Pluvier montagnard (Charadrius montanus) programme de rétablissement : chapitre 2

CONTEXTE

2.1 Descriptionde l’espèce

© Cottonwood Consultants Ltd. Photo : Cliff Wallis

Text Box: 1.1 Description de l’espèce Le Pluvier montagnard est un oiseau de rivage de taille moyenne qui ressemble à un petit Pluvier kildir (Charadrius vociferus) sans les bandes caractéristiques sur le cou. Son dos et ses ailes sont d’un brun sable uniforme, sa poitrine est blanche et son dessous blanchâtre est teinté de chamois. Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête, et une bande noire caractéristique qui va du bec noir jusque derrière les yeux (figure 1). 1.2 Répartition et abondance 1.2.1 Aire de répartition mondiale L’aire de reproduction naturelle du Pluvier montagnard couvre une grande partie des Grandes Plaines de l’ouest de l’Amérique du Nord (figure 2), depuis le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique (Desmond et Chavez-Ramirez, 2002) en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma et le Texas (Knopf, 1996; Knopf et Rupert,

 © Cottonwood Consultants Ltd. Photo : Cliff Wallis

 Le Pluvier montagnard est un oiseau de rivage de taille moyenne qui ressemble à un petit Pluvier kildir (Charadriusvociferus) sans les bandes caractéristiques sur le cou. Son dos et ses ailes sont d’un brun sable uniforme, sa poitrine est blanche et son dessous blanchâtre est teinté de chamois. Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête, et une bande noire caractéristique qui va du bec noir jusque derrière les yeux (figure 1).

2.2 Répartition et abondance  

2.2.1 Aire de répartition mondiale

L’aire de reproduction naturelle du Pluvier montagnard couvre une grande partie des Grandes Plaines de l’ouest de l’Amérique du Nord (figure 2), depuis le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique (Desmond et Chavez-Ramirez, 2002) en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma et le Texas (Knopf, 1996; Knopf et Rupert, 1996). Son aire d’hivernage se trouve surtout en Californie, principalement à l’heure actuelle dans la vallée Imperial  (Wunder et Knopf, 2003), mais aussi dans le nord du Mexique, le sud de l’Arizona et le sud du Texas.

Selon les estimations des années 1990, la population mondiale comptait seulement 5 600 individus (Morrison, 1994; Rose et Scott, 1997). Knopf (1996) a proposé une estimation révisée de 8 000 à 10 000 oiseaux pour la population nord-américaine, calculée en multipliant par deux le nombre d’oiseaux observés (3 346) durant les dénombrements hivernaux de 1994 en Californie et en ajoutant un effectif estimé de 1 000 à 3 000 individus hivernant au Texas et au Mexique. En appliquant une méthodologie d’estimation des effectifs plus raffinée au Wyoming, Plumb et al. (2005a) ont proposé une estimation révisée de la population continentale de 11 000 à 14 000 oiseaux.

En 2000, le Pluvier montagnard avait la cote mondiale G2 imperilled (en péril) (NatureServe, 2004). L’espèce figure dans la catégorie vulnerable (vulnérable) de la Liste rouge des espèces menacées de l’UICN (BirdLife International, 2004).

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Text Box: 1.1 Description de l’espèce Le Pluvier montagnard est un oiseau de rivage de taille moyenne qui ressemble à un petit Pluvier kildir (Charadrius vociferus) sans les bandes caractéristiques sur le cou. Son dos et ses ailes sont d’un brun sable uniforme, sa poitrine est blanche et son dessous blanchâtre est teinté de chamois. Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête, et une bande noire caractéristique qui va du bec noir jusque derrière les yeux (figure 1). 1.2 Répartition et abondance 1.2.1 Aire de répartition mondiale L’aire de reproduction naturelle du Pluvier montagnard couvre une grande partie des Grandes Plaines de l’ouest de l’Amérique du Nord (figure 2), depuis le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique (Desmond et Chavez-Ramirez, 2002) en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma et le Texas (Knopf, 1996; Knopf et Rupert,

2.2.2 États-Unis

Les relevés des oiseaux nicheurs effectués dans le cadre du Breeding Bird Survey (BBS) aux États-Unis révèlent un taux de déclin de 2,7 % par année entre 1966 et 2004 (Knopf, 1994, 1996; Sauer et al., 2005), ce qui correspond à une diminution de l’ordre des deux tiers de la population durant cette période. Les résultats du BBS indiquent que le Pluvier montagnard a subi un déclin plus sévère que celui de toute autre espèce d’oiseau endémique des prairies entre les années 1960 et le début des années 1990. Parallèlement au déclin de la population, l’aire de reproduction a rétréci, en particulier dans la portion est de sa périphérie.

Aux États-Unis, on a recommandé la protection de l’espèce en vertu de l’Endangered Species Act étant donné que la population a connu un déclin d’au moins trois pour cent par année durant les années 1970 et 1980 et le début des années 1990 (Knopf, 1996). Le U.S. Fish and Wildlife Service a conclu que l’inscription à la liste des espèces en péril n’était pas justifiée, les facteurs menaçant l’espèce et son habitat n’étant pas aussi importants qu’on le croyait et ne mettant pas l’espèce en péril dans un proche avenir ou dans une partie importante de son aire de répartition (USFWS, 2003).

Aux États-Unis, l’espèce a la cote N2 imperilled (en péril), tant pour les populations nicheuses que non nicheuses (NatureServe, 2004).

2.2.3 Canada

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Text Box: 1.1 Description de l’espèce Le Pluvier montagnard est un oiseau de rivage de taille moyenne qui ressemble à un petit Pluvier kildir (Charadrius vociferus) sans les bandes caractéristiques sur le cou. Son dos et ses ailes sont d’un brun sable uniforme, sa poitrine est blanche et son dessous blanchâtre est teinté de chamois. Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête, et une bande noire caractéristique qui va du bec noir jusque derrière les yeux (figure 1). 1.2 Répartition et abondance 1.2.1 Aire de répartition mondiale L’aire de reproduction naturelle du Pluvier montagnard couvre une grande partie des Grandes Plaines de l’ouest de l’Amérique du Nord (figure 2), depuis le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique (Desmond et Chavez-Ramirez, 2002) en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau-Mexique, l’Oklahoma et le Texas (Knopf, 1996; Knopf et Rupert,

L’aire de répartition du Pluvier montagnard s’étend jusque dans l’extrême-sud du Canada (figure 3), où l’espèce niche à de rares occasions dans le sud de l’Alberta et de la Saskatchewan (Godfrey, 1986). Wershler (2000) estime qu’au cours des vingt dernières années, le Canada a probablement accueilli moins de 50 Pluviers montagnards adultes. Morrison (2001) estime que la population canadienne se résume à environ 10 couples.Seulement 44 Pluviers montagnards ont été signalés au Canada entre 1874 et 2005 (Knapton et al., 2006).

Au Canada, les mentions de Pluviers montagnards reproducteurs ont été sporadiques. Des nids où étaient présents des œufs ou des adultes accompagnés d’oisillons ont été observés dans l’extrême sud-est de l’Alberta à seulement 16 reprises au cours des 25 dernières années (Wallis et Loewen, 1980; Wallis et Wershler, 1981; Wershler, 1990; Knapton et al., 2006; D. Heydlauf, comm. pers., 2005). Un nid a été signalé en Saskatchewan, en 1987 (Gollop, 1987a; Wershler, 2000). La répartition des occurrences au Canada semble indiquer l’existence de deux principaux secteurs d’occupation, soit la région de Lost River-Wildhorse, en Alberta, et la région du parc national des Prairies en Saskatchewan (figure 3).

L’espèce a été désignée en voie de disparition au Canada par le COSEPAC en 1987 (Wershler et Wallis, 1987); cette désignation a été reconduite par le COSEPAC après une mise à jour du rapport de situation en 2000 (Wershler, 2000). La justification de la désignation est la suivante : « Cette espèce se trouve en nombres très petits au Canada; elle dépend des habitats consécutifs au surpâturage, lesquels sont très rares au Canada » (COSEPAC, 2002). Le Pluvier montagnard a été inscrit à la liste des espèces en voie de disparition de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2003. En 2001, l’espèce avait la cote N1 critically imperilled (gravement en péril) au Canada et S1 critically imperilled (gravement en péril) en Alberta et en Saskatchewan (NatureServe, 2004). Le centre de données sur la conservation de la Saskatchewan classe le Pluvier montagnard parmi les espèces en péril (endangered) dans la province et l’Endangered Species Conservation Committee de l’Alberta a recommandé que le Pluvier montagnard soit désigné espèce en péril (endangered) en Alberta.

2.2.4 Populations du Montana (populations les plus proches du Canada)

La population nicheuse stable la plus proche du Canada occupe un vaste complexe de colonies de chiens de prairies à queue noire (Cynomys ludovicianus) dans les comtés de Phillips et de Blaine, dans le nord du Montana (Olson, 1984; Prellwitz, 1993; Knowles et Knowles, 1997, 2001; Dinsmore et al., 2003). La frontière internationale entre le Montana et le sud-ouest de la Saskatchewan correspond à la frontière nord de ces deux comtés. On a estimé qu’il y avait environ 2 000 Pluviers montagnards dans ces deux comtés au milieu des années 1990 (Knopf et Miller, 1994; Knowles et Knowles, 1998), mais Dinsmore et al. (2003) ont révisé à la baisse l’effectif, l’établissant à environ 700 individus seulement. Dans ces deux comtés, les secteurs les plus fréquentés par le Pluvier montagnard et les plus grandes populations se trouvent à une distance de 80 à 150 km des trois secteurs les plus fréquentés par l’espèce au Canada. Fait à souligner, les terres du Montana adjacentes à la frontière de l’Alberta sont intensivement cultivées et constituent un habitat impropre à la nidification du Pluvier montagnard (Knowles et Knowles, 1998; Shackford et al., 1998). Les meilleurs renseignements actuellement disponibles indiquent que la population totale de Pluviers montagnards du Montana s’élève à environ 1 500 individus (Knowles et Knowles, 1998; Dinsmore, 2003; USFWS, 2003).

2.3 Besoins de l’espèce

2.3.1 Habitat de reproduction

Le Pluvier montagnard a des besoins en habitat très stricts (Graul, 1980) et représente l’une des neuf espèces d’oiseaux endémiques des steppes de l’Amérique du Nord (Knopf, 1988). L’espèce se reproduit en terrain plat couvert d’une végétation éparse (15 à 80 % de sol nu) et courte (< 10 cm de hauteur) (Wershler et Wallis, 1987; Parrish et al., 1993; Knopf et Miller 1994; Knopf, 1996; Knowles et Knowles, 1998).

Au Canada, on a observé des Pluviers montagnards nichant dans des aires broutées ou récemment brûlées de prairies mixtes indigènes et dans des plaines d’armoise renfermant de la bentonite (Knapton et al., 2006). Dans un cas, un nid a été trouvé dans un champ d’élymes de Russie exotiques (Elymus junceus)et d’espèces de plantes indigènes qui avait été légèrement cultivé (Wershler, 2000).

Bien que l’espèce niche dans l’écorégion de prairies à herbes courtes, il semble qu’elle soit une espèce associée aux déserts perturbés plutôt que strictement associée aux prairies à herbes courtes (Knopf et Miller, 1994; Plumb et al., 2005b; Knapton et al., 2006). Cela est démontré par son association aux aires de pâturage ou perturbées, ainsi que par son occurrence sur des plaines d’armoise comportant de grandes étendues de sols renfermant de la bentonite (Knapton et al., 2006). L’habitat de reproduction de haute qualité présent dans les communautés végétales de steppe arbustive est le résultat d’un sol peu fertile, de précipitations toujours faibles et de l’érosion éolienne constante, ce qui maintient des parcelles dénudées qui persistent de façon très stables dans l’espace et le temps(Beauvais et Smith, 2003).

Les animaux brouteurs semblent également jouer un rôle important dans le maintien de l’habitat convenable du Pluvier montagnard en réduisant le couvert de végétation. En Alberta et au Montana, on a souvent observé des Pluviers montagnards nichant dans des aires où il y avait pâturage par le bétail pendant l’hiver ou au début du printemps (Wershler et Wallis, 1987; Knowles et Knowles, 1998). En Saskatchewan, quatre des onze observations de Pluviers montagnards ont été effectuées dans des colonies de chiens de prairie à queue noire dans le parc national des Prairies et dans les environs (Peart et Woods, 1980; Gollop, 1987a, 1987b; Wershler, 2000; Knapton et al., 2006); au Montana, les Pluviers montagnards sont étroitement associés aux colonies de chiens de prairie et semblent à tout le moins en dépendre en partie (Dinsmore et al., 2003; Dinsmore et al., 2005). Au Canada, le spermophile de Richardson (Spermophilus richardsonii) pourrait aussi jouer un rôle important dans le maintien de l’habitat de nidification du Pluvier montagnard. Même si les spermophiles n’influent pas autant que les chiens de prairie sur la hauteur de la végétation, leurs activités de creusage pourraient dénuder davantage de sol, ce qui serait bénéfique pour l’habitat du Pluvier montagnard (Wershler, 2000). On a signalé au Montana un couple de Pluviers montagnards nichant dans un pâturage intensivement brouté par le bétail et occupé par des spermophiles de Richardson, ce qui indique que l’espèce peut parfois être présente dans ce type d’habitat (Knowles et Knowles, 1998).

2.3.2 Habitat d’hivernage

La majorité des mentions hivernales de Pluviers montagnards proviennent des vallées centrales et Imperial (Central and Imperial valleys) de la Californie (Knopf et Rupert, 1996; Wunder et Knopf, 2003), mais l’espèce hiverne également en Arizona, au Texas et au Mexique (Knopf, 1996; Rojas et al., 2006). En hiver, le Pluvier montagnard occupe des champs cultivés, des prairies annuelles intensivement broutées, des terres brûlées (Knopf et Rupert, 1995; Wunder et Knopf, 2003), des prairies côtières et des plaines alcalines (Oberholser, 1974; Knopf, 1996).

2.3.3 Régime alimentaire

Le Pluvier montagnard recherche sa nourriture dans des secteurs où la végétation est courte (< 2 cm), notamment les colonies de chiens de prairie, les pâturages intensivement broutés, les emprises des chemins de terre ou de gravier, les terres récemment labourées et les champs en jachère (Knopf, 1996). Le régime alimentaire du Pluvier montagnard est composé presque exclusivement d’invertébrés : sauterelles, coléoptères, grillons et fourmis (Baldwin, 1971; Graul, 1973; Olson, 1985; Knopf, 1996).

2.4 Protection existante

Depuis juin 2003, le Pluvier montagnard est protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada. De plus, l’espèce est protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs et elle est également protégée aux États-Unis. La loi interdit la prise (p. ex. chasse ou récolte) des œufs, des nids et des oiseaux au Canada et aux États-Unis. En outre, les Pluviers montagnards présents dans le parc national des Prairies se trouvent protégés en vertu de la Loi sur les parcs nationaux du Canada.

L’inscription du Pluvier montagnard à la liste des espèces en péril (endangered) a été approuvée en Alberta (R. Gutsell, comm. pers., 2004). L’espèce n’est pas inscrite en vertu du Wild Species at Risk Regulations sous le régime de la The Wildlife Act, 1998 de la Saskatchewan.

2.5 Menaces

La chasse commerciale antérieure au 20e siècle et la destruction d’habitat par l’agriculture sont probablement les principales raisons du déclin initial du Pluvier montagnard en Amérique du Nord. D’autres menaces pesant sur la population continentale comprennent les pratiques agricoles, la gestion du bétail, le déclin d’herbivores indigènes et possiblement les pesticides (COSEPAC, 2000). Les menaces possibles pesant sur la population canadienne incluent la gestion des prairies, la transformation de prairies indigènes en terres agricoles, la disparition des chiens de prairie et possiblement des spermophiles, les perturbations anthropiques et les fluctuations des précipitations (voir plus bas). Le nombre de couples au Canada est (et a vraisemblablement toujours été) extrêmement faible et dépend probablement de l’abondance et de la répartition des Pluviers montagnards aux États-Unis, en particulier au Montana. La pérennité de l’espèce au Canada dépend également de la présence d’habitat de reproduction convenable en Saskatchewan et en Alberta.

2.5.1 Gestion des prairies

L’habitat de reproduction du Pluvier montagnard pourrait être menacé par des pratiques de gestion des prairies qui éliminent les zones d’herbes courtes ou de sol dénudé. Dans les écosystèmes de prairies, une hétérogénéité était autrefois maintenue par les variations météorologiques, les feux sporadiques et les grands troupeaux de bisons (Bison bison) en migration. Aujourd’hui, la hauteur de la végétation et l’hétérogénéité de l’habitat sont dictées en grande partie par l’intensité du broutage par le bétail. Certaines stratégies de gestion des grands pâturages tendent à préconiser des modalités de broutage qui laissent des pâturages plutôt homogènes composés d’herbes de taille moyenne; ces conditions sont défavorables au Pluvier montagnard (Wershler, 2000).

L’ensemencement de graminées exotiques dans certains secteurs menace le Pluvier montagnard car ces herbes sont généralement plus hautes que les herbes indigènes; l’agropyre à crête (Agropyron cristatum), même lorsque brouté intensivement, n’est pas propice au Pluvier montagnard (Wershler et Wallis, 2001). La lutte contre les feux dans les Prairies a probablement eu des effets néfastes sur l’habitat de reproduction du Pluvier montagnard, car celui-ci fait souvent son nid dans des prairies indigènes récemment brûlées (Wallis et Wershler, 1981; Knowles et Knowles, 1984, 1998; Wershler et Wallis, 1987; Knopf, 1996; Alberta Sustainable Resource Development, 2003).

2.5.2 Transformation de prairies indigènes en terres agricoles

La transformation de prairies indigènes en terres agricoles a été très importante dans l’ensemble des Prairies durant une grande partie du siècle dernier (Wershler, 2000). Plus des deux tiers des prairies mixtes des Prairies du Canada ont été détruites par l’agriculture ou d’autres activités humaines (Wallis, 1987), et il est probable qu’une partie de l’habitat de reproduction du Pluvier montagnard ait été détruit de la sorte. Bien que la mise en culture des prairies indigènes ait considérablement ralenti dans le sud-est de l’Alberta et le sud-ouest de la Saskatchewan, la modification de l’habitat dans l’aire de répartition canadienne du Pluvier montagnard pourrait représenter une menace pour l’espèce (Wershler, 2000). En plus de causer la destruction directe d’habitat lors de leur implantation dans les prairies indigènes, les champs cultivés peuvent attirer les Pluviers montagnards et avoir pour effet de réduire leur succès de reproduction (USFWS, 1999).À l'heure actuelle, le Canada possède suffisamment d’habitat convenable pour supporter le nombre de Pluviers montagnards que l'on peut raisonnablement s'attendre à trouver ici annuellement (de 2 à 3 couples).

2.5.3 Disparition des chiens de prairie

Le Pluvier montagnard est étroitement associé aux colonies de chiens de prairie dans plusieurs régions des États-Unis (Knowles et al., 1982; Knowles et Knowles, 1984). Les chiens de prairie à queue noire créent et entretiennent un habitat convenable pour la reproduction du Pluvier montagnard en réduisant la hauteur et la densité de la végétation. Aux États-Unis, l’aire de répartition et l’abondance des chiens de prairie ont considérablement diminué, et ces animaux sont encore menacés par la rage sylvatique, la transformation des prairies et les programmes d’extermination. Au Canada, on ne trouve le chien de prairie à queue noire que dans la vallée de la rivière Frenchman et les environs, dans le sud de la Saskatchewan. Il est inscrit comme espèce préoccupante dans la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral. La population de chiens de prairie semble stable au Canada, mais elle est toujours menacée par la rage sylvatique.

2.5.4 Perturbations anthropiques

Les perturbations anthropiques, notamment l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière, l’aménagement de routes, de sentiers et de pistes et la présence d’observateurs d’oiseaux peuvent avoir des impacts négatifs sur les Pluviers montagnards. Les Pluviers montagnards se nourrissent souvent à proximité des routes, ce qui les expose à des collisions mortelles avec des véhicules. De plus, les activités humaines peuvent déclencher chez les adultes en période de nidification des comportements de diversion, les petits encore au nid pouvant alors souffrir d’hyperthermie (Graul, 1975; USFWS, 1999). Les effets des perturbations anthropiques sur le Pluvier montagnard sont fort méconnus et les distances sécuritaires entre les lotissements et les oiseaux reproducteurs n’ont pas encore été déterminées. L'utilisation des pesticides pourraient menacer l’espèce directement par l’empoisonnement d’individu ou indirectement en réduisant l’abondance des espèces de proies importantes.

2.5.5 Fluctuations des précipitations

Les conditions météorologiques extrêmes, y compris les fluctuations des précipitations, peuvent bouleverser l’habitat de nidification du Pluvier montagnard. Par exemple, des précipitations au-dessus de la moyenne peuvent causer l’apparition d’un couvert dense de hautes herbes impropre à la reproduction de l’espèce (Wershler et Wallis, 1987). Par ailleurs, une sécheresse peut chasser précocement les oiseaux de leur lieu de reproduction (Leachman et Osmundson, 1990) ou réduire la proportion de petits élevés avec succès (jusqu’à l’âge de l’envol), à cause d’un manque de nourriture et de l’accroissement de la prédation (Knopf et Rupert, 1996).

2.5.6 Menaces pesant sur l’habitat d’hivernage

Les aires d’hivernage en Californie subissent une pression résultant de la conversion de champs cultivés en vignes et en vergers, de l’expansion urbaine, de la perte de prairies, et possiblement de la contamination de l’environnement (Leachman et Osmundson, 1990; Knopf, 1996; Knopf et Rupert, 1995). Des changements dans les pratiques de gestion dans la vallée Imperial, telles que des diminutions dans le couvert de luzerne, une réduction du broutage, ou une réduction du brûlage suivant la récolte peuvent également réduire l’habitat d’hivernage disponible pour les Pluviers montagnards (Wunder et Knopf, 2003).

2.6 Lacunes dans les connaissances 

Il existe des lacunes importantes dans les connaissances sur tous les aspects de la biologie du Pluvier montagnard au Canada. De l’information est requise sur : 

·       l’abondance et la répartition des Pluviers montagnards au Canada;

·       les exigences en matière d'habitat;

·       la disponibilité de l’habitat au Canada;

·       les facteurs limitant l’aire de reproduction au Canada;

·       la connectivité entre les populations des États-Unis et du Canada, et son importance;

·       la dynamique des populations en périphérie de l’aire de répartition de l’espèce;

·       les effets des perturbations anthropiques (p. ex. exploitation pétrolière et gazière).

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