Ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Généralités

Les feuilles du ptéléa trifolié apparaissent tardivement. Les fleurs naissent à l'extrémité des nouvelles pousses à la fin du printemps, habituellement pendant les deux premières semaines de juin dans la partie ontarienne de l’aire de répartition. Le fruit arrive à maturité vers la fin de l'été et est dispersé par le vent à la fin de l'automne ou en hiver. La dormance des graines est levée par le froid hivernal.

Les semis se développent en plein soleil ou sous ombre partielle. L’arbre semble fleurir de moins en moins à mesure que l'ombre augmente, et l’espèce persiste rarement dans les forêts à couvert dense. L’arbre semble vivre peu longtemps, peut-être parce qu'il s'établit surtout dans des milieux changeants qui lui laissent rarement le temps d’atteindre de grandes dimensions.

Reproduction

On a observé sur les fleurs une grande variété d'insectes, notamment des abeilles, des mouches et des coléoptères. Le ptéléa trifolié est une espèce dioïque, et les individus à fleurs mâles semblent les plus nombreux (Ambrose et al., 1985). Aucun signe de reproduction clonale n'a été observé. McLeod et Murphy (1977) ont étudié l'écologie de la germination.

Survie

Chaque individu a sans doute une vie courte, car l’habitat est constitué de milieux changeants dont la végétation est périodiquement déracinée par les tempêtes hivernales ou les glaces, ou finit par être éliminée par l’ombre du couvert forestier. Les semis s'établissent toutefois rapidement dans les milieux ouverts et y remplacent la végétation disparue.

Dispersion

Les fruits secs, indéhiscents et ailés qui renferment les graines sont dispersés durant l'automne et l'hiver. Chaque fruit contient habituellement deux graines. Ainsi, le fruit atteignant un lieu éloigné peut parfois produire un semis mâle et un semis femelle et ainsi assurer la reproduction de l’espèce par la suite.

Nutrition et relations interspécifiques

Les populations vigoureuses se rencontrent sur des plages de sable, probablement pauvres en éléments nutritifs, ceux-ci provenant uniquement des débris apportés par le vent et des eaux du lac. Les insectes pollinisateurs jouent un rôle important dans la production de graines (Ambrose et al., 1985).

Un coléoptère perce-pousse (de la famille des Scolytidés, selon Steve Marshall, de la University of Guelph; l’espèce sera identifiée par un spécialiste d'Ottawa) a été observé dans plusieurs populations, où il provoquait la perte de portions importantes des arbres touchés, éliminant notamment la floraison. Les chenilles du grand porte-queue (Papilio cresphontes) s'alimentent sur le ptéléa trifolié, mais ne causent pas de dégâts importants.

Adaptabilité

La plupart des populations poussent dans le sable des plages, y compris la population de Thamesville, située à l'intérieur des terres, mais certaines poussent dans d'autres types de sols, notamment dans les alvars de l'île Pelée et le long de fossés de drainage à sol lourd argileux ou argilo-loameux d’origine lacustre.

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