Bruant vespéral (Pooecetes gramineus affinis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Facteurs limitatifs et menaces

Le manque d’habitats de reproduction est le principal facteur limitatif des populations de Bruants vespéraux de la sous-espèce affinis. On présume que, avant la colonisation, les écosystèmes des chênes de Garry à la végétation clairsemée et les écosystèmes associés ou d’autres zones brûlées ont été d’importants habitats dégagés utilisés par cette espèce. Le déboisement à des fins agricoles ou pour une autre utilisation humaine a augmenté le nombre d’habitats convenables disponibles sur la côte au début du xxe siècle.Au cours des dernières décennies, de vastes étendues de terres agricoles et d’autres zones dégagées, y compris les écosystèmes des chênes de Garry, ont été converties à des fins industrielles, commerciales et résidentielles, ou à des formes plus intensives d’agriculture (Campbell et al., 2001). Il est donc probable que la disponibilité des habitats convenables ait ensuite diminué (réduction estimée à 95 p. 100 : Fuchs, 2001). La principale cause de la perte des habitats de cette espèce est l’intensification des pratiques agricoles et l’urbanisation.

Les pratiques agricoles qui impliquent des procédures mécaniques (p. ex. le labourage et le fauchage) pendant la saison de nidification peuvent détruire des nids, ce qui nuit de toute évidence au succès de reproduction des oiseaux qui nichent à terre. Les « améliorations » modernes apportées aux cultures, qui accélèrent la croissance et produisent des récoltes plus hâtives et plus fréquentes, augmentent le risque pour les oiseaux qui nichent à terre. Lorsque l’intensification de l’industrialisation de l’agriculture exige d’élargir la superficie des champs, le déboisement qui s’ensuit, dont le retrait des haies et des bosquets, élimine d’importantes caractéristiques structurales de l’habitat, réduisant du coup l’adaptation de l’habitat (Rodenhouse et al., 1993; Sauer et al., 2004). Le pâturage intensif et la concentration des animaux dans de petites enceintes diminuent la qualité de l’habitat, et lorsque les oiseaux tentent de nicher dans ces circonstances, il existe un fort risque que les nids soient piétinés (Bock et al., 1993).

L’urbanisation élimine de façon permanente les terres servant à la construction de bâtiments, de routes et d’autres infrastructures. Ce qui reste (comme les jardins privés ou les jardins de ville) est largement modifié et devient non propice pour le Bruant vespéral (Jones et Bock, 2002). Bien que certains habitats dans les zones urbaines ou à proximité puissent sembler propices, le Bruant vespéral préfère généralement les zones peu peuplées et évite les régions urbaines.Des facteurs comme l’intensification de la perturbation ou de la prédation ont ainsi un effet néfaste sur l’adaptation des habitats (Bock et al., 1999). Dans le sud-est de l’île de Vancouver, les parcs régionaux où il pourrait y avoir un habitat potentiel sont souvent très fréquentés par les visiteurs, ce qui peut être nuisible à cette espèce. Dans les régions urbaines, la forte concentration de chats domestiques et féraux représente une autre menace pour cette espèce (George, 1974; Cooper, 1993; Coleman et al., source non datée).

Étant donné son très faible effectif et son aire de répartition extrêmement limitée (un seul endroit), le Bruant vespéral canadien de la sous-espèce affinis est particulièrement vulnérable à la disparition. Un seul événement (comme un projet de construction d’infrastructure sur les terrains de l’aéroport) pourrait éradiquer l’ensemble de la population.

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