Rorqual boréal (Balaenoptera borealis) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 5

Habitat

Le rorqual boréal est le deuxième cétacé qui fréquente le plus les habitats pélagiques, après le rorqual bleu. Il vit normalement en eau profonde et semble privilégier la plate-forme continentale dans le nord-ouest de l’Atlantique (Hain et al., 1985). Au large de la Colombie-Britannique, moins de 0,5 p. 100 des captures effectuées par les stations côtières pour lesquelles les coordonnées ont été notées se situaient sur la plate-forme continentale (Gregr, 2002).

Les aires d’hivernage utilisées par le rorqual boréal demeurent très peu connues (Perry et al., 1999). Rice (1974) suppose que la majorité des animaux du stock oriental du Pacifique Nord passent l’hiver très loin des côtes. Le stock de la Nouvelle-Écosse hiverne probablement au large de la côte est des États-Unis.

Besoins en matière d’habitat

La principale caractéristique de l’aire d’alimentation du rorqual boréal est sans doute la forte concentration d’organismes proies, particulièrement les copépodes. Toutefois, Nemoto et Kawamura (1977) jugent que la préférence du rorqual boréal pour des eaux pélagiques du large prévaudrait sur sa préférence pour un type de proie puisqu’il est rarement observé dans les mers continentales ou les golfes, bien que les copépodes s’y trouvent en fortes concentrations.

Les études sur la répartition des baleines à fanons (mysticètes) en fonction des conditions océanographiques révèlent une association étroite avec les fronts océanographiques (Uda, 1954; Nasu, 1966). Le rorqual boréal semblerait vivre le long d’importantes zones de brassage ainsi que dans des remous qui se sont détachés des fronts. Nasu (1966) a aussi posé que le rorqual boréal suit les fronts pendant toute la saison. Ces fronts peuvent être relativement permanents, tels que ceux qui entourent la gyre de l’Alaska et les grandes zones de remontée d’eaux froides. Les fronts peuvent également être plus dynamiques, être associés aux remous qui se forment près d’accidents topographiques ou qui se détachent des grands courants (Horwood, 1987).

Tendances

Les changements historiques dans l’habitat peuvent avoir un effet sur la perception de la répartition de l’espèce aujourd’hui. Selon Nemoto et Kawamura (1977), le rorqual boréal aurait étendu son aire de répartition vers les hautes latitudes après la diminution des populations de rorquals communs et de rorquals bleus. Si c’est le cas, les données sur lesquelles sont fondées les estimations de la répartition et des populations « pré-exploitation » seraient biaisées du fait que les autres espèces ont été exploitées.

La description des changements subis au fil du temps par l’habitat d’une espèce migratrice et pélagique est difficile. Le rorqual boréal est capable d’explorer de vastes zones pour trouver un habitat convenable. Par conséquent, même si des changements localisés et périodiques dans l’habitat peuvent altérer la répartition spatiale de l’espèce, il est peu probable que cette variabilité réduise la superficie globale de l’habitat disponible. Les effets des tendances océanographiques à long terme (comme le réchauffement océanique) sont moins évidents et dépendent des interactions trophiques entre le rorqual boréal, ses proies et ses compétiteurs.

Protection et propriété des terrains

L’habitat du rorqual boréal n’est pas protégé actuellement. Néanmoins, une partie des aires de répartition au large des littoraux du Pacifique et de l’Atlantique font partie des zones économiques exclusives du Canada et des États-Unis (voir Protection actuelle ou autres désignations).

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