Violette jaune des monts (Viola praemorsa) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 7
Taille et tendances des populations
Activités de recherche
Depuis le début des années 1980, les secteurs propices ont été explorés à maintes reprises dans le cadre de divers projets visant à déterminer la répartition des plantes rares dans les chênaies de Garry et les prés maritimes du sud-est de l’île de Vancouver et de la partie sud des îles Gulf. Les principaux chercheurs étaient Adolf et Oldriska Ceska, Matt Fairbarns, Hans Roemer, Jenifer Penny, Harvey Janszen, Frank Lomer et feu George Douglas. Tous connaissaient la violette jaune des monts. Ces chercheurs ont exploré plusieurs secteurs en dehors de l’aire de répartition connue de l’espèce, mais n’y ont trouvé aucune population d’importance.
Plus de 90 sites associés aux chênaies de Garry et aux prés maritimes ont été explorés (figure 4), pour plusieurs plus d’une fois durant cette période. Au cours des 10 dernières années, plus de 500 jours-personnes ont été consacrés à la recherche de plantes rares dans des milieux prometteurs. En dépit de ces recherches intensives, une seule population de violette jaune des monts a été découverte depuis 1997 (Duncan 4). Les terres privées et les réserves indiennes, qui ne comptent que pour une petite partie des milieux apparemment propices à l’espèce, n’ont pas été fouillées aussi complètement que les terres publiques.
Figure 4. Localités où la violette jaune des monts a été recherchée de 2001 à 2006.
Abondance
À défaut d’information sur le flux génique, sont comptés comme sites distincts les sites séparés par plus 1 000 m. Ainsi, il existerait 18 ou 19 sites valides1 de la violette jaune des monts en Colombie-Britannique (tableau 1). L’incertitude quant au nombre exact de sites tient au fait que les indications concernant la position géographique des populations Saanich 3 et Saanich 6 sont trop vagues pour permettre de déterminer si ceux-ci se trouvaient à plus de 1 000 m l’un de l’autre (les deux semblent aujourd’hui disparus). Quatorze populations existent toujours. Certaines sont formées de plusieurs sous-populations (colonies séparées par moins de 1 000 m).
Population (localité) | Année | Herborisateur / observateur | Nombre d’individus / superficie | Régime foncier / notes |
---|---|---|---|---|
Victoria | 1897 | Henry | données non disponibles | indication de la position géographique trop vague |
Victoria 1 | 1913 1993 1994 1997 2006 |
Macoun Douglas Douglas Douglas Fairbarns |
données non disponibles 400-450 / 1 100 m² 100-150 / 50 m² 465 / 1 000 m² 885 / 525 m² |
parc municipal |
Victoria 2 | 1972 1993 1994 1997 2006 |
Roemer Douglas Ryan et Douglas Douglas Fairbarns |
données non disponibles données non disponibles 500 / ? 490 / 435 304 / 2 500 m² |
parc municipal |
Oak Bay 1a | 1994 1997 2004 2006 |
Douglas Douglas Fairbarns Fairbarns |
125 / 18 m² 95 / 18 m² 25-30 / 6 m² 41 / 8 m² |
parc municipal |
Oak Bay 1b | 2004 2006 |
Fairbarns et Penny Fairbarns |
10 / 5 m² 2 / 6 m² |
parc municipal |
Oak Bay 2 | 1963 1993 2003 2006 |
Young Ryan et Douglas Ceska et Ceska Fairbarns |
données non disponibles population non retrouvée population non retrouvée population non retrouvée |
parc municipal |
Saanich 1 | 1971 1995 2001 |
Roemer Lee Penny |
données non disponibles 2 / 1 m² 86 / <100 m² |
parc municipal |
Saanich 2 | 1997 2000 2006 |
Roemer Douglas Fairbarns |
données non disponibles 282 / 305 m² 297±20 / 1 874 m² |
parc municipal |
Saanich 3 | 1887 | Macoun | données non disponibles | inconnu |
Saanich 4 | 1994 1996 1997 1999 2000 2001 2002 2006 2006 |
Ryan Mothersill Douglas Mothersill Mothersill Mothersill Mothersill Fairbarns Roemer |
40 / 27 m² 20 / 2 m² 59 / 10 m² 12 / ? 15 / ? 17 / ? 17 / ? 7 / 20 m² 7 / 5 m² |
parc municipal |
Saanich 5 | 1997 2000 2001 2006 |
Fraser Fraser Fraser Fairbarns |
111 66 78 / 10 m² 56 / 12 m² |
parc régional |
Saanich 6 | 1947 | Non indiqué | données non disponibles | inconnu |
Saanich 7 | 1919 2003 2005 |
Newcombe Fairbarns et Roemer Fairbarns |
données non disponibles 1 / 27 m² 3 / 27 m² |
propriété privée |
Saanich 8 | 1964 1987 1995 2001 |
Hett Ring Golinksi Hartwell |
données non disponibles données non disponibles population non retrouvée population non retrouvée |
|
Duncan 1 | 1993 1994 1997 2006 |
Douglas Douglas Douglas Fairbarns |
données non disponibles 25 / 100 m² 56 / 120 m² 33 / 50 m² |
réserve écologique |
Duncan 2 | 1933 1997 1998 2000 2006 |
Newcombe Douglas Douglas Douglas MacDougall |
données non disponibles >6 400 / 1 000 m² 6 940 / ? 3 205 / 12 373 m² 1 736 ±100 / ? |
réserve de conservation d’ONG |
Duncan 3 | 1992 1993 1997 2003 2004 2005 2006 2007 |
Ceska Douglas Douglas Roemer et Fairbarns Roemer et Fairbarns Roemer et Fleming Roemer et Fleming Fleming |
données non disponibles données non disponibles 45 000 / 5 700 m² 10 000 28 700 / 4 320 m² 16 300 / 3 100 m² 10 700 / 2 350 m²
20 400 |
réserve de conservation d’ONG |
Duncan 4 | 2004 | Douglas et Smith | 5 / ? | église |
Saltspring 1 | 1985 2006 |
Roemer McIntosh et Linton |
données non disponibles 14 / 100 m² |
parc provincial |
Saltspring 2 | 1993 1996 1999 2005 2007 |
Chatwin Penny Lomer Roemer2 Annschild |
>300 / 400 m² 200 / 2 500 m² 200-300 / ? 200 / 50 m² 19 278 individus : 14 096 sur des terres appartenant à Transports Canada et 5 182 sur des terres appartenant à la Couronne provinciale et des terres privées; superficie occupée : environ 10 ha |
mixte (Transports Canada, Couronne provinciale, propriétaires privés) |
Nanoose Hill | 1976 1973 2005 |
Douglas Douglas Fairbarns |
données non disponibles population non retrouvée population non retrouvée |
privé ou fédéral? |
Comox | 1961 1993 |
Beamish Cadrin |
données non disponibles population non retrouvée |
parc régional? |
Le tableau 1 donne la première mention de la population, toutes les observations ultérieures accompagnées d’estimations fiables, l’observation la plus récente et, lorsqu’il y a lieu, tout relevé subséquent fait en vain.
Selon les données les plus récentes, l’effectif de la Colombie-Britannique de la violette jaune des monts se situerait entre 32 000 et 49 000 individus, dont environ 80 à 90 p. 100 seraient répartis entre les deux principales populations de la sous-espèce, Duncan 3 et Saltspring 2.
Fluctuations et tendances des populations
Le nombre de populations est en déclin – cinq ou six populations sont disparues depuis un siècle, mais aucune d’elles n’est disparue au cours des dix dernières années. Dans la plupart des cas, les registres ne sont pas assez précis pour nous permettre de déterminer en quelle année les populations sont disparues, mais pour quatre d’entre elles il semble que ce soit entre 1961 et 1995.
Bien que les populations Victoria 1 et Saltspring 2 semblent en croissance, l’augmentation de leur effectif résulte de la découverte de nouvelles sous-populations et d’un relevé plus minutieux des sous-populations connues plutôt que d’une croissance réelle. Des données d’observation donnent à croire que les principales populations fluctuent considérablement. La mieux connue à cet égard est la population Duncan 3, dont le nombre d’individus a fluctué entre 10 000 et 28 000 (méthode uniforme de recensement et coordination entre observateurs) au cours de la période 2003 à 2007.
Il n’est pas possible de dégager une tendance nette quant à l’étendue de l’habitat de l’espèce, probablement parce que les observateurs n’ont pas tous utilisé la même méthode d’estimation. La qualité de l’habitat de l’espèce se dégrade surtout à cause de la progression d’espèces exotiques envahissantes.
Immigration de source externe
La violette jaune des monts n’est pas répertoriée pour les îles proches du détroit deSan Juan (Atkinson et Sharpe, 1993; D. Giblin, comm. pers., 2006) ni pour la péninsule Olympic (Buckingham et al., 1995). La population la plus proche de celles du Canada se trouve près de Tacoma, au Washington, à environ 100 km (Burke Museum of Natural History and Culture, 2006). La situation de la population américaine de la violette jaune des monts n’a pas été déterminée (voir la section « Protection actuelle et autres désignations »). Compte tenu de la très faible capacité de dispersion naturelle de l’espèce au-delà de quelques mètres, il est très peu probable que la population de la Colombie-Britannique se rétablisse naturellement à partir d’une immigration de source externe.
1 La mention pour Metchosin a été rejetée (voir l’explication au tableau 1).
2 Il faudrait réaliser d’autres relevés dans cette localité afin de découvrir toutes les sous-populations existantes.
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