –1,8 – 4,8). À ce taux, la population aurait augmenté de 15 % au cours des 10 dernières années (environ 3 générations).

Figure 4. Indices (nombre moyen ajusté d’oiseaux et de parcours) annuels de l’abondance relative fondés sur le Relevé des oiseaux nicheurs pour le Pipit de Sprague au Canada dans la région de conservation des oiseaux 11 entre 1968 et 2008 (Downes et Collins, 2009).

Graphique donnant les indices annuels de l’abondance relative fondés sur le Relevé des oiseaux nicheurs pour le Pipit de Sprague au Canada dans la region de conservation des oiseaux 11 entre 1968 et 2008.

Les données pour l’ensemble du BBS, qui comprend des parcours dans l’ensemble de l’aire de nidification de l’espèce (60 % est situé au Canada), indiquent une augmentation non significative de 0,4 % par année (n = 103 parcours, P = 0,77) entre 1997 et 2007. À ce taux, la population aurait augmenté de 4 % au cours des 10 dernières années.

Programme de Surveillance des oiseaux de prairies (GBM)

Les données des relevés GBM, qui sont réalisés dans les régions où l’habitat du Pipit de Sprague est relativement intact, montrent un taux d’augmentation annuel non significatif de 10,5 % par année (n = 11 parcours, IC à 95 % : –46,3 – 127,3) entre 1996 et 2008 (B. Collins, comm. pers.).

Une analyse combinant les parcours du BBS et du GBM montre une augmentation non significative de 1,5 % par année (n = 86 parcours, IC à 95 % : –1,4 – 4,4) entre 1996 et 2008 (figure 5). À ce taux sur 12 ans, la population aurait augmenté de 16 % au cours des 10 dernières années (environ 3 générations).


Figure 5. Indices (nombre moyen ajusté d’oiseaux et de parcours) annuels de l’abondance relative fondés sur les données du Relevé des oiseaux nicheurs et du programme de Surveillance des oiseaux de prairies pour le Pipit de Sprague au Canada dans la région de conservation des oiseaux 11 (Brian Collins, comm. pers.) entre 1968 et 2008.

Graphique donnant les indices annuels de l’abondance relative fondés sur les données du Relevé des oiseaux nicheurs et du programme de Surveillance des oiseaux de prairies pour le Pipit de Sprague au Canada dans la région de conservation des oiseaux 11 entre 1996 et 2008.

Recensement des oiseaux de Noël (CBC)

 Les données à long terme du CBC montrent une diminution significative de 2,45 % par année (IC à 95 % : –4,6 à –0,6) entre 1966 et 2005, ce qui équivaut à une perte cumulative de 62 % de la population au cours des 39 dernières années. Durant la plus récente période de 10 ans (1995 – 2005), les données montrent une baisse significative de 2,6 % par année (P = 0,025), ce qui représente une perte de 23 % (National Audubon Society, 2008).

Sommaire

Globalement, les analyses fondées sur les données à long terme (de 1968 à 2008) du BBS montrent une baisse non significative laissant supposer une perte d’environ 83 % de la population de Pipit de Sprague au Canada au cours des 40 dernières années. Cependant, au cours des 3 dernières générations, l’analyse la plus robuste, qui combine les données du BBS et du GBM, indique une faible augmentation non significative.

Immigration de source externe

De récentes analyses des isotopes stables semblent indiquer que les individus du Montana nichent en Saskatchewan (S. Davis, données inédites). De plus, les modèles d’habitat actuels indiquent que l’habitat convenable pour les oiseaux immigrants en provenance des États–Unis n’est pas limité au Canada (S. Davis, comm. pers.). Ainsi, en tenant aussi compte du fait que l’espèce est très mobile, cela montre que les Pipits de Sprague présents aux États–Unis peuvent agir en tant que source de population d’immigrants pour le Canada.

Malgré tout, le potentiel d’immigration pourrait être relativement limité. En effet, les données à long terme du BBS pour les États–Unis indiquent une diminution non significative de 2,4 % par année entre 1966 et 2007 (n = 49 parcours, P = 0,35, Sauer et al., 2008). Les données à court terme du BBS montrent une baisse significative de 10,0 % par année (n = 28, P = 0,001) entre 1997 et 2007 (Sauer et al., 2008). À ce taux, la population américaine aurait diminué de 65 % au cours des 10 dernières années. Étant donné ce récent déclin et le fait que 80 % de la population mondiale est présente au Canada, il se peut que le potentiel d’immigration soit limité.

Menaces et facteurs limitatifs

Perte et dégradation de l’habitat

Perte d’habitat dans l’aire de nidification et le territoire d’hivernage

La culture extensive des prairies naturelles au cours du dernier siècle a grandement diminué la superficie de l’habitat de nidification disponible pour le Pipit de Sprague dans l’ensemble de son aire de répartition. Par conséquent, l’espèce a disparu dans les régions où l’habitat de prairie a complètement été perdu. Bien que le taux de perte d’habitat ait ralenti (Statistique Canada, 1997), des prairies non protégées continuent d’être perdues au profit des activités agricoles, des développements résidentiels, de l’étalement urbain et du développement dans le secteur énergétique (CPPF, 2004). On observe aussi une perte d’habitat sur le territoire d’hivernage. Certaines parties du désert de Chihuahua font actuellement l’objet d’une culture sans précédent (Desmond et Montoya, 2006, Macias–Duarte et al., 2007), comme c’est le cas dans la vallée de Tarabillas (Macias–Duarte et al., 2007), ces deux régions étant des territoires d’hivernage critiques pour le Pipit de Sprague.

Fragmentation

Les activités agricoles dans les Prairies canadiennes ont fragmenté une grande partie des prairies restantes, ce qui a diminué la superficie de l’habitat et accru le nombre de parcelles isolées (Agriculture et Agroalimentaire Canada, 2001). Le Pipit de Sprague est une espèce sensible à la superficie en termes d’abondance (Franken et al., 2003, Davis, 2004, Skinner, 2004) et de démographie (Davis et al., 2006; voir Besoins en matière d’habitat). L’invasion par des plantes exotiques, telles que le brome inerme (Bromus inermis) qui est associé aux routes, aux infrastructures énergétiques (p. ex. les pipelines, les lignes sismiques, les pistes et les bâtiments) et aux étendues de terres fragmentées, peut également réduire le caractère convenable de l’habitat du Pipit de Sprague (Robbins et Dale, 1999). Dans le sud–ouest de la Saskatchewan, on a montré que l’abondance du Pipit de Sprague augmente au fur et à mesure que la distance augmente par rapport aux puits de gaz ou aux pistes connexes (Linnen, 2008). De même, une étude à long terme réalisée dans la réserve nationale de faune de Suffield en Alberta a montré que les pipits étaient touchés de façon négative par les arbustes et les densités élevées de puits (gouvernement du Canada 2008, Dale et al., 2009). Bien que les effets de la fragmentation et de la perte de prairies puissent être difficiles à différencier (Fahrig, 2003), l’accroissement de l’habitat de lisière attribuable à la fragmentation risque de nuire à l’espèce en raison de son association avec les habitats intérieurs (Davis, 2004).

Pâturage par le bétail

La réponse du Pipit de Sprague au pâturage par le bétail varie probablement sur le plan géographique dans l’ensemble des Prairies canadiennes (Environnement Canada, 2008). Le Pipit de Sprague évite habituellement les pâturages fortement broutés (Davis et al., 1999), mais il tolère les endroits modérément pâturés (Leuders et al., 2006, Lusk, 2009). L’habitat de prairie abandonnée (c.-à-d. les champs ni pâturés ni fauchés) dans les parties mésiques de son aire de répartition (soit les écorégions de la prairie humide mixte et de la forêt–parc à trembles) et l’habitat de prairie soumise à un surpâturage (par rapport à la charge de bétail recommandée) dans les régions plus sèches (p. ex. l’écorégion de la prairie mixte) peuvent entraîner une augmentation du nombre d’espèces envahissantes et de la végétation ligneuse ou une dégradation de la condition de l’air, ce qui peut modifier la structure de la végétation de façon telle qu’elle n’attire plus l’espèce. Non seulement le surpâturage par le bétail peut avoir une incidence négative sur la structure végétale, mais les bovins peuvent aussi diminuer le taux de nidification réussie en perturbant les oiseaux en nidification et en piétinant les nids dans les champs où la densité du bétail est élevée (Paine et al., 1996). Cependant, l’intensité du pâturage est possiblement trop faible dans les Prairies canadiennes pour qu’il représente un risque direct pour le Pipit de Sprague (Koper et Schmiegelow, 2007).

Fauchage

Dans les endroits où le Pipit de Sprague est présent dans des prairies de fauche semées, le fauchage au cours de la saison de reproduction peut réduire le succès de reproduction par la destruction mécanique des nids et des adultes, ou en réduisant la hauteur du couvert végétal, ce qui expose les nids aux prédateurs et aux intempéries (Dale et al., 1997).

Incendie

Il est possible que les populations de Pipit de Sprague soient limitées en raison d’un habitat de reproduction dégradé dans les endroits où le régime des feux naturels a été enrayé depuis les colonies européennes (Environnement Canada, 2008). Bien que le brûlage dirigé puisse avoir des effets néfastes à court terme sur l’abondance et la présence du Pipit de Sprague (Pylypec, 1991), il peut améliorer la qualité de l’habitat au fil du temps en réduisant l’empiétement par la végétation ligneuse, réduisant ainsi la formation de litière et ralentissant l’invasion des espèces invasives de plantes exotiques (Dechant et al., 2003). Maher (1973) a observé que des populations de Pipits de Sprague s’étaient rétablies 2 ans après un incendie en Saskatchewan. Dans le Dakota du Nord, le Pipit de Sprague n’était pas présent dans les prairies qui n’avaient pas été brûlées depuis plus de 8 ans et l’abondance de la reproduction atteignait son niveau le plus élevé entre 2 et 7 ans après un feu (Madden et al., 1999). Dans les régions plus arides, le Pipit de Sprague était fréquent dans les pâturages indigènes qui n’avaient pas été brûlés depuis plus de 15 ans (Sutter, 1996). Ainsi, la réponse de la population locale au brûlage des prairies varie probablement selon sa fréquence, le type de sol et le régime d’humidité (Robbins et Dale, 1999, Madden et al., 1999).

Prédation du nid

La prédation est le principal facteur diminuant le succès de reproduction du Pipit de Sprague (Davis et Sealy, 2000, Davis, 2003, S. Davis, données inédites). La structure de l’habitat, la composition du paysage et la configuration de l’habitat de prairie restant, ainsi que les changements dans les communautés de prédateurs, ont probablement accru les risques de prédation. Les Pipits de Sprague nichant dans de petites parcelles d’habitat près des lisières risquent de connaître une productivité réduite en raison de l’augmentation de l’activité des prédateurs des nids (Environnement Canada, 2008).

Pesticide

Les pesticides agricoles peuvent menacer indirectement le Pipit de Sprague par l’ingestion de proies ou si les produits chimiques réduisent la quantité de nourriture à un moment crucial du cycle de nidification (Martin et al., 2005, Environnement Canada, 2008). Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure les pesticides ont une incidence sur la survie et la reproduction durant la saison de reproduction et à d’autres périodes au cours de l’année.

Conditions climatiques extrêmes

Les modèles de changements climatiques prévoient une hausse de la variabilité et de phénomènes météorologiques extrêmes dans les Prairies canadiennes (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2001). À la suite de sécheresses prolongées, un nombre moindre d’oiseaux sont enregistrés dans les parcours du BBS (B. Dale, comm. pers.) et ces sécheresses pourraient entraîner une réduction de l’efficacité de la reproduction (George et al., 1992), bien que le Pipit de Sprague ait montré qu’il résistait aux conditions de sécheresse dans le sud–est de l’Alberta quand la région présente une bonne quantité d’herbes résiduelles provenant des années précédentes (C. Wersher, données inédites).

Protection, statuts et classifications actuels

Le Pipit de Sprague a été désigné comme étant une « espèce menacée » par le COSEPAC en mai 2000, et cette espèce est actuellement inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Cette inscription entraîne l’interdiction de nuire, de détruire ou de commercialiser le Pipit de Sprague, et elle assure à cette espèce une protection générale sur les territoires domaniaux et dans son habitat essentiel (quand celui–ci aura été défini). Le Pipit de Sprague est protégé contre la chasse et la capture en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs du Canada, et il est protégé contre les perturbations générales par la Wildlife Actde la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba. Le Pipit de Sprague n’est inscrit dans aucune annexe par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction.

Statuts et classifications non prévus par la loi

Le Pipit de Sprague a également reçu un statut non prévu par la loi par les gouvernements de certains États américains et de certaines provinces canadiennes, de même que par des organismes non gouvernementaux. Bien que le Pipit de Sprague soit classé N4B au Canada et aux États-Unis (apparemment non en péril) par NatureServe (2009), il est classé comme étant vulnérable par l’UICN (World Conservation Union, 2007). L’espèce est inscrite dans le groupe prioritaire IA (responsabilité élevée dans la région de conservation des oiseaux 11) par le Canadian Prairie Partners in Flight (CPPF, 2004) et elle est inscrite comme étant une « préoccupation nationale sur le plan de la conservation » sur la liste américaine du Partners in Flight Watch (http://www.audubon.org/bird/watch). Le classement infranational des espèces de NatureServe (2009) varie de « apparemment non en péril » pour les populations d’oiseaux nicheurs en Alberta et en Saskatchewan à « gravement en péril » (vulnérable à la disparition) au Minnesota (tableau 1). De tels classements ne sont pas prévus par aucune loi et ne reçoivent aucune protection particulière, mais ils déterminent le niveau de risque dans l’ensemble de l’aire de nidification et peuvent ainsi promouvoir les initiatives de recherche et de conservation visant à protéger l’habitat ou à rétablir des populations.

Tableau 1. Classement de NatureServe (2009) pour les provinces canadiennes et les États américains compris dans l’aire de nidification de l’espèce.
Compétence Cote Classement
Cote mondiale G4 Apparemment non en péril
Alberta S4 Apparemment non en péril
Saskatchewan S4B Apparemment non en péril, nidification
Manitoba S2B En péril, nidification
Dakota du Nord S3 Vulnérable
Dakota du Sud S2B En péril, nidification
Montana S2B En péril, nidification
Minnesota S1B Gravement en péril, nidification

Protection et propriété

En Alberta, la région naturelle de prairies couvre environ 97 000 km², dont plus de 42 000 km² (presque 43 %) sont constitués de prairies naturelles. Dans ces régions indigènes, environ 23 000 km² (55 %) du territoire appartient à l’État (Alberta Sustainable Resource Development, 2007). Le Special Areas Board du sud et du centre de l’Alberta gère environ 6 000 km²de prairies naturelles appartenant à l’État (D. Major, comm. pers.). Bien qu’elles ne soient pas officiellement protégées, les terres provinciales appartenant à l’État décrites ci-dessus assurent un certain degré de protection contre les activités agricoles, puisque la majorité de ces terres sont utilisées en tant que pâturages collectifs ou louées à des fins de pâturage (même si le développement gazier et pétrolier est largement répandu). L’Eastern Irrigation District distribue de l’eau pour l’irrigation des cultures et du fourrage ainsi que pour l’usage domestique, et il s’agit du plus important propriétaire foncier privé en Alberta; en effet, il administre plus de 2 400 km² de prairies dans l’écorégion de prairie mixte de la région naturelle de prairies. Presque 80 % de ce territoire est fait de prairie naturelle, laquelle est gérée de façon à favoriser la vie sauvage (Nierenberg et Ingstrup, 2005). Parmi les plus grands territoires protégés comptant des Pipits de Sprague, on compte la réserve nationale de faune de Suffield (458,7 km²), la Onefour Heritage Rangeland Natural Area (111 km²) et la Twin River Heritage Rangeland Natural Area (190 km²), dont les 2 derniers appartiennent au gouvernement provincial. Au total, environ 2 % (1 115 km²) des prairies de l’écozone des prairies (incluant la région naturelle de prairies et la région naturelle de forêt–parc) de l’Alberta sont officiellement protégées (Gauthier et Wiken, 2003).

Dans l’écozone des prairies de la Saskatchewan, 16 373 km² (28 %) des prairies principalement naturelles sont protégées à l’intérieur de parcs nationaux ou provinciaux, de pâturages communautaires fédéraux ou provinciaux, de terres de Conservation de la nature Canada, de réserves nationales de faune et de refuges d’oiseaux migrateurs, de réserves écologiques et de terres assujetties à la Wildlife Habitat Protection Act (Gauthier et Wilken, 2003). Environ 70 % de ces prairies protégées sont comprises dans l’écorégion de la prairie mixte du sud–ouest de la Saskatchewan. Parmi les plus grandes surfaces de prairies protégées, on compte le parc national du Canada des Prairies (920 km²), les pâturages de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies (820 km²) et l’aire de conservation Old Man on His Back de Conservation de la nature Canada (53 km²).

Au Manitoba, les prairies couvrent plus de 14 693 km² de l’écozone des prairies située principalement dans les écorégions des forêts–parcs à trembles et de la plaine du lac Manitoba, dans l’extrémité sud–ouest de la province. Cependant, seulement 637 km² d’habitat de prairie est officiellement protégé (Gauthier et Wiken, 2003). À ce jour, environ 150 servitudes de conservation provinciales ciblant la prairie naturelle ont permis de protéger 100 km² additionnels (K. Teneycke, comm. pers.). De plus, la base des Forces canadiennes de Shilo comprend 110 km² de prairie naturelle protégée (S.L. Punak–Murphy, comm. pers.).

Environ 4 400 km² de terres cultivées ont été converties en prairies pérennes dans le cadre du Programme d’établissement d’une couverture végétale permanente en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Cependant, ce type de couverture permanente n’attire pas le Pipit de Sprague (McMaster et Davis, 2001).

Remerciements et experts contactés

Remerciements

La rédactrice aimerait remercier Ann Clarke pour son aide ayant permis d’entreprendre le présent rapport ainsi qu’Alain Filion et Marty Leonard pour leurs directives et leur patience tout au long de la rédaction. La rédactrice aimerait aussi remercier Pat Yeudall pour le temps et les efforts qu’elle a consacrés à trouver divers documents de référence, de même qu’Alain Filion et Jenny Wu pour leur expertise en matière de cartes spatiales. De plus, Lonnie Bilyk, Drajs Vujnovic, Brenda Dale et Stephen Davis se sont révélé d’importantes sources pour les données sur l’occurrence. La rédactrice tient aussi à remercier Peter Blancher, Dan Niven et Brian Collins d’avoir fourni leur aide à propos des tendances et des estimations concernant la population. Des remerciements sont également offerts à Stephen Davis et à Brenda Dale pour leur vaste connaissance de l’écologie du Pipit de Sprague et pour les commentaires réfléchis qu’ils ont fournis tout au long de la rédaction du rapport. Enfin, les commentaires des personnes suivantes ont grandement amélioré le rapport préliminaire : Peter Blancher, B. Corriveau, Brenda Dale, Stephen Davis, Darren Irwin, Nicola Koper, Marty Leonard, Patrick Nantel, David Prescott et Sherry Punak–Murphy. Le financement pour la rédaction du présent rapport a été accordé par Environnement Canada.

Experts contactés

Bilyk, Lonnie. Février, mars 2008. Resource Data Biologist, Alberta Sustainable Resource Development, 9920–108 Street, Edmonton (Alberta) T5K 2M4.

Blancher, Peter J. Novembre 2007. Chercheur scientifique, Service canadien de la faune, Centre national de la recherche faunique, 1125, Colonel By Drive, Ottawa (Ontario)  K1S 5B6.

Clarke, Ann. Août, septembre, octobre, novembre 2007. Agent de projet scientifique pour le Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement Canada, 351, boulevard St. Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3.

Court, Gordon. Décembre 2007. Provincial Wildlife Status Biologist, Fish and Wildlife Division, Sustainable Resource Development, 9920–108 Street, Edmonton (Alberta) T5K 2M4.

Dale, Brenda. Décembre 2007, février, novembre, décembre 2008. Wildlife Biologist, Environnement Canada, Population Conservation, Edmonton, 200–4999 98th Avenue, Edmonton (Alberta) T6B 2X3.

Davis, Stephen K. Décembre 2007, février, mars, avril, août 2008. Biologiste de la faune, Environnement Canada, Conservation des écosystèmes, 300-2365 Albert Street, Regina (Saskatchewan) S4P 4K1.

De Smet, Ken. Décembre 2007, février 2008. Species at Risk Specialist, Wildlife and Ecosystem Protection Branch, Manitoba Conservation, Box 24, Saulteaux Crescent, Winnipeg (Manitoba) R3J 3W3.

Duncan, Dave. Novembre 2007. Chef, Espèce en péril, Environnement Canada, Conservation des écosystèmes, 4999–98th Avenue, Edmonton(Alberta)  T6B 2X3.

Filion, Alain. Novembre et décembre 2007, janvier, février, mars, avril et juin 2008. Secrétariat du COSEPAC, Environnement Canada, 351, boulevard St. Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3.

Firlotte, Nicole. Février 2008. Biodiversity Information Manager, Wildlife and Ecosystem Protection Branch, Manitoba Conservation, Box 24, Saulteaux Crescent, Winnipeg (Manitoba) R3J 3W3.

Gollop, Mike. Janvier 2008. Problem Wildlife and Fur Specialist, Wildlife Management Unit, Saskatchewan Ministry of Environment, 112 Research Drive, Saskatoon (Saskatchewan) S7K 2H6.

Goulet, Gloria. Janvier 2008. Coordinatrice, connaissances traditionnelles autochtones, CTA, Secrétariat du COSEPAC, Environnement Canada, 351, boulevard St. Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3.

Green, Ken. Février 2008. Legislative Specialist, Wildlife and Ecosystem Protection, Manitoba Conservation, Box 24 Saulteaux Crescent, Winnipeg(Manitoba) R3J 3W3.

Greenall, Jason. Décembre 2007, janvier 2008. Coordinateur, Manitoba Conservation Data Centre, Wildlife and Ecosystem Protection Branch, Manitoba Conservation, Box 24, Saulteaux Crescent, Winnipeg (Manitoba) R3J 3W3.

Keith, Jeff. Janvier 2008. Saskatchewan Conservation Data Centre, Resource Stewardship Branch, Saskatchewan Environment, 3211 Albert Street, Regina (Saskatchewan) S4S 5W6.

Montoya, Angel. Février, mars 2008. Raptor Biologist, Global Raptor Information Network, The Peregrine Fund, 5668 W. Flying Hawk Lane, Boise (Idaho) 83709, É.–U.

Niven, Dan. Janvier 2008. Senior Scientist for Bird Conservation, National Audubon Society, Ivyland (Pennsylvanie).

Pepper, Jeanette. Décembre 2008, février 2008. Zoologiste, Saskatchewan Conservation Data Centre, Fish and Wildlife Branch, Saskatchewan Ministry of Environment, 3211 Albert Street, Regina (Saskatchewan) S4S 5W6.

Poulin, Ray. Janvier 2008. Associate Curator of Life Sciences, Royal Saskatchewan Museum, 2340 Albert Street, Regina (Saskatchewan) S4P 3V7.

Prescott, David. Décembre 2007, janvier 2008. Regional Endangered Species Specialist, Fish and Wildlife Division, Alberta Sustainable Resource Development, Suite 404, First Red Deer Place, 4911–51 Street, Red Deer(Alberta) T4N 6V4.

Punak–Murphy, Sherry Lynn. Janvier 2008. Natural Resource Technician/Biologist, CFB/ASU Shilo (Manitoba).

Teneycke, Kevin. Février 2008. Field Manager, Manitoba Habitat Heritage Corporation, 545 Conservation Drive, Brandon (Manitoba) R7A 7L8.

Vujnovic, Drajs. Décembre 2007, février et mars 2008. Senior Zoologist, Alberta Natural Heritage Information Centre, 3rd Floor, Oxbridge Place, 9820–106 Street, Edmonton (Alberta) T5K 2J6.

Wellicome, Troy. Décembre 2007, janvier, février 2008. Species at Risk Biologist, Environnement Canada, Ecosystem Conservation, 4999–98th Avenue, Edmonton (Alberta) T6B 2X3.

Wershler, Cleve. Janvier 2008. Consultant, Sweetgrass consultants Ltd, 15112 Deer Run Drive, SE, Calgary (Alberta) T2J 5M8.

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Susan Skinner détient un baccalauréat ès sciences en biologie et une maîtrise ès sciences en biologie sauvage de l’Université de la Saskatchewan. Ses travaux de deuxième cycle ont mis l’accent sur l’abondance des oiseaux de prairie et les associations d’habitats dans le sud de la Saskatchewan. Elle compte sept ans d’expérience en recherche sur le terrain dans les domaines des oiseaux de prairie ainsi que de la conservation et de la gestion des espèces en péril. Actuellement, elle est directrice adjointe de la Operation Grassland Community, un programme local d’intendance de l’habitat en Alberta qui œuvre directement avec des propriétaires fonciers de l’Alberta en vue de protéger et d’améliorer l’habitat sauvage pour les espèces en péril.

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