Petite-centaurée de Muhlenberg (Centaurium muehlenbergii évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Petite-centaurée de Muhlenberg
Centaurium muehlenbergii

Information sur l’espèce

La petite-centaurée de Muhlenberg (Centaurium muehlenbergii) est une petite herbacée annuelle de la famille des gentianacées. Au Canada, la plante atteint généralement de 4 à 8 cm de hauteur. Les feuilles sont opposées. Les fleurs, roses ou blanches, sont tubulaires, avec les lobes de la corolle évasés.

Répartition

L’aire de répartition de l’espèce s’étend depuis la Colombie-Britannique jusqu’en Oregon, en Idaho, au Nevada et en Californie. Au Canada, l’espèce est confinée à la région du sud-est de l’île de Vancouver, pour laquelle seulement trois populations sont répertoriées. L’une se trouve dans le Grand Victoria, une autre, dans les îles Gulf, et la troisième, près de Nanaimo. La zone d’occurrence de l’espèce est de 160 km², et sa zone d’occupation est inférieure à 20 km². Cependant, la superficie réellement occupée par l’espèce est d’environ 110 seulement.

Habitat

Le Centaurium muehlenbergii se trouve dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas, où elle occupe des types d’habitat allant de mares printanières (zones inondées uniquement au printemps) et de suintements printaniers aux marges d’un marais côtier. L’étalement urbain autour de Victoria ainsi que l’assèchement des milieux humides au profit de l’agriculture et de l’aménagement ont profondément modifié l’écologie de la région, et la superficie de milieu pouvant abriter le C. muehlenbergii est réduite à une fraction de ce qu’elle était autrefois.

Biologie

Le Centaurium muehlenbergii est une annuelle fleurissant en été et produisant de petites graines qui demeurent en dormance dans le sol durant l’hiver et germent l’année d’ensuite. On pense qu’un certain nombre de graines demeurent en dormance plus d’un an et forment un réservoir permanent, mais cela n’a pas été confirmé. On connaît peu d’autres choses sur l’écologie de l’espèce, notamment sur les conditions de germination, les taux de survie et de recrutement, les mécanismes de dispersion et les facteurs intrinsèques de vulnérabilité face aux perturbations.

Taille et tendances des populations

Selon les estimations, l’effectif du Centaurium muehlenbergii se situerait entre 500 et 1 000 individus, la majorité d’entre eux étant regroupés dans un même site. Aucun signe de déclin n’a été observé dans les dix dernières années, et les populations semblent plus ou moins stables.

Facteurs limitatifs et menaces

Les facteurs écologiques limitant l’abondance et la répartition du Centaurium muehlenbergii au Canada sont très peu connus. Outre la perte d’habitat au profit de l’urbanisation, les principales menaces à la survie de l’espèce au Canada tiennent à l’envahissement par des espèces introduites, en particulier de graminées, au piétinement par les piétons, les vélos et les chiens, à la circulation de véhicules tout-terrains, à la modification du régime hydrologique, à la modification du régime de feux et à la perturbation du sol par la Bernache du Canada.

Importance de l’espèce

Des espèces du genre Centaurium sont depuis longtemps appréciées pour leurs vertus médicinales. On ne connaît toutefois aucune utilisation médicinale du Centaurium muehlenbergii au Canada.

La population de la Colombie-Britannique de C. muehlenbergii se trouve à environ 300 km au nord de l’aire de répartition principale de l’espèce, qui s’étend de l’Oregon à la Californie. Les populations périphériques sont souvent génétiquement distinctes, et la population canadienne de C. muehlenbergii pourrait présenter un intérêt particulier à cet égard.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

En Colombie-Britannique, le Centaurium muehlenbergiifigure sur la liste rouge des espèces en péril, et on lui a attribué la cote S1 (gravement en péril [critically imperiled]). À l’échelle du Canada, le C. muehlenbergii a la cote N1, mais il n’existe aucune protection juridique de l’espèce ni de son habitat essentiel. Toutefois, l’espèce pourrait être protégée en vertu de la Wildlife Amendment Act (2004) de la Colombie-Britannique, par décision du Cabinet provincial, si elle est désignée espèce disparue, en voie de disparition ou menacée dans la province suite à une évaluation détaillée de sa situation.

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Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril(LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2008)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce àl’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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