Tête carminée (Notropis percobromus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

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COSEPAC
Résumé

Tête carminée
Notropis percobromus

Information sur l’espèce

En 1994 et en 2001, le COSEPAC a évalué la situation des ménés appartenant au complexe spécifique Notropis rubellus, y compris ceux du Manitoba. Il les considérait alors comme des têtes roses (Notropis rubellus). En 2001, la population vivant au Manitoba a été désignée espèce menacée, en raison de son isolement par rapport aux autres populations de l’espèce, de son aire de répartition restreinte et de sa vulnérabilité aux changements de température et de qualité de l’eau. De récentes études révèlent que les poissons trouvés au Manitoba ne sont pas des têtes roses, mais bien des têtes carminées (N. percobromus), une espèce qui n’a été recensée nulle part ailleurs au Canada. La tête carminée doit son nom à la teinte rouge vif que prennent les géniteurs à l’époque de la fraye.

 

Répartition

La population du Manitoba est disjointe des populations de têtes carminées du nord-ouest du Minnesota. Depuis 2001, son aire de répartition connue a été élargie pour englober, outre le bassin hydrographique de la rivière Whitemouth, des cours d’eau situés plus en aval, à savoir la rivière Bird et le chenal Pinawa, tronçon de la rivière Winnipeg.

 

Habitat

En été, les populations de têtes carminées qui vivent au Manitoba se rencontrent principalement à mi-profondeur, dans des ruisseaux et de petites rivières au débit rapide. Elles affectionnent particulièrement les eaux limpides de couleur brune qui entourent les seuils et préfèrent les substrats propres constitués de gravier ou de moellons. Les autres caractéristiques de son habitat sont inconnues.

 

Biologie

Consommateur omnivore du fond de l’eau et des couches intermédiaires, ce méné au corps mince et allongé fraye au début de l’été. Il n’existe à peu près aucune donnée sur la biologie, le cycle biologique, la répartition ou l’abondance de l’espèce, de sorte qu’il est impossible de délimiter son habitat essentiel. De même, les chercheurs savent encore très peu de choses sur sa physiologie ou sa capacité d’adaptation, ce qui les empêche de cerner les facteurs pouvant faire obstacle à son rétablissement. Les études génétiques (ADN) et morphologiques en cours devraient aider les chercheurs à distinguer la tête carminée des autres espèces du complexe Notropis rubellus.

 

Taille et tendances des populations, Facteurs limitatifs et menaces

Rien n’indique que la population de têtes carminées connaît un déclin au Manitoba. Cependant, compte tenu de son aire de répartition apparemment restreinte et de son faible effectif, il se peut que l’espèce soit sensible à de futures perturbations anthropiques. Plusieurs facteurs menacent la tête carminée, à savoir la perte ou la dégradation de l’habitat, la surexploitation, l’introduction d’espèces et la pollution. Cependant, les chercheurs connaissent encore trop peu son cycle biologique et son profil d’occupation de l’habitat pour pouvoir évaluer l’ampleur véritable de ces menaces. Il est probable que la régulation du débit, l’aménagement des berges, la modification du paysage et les changements climatiques entraînent la dégradation ou la perte de l’habitat de la tête carminée dans certains tronçons de rivière ce qui, à l’heure actuelle, représente sans doute la plus grande menace à la survie de ce poisson. La surexploitation ne constitue probablement pas une menace grave, parce que les pêcheurs de poissons-appâts ne s’intéressent pas à cette espèce et que la pêche des poissons-appâts se pratique rarement dans les eaux fréquentées par la tête carminée.

 

Importance de l’espèce

L’espèce n’a aucune valeur économique directe et revêt une importance limitée comme poisson proie. Malgré tout, elle est importante sur le plan biologique et représente un intérêt scientifique.

 

Protection actuelle

Une fois désigné, l’habitat essentiel de la tête carminée serait protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril et des dispositions générales de la Loi sur les pêches. Il s’agit cependant de la seule protection dont bénéficie l’espèce au Manitoba.

 

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