Bruant noir et blanc (Calamospiza melanocorys) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2017

Bruant noir et blanc

Bruant noir et blanc

Photo: © Marcel Gahbauer, publiée avec son autorisation.

Menacée
2017

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. Aire de répartition du Bruant noir et blanc.
  • Figure 2. Répartition des mentions au Canada selon le Relevé des oiseaux nicheurs.
  • Figure 3. Indice annuel d’abondance du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) pour le Canada de 1970 à 2015, montrant les fluctuations sous-jacentes au déclin global à long terme.
  • Figure 4. Tendances décennales mobiles du changement de population du Bruant noir et blanc au Canada selon les données du BBS de 1980 à 2015.
  • Figure 5. Tendances des observations de Bruants noir et blanc durant le Recensement des oiseaux de Noël dans le sud des États-Unis de 1970 à 2015.

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Tendances annuelles à long et à court termes des effectifs de Bruants noir et blanc basées sur des relevés du BBS pour son aire de répartition au Canada et des portions de son aire de répartition aux États Unis, avec limite inférieure de l’intervalle crédibilité (LIIC) à 95 % et limite supérieure de l’intervalle de crédibilité (LSIC) à 95 %. Les résultats en gras sont des déclins statistiquement significatifs (c. à d. que l’intervalle de crédibilité à 95 % est sous 0 et qu’il y a une probabilité de 99 % que la population ait diminué de plus de 50 % au cours de la période indiquée). Les tendances sélectionnées pour les États Unis concernent les États adjacents au Canada (Montana et Dakota du Nord) et la partie centrale de l’aire de reproduction (Wyoming, Dakota du Sud, Nebraska, Kansas et Oklahoma) (Smith, comm. pers., 2016)

Liste des annexes

  • Annexe 1. Tableau d’évaluation des menaces pesant sur le Bruant noir et blanc

Information sur le document

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant noir et blanc (Calamospiza melanocorys) au Canada, 2017

Évaluation et rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant noir et blanc

 

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les sommaires du statut de l’espèce du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages au Canada que l’on croit en péril. On peut citer le présent document de la façon suivante :

COSEPAC. 2017. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Bruant noir et blanc (Calamospiza melanocorys) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 45 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Hutchinson Environmental Sciences Ltd. (Andrea Smith) d’avoir rédigé le rapport de situation sur le Bruant noir et blanc (Calamospiza melanocorys) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Marcel Gahbauer, coprésident du Sous-comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site Web du COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Lark Bunting Calamospiza melanocorys in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Bruant noir et blanc -- Photo : Marcel Gahbauer, publiée avec son autorisation.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation - avril 2017

Nom commun
Bruant noir et blanc
Nom scientifique
Calamospiza melanocorys
Statut
Menacée
Justification de la désignation
Cet oiseau chanteur des prairies se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition dans les Prairies canadiennes. L’espèce est nomade, les populations reproductrices changent considérablement d’endroits d’une année à l’autre pour suivre les conditions favorables à l’échelle du paysage régional, recherchant les pointes d’abondance de sauterelles. Par conséquent, les estimations de la population fluctuent considérablement et viennent compliquer l’estimation des tendances à court terme. Cependant, les données à long terme montrent un déclin de 98 % depuis 1970. Au cours de la plus grande partie de la dernière décennie, cette tendance est restée fortement négative. La conversion de l’habitat de prairies et l’utilisation d’insecticides sont réputées être les principales menaces qui pèsent sur l’espèce.
Répartition
Alberta, Saskatchewan, Manitoba
Historique du statut
Espèce désignée « menacée » en avril 2017.

COSEPAC résumé

Bruant noir et blanc
Calamospiza melanocorys

Description et importance de l’espèce sauvage

Le Bruant noir et blanc est un gros bruant trapu à courte queue et au bec relativement volumineux. Les mâles ont un plumage nuptial noir et blanc distinctif, mais, en dehors de la période de reproduction, ils ressemblent aux femelles. Les femelles ont un plumage brun grisâtre avec des rayures noires sur les parties supérieures, et leurs ailes sont brun foncé avec une tache alaire blanchâtre. Les juvéniles ont un motif de coloration semblable à celui des femelles, mais ils sont de couleur chamois et présentent plus de rayures.

Aucune sous-espèce n’a été décrite pour cette espèce, qui est la seule du genre Calamospiza. Le Bruant noir et blanc est l’oiseau emblématique de l’État du Colorado.

Répartition

Le Bruant noir et blanc se reproduit seulement dans les prairies du centre-ouest de l’Amérique du Nord, depuis le sud des Prairies canadiennes jusque dans le nord du Mexique, en passant par les Grandes Plaines du centre des États-Unis. Au Canada, le Bruant noir et blanc est présent dans le sud-est de l’Alberta, le sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba. En dehors de la période de reproduction, le Bruant noir et blanc se trouve dans le sud-ouest des États-Unis et le centre-nord du Mexique.

Habitat

Le Bruant noir et blanc est présent dans divers habitats de prairie, notamment dans les prairies à graminées courtes et mixtes, les champs en jachère envahis de mauvaises herbes, les pâturages et les terres agricoles. Il préfère nicher dans des milieux où se combinent graminées, végétation arbustive et sol dénudé. Les arbustes ou les grandes graminées qui se trouvent près des nids offrent une protection contre le soleil et les prédateurs. Au Canada, l’espèce semble utiliser des zones agricoles, comme les champs de foin, les prairies cultivées et les fossés en bordure de routes, en plus des prairies indigènes. En dehors de la période de reproduction, le Bruant noir et blanc se trouve dans des milieux plats et ouverts, notamment dans des plaines, des terres cultivées, des champs et des plaines désertiques.

Biologie

Le Bruant noir et blanc nicherait une fois par an, pondant de 3 à 5 œufs par couvée. La moyenne de jeunes par nid quittant le nid se situe entre 1,2 et 3,1 selon le type d’habitat.

Le Bruant noir et blanc a évolué en s’adaptant à l’instabilité environnementale qui caractérise son habitat de prairie. Cette espèce est très nomade d’une année à l’autre. Ce comportement semble s’être développé pour suivre les conditions idéales d’habitat dans un paysage changeant. La période de nidification du Bruant noir et blanc coïncide aussi avec l’abondance maximale de sauterelles, une composante majeure de son régime alimentaire. La sélection des sites de nidification se fait de façon à réduire le stress thermique pour les œufs et les oisillons, ainsi que pour les mâles au plumage foncé qui couvent. Une fois que les oisillons quittent le nid, le mâle et la femelle se partagent la couvée et continuent à prendre soin des jeunes chacun de leur côté, stratégie qui réduit la prédation et augmente l’efficacité de recherche de nourriture, particulièrement lors des sécheresses.

Les Bruants noir et blanc sont fréquemment les hôtes de Vachers à tête brune, mais ils ne semblent pas avoir développé de stratégie d’évitement contre ce parasitisme de couvée. De nombreux prédateurs se nourrissent de Bruants noir et blanc, notamment des rapaces nocturnes et diurnes, des chats, des coyotes, des spermophiles, des belettes et des couleuvres.

Les Bruants noir et blanc ont évolué parmi les bisons d’Amérique et d’autres grands herbivores indigènes dans leurs lieux de reproduction. Ils dépendent donc dans une certaine mesure du broutage, qui maintient leur habitat de reproduction, particulièrement dans les prairies à grandes graminées.

Taille et tendances des populations

Le total de la population reproductrice mondiale de Bruants noir et blanc est de 10 millions d’individus, dont environ 160 000 individus se reproduisent au Canada. De 1970 à 2014, l’espèce a décliné d’environ 3,2 % par année en Amérique du Nord et de 8,6 % par année au Canada, soit des pertes cumulatives de 77 % et 98 %, respectivement. De 2005 à 2015, les taux de déclin ont accéléré, soit un déclin de 6 % par année en Amérique du Nord et un déclin de 14 % par année au Canada. L’espèce devrait perdre la moitié de sa population totale restante d’ici les 16 prochaines années. Cependant, la variabilité interannuelle de la répartition et de l’abondance des Bruants noir et blanc, causée par le caractère très nomade de l’espèce, pourrait fausser les résultats des tendances à court terme des populations régionales. L’examen des tendances mobiles sur 10 ans au Canada (dans lesquelles un point pour chaque année représente le pourcentage moyen de variation annuelle au cours de la décennie précédente) montre une tendance vers des tendances fortement négatives tant dans le court terme (2005-2015) que dans le long terme (1980-2015), bien qu’il existe une grande variabilité dans le temps. L’interpolation à partir du déclin à long terme permet d’estimer que le déclin de la population canadienne au cours de la dernière décennie a été de 59 %.

Menaces et facteurs limitatifs

On sait peu de choses à propos des menaces pesant spécifiquement sur la population canadienne de Bruants noir et blanc. Dans une grande partie des Grandes Plaines, la perte, la dégradation et la fragmentation d’habitat attribuables à l’agriculture, à l’urbanisation et à l’extraction de ressources, ainsi que les effets causés par des pesticides, sont considérés comme les principales menaces pesant sur l’espèce.

L’habitat de prairie est l’un des écosystèmes les plus menacés en Amérique du Nord. Au Canada, plus de 70 % du paysage de prairie a été dégradé ou converti depuis la colonisation par les Européens principalement en raison de l’agriculture et de l’urbanisation, et une grande partie des prairies restantes sont très fragmentées.

Bien que certains Bruants noir et blanc se reproduisent dans des paysages agricoles, leur succès de reproduction pourrait être plus faible dans ces milieux à cause du labourage, du fauchage et de l’application de pesticides. Les pesticides sont une grande menace pour les Bruants noir et blanc, car, en plus d’avoir des effets létaux directs, ils appauvrissent les populations de proies, telles que les sauterelles.

L’exploitation pétrolière et gazière dans les prairies a aussi contribué à la perte et à la fragmentation d’habitat pour les Bruants noir et blanc; la perturbation sensorielle qui y est associée est aussi préoccupante. L’augmentation des parcs éoliens et solaires constitue une menace croissante. Les lignes électriques associées à ces parcs peuvent favoriser la présence de prédateurs aviaires et de Vachers à tête brune, ce qui menace la survie et la productivité des Bruants noir et blanc.

Les changements climatiques seraient une menace croissante pour les Bruants noir et blanc. Le réchauffement continu, jumelé à des sécheresses plus fréquentes et plus intenses ainsi qu’à des tempêtes plus importantes, affectera probablement négativement l’espèce. Dans de telles conditions, les Bruants noir et blanc pondront moins d’œufs et les taux de survie des œufs et des oisillons diminueront, alors que les inondations causées par des précipitations extrêmes pourraient aussi augmenter la mortalité chez les adultes.

Un certain nombre de facteurs limitatifs rend les Bruants noir et blanc susceptibles au déclin. Cette espèce dépend fortement de la disponibilité de la couverture végétale pour réduire le stress thermique lors de la nidification. Les Bruants noir et blanc sont vulnérables aux conditions de sécheresse, qui réduisent l’abondance de leur principale proie (les sauterelles) et les exposent à une compétition accrue avec d’autres espèces d’oiseaux de prairie, d’où une réduction du taux de recrutement. À l’inverse, ils sont aussi vulnérables aux épisodes de fortes pluies dans leurs lieux de reproduction et aux fluctuations de la disponibilité de graines dans leurs quartiers d’hiver.

Protection, statuts et classements

Le Bruant noir et blanc est protégé en vertu de lois fédérales comme la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, au Canada, le Migratory Bird Treaty Act, aux États-Unis, et la Convention for the Protection of Migratory Birds and Game Mammals (convention pour la protection des oiseaux migrateurs et des mammifères chassés), au Mexique. Le Bruant noir et blanc est aussi protégé par des lois provinciales comme le Alberta Wildlife Act, le Saskatchewan Wildlife Act et le Manitoba Wildlife Act. Aucune de ces lois n’a de dispositions précises sur la protection de l’habitat.

Le Bruant noir et blanc est inscrit à la liste rouge de l’UICN dans la catégorie « préoccupation mineure ». NatureServe le désigne comme non en péril à l’échelle mondiale et comme non en péril dans les lieux de reproduction et à l’extérieur de ceux-ci aux États-Unis, parce qu’il est commun et largement réparti. Pour l’ensemble du Canada, NatureServe classe l’espèce comme apparemment non en péril à non en péril, ce qui reflète une certaine inquiétude pour le long terme à cause des déclins et d’autres facteurs. Le Bruant noir et blanc est classé non en péril en Alberta, apparemment non en péril à non en péril en Saskatchewan et gravement en péril au Manitoba.

Le Bruant noir et blanc est considéré comme une espèce d’importance continentale aux termes du Plan nord-américain de conservation des oiseaux terrestres de Partenaires d’envol, parce qu’il s’agit d’un oiseau commun qui connaît un déclin abrupt.

Résumé technique

Nom scientifique:
Calamospiza melanocorys
Nom français:
Bruant noir et blanc
Nom anglais:
Lark Bunting
Répartition au Canada:
Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Information démographique

Information démographique
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) Inconnue, mais la durée présumée est de 2 à 3 ans.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui, observé
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Estimé à 59 %, selon une interpolation pour les dix dernières années à partir du déclin à long terme (1970-2015) de 8,6 % par année au Canada; ce pourcentage est conforme à l’existence d’une tendance décennale mobile inférieure à -50 % dans six des neuf dernières années.
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu, mais, d’après l’évaluation des menaces, il est prévu que le déclin continue.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu, mais un déclin est présumé.
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé? a) Non
b) Oui pour les populations des États-Unis, mais pas pour celles du Canada (les causes pourraient cependant être similaires). c. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non, bien que la population canadienne se trouve à la limite de l’aire de répartition de l’espèce, et comme le Bruant noir et blanc est très nomade, les effectifs canadiens peuvent connaître des fluctuations extrêmes d’une année à l’autre puisque les oiseaux traversent la frontière des États-Unis, mais la population mondiale ne fluctue pas autant.

Information sur la répartition

Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 124 500 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
[Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 x 2 km de côté].
Variable, mais probablement >2 000 km2 pour la plupart des années.
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a) Probablement pas
b) Non
!!! (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) Inconnu à cause de la vaste répartition de l’espèce, de sa grande capacité de dispersion et de son comportement très nomade, mais probablement > 10.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Oui, déclin observé à cause de la perte et de la dégradation d’habitat de reproduction, et du fait que les limites nord de son aire de répartition se sont resserrées.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Oui, déclin inféré à cause de la perte et de la dégradation d’habitat de reproduction.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de [sous -] populations? s. o. (aucune sous-population n’est décrite)
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du !!!? On ne sait pas.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, déclin inféré de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat à cause de l’agriculture, de l’urbanisation et de l’exploitation pétrolière et gazière.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de [sous -] populations? s. o. (aucune sous-population n’est décrite)
!!! ? On ne sait pas, mais il peut y avoir des fluctuations extrêmes certaines années à cause du caractère nomade de l’espèce.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Les Bruants noir et blanc effectuent des déplacements irruptifs en périphérie de leur aire de répartition, leurs effectifs s’en trouvant à fluctuer annuellement, parfois à un degré extrême.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Les Bruants noir et blanc effectuent des déplacements irruptifs en périphérie de leur aire de répartition, leurs effectifs et leur zone d’occupation s’en trouvant à fluctuer annuellement, parfois à un degré extrême.

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
Sous-populations (utilisez des fourchettes plausibles) Nombre d’individus matures
Population canadienne Estimé à 160 000 individus (fourchette de 50 000 à 500 000)

Analyse quantitative

Analyse quantitative
Sujet Information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? Non calculée

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible selon le calculateur des menaces de l’UICN)
Sujet Information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce?

Oui, le 9 juin 2016, par Andrea Smith, Marcel Gahbauer, Jon McCracken, Joanna James, Kristiina Ovaska, Gord Court, Jeff Keith, Bill Watkins, Ken De Smet, Louise Blight, Scott Wilson, Susan Skagen, Kim Borg L’impact global des menaces est élevé-moyen, sur la base des évaluations suivantes :

  • Agriculture, particulièrement la conversion des prairies et les pratiques d’élevage (impact élevé-faible)
  • Pollution, plus précisément l’utilisation de pesticides (impact moyen-faible)

Les menaces suivantes ont été évaluées comme présentant un impact faible : développement résidentiel et commercial; production d’énergie et exploitation minière; corridors de transport et de services; espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques; changements climatiques et phénomènes météorologiques violents.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. Les populations beaucoup plus grandes dans les États américains adjacents (Dakota du Nord et Montana) présentent des tendances à la baisse depuis les quarante dernières années.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Oui
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Probablement maintenant, mais si la disponibilité d’habitat convenable continue à se détériorer, l’habitat pourrait être limité dans le futur (voir le point suivant).
!!! Oui, il y a perte, dégradation ou fragmentation d’habitat dans certaines parties de l’aire de répartition canadienne de l’espèce.
!!! On ne sait pas, mais il y a probablement perte, dégradation ou fragmentation d’habitat dans certaines parties de l’aire de répartition étatsunienne de l'espèce.
!!! Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Possible, mais imprévisible à cause du caractère très nomade de l’espèce d’une année à l’autre, et ultimement limitée par les déclins dans la portion étatsunienne de l’aire de reproduction de l’espèce.

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Nature délicate de l’information sur l’espèce
Sujet Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut
Sujet Information
COSEWIC : Espèce désignée « menacée » en avril 2017.

Statut et justification de la désignation

Statut et justification de la désignation
Sujet Information
Statut Espèce menace
Code alphanumérique Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » sous A2b, mais est évaluée comme étant « menacée », sous A2b, car l’espèce n’est pas en danger de disparition imminente.
Justification de la désignation Cet oiseau chanteur des prairies se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition dans les Prairies canadiennes. L’espèce est nomade, les populations reproductrices changent considérablement d’endroits d’une année à l’autre pour suivre les conditions favorables à l’échelle du paysage régional, recherchant les pointes d’abondance de sauterelles. Par conséquent, les estimations de la population fluctuent considérablement et viennent compliquer l’estimation des tendances à court terme. Cependant, les données à long terme montrent un déclin de 98 % depuis 1970. Au cours de la plus grande partie de la dernière décennie, cette tendance est restée fortement négative. La conversion de l’habitat de prairies et l’utilisation d’insecticides sont réputées être les principales menaces qui pèsent sur l’espèce.

Applicabilité des critères

Applicabilité des critères
Sujet Information
Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition » sous A2b, en raison du déclin de 59 % de la taille de la population au cours des dix dernières années.
Critère B (petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) Ne s’applique pas, puisque l’IZO et la zone d’occurrence dépassent grandement les seuils.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) Ne s’applique pas, puisque la population moyenne dépasse largement 10 000.
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) Ne s’applique pas, puisque la population moyenne dépasse largement 1 000.
Critère E (analyse quantitative) Analyse non réalisée.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Calamospiza melanocorys (Stejneger, 1885)

Nom français : Bruant noir et blanc

Nom anglais : Lark Bunting

Classe : Oiseaux

Ordre : Passériformes

Famille : Embérizidés

Genre : Calamospiza
Espèce : Calamospiza melanocorys

Aucune variation géographique ou sous-espèce n’est décrite pour cette espèce (Shane, 2000; AOU, 2014). Le Bruant noir et blanc est la seule espèce du genre Calamospiza et n’a aucune espèce étroitement apparentée (Patten et Fugate, 1998; Shane, 2000).

Description morphologique

Le Bruant noir et blanc est un gros bruant trapu à courte queue et au bec gris bleuâtre relativement volumineux (Neudorf et al., 2006). Les individus adultes présentent un dimorphisme sexuel. Les oiseaux mâles ont un plumage nuptial noir et une tache alaire blanche. Le plumage des femelles est brun grisâtre avec des rayures noires sur les parties supérieures et leurs ailes sont brun foncé avec une tache alaire blanche teintée de chamois (Shane, 2000; Neudorf et al., 2006). Le plumage de base (internuptial) des mâles ressemble à celui des femelles, mais leur tache alaire est plus grande et d’un chamois plus clair, leur tête et leur dos sont d’une teinte plus rouille, et les plumes de leur abdomen sont noires avec des contours blancs. Les juvéniles ont un plumage semblable à celui des femelles mais plus chamoisé dans l’ensemble, et leurs parties inférieures présentent plus de rayures (Shane, 2000; Neudorf et al., 2006).

Les Bruants noir et blanc mâles ressemblent étroitement aux Goglus des prés (Dolichonyx oryzivorus) mâles, mais ils n’ont ni le dos taché de blanc, ni la nuque de couleur chamois, ni le croupion blanchâtre des Goglus des prés. Le plumage des Bruants noir et blanc femelles et celui de base des mâles se distinguent de ceux des femelles du Plectrophane à ventre noir (Calcarius ornatus) et du Plectrophane de McCown (Rhynchophanes mccownii) par les nombreuses rayures sur les parties inférieures, qui sont très peu nombreuses ou inexistantes chez les plectrophanes (Shane, 2000).

Structure spatiale et variabilité de la population

Aucune information sur la structure de la population canadienne de Bruants noir et blanc n’est disponible.

Unités désignables

Aucune sous-espèce ou variété du Bruant noir et blanc n’a été identifiée au Canada et aucune population distincte ou importante sur le plan de l’évolution n’a été décrite.

Importance de l’espèce

Aucune connaissance traditionnelle autochtone n’est actuellement disponible pour le Bruant noir et blanc.

Le Bruant noir et blanc est la seule espèce du genre Calamospiza et n’a aucune espèce étroitement apparentée (Shane, 2000). Il est l’une des six espèces de passereaux de prairie endémiques dans la région des Grandes Plaines de l’Amérique du Nord, où il fait partie des oiseaux les plus abondants et les moins philopatriques (Mengel, 1970; Shane, 2000). Les Bruants noir et blanc mâles ont une mue particulière : contrairement aux autres bruants, il passe d’un plumage de base cryptique à un plumage nuptial voyant, nettement différent (Shane, 2000). Le Bruant noir et blanc est l’oiseau emblématique de l’État du Colorado.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Bruant noir et blanc est une espèce endémique dans les prairies du centre-ouest de l’Amérique du Nord (figure 1). Il se reproduit du sud des Prairies canadiennes jusque dans le nord du Mexique, en passant par les Grandes Plaines du centre des États-Unis. Aux États-Unis, l’aire de reproduction des Bruants noir et blanc s’étend vers l’est du Dakota du Sud jusqu’en Oklahoma (Dechant et al., 2002; NatureServe, 2015). Dans le passé, l’espèce se reproduisait au Minnesota et en Iowa, mais son aire de reproduction s’est resserrée vers l’ouest, probablement à cause de la perte, de la dégradation et de la fragmentation d’habitat (Finch et al., 1987). Les Bruants noir et blanc hivernent dans le sud-ouest des États-Unis (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique et Texas) et dans le centre-nord du Mexique.

Figure 1. Aire de répartition du Bruant noir et blanc.
Aire de répartition du Bruant noir et blanc
Photo: © tirée de Shane, 2000
Description longue de la figure 1

Carte illustrant l’aire de répartition (reproduction, migration, hors reproduction et présence toute l’année) du Bruant noir et blanc dans les prairies du centre-ouest de l’Amérique du Nord. L’espèce se reproduit depuis le sud des Prairies canadiennes jusque dans le nord du Mexique, en passant par les Grandes Plaines du centre des États-Unis. Le Bruant noir et blanc passe l’hiver dans le sud-ouest des États-Unis (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique et Texas) et le centre-nord du Mexique.

 

Aire de répartition canadienne

Des Bruants noir et blanc sont présents au Canada pendant leur période de reproduction du sud-est de l’Alberta au sud-ouest du Manitoba, en passant par le sud de la Saskatchewan (figure 1; Finch et al., 1987; Shane, 2000). Leur aire de répartition se situe dans la région de conservation des oiseaux numéro 11 (RCO 11), soit celle des cuvettes des Prairies, dans l’écozone des Prairies (Environment Canada, 2013).

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Selon le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS), la zone d’occurrence pour la période de 2012 à 2015 était d’environ 124 500 km2, comparée à environ 327 400 km2 pour la période de 1968 à 2015. Il est difficile d’estimer la zone d’occupation compte tenu de la fluctuation annuelle élevée de la répartition de l’espèce. Il est probable que, pour la plupart des années, la zone d’occupation dépasse 2 000 km2, mais il se peut aussi qu’elle soit inférieure à ce seuil dans les années où la population au Canada est particulièrement petite.

Activités de recherche

La majorité de l’information sur la répartition et l’abondance des Bruants noir et blanc au Canada provient des données du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord, qui sont obtenues par dénombrement par points d’écoute le long des routes (Environment Canada, 2014a). Les informations supplémentaires sont tirées des atlas d’oiseaux nicheurs des provinces (Bird Studies Canada, sans date; Federation of Alberta Naturalists, 2007; Saskatchewan Conservation Data Centre, 2016), d’observations fortuites lors de relevés ciblant une espèce en péril (soit le Moqueur des armoises, Oreoscoptes montanus, en Saskatchewan; Government of Saskatchewan Ministry of Environment, 2011) et d’une initiative à grande échelle de surveillance de la biodiversité (Alberta Biodiversity Monitoring Institute; ABMI, 2015).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Les Bruants noir et blanc se reproduisent dans divers habitats de prairie et de steppe arbustive, notamment dans les prairies à graminées courtes et mixtes, les champs en jachère envahis de mauvaises herbes, les champs de foin de légumineuses, les pâturages à graminées indigènes ou introduites et les terres cultivées où le travail du sol est minimal (Finch et al., 1987;Shane, 2000; Dechant et al., 2002). L’espèce est habituellement associée à de grandes étendues de prairies continues (de plus de 10 km2; Shane 2000; Dechant et al. 2002). Cependant, Skagen et al. (2005) ont trouvé que, au Colorado, les taux de survie quotidiens des nids étaient plus élevés dans les parcelles de prairie de petite taille (< 80 ha) que dans celles de grande taille (> 80 ha), possiblement parce que les gros mammifères prédateurs évitaient les petites parcelles d’habitat. Toutefois, une étude a montré que l’espèce ne semblait pas sensible à la superficie d’habitat dans les prairies du Dakota du Sud (Johnson et Igl, 2001).

Les Bruants noir et blanc nichent en dessous ou à côté d’herbacées non graminoïdes, de graminées cespiteuses, de grandes graminées ou d’arbustes bas qui les protègent probablement contre les conditions météorologiques défavorables et les prédateurs (With et Webb, 1993; Dechant et al., 2002). Au Dakota du Sud et au Colorado, le succès des nids augmentait avec le degré de couvert des nids et la hauteur de la végétation (Strong, 1971; Pleszczynska, 1978; Skagen et Yackel Adams, 2010), probablement du fait de l’effet de protection des nids contre les rayons du soleil (Pleszczynska, 1978). Au Dakota du Sud, les nids construits tôt dans la période de reproduction avaient plus de succès que ceux construits plus tard dans la période, puisque la protection contre l’ensoleillement diminue au cours de l’été (Pleszczynska, 1978). Au Kansas, les nids productifs étaient à côté de graminées courtes (hauteur moyenne de 31 cm) et de grandes herbacées non graminoïdes (hauteur moyenne de 42 cm; Shane, 1972, tel que cité dans Dechant et al., 2002). Les conditions favorables à la nidification comprennent un sous-étage dominant de graminées (hauteur < 60 cm), un étage supérieur couvrant de 10 % à 30 % du terrain, constitué de végétaux plus hauts (par exemple herbacés non graminoïdes ou arbustes) et de 10 % à 15 % de sol dénudé (Dechant et al., 2002; Neudorf et al., 2006).

Les Bruants noir et blanc préfèrent les pâturages peu ou modérément broutés pour leurs lieux de reproduction, bien que cela puisse dépendre du type de végétation. Par exemple, dans la prairie à grandes graminées, la densité de la population de Bruants noir et blanc augmente avec l’intensité du pâturage, puisque le pâturage intensif abaisse la hauteur de l’étage supérieur. Toutefois, le pâturage intensif a des effets négatifs sur la qualité de l’habitat à graminées courtes, puisqu’il élimine la nourriture, la protection contre le soleil et la disponibilité de sites de nidification (Finch et al., 1987). Dans le Dakota du Nord, Kantrud (1981) a découvert que la densité de la population des Bruants noir et blanc était plus grande dans les pâturages modérément utilisés et que l’espèce évitait les champs de foin fauchés l’année précédente. Bien que les Bruants noir et blanc nichent dans des milieux agricoles, leur succès de reproduction peut être plus bas dans les terres agricoles que dans les prairies indigènes, à cause d’activités agricoles comme le travail du sol et le fauchage. Même si les effets directs de ces activités sur les Bruants noir et blanc n’ont pas été étudiés, elles augmentent probablement le risque de mortalité des œufs et des oisillons (Finch et al., 1987; Neudorf et al., 2006).

Dans les Prairies canadiennes, les Bruants noir et blanc se trouvent principalement dans la prairie à graminées courtes ou mixtes, mais aussi dans des zones agricoles, comme des champs de foin, des prairies cultivées et des fossés en bordure de routes (Environment Canada, 2013). Dans cette région, McMaster et Davis (1998) ont trouvé que l’espèce était plus abondante dans le couvert de graminées vivaces (cultivé dans le cadre du Programme d’établissement d’un couvert végétal permanent [PECVP], initiative du gouvernement fédéral qui offrait des incitatifs financiers aux agriculteurs pour leur permettre de planter un couvert de graminées vivaces sur les terres qui couraient un risque élevé d’érosion; la fenaison et le fauchage étaient autorisés sur ces terres) que dans les terres cultivées. Les sites fauchés et pâturés du PECVP étaient utilisés à égalité (même si des Bruants noir et blanc n’ont pas été trouvés dans les champs de foin de la Saskatchewan; Davis et al., 2016). En Saskatchewan, les Bruants noir et blanc utilisent tant les pâturages indigènes que ceux cultivés. Cependant, leur succès de reproduction (survie des nids et taux de départ du nid) était plus faible dans les habitats cultivés que dans les prairies indigènes : la structure des pâturages cultivés (moins d’herbes et d’arbustes, et davantage de sol dénudé que dans les prairies indigènes) permettrait aux prédateurs de trouver les nids de Bruants noir et blanc plus facilement (Davis et al., 2016). En Saskatchewan, on a noté que les Bruants noir et blanc nichaient en association avec la symphorine de l’Ouest (Symphoricarpos occidentalis) (Smith et Smith, 1966). En Alberta, on a observé que les Bruants noir et blanc nichaient dans des couverts végétaux relativement hauts et denses, notamment de graminées, souvent avec l’armoise tridentée (Artemisia tridentata; Rand, 1948). Dans l’ensemble de leur aire de répartition, les Bruants noir et blanc semblent préférer un habitat dominé par des agropyres (Agropyron spp.), le boutelou gracieux (Bouteloua gracilis), la stipe chevelue (Stipa comata) et l’armoise tridentée (Shane, 2000).

Les Bruants noir et blanc utilisent durant les migrations printanières et automnales un habitat semblable à celui qu’ils utilisent pendant la période de reproduction, dont de l’habitat de broussailles dans le centre du Mexique (Shane, 2000). Dans les lieux d’hivernage, les Bruants noir et blanc se rencontrent dans des milieux semi-arides plats et ouverts, notamment dans des plaines, des champs, les terrains broussailleux, des terres agricoles, des prairies, de petites playas et des plaines désertiques (Neudorf et al., 2006). Les Bruants noir et blanc hivernant au Colorado utilisent des pâturages d’hiver modérément ou intensément broutés (Giezentanner et Ryder, 1969).

Tendances en matière d’habitat

Le Bruant noir et blanc a évolué dans les Grandes Plaines, où il s’est adapté à un paysage hétérogène façonné par le broutage exercé par le bison d’Amérique (Bison bison), les colonies de chiens-de-prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) et les feux périodiques (Neudorf et al., 2006). La mosaïque du paysage s’est vue radicalement changer avec l’arrivée des Européens au 19e siècle. Une grande partie des habitats indigènes ont été convertis en terres agricoles et en pâturages, ou ils ont disparu en raison de l’urbanisation. Le bétail a modifié le régime de broutage, ce qui a mené à une structure uniforme de la végétation et à un broutage excessif dans certaines zones (Giezentanner et Ryder, 1969; Fontaine et al., 2004). Néanmoins, parmi les trois types de prairies (grandes graminées, graminées mixtes et graminées courtes) en Amérique du Nord, la prairie à graminées courtes, principal habitat utilisé par les Bruants noir et blanc pour leur reproduction, est la moins perturbée, environ 50 % étant encore intacte (Roch et Jaeger, 2014). Cependant, la prairie à graminées courtes devient de plus en plus intéressante pour la culture dans le nord des Grandes Plaines, alors que les avancées en matière de technologie d’irrigation et de cultures génétiquement modifiées ouvrent des possibilités de monocultures céréalières (Neudorf et al., 2006). La tendance à utiliser des variétés de blé plus courtes réduirait le couvert pour les nids dans ces terres agricoles (Neudorf et al., 2006).

Dans les Prairies canadiennes, plus de 70 % des prairies indigènes ont été converties en terres agricoles et environ 20 % de la prairie à graminées courtes originale est restée intacte (North American Bird Conservation Initiative Canada, 2012). Depuis 1985, la superficie de prairie à graminées courtes a diminué d’environ 10 %, alors que les zones agricoles sont passées de terres labourées à terres fourragères, changement dû en grande partie à un fort marché du bétail (Prairie Habitat Joint Venture, 2014). Par conséquent, la couverture végétale vivace (par exemple, champs de foin et pâturages) s’est répandue dans une grande partie des prairies (Prairie Habitat Joint Venture, 2014).

Dans l’ensemble de l’aire de répartition du Bruant noir et blanc, l’habitat de l’espèce est menacé de destruction et de fragmentation, qui sont causées par l’agriculture, l’urbanisation et l’exploitation gazière et pétrolière (Neudorf et al., 2006). Au Dakota du Nord, la fin du Conservation Reserve Program, qui offrait un soutien financier aux agriculteurs pour qu’ils reconvertissent les terres agricoles peu productives en couverture de graminées vivaces, aurait mené au déclin rapide de la disponibilité d’habitat pour les Bruants noir et blanc (Johnson et Igl, 1995). La plus grande partie de l’habitat de reproduction du Bruant noir et blanc dans la région des Rocheuses aux États-Unis (qui inclut des parties du Colorado, du Kansas, du Nebraska, du Dakota du Sud et du Wyoming) a été classée, par le Fonds mondial pour la nature, comme étant en situation critique (critical) ou menacée (endangered), parce que l’habitat est fragmenté par la conversion en terres agricoles, le surpâturage et la suppression des incendies (Neudorf et al., 2006).

En Alberta, les changements climatiques pourraient augmenter l’étendue de l’écozone des Prairies en direction nord-ouest, ce qui augmenterait la superficie de l’habitat propice aux Bruants noir et blanc de potentiellement 23 % au cours du prochain siècle (Nixon et al., 2015). Cependant, tout gain sur le plan de la convenabilité du climat pour l’espèce pourrait se trouver annuler par l’intensification constante de l’agriculture et de l’urbanisation dans la région, qui réduiront la disponibilité et la qualité d’habitat (Nixon et al., 2015). De plus, comme l’espèce en Alberta se trouve à la limite nord de son aire de répartition, les populations peuvent y être moins robustes que celles du centre de l’aire de répartition, et donc moins aptes à s’étendre vers les nouveaux habitats disponibles (Nixon et al., 2015). Les données du Relevé des oiseaux nicheurs pour le Canada montrent une réduction de la répartition des Bruants noir et blanc dans les Prairies au cours des dernières décennies, ce qui porte à croire que, à ce jour, l’aire de répartition de l’espèce ne s’est pas étendue en fonction des changements climatiques (figure 2).

Au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis, l’agriculture et l’urbanisation causent aussi la perte et la fragmentation d’habitat dans les lieux d’hivernage du Bruant noir et blanc. Les playas sèches sont un important habitat d’alimentation pour les Bruants noir et blanc en hiver, mais bon nombre disparaissent du fait de la succession écologique (Neudorf et al., 2006). Le désert de Chihuahua, dans le nord du Mexique, accueille beaucoup d’espèces d’oiseaux de prairie hivernants, notamment le Bruant noir et blanc. Entre 2006 et 2011, le taux annuel d’augmentation de l’étendue des terres agricoles a été établi à 6 % dans la région, ce qui équivaut à une perte d’environ 69 000 ha d’arbustaies désertiques et de vallées de prairie (Pool et al., 2014). Cette perte d’habitat aurait causé le déplacement de 16 000 Bruants noir et blanc (Pool et al., 2014).

Figure 2. Répartition des mentions au Canada selon le Relevé des oiseaux nicheurs.
Répartition des mentions au Canada selon le Relevé des oiseaux nicheurs.
Description longue de la figure 2

Carte illustrant la répartition des mentions de Bruant noir et blanc dans le sud-est de l’Alberta, le sud de la Saskatchewan et le sud-ouest du Manitoba, selon les résultats du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS). Des symboles différents permettent de distinguer les mentions de la période de 2005 à 2015 des mentions de la période de 1968 à 2015.

 

Biologie

La majorité de l’information concernant la biologie du Bruant noir et blanc provient d’études menées dans les lieux de reproduction aux États-Unis, peu d’études ayant été réalisées dans l’aire de répartition canadienne.

Cycle vital et reproduction

Le régime d’appariement des Bruants noir et blanc est considéré comme variable et complexe (Shane, 2000). Dans les zones où la densité est élevée, les oiseaux pratiquent la polygynie de défense des ressources, une corrélation positive existant entre couverture végétale et qualité de l’habitat de nidification (Pleszczynska, 1978).

La taille moyenne des couvées chez le Bruant noir et blanc se situe entre 3,6 et 4,5 œufs (Creighton, 1971; With et Webb, 1993; Shane, 2000; Skagen et al., 2005; Neudorf et al., 2006; Yackel Adams et al., 2007). Les individus se reproduiraient seulement une fois par an, mais il y a souvent renidification à la suite d’un échec de nidification (Neudorf et al., 2006; Yackel Adams et al., 2007). Aux États-Unis, il y a en moyenne de 1,3 à 2,3 jeunes par nid qui quittent le nid (Neudorf et al., 2006; Yackel Adams et al., 2007). Au Canada, Davis et al. (2016) ont noté, dans les lieux de reproduction, une moyenne de 3,1 + 0,3 jeunes par nid quittant le nid dans les prairies indigènes, alors que dans les pâturages cultivés, le taux était plus bas (1,2 + 0,0, p = 0,04).

Au Colorado, les taux de survie quotidiens des nids étaient plus élevés dans les parcelles de prairie de petite superficie (< 80 ha) que dans les parcelles de grande superficie (petite : 0,925 + 0,026, IC à 95 % de 0,874-0,975; grande : 0,851 + 0,038, IC à 95 % de 0,776-0,925, t35 = 6,94, p < 0,001; Skagen et al., 2005), probablement parce que le nombre de gros mammifères prédateurs était plus élevé dans ces dernières (Skagen et al., 2005). En Saskatchewan, les taux de survie quotidiens des nids étaient plus élevés dans les prairies indigènes que dans les pâturages cultivés (indigènes : 0,970, IC à 85 % de 0,886-0,949; cultivés : 0,843, IC à 85 % de 0,777-0,891; Davis et al., 2016). Au Manitoba, le taux de survie pour la période de nidification était faible (0,20) et seulement 29 % des œufs pondus ont produit des jeunes ayant quitté le nid (Davis, 1994). Le taux de survie après le départ du nid (du départ du nid à l’autonomie) augmente au cours de la période de reproduction, possiblement en raison de l’abondance croissante de nourriture (Yackel Adams et al., 2006). Yackel Adams et al. (2006) ont calculé que le taux de survie moyen après le départ du nid va de 0,276 + 0,08 à 0,360 + 0,08. Grâce à ces valeurs et à la moyenne du taux de survie hivernale (0,680), Yackel Adams et al. (2006) ont estimé un taux annuel de survie des juvéniles (c.-à-d. survie à la première année de vie) entre 0,188 et 0,245. Il y a peu de données empiriques sur les taux de survie des Bruants noir et blanc adultes. Cependant, Neudorf et al. (2006) ont utilisé les données de survie de sept autres espèces de passereaux granivores pour estimer un taux de survie de 0,492 pour le Bruant noir et blanc, sur la base d’une régression linéaire du taux de survie en fonction de la masse.

La durée de vie moyenne du Bruant noir et blanc est inconnue. La plus longue période entre le baguage d’un Bruant noir et blanc et la récupération de sa bague a été de 3 ans (Shane, 2000). Comme chez la plupart des autres passereaux, la durée d’une génération (c.-à-d. l’âge moyen des adultes reproducteurs) chez le Bruant noir et blanc est probablement d’entre 2 et 3 ans. Neudorf et al. (2006) ont calculé que la durée de génération par cohorte (c.-à-d. la durée moyenne entre la naissance d’un individu et celle de sa progéniture) chez le Bruant noir et blanc est de 2,2 ans (écart-type = 1,6 an).

Physiologie et adaptabilité

Les Bruants noir et blanc se reproduisent dans les Grandes Plaines de l’Amérique du Nord, région caractérisée par une variabilité climatique interannuelle et interdécennale extrême (cycles de sécheresse et de précipitations; Neudorf et al., 2006; Skagen et Yackel Adams, 2012). Les Bruants noir et blanc ont évolué en s’adaptant à cette instabilité environnementale; ils peuvent notamment se déplacer entre les périodes de reproduction, ce qui leur permet de suivre les conditions d’habitat idéales dans l’ensemble du paysage (Skagen et Yackel Adams, 2012). Pendant la période de reproduction, les mâles forment des bandes semi-nomades, probablement pour suivre les essaims de sauterelles, qui sont une partie importante du régime alimentaire des adultes et des jeunes pendant l’été (Finch et al., 1987). La date à laquelle débute la nidification coïncide avec l’abondance maximale de sauterelles (Neudorf et al., 2006).

La sélection des sites de nidification semble fortement se faire de manière à éviter le stress thermique chez les œufs et les oisillons, ainsi que chez les mâles au plumage foncé qui couvent (With et Webb, 1993). Les Bruants noir et blanc nichent près de plantes hautes et les nids sont orientés de façon à maximiser la protection contre le soleil de l’après-midi tout en optimisant l’exposition au soleil et aux vents frais du matin (Neudorf et al., 2006). Une fois que les oisillons quittent le nid, le mâle et la femelle se partagent la couvée et, chacun de leur côté, ils continuent à prendre soin des jeunes pendant plusieurs semaines (Yackel Adams et al., 2007). Cette stratégie réduit la prédation et augmente l’efficacité de recherche de nourriture, particulièrement dans des conditions de sécheresse (Yackel Adams et al., 2001). Les Bruants noir et blanc boivent moins d’eau (de 28 % à 42 % moins) que leur homologue écologique, le Dickcissel d’Amérique (Spiza americana), ce qui leur permet de survivre lors de longues ou d’intenses périodes de sécheresse (Shane, 2000).

Hill (1976) a émis l’hypothèse que, au Kansas, les Bruants noir et blanc réagiraient au parasitisme des nids par le Vacher à tête brune (Molothrus ater) en rejetant les œufs et en désertant les nids. Toutefois, un tel comportement n’a pas été observé en Saskatchewan, où le taux de parasitisme des nids par les Vachers à tête brune est élevé (jusqu’à 55 %; voir plus bas) et leurs œufs et oisillons sont acceptés par les Bruants noir et blanc (Sealy, 1999). Les Bruants noir et blanc défendent activement leur nid contre les prédateurs en adoptant des comportements de diversion (Shane, 2000).

Pendant la période de reproduction, les Bruants noir et blanc sont territoriaux, mais ils sont considérés comme une espèce semi-coloniale, puisque leurs nids sont souvent regroupés (Shane, 2000). La taille du territoire est difficile à estimer, étant donné que les mâles non accouplés se présentent souvent sur les territoires d’autres mâles, mais le territoire s’étend probablement sur 0,2 à 2 ha en fonction du type d’habitat et de sa qualité (Finch et al., 1987; Dechant et al., 2002).

Les changements climatiques devraient augmenter l’intensité et la fréquence des sécheresses dans les Grandes Plaines. Bien que les Bruants noir et blanc se soient adaptés aux fluctuations du climat dans la région, des variations éventuellement plus fortes auront probablement un effet négatif sur cette espèce. Ce sont principalement la taille des couvées, la survie des nids et la productivité de l’espèce qui devraient diminuer (Skagen et Yackel Adams, 2012). Toutefois, ces effets négatifs attribuables aux changements climatiques pourraient être partiellement contrebalancés si des températures de l’air plus élevées permettent l’amélioration de la thermorégulation des œufs et des oisillons quand les parents sont absents, en plus d’augmenter l’abondance d’insectes proies et le succès d’alimentation (Skagen et Yackel Adams, 2012).

Déplacements et dispersion

Les Bruants noir et blanc qui se reproduisent au Canada migrent sur de moyennes ou longues distances, passant l’hiver dans le sud-ouest des États-Unis et le centre-nord du Mexique. L’espèce est très nomade et ne manifeste pas de fidélité envers les lieux de reproduction (Finch et al., 1987; Neudorf et al., 2006); les routes migratoires varient aussi annuellement (Dechant et al., 2002), mais de manière générale elles suivent les hautes plaines à l’est des Rocheuses, et sont centrées autour du 102e méridien du centre du Texas au Dakota du Sud (Shane, 2000).

Les Bruants noir et blanc sont très grégaires lors de la migration (Shane, 2000). Pendant la migration automnale, des bandes d’entre 50 et 1 000 individus ont été observées au Texas, et plus de 10 000 individus ont été observés au Kansas. Au Wyoming, des centaines de Bruants noir et blanc ont été observés volant ensemble lors de la migration printanière (Shane, 2000).

Les populations hivernant au Mexique commencent la migration printanière en février. La plupart des oiseaux qui se reproduisent en Alberta arrivent à la fin de mai (Shane, 2000). Normalement, les mâles arrivent sur les lieux de reproduction de quelques jours à plusieurs semaines avant les femelles (Creighton, 1971; Chaine et Lyon, 2008). En Alberta, les adultes quittent les lieux de reproduction à la fin de juillet ou au début d’août, alors que les juvéniles semblent quitter les lieux plus tard, possiblement jusqu’en début de septembre (Shane, 2000). Aucune information n’est disponible sur les profils de dispersion des juvéniles.

Relations interspécifiques

Comme les Bruants noir et blanc ont évolué parmi des bisons d’Amérique et d’autres gros herbivores indigènes dans leurs lieux de reproduction, ils dépendent dans une certaine mesure du broutage pour le maintien de leur habitat de reproduction (particulièrement dans les prairies à végétaux de plus haute taille; voir la section Besoins en matière d’habitat; Neudorf et al., 2006).

De nombreuses espèces se nourrissent de Bruants noir et blanc. Les prédateurs des individus adultes incluent la Chevêche des terriers (Athene cunicularia), le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), l’Effraie des clochers (Tyto alba), le Faucon des prairies (Falco mexicanus), le Faucon émerillon (F. columbarius), la Buse rouilleuse (Buteo regalis) et la Buse de Swainson (B. swainsoni) (Neudorf et al., 2006).

Les principaux prédateurs des œufs et des oisillons du Bruant noir et blanc sont des mammifères tels que le spermophile rayé (Ictidomys tridecemlineatus), le coyote (Canis latrans), le renard véloce (Vulpes velox), la belette à longue queue (Mustela frenata), le blaireau d’Amérique (Taxidea taxus) et la mouffette rayée (Mephitis mephitis; Yackel Adams et al., 2001; Skagen et al., 2005). Les couleuvres (par exemple la couleuvre à nez mince, Pituophis melanoleucus; la couleuvre des Plaines de l’Ouest, Thamnophis radix; la couleuvre agile bleue, Coluber constrictor; la couleuvre à nez retroussé, Heterodon nasicus) peuvent aussi, lorsque l’occasion se présente, être des prédateurs des nids de Bruants noir et blanc (Skagen et al., 2005). Le Courlis à long bec (Numenius americanus), la Maubèche des champs (Bartramia longicauda) et la Sturnelle de l’Ouest (Sturnella neglecta) ont été observés à prendre des œufs ou des oisillons (Neudorf et al., 2006). Les rapaces deviennent les principaux prédateurs des jeunes durant la période où ces derniers acquièrent leur autonomie après leur départ du nid (Yackel Adams et al., 2001).

Au Colorado, 52 % des nids ont été pillés, alors que 39 % des jeunes ayant quitté le nid sont morts à l’intérieur de deux semaines après le départ du nid, principalement en raison de la prédation exercée par des rapaces (Yackel Adams et al., 2001). Yackel Adams et al. (2006) ont trouvé que, parmi les nidifications infructueuses, 92,3 % étaient causées par la prédation et 1,2 % par le bétail. Au Manitoba, 71 % des nids de Bruants noir et blanc sont victimes de prédation (Davis et Sealy, 2000).

Les Bruants noir et blanc sont souvent les hôtes de Vachers à tête brune, mais le parasitisme des couvées n’est pas très étudié chez l’espèce. Au Kansas, Hill (1976) a noté que 15,5 % des nids qu’il a suivis étaient parasités, mais il n’a observé qu’un seul jeune Vacher à tête brune quitter un nid. En Saskatchewan, Sealy (1999) a noté que 54,5 % des nids de Bruants noir et blanc qu’il a suivis étaient parasités, alors qu’au Manitoba, Davis et Sealy (2000) ont observé que 100 % des nids suivis étaient parasités, mais aucun jeune Vacher à tête brune n’a atteint le stade du départ du nid. Bien que l’aire de répartition des Bruants noir et blanc chevauche l’aire de répartition historique des Vachers à tête brune, il semble que les Bruants noir et blanc n’aient développé aucune stratégie d’évitement de cette espèce parasite (Sealy, 1999). Hill (1976) a émis l’hypothèse que le flagrant contraste entre l’apparence des œufs des deux espèces (les œufs des Vachers à tête brune sont tachetés de brun et ceux des Bruants noir et blanc sont bleu clair) pourrait faciliter l’identification et, par conséquent, l’éjection des œufs appartenant aux Vachers à tête brune dans les nids de Bruants noir et blanc. Toutefois, cette hypothèse n’est pas valide au Manitoba et en Saskatchewan, où les nids de Bruants noir et blanc sont souvent victimes de parasitisme et les œufs de Vachers à tête brune ne sont pas rejetés (Sealy, 1999; Davis et Sealy, 2000). Pour plusieurs espèces d’oiseaux de prairie, les taux de parasitisme de couvée par les Vachers à tête brune sont plus élevés dans les zones pâturées par le bétail qu’ailleurs, mais ce phénomène n’a pas été étudié chez les Bruants noir et blanc (Goguen et Mathews, 2000; Patten et al., 2006).

Pour trouver des ressources pendant la période de reproduction, les Bruants noir et blanc rivaliseraient possiblement avec plusieurs autres espèces d’oiseaux de prairie tels que la Sturnelle de l’Ouest, l’Alouette hausse-col (Eremophila alpestris), le Plectrophane de McCown et le Plectrophane à ventre noir. La ségrégation temporelle des nidifications et les différences dans l’alimentation et les comportements de recherche de nourriture réduisent probablement la compétition, cette dernière pouvant devenir un problème seulement dans des conditions de sécheresse (Neudorf et al., 2006).

Il existe peu d’information sur les parasites des Bruants noir et blanc. Des acariens nasicoles (Ptilonyssus morofskyi) ont été trouvés chez des oiseaux, en plus de divers hématozoaires (par exemple Haemoproteus, Trypanosoma et microfilaires). Cependant, les effets de ces infections parasitaires sont inconnus (Neudorf et al., 2006).

Pendant la période de reproduction, les Bruants noir et blanc se nourrissent en grande partie de sauterelles. À la fin de l’été, approximativement 85 % de l’alimentation des jeunes Bruants noir et blanc, qui sont exclusivement nourris d’invertébrés, est constituée de sauterelles (Finch et al., 1987). Environ 80 % de l’alimentation des individus adultes est constituée d’invertébrés pendant l’été. Le nombre de nids établis dans une zone est corrélé positivement avec la densité de sauterelles (Finch et al., 1987). En dehors de la période de reproduction, les Bruants noir et blanc se nourrissent principalement de petites graines, de grain, d’insectes et occasionnellement de fruits des cactus (Shane, 2000).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

L’information sur les effectifs du Bruant noir et blanc et leurs tendances provient principalement des données recueillies dans le cadre du Relevé des oiseaux nicheurs d’Amérique du Nord (BBS). Le BBS est un relevé à grande échelle des espèces d’oiseaux qui nichent dans la partie continentale des États-Unis et du Canada. Le relevé a été lancé en 1966, et on a commencé à couvrir les États des Grandes Plaines et les provinces des Prairies en 1967 (Environment Canada, 2014b).

Dans le cadre du BBS, des observateurs bénévoles d’expérience effectuent des relevés dans des parcours sélectionnés au hasard le long de routes. Chaque parcours du BBS a une longueur de 39,2 km, avec 50 points d’observation à intervalles de 0,8 km. Les observateurs effectuent un décompte de tous les oiseaux vus ou entendus (nombres et espèces) durant trois minutes à chaque point d’observation, dans un rayon de 0,4 km de ce point. On effectue un relevé dans les parcours une fois par année, au plus fort de la période de reproduction des oiseaux; au Canada, les relevés sont réalisés du 28 mai au 7 juillet, la plupart étant effectués durant les trois premières semaines de juillet (Environment Canada, 2014a).

Les estimations d’abondance du BBS représentent un indice d’abondance relative, et non un décompte absolu des populations nicheuses (Sauer et al., 2014). Au Canada, les données sont catégorisées par strates géographiques, basées sur la répartition des régions de conservation des oiseaux (RCO) dans les provinces et les territoires. Pour une espèce donnée, seules les strates qui comportent des observations provenant d’au moins trois parcours, dont au moins un a fait l’objet d’un relevé pendant cinq ans ou plus, sont incluses dans l’analyse (auparavant, les strates étaient incluses si elles comprenaient des données provenant d’au moins trois parcours avec une moyenne de deux années de relevés par parcours). L’aire de répartition du Bruant noir et blanc au Canada se trouve dans la région des cuvettes des Prairies (RCO 11). Cette région représente l’étendue la plus au nord des Grandes Plaines, et s’étend depuis les contreforts des Rocheuses, en Alberta, jusqu’à la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba, puis vers le nord jusqu’à la forêt boréale et vers le sud au-delà de la frontière avec les États-Unis (Environment Canada, 2013).

L’estimation mondiale de la taille de la population de Bruants noir et blanc (Partners In Flight [PIF] Science Committee, 2013) a été déterminée à partir de données du BBS de 2005 à 2014 (Rosenberg, et al., 2016). Une seule estimation a été calculée à partir de la moyenne des décomptes pour l’ensemble des années. Des indices d’abondance ont été calculés en multipliant les nombres moyens par parcours par la superficie du polygone géopolitique (c.-à-d. Canada, États-Unis ou les deux pays combinés) et en divisant le résultat par la superficie théoriquement couverte par chaque parcours (25,1 km2, sur la base d’un rayon de 0,4 km autour des 50 points d’observation; Blancher et al., 2013). Trois facteurs de correction ont ensuite été appliqués aux indices pour obtenir les estimations de la population. Pour effectuer la correction pour les couples, les indices ont été multipliés par 2 selon l’hypothèse qu’un seul membre d’un couple reproducteur est généralement décelé durant les relevés. Pour la correction concernant la superficie de détection, toutes les observations ont été classées par catégorie de distance à partir du centre du point d’observation (c.-à-d. 80 m, 125 m, 200 m, 400 m et 800 m), et on a calculé le carré du rapport entre le rayon de 0,4 km à partir du point d’observation et la classe de distance (pour tenir compte du fait que la superficie de détection augmente suivant le carré de la distance de détection). On a également appliqué une correction pour tenir compte du moment de la journée afin d’ajuster les dénombrements au moment de détection maximum en calculant le rapport entre les dénombrements au pic de détection et le dénombrement moyen pour l’ensemble des parcours (Rich et al., 2004). Pour terminer, on a utilisé une simulation de Monte Carlo afin de générer une distribution d’estimations de la taille de la population, et la moyenne de cette distribution a été retenue comme estimation ponctuelle de la taille actuelle de la population (Rosenberg et al., 2016).

Environnement et Changement climatique Canada génère les tendances du BBS au moyen d’un modèle hiérarchique bayésien, qui produit généralement des estimations plus précises que les approches précédentes (Smith et al., 2014). Ce modèle tient compte de l’erreur d’échantillonnage attribuable à la variation parmi les observateurs, les parcours et les strates géographiques, ainsi que de l’effet des observateurs travaillant pour la première année ainsi que de la variation annuelle dans une tendance à long terme (Environment Canada, 2014a). Le modèle permet également d’interpoler les données manquantes sur la base de l’information traitée dans le modèle entier (Wilson, 2014).

L’information à propos de l’abondance et de la répartition provenant des relevés peut être moins fiable à la périphérie de l’aire de répartition de l’espèce, où les nombres d’individus peuvent être faibles et très variables. Cela pourrait être un facteur important dans les données du BBS sur le Bruant noir et blanc parce que l’espèce se trouve à la limite nord de son aire de répartition au Canada. Une autre mise en garde à propos des données du BBS réside dans le fait que les parcours longent des routes et peuvent ne pas être représentatifs de l’abondance et de la répartition de la population à distance des routes (Sauer et al., 2014).

Le comportement du Bruant noir et blanc pourrait également avoir un effet sur la fiabilité des estimations des tendances basées sur les données du BBS. La nature très nomade de l’espèce d’une année à l’autre peut entraîner des surestimations ou des sous-estimations de la taille et des tendances de la population à l’échelle locale ou régionale (Neudorf et al., 2006). Pour réduire ce problème, on peut mettre l’accent sur les profils d’abondance à l’échelle régionale ou dans l’aire de répartition complète de l’espèce (Wilson, 2014). On peut également examiner les moyennes mobiles des tendances de la population au fil du temps plutôt que d’utiliser des comparaisons statiques (Smith, comm. pers., 2016).

Les tendances relatives aux lieux d’hivernage aux États-Unis proviennent des données du Recensement des oiseaux de Noël (RON). Le RON est réalisé chaque année dans la partie continentale de l’Amérique du Nord, du 14 décembre au 5 janvier. Des groupes de bénévoles notent les oiseaux observés dans des cercles d’un diamètre de 24 km qui ne se chevauchent pas, sur une période de 24 heures (National Audubon Society, 2010).

Les atlas provinciaux d’oiseaux nicheurs sont une autre source de données concernant l’aire de répartition et l’abondance du Bruant noir et blanc. En Alberta, des relevés ont été réalisés de 1987 à 1991 et de 2001 à 2005. Les travaux de ces deux périodes ne sont pas directement comparables, mais une analyse a néanmoins comparé les changements au fil du temps (Federation of Alberta Naturalists, 2007). En Saskatchewan, aucun atlas officiel n’a été publié, et des relevés systématiques semblables à ceux réalisés dans la plupart des autres provinces ont seulement commencé en 2017 (Bird Studies Canada, 2017). Au Manitoba, on a publié un seul atlas d’oiseaux nicheurs, à partir de données recueillies de 2010 à 2014 (Bird Studies Canada, sans date).

Abondance

L’estimation mondiale de la population reproductrice de Bruants noir et blanc est de 10 millions d’individus, mais on prévoit qu’elle diminuera de moitié au cours des 16 prochaines années (Rosenberg et al., 2016). Sur une estimation précédente de 9,1 millions d’individus, 160 000 (1,8 %) se reproduisaient au Canada (PIF Science Committee, 2013), selon les données du BBS de 1998 à 2007 (Blancher et al., 2013); Situation des oiseaux au Canada donne une fourchette d’abondance générale de 50 000 à 500 000 individus au pays (Government of Canada, 2015).

Dans les estimations de la population, on présume que l’habitat est échantillonné de façon représentative, c’est-à-dire en une proportion équivalant approximativement à son occurrence dans le paysage régional. De plus, les estimations supposent que les facteurs de correction tiennent compte des oiseaux qui sont présents, mais non décelés. Le facteur de correction pour les couples peut entraîner une surestimation si de nombreux décomptes incluent les deux membres d’un couple ou des oiseaux non appariés (Rich et al., 2004). Fait important aussi, ces estimations ont été obtenues alors que la population connaissait un déclin rapide; la population actuelle pourrait donc être beaucoup plus petite.

Fluctuations et tendances

La variabilité interannuelle de l’aire de répartition et de l’abondance du Bruant noir et blanc pose un défi pour le calcul des tendances de la population. Selon une analyse préliminaire des données canadiennes du BBS, les profils d’abondance dans les lieux de reproduction canadiens sont fortement liés aux conditions d’humidité dans la partie sud de l’aire de reproduction de l’espèce. Plus précisément, lors des années où la partie sud de l’aire de reproduction connaît un printemps humide, l’abondance au Canada peut être jusqu’à 80 % plus faible, peu importe les conditions météorologiques locales (Smith, comm. pers., 2016).

La population de Bruants noir et blanc a décliné dans son aire de reproduction (tableau 1). De 1970 à 2015, l’espèce aurait décliné de 3,2 % par année (intervalle de crédibilité à 95 % : -4,3, -2,3, n = 558 parcours) en Amérique du Nord, ce qui correspond à une perte cumulative de 77 % de la population (intervalle de crédibilité à 95 % : 65, 86; tableau 1). Même dans la partie centrale de l’aire de reproduction, le Bruant noir et blanc a subi un déclin annuel de 5,3 % (intervalle de crédibilité à 95 % : -8,1, -3,5, n = 53 parcours) dans le Dakota du Sud et un déclin annuel de 6,5 % (intervalle de crédibilité à 95 % : -9,1, -3,0, n = 30 parcours) au Kansas depuis 1970, ce qui correspond à des pertes cumulatives de 92 % et de 95 % dans ces États (tableau 1). Au Canada, les données correspondant à la même période montrent un déclin de 8,6 % par année (intervalle de crédibilité à 95 % : -12,2, -5,1, n = 84 parcours), soit une perte cumulative de 98 % (intervalle de crédibilité à 95 % : 91, 100; tableau 1; figure 3). Les résultats du BBS de 2005 à 2015 montrent une diminution considérable de la zone d’occurrence de 2005 à 2015, comparativement aux données à plus long terme de 1968 à 2015 (figure 2).

Tableau 1. Tendances annuelles à long et à court termes des effectifs de Bruants noir et blanc basées sur des relevés du BBS pour son aire de répartition au Canada et des portions de son aire de répartition aux États Unis, avec limite inférieure de l’intervalle crédibilité (LIIC) à 95 % et limite supérieure de l’intervalle de crédibilité (LSIC) à 95 %. Les résultats en gras sont des déclins statistiquement significatifs (c. à d. que l’intervalle de crédibilité à 95 % est sous 0 et qu’il y a une probabilité de 99 % que la population ait diminué de plus de 50 % au cours de la période indiquée). Les tendances sélectionnées pour les États Unis concernent les États adjacents au Canada (Montana et Dakota du Nord) et la partie centrale de l’aire de reproduction (Wyoming, Dakota du Sud, Nebraska, Kansas et Oklahoma) (Smith, comm. pers., 2016)
Région 1970-2015
Taux annuel de chan-gement
1970-2015
LIIC
1970-2015
LSIC
1970-2015
Nombre de parcours
2005-2015
Taux annuel de chan-gement
2005-2015
LIIC
2005-2015
LSIC
2005-2015
Nombre de parcours
Continent -3,2 -4,3 -2,3 558 -6,1 -8,6 -3,3 485
Toute la RCO 11 (Canada et É.-U.) -7,2 -9,4 -5,2 151 -6,2 -15,4 3,8 133
Canada -8,6 -12,2 -5,1 84 -14,0 -24,6 -1,8 70
Alberta -9,7 -15,6 -3,7 41 -31,1 -44,9 -17,4 36
Saskatchewan -8,5 -12,3 -4,7 43 -11,5 -23,6 2,7 31
États-Unis -4,3 -.5,7 -3,4 454 -5,4 -7,9 -2,5 413
Montana -1,1 -3,3 1,0 50 -4,7 -11,7 2,1 49
Dakota du Nord -9,7 -12,1 -7,6 41 -15,2 -24,5 -5,0 38
Wyoming -2,7 -4,3 -0,7 112 2,0 -3,1 9,8 89
Dakota du Sud -5,3 -8,1 -3,5 53 -3,3 -9,1 3,3 50
Nebraska -3,6 -5,9 -1,4 42 -2,3 -8,9 3,2 37
Kansas -6,5 -9,1 -3,0 30 1,6 -7,5 14,5 30
Oklahoma 3,8 -1,2 8,8 10 31,0 9,0 53,4 10
Figure 3. Indice annuel d’abondance du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) pour le Canada de 1970 à 2015, montrant les fluctuations sous-jacentes au déclin global à long terme. La zone ombrée en gris montre l’intervalle de crédibilité à 95 % pour l’estimation (ECCC, 2017). Les indices d’abondance représentent le nombre moyen attendu d’oiseaux observés durant un parcours du BBS réalisé par un observateur moyen dans l’aire de répartition de l’espèce au Canada.
Indice annuel  d’abondance du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) pour le Canada de 1970 à  2015
Description longue de la figure 3

Graphique illustrant la tendance de l’indice annuel d’abondance du BBS pour le Bruant noir et blanc au Canada de 1970 à 2015. Le graphique montre les fluctuations sous jacentes au déclin global à long terme.

 

Le déclin de la population s’est accéléré au cours de la dernière décennie (2005-2015). La population de l’Amérique du Nord a connu une diminution à un taux de 6,1 % par année (intervalle de crédibilité à 95 % : -8.6, -3.3, n = 485 parcours), ce qui équivaut à une perte cumulative de 47 % (intervalle de crédibilité à 95 % : 29, 59; tableau 1). Le taux de changement est semblable (-6,2 % par année) dans la RCO 11, qui comprend toute l’aire de répartition canadienne et des parties d’États du nord des États-Unis (intervalle de crédibilité à 95 % : -15,4, 3,8, n = 133 parcours). Le taux de déclin a été plus rapide dans la portion canadienne de l’aire de répartition, à 14 % par année (intervalle de crédibilité à 95 % : -24,6, -1,8, n = 70 parcours; tableau 1), pour une perte cumulative de 78 % (intervalle de crédibilité à 95 % : 16, 94). La fiabilité des tendances continentales est considérée comme élevée à long terme et comme modérée pour la dernièere décennie, tandis que celle des tendances canadiennes est jugée faible pour ces deux périodes, étant donné la plus petite taille d’échantillon et les fluctuations d’effectifs interannuelles élevées (Smith, comm. pers., 2016). Néanmoins, les déclins au Canada sont suffisamment marqués pour que la probabilité qu’ils soient de plus de 50 % est de 100 % (Smith, comm. pers., 2016). À cause des fluctuations à court terme, le changement global de la taille de la population au cours de la dernière décennie est le mieux interpolé à partir du déclin à long terme de -8,6 % par année, ce qui équivaut à un déclin sur dix ans de 59 %.

Les tendances à court et à long termes du BBS sont classiquement présentées sous la forme du taux de changement moyen géométrique, en pourcentage par année, entre la première et la dernière année (p. ex. 1970 et 2015). Cependant, les tendances des populations obtenues à partir de deux points dans le temps peuvent être trompeuses parce que le nombre d’individus peut varier grandement d’une année à l’autre en raison de la nature irruptive de l’espèce. Une autre approche consiste à examiner les tendances décennales mobiles : un point de donnée est établi pour chaque année, lequel représente le pourcentage moyen de variation annuelle pour la décennie précédente (voir figure 4; Smith, comm. pers., 2016). Cette méthode permet de faire ressortir aussi bien les fluctuations importantes que le profil global au fil du temps. À titre d’exemple, de 1982 à 1992, la tendance consistait en une augmentation annuelle de plus de 20 %, mais, de 1983 à 1993, la tendance était négative. Sur la période de 35 ans, la plupart des années (69 %) montrent des tendances décennales négatives, et la plupart de ces tendances sont suffisamment marquées pour se solder par un déclin cumulatif de plus de 50 % sur 10 ans (71 % des années associées à des tendances négatives). Durant les 10 dernières années (2005-2015), on a observé deux points de données (représentant les tendances de 2000 à 2010 et de 2004 à 2014) associés au plus fort niveau de baisse pour l’ensemble de la période de 35 ans (baisse d’environ 30 % par année). Les intervalles de crédibilité à 95 % pour chaque estimation annuelle des tendances sont vastes, mais les valeurs plausibles (fourchettes) sont principalement très négatives pour la plupart des années de la dernière décennie.

Figure 4. Tendances décennales mobiles du changement de population du Bruant noir et blanc au Canada selon les données du BBS de 1980 à 2015. Chaque point représente le taux annuel moyen de changement au cours de la décennie précédente, et les barres indiquent les intervalles de crédibilité à 95 %. Les lignes orange et rouge indiquent les taux annuels de déclin correspondant à des déclins décennaux de 30 % et de 50 %, respectivement, et la ligne pointillée représente le taux annuel de changement estimé pour le Canada de 2005 à 2015 à partir des données du BBS (A. Smith, comm. pers., 2016).
Tendances  décennales mobiles du changement de population du Bruant noir et blanc au  Canada selon les données du BBS de 1980 à 2015.
Description longue de la figure 4

Graphique illustrant les tendances décennales mobiles du changement de population du Bruant noir et blanc au Canada selon les données du BBS de 1980 à 2015. Chaque point représente le taux annuel moyen de changement au cours de la décennie précédente, et les barres indiquent les intervalles de crédibilité à 95 %.

 

Les données du RON relatives aux Bruants noir et blanc qui passent l’hiver dans les États du sud montrent une tendance à la baisse similaire au cours de la période de 1970 à 2015 (figure 5), ce qui corrobore l’existence d’une réduction à long terme de la population de l’espèce.

Figure 5. Tendances des observations de Bruants noir et blanc durant le Recensement des oiseaux de Noël dans le sud des États-Unis de 1970 à 2015. Le nombre d’oiseaux est la moyenne d’individus dénombrés par heure-équipe pour l’ensemble des cercles de dénombrement où l’espèce a été observée (National Audubon Society, 2010).
Tendances des  observations de Bruants noir et blanc durant le Recensement des oiseaux de Noël  dans le sud des États-Unis de 1970 à 2015.
Description longue de la figure 5

Graphique illustrant les tendances des observations de Bruants noir et blanc durant le Recensement des oiseaux de Noël dans le sud des États Unis de 1970 à 2015.

 

Dans le deuxième atlas des oiseaux nicheurs de l’Alberta, on a observé une diminution de l’abondance relative du Bruant noir et blanc comparativement au premier atlas, et la zone d’occurrence était quelque peu réduite, ces changements n’ayant toutefois pas été quantifiés (Federation of Alberta Naturalists, 2007). Dans l’atlas des oiseaux nicheurs du Manitoba, on mentionne des indices de nidification possible du Bruant noir et blanc dans seulement trois parcelles de 10 x 10 km de 2010 à 2014 (Bird Studies Canada, sans date). Comme il s’agit du premier atlas pour la province, il n’y a aucune base de comparaison, mais les données historiques du BBS indiquent que le sud-ouest du Manitoba se trouve depuis longtemps à la bordure de l’aire de répartition canadienne de l’espèce (figure 2).

Immigration de source externe

Le Bruant noir et blanc est très nomade d’une année à l’autre, et la population canadienne est en continuité avec celle du nord des États-Unis. Ainsi, les individus peuvent se reproduire de part et d’autre de la frontière lors d’années consécutives, selon les conditions. Par exemple, la répartition du Bruant noir et blanc dépend grandement des régimes de précipitations ainsi que de la position et de l’ampleur de l’oscillation nord-atlantique (Skagen et Yackel Adams, 2012). Par conséquent, des individus des États-Unis immigrent presque certainement au Canada dans certaines années. Cependant, les populations de Bruants noir et blanc dans les États des États-Unis voisins du Canada ont également connu des déclins à court et à long termes, quoique ces déclins ne sont statistiquement significatifs que pour le Dakota du Nord dans la période de 1970 à 2014 (tableau 1). Par conséquent, même si la population des États-Unis est une source probable d’immigration, il est peu probable qu’elle puisse ultimement assurer la sauvegarde de la population canadienne, étant donné qu’elle est également en déclin.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les menaces sont décrites ci-dessous et résumées à l’annexe 1 selon une version modifiée du système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership; IUCN-CMP) (COSEWIC, 2014), qui a permis d’établir l’impact global des menaces pesant sur le Bruant noir et blanc à élevé à moyen. Le taux de déclin de la population observé correspond davantage à des menaces très élevées à élevées, ce qui donne à penser que certaines menaces sont mal comprises ou sous-estimées.

On sait peu de choses sur les menaces pesant spécifiquement sur la population canadienne de Bruants noir et blanc, mais ces menaces pourraient être semblables à celles existant aux États-Unis. Dans une grande partie des Grandes Plaines, la perte, la dégradation et la fragmentation d’habitat attribuables à l’agriculture, à l’urbanisation et à l’exploitation pétrolière et gazière sont considérées comme les principales menaces pesant sur l’espèce, en plus des effets directs et indirects de l’application de pesticides (Neudorf et al., 2006).

Catégorie 2 : Agriculture et aquaculture (impact élevé à faible)

L’habitat de prairie est l’un des écosystèmes les plus menacés en Amérique du Nord. Dans l’ensemble, les prairies ont connu un déclin d’environ 79 % dans le continent depuis le début du 19e siècle. Plus de 97 % des prairies à grandes graminées, 71 % des prairies mixtes et 48 % des prairies à graminées courtes sont disparues (Roch et Jaeger, 2014). Au Canada, on estime que plus de 70 % du paysage de prairie a été dégradé ou converti depuis la colonisation par les Européens (North American Bird Conservation Initiative Canada, 2012), une grande partie du déclin s’étant produit avant les années 1930. Une grande partie de l’habitat à graminées courtes et mixtes indigènes restant est très fragmenté (Roch et Jaeger, 2014; Alberta Prairie Conservation Forum, 2015; Prairie Conservation Action Plan, 2015), et les petites parcelles de prairie indigène font face à des menaces de défrichement et d’altération en faveur de cultures et de pâturages. Certains Bruants noir et blanc nichent dans les paysages agricoles, mais le taux de reproduction pourrait être plus faible dans ces milieux. On sait que les pratiques agricoles comme le travail du sol en surface, le labourage, le fauchage et l’application de pesticides sont nuisibles à l’espèce durant la période de nidification (Neudorf et al., 2006). Selon les déplacements annuels, la proportion d’individus exposés à l’agriculture peut varier de grande à restreinte, et la gravité des effets peut varier d’élevée à modérée.

Le pâturage du bétail dans l’habitat à graminées courtes constitue une menace supplémentaire à cause de la réduction de la couverture nécessaire pour l’ombrage des nids, de la disponibilité de nourriture et de la protection contre les prédateurs (Finch et al., 1987; Skagen et Yackel Adams, 2010). Dans l’habitat de prairie mixte et de prairie à grandes graminées, cependant, le broutage par le bétail a probablement un effet positif sur les populations de Bruants noir et blanc puisqu’il maintient une structure de végétation à plantes plus courtes, préférée par l’espèce (Fontaine et al., 2004). On a observé que le Bruant noir et blanc peut se noyer dans les réservoirs de stockage utilisés pour fournir de l’eau au bétail, mais ce risque a été peu étudié (Chilgren, 1979). La plupart des Bruants noir et blanc seraient exposés à l’élevage de bétail au moins une fois durant leur cycle vital, mais la gravité des effets est considérée comme légère dans l’ensemble.

Catégorie 9.5 : Polluants atmosphériques (impact moyen à faible)

Les pesticides agricoles ont été liés aux déclins d’oiseaux de prairie en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord (Mineau et Whiteside, 2013; Gibbons et al., 2015). Mineau et Whiteside (2013) ont analysé les tendances des populations de 26 espèces d’oiseaux de prairie (dont le Bruant noir et blanc) dans 45 États par rapport à plusieurs variables agricoles (p. ex. intensification de l’agriculture, perte de pâturages cultivés, proportion de terres traitées avec des herbicides). Les auteurs ont noté que le risque mortel découlant de l’utilisation d’insecticides était le meilleur prédicteur du déclin des espèces, et ont souligné que la toxicité des insecticides devrait être considérée comme une menace importante pour les espèces d’oiseaux de prairie (Mineau et Whiteside, 2013). Selon une revue de littérature réalisée par Gibbons et al. (2015), les néonicotinoïdes pourraient avoir des effets directs et indirects sur une variété d’oiseaux.

L’application expérimentale de l’insecticide diazinon afin de lutter contre les sauterelles aux États-Unis a entraîné la mortalité de Bruants noir et blanc (McEwen et al., 1972). L’utilisation du produit chimique est actuellement permise aux États-Unis, mais a récemment été interdite au Canada (Health Canada, 2013). La pulvérisation étendue contre les sauterelles dans les Grandes Plaines (type de pesticide non précisé) à la fin de l’été constitue un danger possible pour le Bruant noir et blanc, qui dépend grandement de cette source de nourriture durant la période de reproduction (Neudorf et al., 2006). Bien qu’une portion seulement restreinte de la population pourrait être régulièrement exposée à des concentrations élevées de pesticides, elle pourrait subir des effets élevés à modérés.

Catégorie 1.1 : Zones résidentielles et urbaines (impact faible)

Une certaine partie de la perte d’habitat de prairie décrite à la catégorie 2 est attribuable au développement urbain plutôt qu’à l’agriculture, et des considérations semblables s’appliquent. L’expansion urbaine prévue dans l’aire de répartition canadienne du Bruant noir et blanc est limitée; cette menace serait probablement présente principalement dans des parties de l’aire d’hivernage et ne toucherait qu’une petite part de la population, mais la gravité de la menace devrait être élevée.

Catégorie 3 : Production d’énergie et exploitation minière (impact faible)

Au cours des dernières décennies, l’exploitation pétrolière et gazière dans les Prairies s’est considérablement accrue. La région naturelle des Prairies, en Alberta, comprend plus de 75 000 sites de puits, 45 000 km de routes d’accès et 3 000 km de pipelines (Patey LeDrew, sans date). Les effets spécifiques de l’exploitation pétrolière et gazière sur le Bruant noir et blanc n’ont pas été décrits, mais ils incluent probablement une réduction du caractère convenable de l’habitat par le biais de changements directs de la végétation et d’une perturbation sensorielle. Par exemple, des espèces d’oiseaux de prairie évitaient les zones se trouvant dans un rayon de 150 à 267 m des routes et des plateformes d’exploitation associées aux méthodes non classiques d’extraction du pétrole (fracturation hydraulique et techniques de forage horizontal) dans le Dakota du Nord (Thompson et al., 2015). L’exploitation pétrolière et gazière peut également faciliter la propagation de plantes envahissantes, ce qui peut altérer l’habitat de reproduction propice des oiseaux de prairie (Scheiman et al., 2003). L’empreinte de l’exploitation forestière et gazière pourrait ne pas augmenter beaucoup au cours de la prochaine décennie, mais les parcs éoliens et les centrales solaires sont en hausse dans les aires de reproduction et d’hivernage, ce qui pourrait entraîner le déplacement et la mortalité de Bruants noir et blanc. Dans l’ensemble, cependant, les menaces causées par la production d’énergie toucheront probablement seulement une petite partie de la population, et leur gravité est modérée.

Catégorie 4.2 : Lignes de services publics (impact faible)

Les lignes électriques offrent des perchoirs pour les prédateurs aviaires et les vachers, ce qui augmente le risque de prédation et de parasitisme des couvées, notamment dans les aires sans arbre qui manquaient auparavant de tels points d’observation (Neudorf et al., 2006; Patten et al., 2006; Lammers et Collopy, 2007). Seule une petite portion de la population ferait face à cette menace, dont la gravité serait modérée.

Catégorie 8.2 : Espèces indigènes problématiques (impact faible)

L’échec de nidification est principalement attribuable à la prédation (92 % des échecs; Yackel Adams et al., 2007). La période prolongée de soins parentaux et la rareté des doubles couvées chez l’espèce sont probablement des adaptations à cette forte prédation et à la faible probabilité de réussir l’élevage d’une deuxième couvée (Yackel Adams et al., 2007). Le Bruant noir et blanc est également un hôte courant du Vacher à tête brune; cependant, peu de vachers semblent survivre jusqu’au départ du nid dans les nids de ce bruant (Sealy, 1999; Davis et Sealy, 2000). Un pourcentage élevé de la population fait face à la prédation et au parasitisme, mais la gravité de la menace est considérée comme légère puisque l’espèce pourrait avoir largement évoluée avec ces pressions.

Le Bruant noir et blanc est également la proie des chats domestiques et des chats féraux (Neudorf et al., 2006), qui sont reconnus comme une cause importante de mortalité des oiseaux dans le monde, notamment chez les espèces qui nichent ou s’alimentent sur le sol ou près de celui-ci (Blancher, 2013; Loss et al., 2013). Cependant, les effets précis de la prédation exercée par les chats sur le Bruant noir et blanc n’ont pas été décrits, et sont considérés pour le moment comme négligeables.

Catégorie 11 : Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact faible)

Les changements climatiques seront une menace pour le Bruant noir et blanc probablement surtout dans l’avenir, mais les effets des sécheresses, des températures extrêmes, des tempêtes et des inondations se font déjà sentir. Les Grandes Plaines devraient connaître une hausse des températures, des précipitations et de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes au cours du prochain siècle. Aux États-Unis, la prairie à graminées courtes devrait subir une augmentation de la température de jusqu’à 6,7 °C, avec une diminution de jusqu’à 8 % des précipitations annuelles moyennes au cours des 100 prochaines années (Landscope America, 2015). Les Prairies canadiennes devraient connaître des hausses de la température moyenne de 2 à 3 °C, de même qu’une réduction des précipitations et une augmentation de l’intensité des tempêtes estivales (Sauchyn et al., 2009; Agriculture and Agri-Food Canada, 2015).

Le Bruant noir et blanc est vulnérable aux épisodes de précipitations fortes dans les lieux de reproduction (Pleszczynska, 1978; Skagen et Yackel Adams, 2012). Les épisodes de précipitations importants (> 10 mm) réduisent le taux de survie des nids et pourraient diminuer le succès d’alimentation des adultes ainsi que la capacité thermorégulatrice des œufs et des oisillons. L’inondation causée par les tempêtes pourrait aussi détruire les nids et entraîner la mortalité directe d’adultes et d’oisillons (Skagen et Yackel Adams, 2012). Dans les lieux d’hivernage, la disponibilité de graines (qui sont un élément important de l’alimentation du Bruant noir et blanc hors de la période de reproduction) est très dépendante des pluies (Neudorf et al., 2006).

Inversement, durant les années de grande sécheresse, le Bruant noir et blanc a généralement des couvées plus petites et présente un taux de survie des nids et un taux de survie dans la période suivant le départ du nid réduits. Le Bruant noir et blanc est très vulnérable aux conditions de sécheresse, lorsque certaines espèces de sauterelles sont en déclin (Fowler et al., 1991; George et al., 1992; Hawkins et al., 1998; Yackel Adams et al., 2006), même si d’autres augmentent (Lenhart et al., 2015; Johnson, comm. pers.). Le Bruant noir et blanc connaît une réduction du recrutement durant les sécheresses, et la compétition avec d’autres espèces d’oiseaux de prairie peut s’intensifier lors de ces périodes (Neudorf et al., 2006; Yackel Adams et al., 2006). Des températures élevées mènent également à une réduction de la taille des couvées (Skagen et Yackel Adams, 2012). Des sécheresses plus fréquentes et plus intenses pourraient réduire le taux de survie des oisillons en causant un manque de nourriture et en augmentant leur exposition et leur prédation (Yackel Adams et al., 2006).

En Alberta, les changements climatiques devraient augmenter de 23 % la superficie d’habitat propice au Bruant noir et blanc. Cependant, l’intensification des pratiques agricoles et les changements de l’utilisation des terres concurrents annuleront probablement les gains d’habitat (Nixon et al., 2015). À court terme, une grande proportion de la population canadienne de Bruants noir et blanc sera probablement touchée par les sécheresses et les températures extrêmes, et un petit pourcentage par les tempêtes et les inondations, mais la gravité de toutes ces menaces est considérée comme légère à l’heure actuelle.

Facteurs limitatifs

L’évitement du stress thermique semble jouer un rôle important dans la sélection du site de nidification chez le Bruant noir et blanc (With et Webb, 1993). La couverture végétale est un facteur important pour la survie des nids de l’espèce, un ombrage plus important entraînant un taux de reproduction plus élevé. Les mâles ayant des territoires dans les zones où il y a plus végétation attirent plus de femelles (Pleszczynska, 1978). La quantité d’ombrage diminue au cours de la période de reproduction, de sorte qu’une nidification hâtive est habituellement plus fructueuse qu’une nidification ayant lieu plus tard dans la saison (Pleszynska et Hansell, 1980). La structure de la végétation pourrait également réduire la présence de prédateurs, comme les spermophiles rayés, moins abondants en habitat à grandes graminées (> 25 cm) au Colorado (Skagen et Yackel Adams, 2010). Enfin, la disponibilité de nourriture est aussi un facteur important pour le succès reproducteur et la survie, le début de la nidification étant habituellement associé à un pic d’abondance de sauterelles (Neudorf et al., 2006).

Nombre de localités

La plupart des menaces pesant sur le Bruant noir et blanc sont étendues dans toute l’aire de répartition de l’espèce. La vaste répartition de cet oiseau, combinée à ses excellentes capacités de dispersion et à son comportement très nomade, rend difficile la détermination du nombre de localités distinctes au Canada, mais il est très probable qu’il y en ait plus de dix.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Le Bruant noir et blanc est protégé en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, au Canada, en vertu du Migratory Bird Treaty Act, aux États-Unis, et aux termes de la Convention for the Protection of Migratory Birds and Game Mammals (convention pour la protection des oiseaux migrateurs et des mammifères chassés), au Mexique. L’espèce est également protégée à l’échelle provinciale en vertu du Wildlife Act de l’Alberta, du Wildlife Act de la Saskatchewan et de la Loi sur la conservation de la faune du Manitoba. Cependant, aucune de ces lois n’a de dispositions visant spécifiquement la protection de l’habitat.

Statuts et classements non juridiques

Le Bruant noir et blanc est inscrit à la liste rouge de l’UICN comme étant de préoccupation mineure à l’échelle mondiale. La cote mondiale (G) de l’espèce est G5 (non en péril) parce que celle-ci est largement répartie et apparemment non en péril dans les Grandes Plaines, même si on a observé certains déclins régionaux (NatureServe, 2015). Aux États-Unis, l’espèce est classée N5B (non en péril dans les lieux de reproduction parce qu’elle y est commune, largement répartie et abondante) et N5N (non en péril dans les lieux qu’elle occupe hors de la saison de reproduction parce qu’elle y est commune et largement répartie). Au Canada, l’espèce est classée N4N5B (apparemment non en péril à non en péril dans les lieux de reproduction), ce qui reflète certaines incertitudes à propos de son statut. La désignation « apparemment non en péril » signifie que l’espèce est peu commune mais pas rare, et qu’elle est préoccupante à long terme à cause de déclins de ses effectifs ou d’autres facteurs. Le Bruant noir et blanc est classé S4 en Alberta (apparemment non en péril), S4S5B en Saskatchewan (apparemment non en péril à non en péril) et S1B en Manitoba (gravement en péril à cause de la rareté extrême de l’espèce ou de facteurs qui la rendent extrêmement susceptible de disparaître de la province, comme des déclins abrupts). L’espèce n’est pas classée (SNRB) dans le Dakota du Nord et classée non en péril (S4B) au Montana, les deux États adjacents à son aire de répartition canadienne (NatureServe, 2015).

Le Bruant noir et blanc est considéré comme une espèce d’importance continentale aux termes du Plan nord-américain de conservation des oiseaux terrestres de Partenaires d’envol (Rosenberg et al., 2016). L’espèce a auparavant été inscrite sur la liste d’intendance à cause de la proportion élevée de sa population (~ 95 % de la population reproductrice et 31 % de la population hivernale) qui se trouve dans un seul biome (biome de l’avifaune des Prairies), et parce qu’il s’agit d’un oiseau commun qui subit un déclin abrupt (Partners in Flight Science Committee, 2013). Dans le Dakota du Nord, le Bruant noir et blanc est considéré comme une espèce dont la conservation est de niveau de priorité I, ce qui indique que l’espèce est en déclin dans l’État ou dans son aire de répartition ou qu’elle a un taux d’occurrence élevé dans l’État mais qu’elle est en péril à l’échelle de son aire de répartition (Dyke et al., 2015).

Protection et propriété de l’habitat

On sait que le Bruant noir et blanc se reproduit dans le parc national des Prairies, en Saskatchewan (Nantel, comm. pers., 2016). On a également observé la reproduction de l’espèce à la Base des Forces canadiennes Suffield, en Alberta (McDonald, comm. pers., 2016), une zone de 2 700 km2 qui représente une des plus grandes prairies indigènes restantes dans les Prairies canadiennes. Cette base militaire renferme la réserve nationale de faune de Suffield, refuge de 458 km2 qui est protégé des activités d’instruction militaire et de l’accès du public afin de conserver l’habitat de prairie et les espèces sauvages qu’il abrite. Cependant, environ 79 % de l’habitat dans les Prairies canadiennes est de propriété privée (Riley et al., 2007).

Remerciements et experts contactés

La rédactrice exprime sa reconnaissance pour l’aide apportée par de nombreuses personnes. Andrea Benville (Saskatchewan Conservation Data Centre), Rachel McDonald (ministère de la Défense nationale) et Patrick Nantel (Ph. D) (Parcs Canada) ont fourni des données sur la répartition du Bruant noir et blanc. Adam Smith (Service canadien de la faune) a offert de récentes données sur les tendances au Canada. Stephen Davis (Ph. D.) (Service canadien de la faune) a fourni des résultats de recherche récents sur l’espèce, et Dan Johnson (Ph. D.) a fourni de l’information sur la réponse des sauterelles aux conditions de sécheresse. Le financement a été fourni par le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada.

Liste des experts contactés

Dave Duncan, Service canadien de la faune. A répondu le 1er mai 2015.
Samantha Song (Ph. D.), Service canadien de la faune. A répondu le 4 mai 2015.
David Ingstrup, Service canadien de la faune. N’a pas répondu.
Patrick Nantel (Ph. D.), Parcs Canada. A répondu le 5 mai 2015.
Gordon Court (Ph. D.), gouvernement de l’Alberta. A répondu le 4 mai 2015.
Brandy Downey, gouvernement de l’Alberta. N’a pas répondu.
William Watkins (Ph. D.), gouvernement du Manitoba. A répondu le 4 mai 2015.
Ken De Smet, gouvernement du Manitoba. N’a pas répondu.
Jeff Keith, gouvernement de la Saskatchewan, Saskatchewan Conservation Data Centre. A répondu le 5 mai 2015.
Andrea Benville, Saskatchewan Conservation Data Centre. A répondu le 12 mai 2015.
Chris Friesen, Manitoba Conservation Data Centre. A répondu le 20 mai 2015.
Marje Meijer, Alberta Conservation Information Management System. A répondu le 24 novembre 2015.
Robert Anderson (Ph. D.)/Michel Gosselin, Musée canadien de la nature. Ont répondu le 4 mai 2015.
Robert Bellizzi, ministère de la Défense nationale. A répondu le 4 mai 2015.
Jennifer Rowland (Ph. D.), ministère de la Défense nationale. N’a pas répondu.
Rachel McDonald, ministère de la Défense nationale. A répondu le 6 mai 2015.
Rick Page (Ph. D.), membre scientifique non gouvernemental, Page and Associates Environmental Solutions. N’a pas répondu.
Lynda Corkum (Ph. D.), membre scientifique non gouvernemental, Department of Biological Sciences, University of Windsor. N’a pas répondu.
Danna Leaman (Ph. D.), membre scientifique non gouvernemental. N’a pas répondu.
Peter Blancher (Ph. D.), Environnement et Changement climatique Canada. N’a pas répondu.
Sonia Schnobb, Secrétariat du COSEPAC. A répondu le 2 juin 2015.
Adam Smith, Service canadien de la faune.
Jenny Wu, Secrétariat du COSEPAC. A répondu le 4 juin 2015.
Neil Jones, Secrétariat du COSEPAC. A répondu le 2 juin 2015.

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Andrea Smith (Ph. D.) est scientifique principale chez Hutchinson Environmental Sciences Ltd., à Bracebridge, en Ontario. Elle a obtenu une maîtrise en sciences en biologie de la conservation et un doctorat en écologie évolutionnaire à l’Université Queen’s (Queen’s University). Les études supérieures de Mme Smith portaient sur l’utilisation de l’habitat par des oiseaux migrateurs dans des paysages agricoles du Mexique (maîtrise) et sur la phylogéographie et la spéciation des oiseaux de mer (doctorat). Mme Smith a travaillé sur plusieurs projets de recherche portant sur les espèces en péril, les espèces envahissantes et l’évaluation des impacts environnementaux. Elle a préparé quatre autres rapports de situation du COSEPAC (deux sur des espèces de poissons marins, un sur un poisson d’eau douce et un sur un oiseau de rivage de l’Arctique), et a également élaboré pour le COSEPAC une liste par ordre de priorité de crustacés potentiellement en péril au Canada. Les intérêts de recherche de Mme Smith incluent l’étude des effets interactifs de stresseurs multiples sur la biodiversité et l’application des sciences de la conservation pour élaborer des politiques.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour le présent rapport.

Annexe 1 : Tableau d’évaluation des menaces pesant sur le Bruant noir et blanc

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Bruant noir et blanc ( Calamospiza melanocorys)
Identification de l’élément
09/06/2016
Évaluateur(s) :
Andrea Smith, Marcel Gahbauer, Jon McCracken, Joanna James, Kristiina Ovaska, Gord Court, Jeff Keith, Bill Watkins, Ken De Smet, Louise Blight, Scott Wilson, Susan Skagen, Kim Borg
Références :
Ébauche du rapport du COSEPAC
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 1 0
C Moyen 1 0
D Faible 5 7
- Impact global des menaces calculé : Élevé Moyen
Impact global des menaces attribué :
BC = Élevé-moyen
Tableau de menace
Menace Menace Impact (calculé) Impact (calculé) Portée (10 prochaines années) Gravité (10 ans ou 3 générations) Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial D Faible Petite (1-10 %) Élevée (31-70 %) Élevée (menace toujours présente)  
1.1 Zones résidentielles et urbaines D Faible Petite (1-10 %) Élevée (31-70 %) Élevée (menace toujours présente) Il s’agit très probablement d’une menace présente dans les lieux d’hivernage (nord du Mexique et sud du Texas principalement), où une certaine perte et fragmentation d’habitat causées par l’urbanisation pourraient affecter des oiseaux hivernants, y compris vraisemblablement des oiseaux du Canada. La portée est petite puisque la conversion de l’habitat dans l’aire d’hivernage est davantage liée à l’expansion agricole. Le consensus est que la gravité est élevée, mais il n’y a pas de données précises à ce sujet.
1.2 Zones commerciales et industrielles cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Élevée (31-70 %) Élevée (menace toujours présente) Empreinte négligeable, mais la gravité serait comparable à celle de l’expansion résidentielle/urbaine.
1.3 Zones touristiques et récréatives cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
2 Agriculture et aquaculture BD Élevé-faible Grande-restreinte (11-70 %) Élevée-modérée (11-70 %) Élevée (menace toujours présente) NOTA : La portée ne tient pas compte de la menace 2.3, mais elle ajouterait peu aux résultats, la gravité étant légère.
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois BD Élevé-faible Grande-restreinte (11-70 %) Élevée-modérée (11-70 %) Élevée (menace toujours présente) La conversion à des fins agricoles a par le passé été de grande envergure, mais elle n’est plus fréquente au Canada, où une grande partie des terres sert encore à l’élevage, et très vraisemblablement pour encore la prochaine décennie. Dans les lieux d’hivernage du nord du Mexique, on défriche 6 % des terres par année pour l’agriculture irriguée par l’eau souterraine; il y a cependant des incertitudes entourant la localité exacte des lieux d’hivernage, et l’espèce n’utilise pas que les habitats de prairie. Les impacts découlent de la perte, de la fragmentation et de la dégradation d’habitat à cause de la conversion en terres cultivables. Les fourchettes de portée et de gravité sont étendues à cause des incertitudes liées au fait que le Bruant noir et blanc est nomade et peut-être capable de compenser à un certain degré les changements. Il pourrait y avoir des effets cumulatifs de la conversion à l’agriculture et des changements climatiques.
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
2.3 Élevage de bétail D Faible Généralisée (71-100 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Risque de piétinement des nids et des jeunes, de noyade des adultes dans les réservoirs de stockage, et particulièrement de perte d’habitat causée par le surpâturage. Il y a un certain degré de pâturage dans toute l’aire de répartition, et de l’habitat où il y a du pâturage est utilisé durant certaines étapes du cycle vital. Ainsi, la plupart des individus sont probablement exposés à ces menaces. La gravité dépend de la façon dont les terres sont gérées; un pâturage modéré est bénéfique, mais le bilan global est négatif.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3 Production d’énergie et exploitation minière D Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)  
3.1 Forage pétrolier et gazier D Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente) Le forage est étendu dans le sud de l’Alberta et la Saskatchewan ainsi que dans des parties de l’aire d’hivernage, ce qui entraîne une perte et une fragmentation d’habitat. Le Bruant noir et blanc pourrait éviter certaines de ces zones, mais lorsqu’il est présent près de celles-ci, le taux de survie des nids et des adultes pourrait être réduit si des infrastructures offrent de nouveaux perchoirs à des prédateurs tels que des rapaces et des corbeaux. La gravité tient compte de la densité élevée de puits dans certaines zones et des effets négatifs des routes connexes.
3.2 Exploitation de mines et de carrières cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
3.3 Énergie renouvelable D Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente) Les parcs éoliens et les centrales solaires sont à la hausse dans les aires de reproduction et d’hivernage. Le potentiel de mortalité directe est plus élevé pour les parcs éoliens que pour les centrales solaires, mais on a peu de données à ce sujet pour l’instant. L’empreinte de la perte d’habitat est probablement semblable à celle liée à la menace 3.1.
4 Corridors de transport et de service D Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
4.1 Routes et voies ferrées cellule vide Négligeable Généralisée (71-100 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) Il est probable que la plupart des individus sont exposés aux routes à un certain moment dans leur cycle vital, et l’espèce se perche souvent le long de routes rurales. Cependant, la mortalité routière ne semble pas un problème particulier pour l’espèce. Les clôtures et le gravier associés aux routes pourraient être bénéfiques. Ainsi, la gravité globale de la menace est considérée comme négligeable.
4.2 Lignes de services publics D Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente) Une portion relativement petite de la population se trouve près de lignes de services publics, mais ces individus pourraient être exposés à un risque plus élevé de prédation et de parasitisme par des prédateurs et des vachers qui utilisent les lignes comme perchoirs.
4.3 Voies de transport par eau cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
4.4 Corridors aériens cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5 Utilisation des ressources biologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
5.2 Cueillette de plantes terrestres cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
6 Intrusions et perturbations humaines cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
6.1 Activités récréatives cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) Il y a une certaine utilisation de véhicules hors route dans l’aire de répartition, mais ce n’est pas très problématique pour l’espèce. Le tir récréatif est pratiqué aux États-Unis, mais sa portée et sa gravité sont très petites.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires cellule vide Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) La base militaire Suffield, en Alberta, se trouve dans l’aire de reproduction canadienne, mais elle renferme une réserve nationale de faune, qui est en grande partie protégée contre les perturbations.
6.3 Travail et autres activités cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7 Modifications des systèmes naturels cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.1 Incendies et suppression des incendies cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
7.3 Autres modifications de l’écosystème cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques D Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes cellule vide Négligeable Restreinte (11-30 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (menace toujours présente) Pour le Bruant noir et blanc, la structure de l’habitat paraît prioritaire par rapport aux espèces végétales; ainsi, une présence relativement étendue de graminées non indigènes importe probablement peu de façon générale. Seuls les peuplements purs (p. ex. brome des toits) peuvent le dissuader de nicher. Les chats féraux sont des prédateurs dans certaines zones; on n’a pas de données spécifiques sur la prédation exercée sur le Bruant noir et blanc, mais la nature terrestre de l’espèce et les connaissances générales concernant la pression de prédation exercée par les chats laissent croire à un effet possible sur la population, dont la gravité est toutefois vraisemblablement négligeable.
8.2 Espèces indigènes problématiques D Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Le Bruant noir et blanc est un hôte fréquent du Vacher à tête brune. Les effectifs de vachers sont restés relativement stables dans l’aire de répartition du Bruant noir et blanc au cours de la dernière décennie, et le vacher a probablement un effet continu sur la population, particulièrement dans les habitats fragmentés. Les herbes plus hautes autour des plateformes de forage pétrolier peuvent abriter plus de serpents prédateurs, mais la portée et la gravité de leur impact sont probablement négligeables.
8.3 Matériel génétique introduit cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
9 Pollution CD Moyen-faible Restreinte (11-30 %) Élevée-modérée (11-70 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
9.2 Effluents industriels et militaires cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
9.4 Déchets solides et ordures cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
9.5 Polluants atmosphériques CD Moyen-faible Restreinte (11-30 %) Élevée-modérée (11-70 %) Élevée (menace toujours présente) Les oiseaux peuvent être exposés lorsqu’ils sont à proximité de terres cultivées lors de la reproduction et de l’hivernage. Le pesticide diazinon pour la lutte contre les sauterelles a entraîné une baisse d’abondance et une mortalité chez le Bruant noir et blanc, mais son utilisation était restreinte au Canada, et a été interdite à la fin de 2016. Des recherches sont nécessaires pour évaluer les effets des pesticides utilisés au Mexique sur le Bruant noir et blanc.
9.6 Apports excessifs d’énergie cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide  
10 Phénomènes géologiques cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10 Volcans cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10 Tremblements de terre et tsunamis cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
10 Avalanches et glissements de terrain cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents D Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) cellule vide
11 Déplacement et altération de l’habitat cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide cellule vide Les changements climatiques pourraient entraîner une augmentation de 23 % de l’aire de répartition possible en Alberta à long terme, mais le pourcentage sera beaucoup moins élevé au cours des 10 prochaines années; la fragmentation d’habitat (attribuable à la hausse de la production agricole) pourrait diminuer le potentiel d’exploitation de cette hausse par les oiseaux.
11 Sécheresses D Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) L’Alberta et la Saskatchewan subissent déjà une hausse des sécheresses, et davantage sont prévues, mais la probabilité de longues sécheresses annuelles est faible pour les 10 prochaines années. Les sécheresses peuvent réduire le taux de survie des jeunes dans la période suivant leur départ du nid en causant un manque de nourriture et en augmentant leur exposition et leur prédation, en plus de réduire la taille des couvées; cependant, des conditions plus sèches pourraient être préférables à des conditions trop humides, et les cycles de conditions sèches et humides sont normaux dans cet habitat. Des sécheresses s’étirant sur plusieurs années seraient un problème. Le Bruant noir et blanc est nomade et peut choisir son lieu de reproduction selon les conditions courantes; mais des conditions de sécheresses apparaissant après la sélection du site de reproduction peuvent avoir des conséquences, comme mentionnées plus haut. Les effets dans les quartiers d’hiver sur la production de nourriture sont inconnus. Les sécheresses peuvent avoir des conséquences importantes sur l’espèce à long terme (plus de 10 ans).
11 Températures extrêmes D Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Considérations semblables à celles pour la menace 11.2; hausses des températures et sécheresses vont de pair. La hausse des températures peut entraîner une réduction de la taille des couvées.
11 Tempêtes et inondations D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (menace toujours présente) Les fortes précipitations peuvent réduire le taux de survie des nids en diminuant le succès de quête de nourriture chez les adultes, en nuisant à la thermorégulation des œufs et des oisillons et en détruisant les nids. La grêle peut également causer la mortalité directe d’adultes ou de jeunes. Les tempêtes peuvent augmenter avec les changements climatiques, mais leur portée sera vraisemblablement petite au cours des 10 prochaines années.

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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