Plan de gestion du Faucon pèlerin anatum/tundrius (Falco peregrinus anatum/tundrius) au Canada 2017

Plan de gestion du Faucon pèlerin anatum/tundrius

Peregrine Falcon
Photo: © Raymond Ladurantaye.

2017


Plan de gestion du Faucon pèlerin anatum/tundrius (Falco peregrinus anatum/tundrius) au Canada

Plan de gestion du Faucon pèlerin
Photo: © Raymond Ladurantaye.

Référence recommandée:

Environnement et Changement climatique Canada. 2017. Plan de gestion du Faucon pèlerin anatum/tundrius (Falco peregrinus anatum/tundrius) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. iv + 29 p.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

© Raymond Ladurantaye

Also available in English under the title
“Management Plan for the Peregrine Falcon anatum/tundrius (Falco peregrinus anatum/tundrius) in Canada”

Le contenu du présent document (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d'indiquer la source.

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du Faucon pèlerin anatum/tundrius, et a élaboré ce plan de gestion conformément à l’article 65 de la LEP. Dans la mesure du possible, il a été préparé en collaboration avec les gouvernements de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest, du Yukon, du Nunavut, de la Saskatchewan, du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que l’Office des ressources renouvelables de Sahtu, Gwich'in et Wek’èezhìı, le gouvernement de Tłı̨chǫ, le Conseil consultatif de gestion de la faune des Territoires du Nord-Ouest, le Conseil des ressources renouvelables des Ehdiitat, le Conseil consultatif de gestion de la faune (North Slope), le Conseil de gestion des ressources fauniques du Nunavut et le Comité conjoint de chasse, de pêche et de piégeage.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence Parcs Canada ou toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer et à mettre en œuvre ce plan pour le bien du Faucon pèlerin anatum/tundrius et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le présent plan de gestion a été rédigé par Mark Dionne et François Shaffer du Service canadien de la faune (SCF), de la Région du Québec d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC). Le plan a été amélioré par l'apport technique, les conseils et les commentaires de Andrea Norris, Pam Sinclair, Ian Parnell (ECCC-SCF, Région du Pacifique et du Yukon), Randi Mulder (Yukon Conservation Data Centre), Geraldine Pope (Kluane First Nation), David Trotter (Ministère de l’Agriculture, Gouvernement de la Colombie-Britannique), Michael J. Chutter (Ministère des Forêts, des Terres et de l'Exploitation des ressources naturelles, Gouvernement de la Colombie-Britannique), Todd Powell (Environnement Yukon, Gouvernement du Yukon), John Elliott (ECCC-Sciences et Technologie, Région du Pacifique et du Yukon), Deborah Simmons et Catarina Owen (Office des ressources renouvelables du Sahtu), Natalka Melnycky (Office des ressources renouvelables des Gwich'in), Boyan Tracz et Jody Snortland Pellissey (Office des ressources renouvelables du Wek’èezhìı), Ryan Fisher, Mark Wayland, James Duncan, Donna Bigelow, Lisa Pirie et Samuel Haché (ECCC-SCF, Région des Prairies et du Nord), Diane Casimir (Agence Parcs Canada), Joanna Wilson et Suzanne Carrière (Ministère de l’Environnement et des Ressources Naturelles, Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest), Gordon Court (Ministère de l’Environnement et du Développement durable des ressources, Gouvernement de l’Alberta), Ken De Smet (Ministère de la Conservation et Gestion des ressources hydriques, Gouvernement du Manitoba), Robert Bellizzi et Rachel McDonald (Département de la Défense Nationale, Région de la Capitale Nationale), Kevin Hannah, Mike Cadman et Élizabeth Rezek (ECCC SCF, Région de l’Ontario), Jay Fitzsimmons (Ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Gouvernement de l’Ontario), Marie-José Ribeyron, Manon Dubé et Charles Clavet (ECCC SCF, Région du Québec), François Fournier et Junior Tremblay (ECCC Sciences et Technologies, Région de Québec), Martin Chiasson et Élizabeth Boivin (Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée, Région de Québec), Pierre Bérubé, Jean Lapointe et Antoine Saint-Louis (Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Gouvernement du Québec), Christine Zachary-Deom (Conseil mohawk de Kahnawake), les membres du sous-comité des espèces en péril du Comité conjoint de chasse, de pêche et de piégeage, Maureen Toner (Ministère des Ressources Naturelles, Gouvernement du Nouveau Brunswick), Jessica Humber (Ministère de l’Environnement et de la Conservation, Gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador), Mark Elderkin (Ministère des Ressources Naturelles, Gouvernement de la Nouvelle Écosse), Peter Thomas et Jen Rock (ECCC-SCF, Région de l’Atlantique).

La contribution des citoyens, des organismes non gouvernementaux, des groupes autochtones, des scientifiques et des différents groupes d’intérêts qui ont fourni des avis, des commentaires ou des recommandations afin d’améliorer le présent plan de gestion lors des processus de consultations est également reconnue.

Le Faucon pèlerin anatum/tundrius est un faucon de taille moyenne à grande, qui niche au Groenland et dans toute l’Amérique du Nord continentale jusqu’au nord du Mexique. Au Canada, il se reproduit dans tous les territoires et provinces à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard. L’espèce hiverne depuis le sud du Canada et les États-Unis jusqu’en Amérique du Sud. Depuis 1970, la population du Faucon pèlerin est en croissance au Canada. Le Faucon pèlerin anatum/tundrius a été inscrit en tant qu’espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP) en 2012.

Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont l’utilisation de pesticides organochlorés et l’utilisation de produits chimiques toxiques.

L’objectif du présent plan de gestion est de maintenir, pendant les 10 prochaines années, une population autosuffisante Note1 du Faucon pèlerin anatum/tundrius dans toute son aire de répartition au Canada.

Les stratégies générales et mesures de conservation nécessaires à l’atteinte de l’objectif de gestion sont présentées dans la section 6. En plus de soutenir des mesures déjà en cours, le présent plan de gestion propose des mesures de conservation relatives à la réduction des menaces et à l’évaluation de leurs impacts. Il recommande aussi la conservation et, si possible, la protection légale des sites de nidification, l’amélioration des connaissances sur les populations de l’espèce avec une emphase sur celles situées dans les régions du Nord ainsi que la participation des communautés nordiques (autochtones et non autochtones) aux activités de conservation de l’espèce.

* COSEPAC - Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

L’aire de nidification du Faucon pèlerin anatum/tundrius au Canada représente plus de 60 % de son aire de nidification en Amérique du Nord (Figure 1). Le Faucon pèlerin anatum/tundrius a été inscrit comme espèce préoccupante à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29) en 2012. L’espèce appartient à la famille des Falconidés, laquelle n’est pas inscrite à l’article I de la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Il jouit d’une protection en vertu de toutes les lois provinciales et territoriales existantes sur les espèces fauniques, mais l’ampleur de cette protection varie d’une province et d’un territoire à l’autre. Le tableau 1 présente la situation de l’espèce dans les provinces et territoires lorsque définie. Il fournit également la cote attribuée par NatureServe à cette échelle. Ces cotes varient de S1B (gravement en péril) à S3B (vulnérable) (NatureServe, 2015).

Figure 1. Aire de nidification du Faucon pèlerin anatum/tundrius en Amérique du Nord (carte : © modifiée de White et al.,2002; Chikoski et Nyman, 2011; Tremblay et al., 2012; Government of the Northwest Territories, 2014; R. Mulder, comm. pers. 2014).
Aire de  nidification du Faucon pèlerin
Carte : © modifiée de White et al.,2002; Chikoski et Nyman, 2011; Tremblay et al., 2012; Government of the Northwest Territories, 2014; R. Mulder, comm. pers. 2014
Description longue de la figure 1

La figure 1 montre l’aire de nidification étendue de l’espèce en Amérique du Nord et dans le sud du Groenland. Au Canada, l’espèce niche dans la portion sud des provinces des Prairies, le sud de l’Ontario, le sud et le nord du Québec, le nord de Terre-Neuve-et-Labrador, le sud du Nouveau-Brunswick et le nord de la Nouvelle-Écosse. Aux États-Unis, l’espèce se rencontre dans la moitié septentrionale de l’Alaska, dans certaines portions du sud de l’Alaska, dans l’État de Washington, en Oregon, en Californie, en Idaho, au Montana, au Wyoming, dans l’Utah, en Arizona, au Colorado, au Nouveau-Mexique, au Texas, dans le Dakota du Nord, dans le Dakota du Sud, au Nebraska, au Minnesota, en Iowa, au Wisconsin, en Indiana, au Michigan, en Ohio, au Vermont, dans l’État de New York, en Virginie-Occidentale, en Caroline du Nord, en Caroline du Sud, au Tennessee et en Géorgie. Le Faucon pèlerin est également observé dans le nord-ouest du Mexique.

À l’échelle mondiale, le Faucon pèlerin anatum/tundrius, à titre d’espèce et de sous-espèce, est coté G4T4 (apparemment non en péril). Au Canada, sa cote est de N3N4B (entre apparemment non en péril et vulnérable) (NatureServe, 2015).

Tableau 1. Cotes NatureServe et désignation du Faucon pèlerin dans chaque province et territoire Note2 (NatureServe, 2015).
Province/territoire Cote NatureServea
anatum
Cote NatureServea
tundrius
Cote NatureServea
anatum/tundrius
Désignation par province/territoire
anatum
Désignation par province/territoire Désignation par province/territoire
anatum/tundrius
Colombie-Britannique S2?B SUM cellule vide Liste rougeb Inconnub cellule vide
Alberta S2S3 cellule vide SNR cellule vide cellule vide Menacéec, d
Saskatchewan S1B, S4M, S2N cellule vide SNR cellule vide cellule vide cellule vide
Manitoba S1B S1B S1B cellule vide cellule vide En voie de disparitionc, e
Ontario S3B SNA S3B cellule vide cellule vide Préoccupantec, f
Québec S3 S3 S3S4B Vulnérableg cellule vide cellule vide
Labrador S3B SNR SNR cellule vide cellule vide Vulnérableh
Nouveau-Brunswick S1B cellule vide SNR cellule vide cellule vide En voie de disparitioni
Nouvelle-Écosse S1B cellule vide SNR Vulnérablej cellule vide cellule vide
Île-du-Prince-Édouard SNA cellule vide SNR cellule vide cellule vide cellule vide
Île de Terre-Neuve S2M cellule vide SNR cellule vide cellule vide Vulnérableh
Yukon S3B S2B SNR cellule vide cellule vide Specially protected
Territoires du Nord-Ouest S3S4B SNR S3S4B cellule vide cellule vide cellule vide
Nunavut SNR SNR SNR cellule vide cellule vide cellule vide

a S1 - gravement en péril; S2 - en péril; S3 - vulnérable; S3S4 - vulnérable à apparemment non en péril; S4 - apparemment non en péril; S5 - non en péril; SU - impossible de coter; SNR - non cotée; SNA - non applicable; B - population reproductrice; N - population non reproductrice; M - population migratrice ou de passage; ? - Incertain.

b Une espèce est assignée à la liste rouge ou bleu en fonction du rang provincial de statut de conservation (SRank) établit par le centre provincial de données sur la conservation. Ces listes peuvent servir pour désigner des statuts officiels en vertu du Wildlife Act de la Colombie-Britannique (RSBC 1996, c. 488).

c La sous-espèce n’est pas spécifiée.

d Wildlife Act de l’Alberta (RSA 2000, c. W -10).

e Loi sur les espèces en voie de disparition du Manitoba (C.P.L.M. c. E111).

f Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (S.O. 2007, c. 6).

g Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec (RLRQ., c. E-12.01).

h Endangered Species Act de Terre-Neuve-et-Labrador (S.N.L. 2001, c. E-10.1).

i Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick (LN-B 2012, c.6, 2013-38 & 39).

j Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse (S.N.S. 1998, ch. 11).

Au Canada, l’espèce n’est pas protégée par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs (L.C. 1994, ch. 22). Aux États-Unis, les sous-espèces anatum (USFWS, 1999) et tundrius (USFWS, 1994) ont été retirées de la liste des espèces menacées. L’espèce y est protégée en vertu de la Migratory Bird Treaty Act of 1918 des États-Unis (16 U.S.C. 703-712).

Enfin, le Faucon pèlerin anatum/tundrius est protégé en vertu de la Loi sur la protection d’espèces animales ou végétales sauvages et la réglementation de leur commerce international et interprovincial (L.C. 1992, ch. 52) (WAPPRIITA). Cette loi canadienne vise à protéger les espèces sauvages canadiennes et étrangères menacées de surexploitation en raison de commerce illégal. Elle atteint ces objectifs en réglementant le commerce international et le transport interprovincial de certains animaux et plantes sauvages, ainsi que des parties et produits dérivés. Cette loi découle de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Le Faucon pèlerin est inscrit à l’Annexe I de la CITES, ce qui signifie que le commerce international des Faucons pèlerins, d’origine sauvage, n’est permis que dans des circonstances exceptionnelles. Des permis délivrés en vertu de la CITES sont nécessaires pour l’exportation et l’importation internationales.

Le Faucon pèlerin est un faucon de taille moyenne à grande (comparable à celle d’une corneille) qui a de longues ailes pointues. Les adultes ont les régions supérieures gris bleuté ou plus foncées, une marque noirâtre de largeur variable s’étendant vers le bas à partir de l’œil, et les parties inférieures blanchâtres, grisâtres ou chamois, plus ou moins tachetées et rayées d’une teinte noirâtre. Les deux sexes se distinguent par la taille, les femelles étant de 15 à 20 % plus grandes et de 40 à 50 % plus lourdes que les mâles (White, 1968; White et al., 2002). Les oiseaux juvéniles ressemblent aux adultes, mais ils ont les portions supérieures brun pâle à brun ardoise ou chocolat, et les parties inférieures, chamois, rayées d’une teinte noirâtre.

Le Faucon pèlerin anatum/tundrius niche au Groenland et en Amérique du Nord continentale jusqu’au nord du Mexique (White et al., 2002). Au Canada, il niche dans tous les territoires et provinces à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard (COSEPAC, 2007). L’aire de répartition de l’espèce est morcelée, et ses limites doivent encore être précisées (COSEPAC, 2007). L’espèce hiverne depuis le sud du Canada et les États-Unis (White et al., 2002) jusqu’en Amérique du Sud.

Des relevés nationaux des populations nicheuses du Faucon pèlerin sont menés tous les cinq ans depuis 1970 (Holroyd et Banasch, 2012). Ces relevés indiquent que depuis, le nombre de sites occupés par le Faucon pèlerin anatum/tundrius a augmenté, Note3 dépassant même la taille de la population historique connue dans certaines régions (COSEPAC, 2007; Holroyd et Banasch, 2012). En 2005, la population du Faucon pèlerin anatum/tundrius occupait 556 sites, alors qu’elle occupait approximativement 610 sites en 2010 (Holroyd et Banasch, 2012; A. Franke, comm. pers., 2013). Les relevés nationaux étant principalement réalisés à certains sites de nidification connus, la tendance à la hausse observée ne reflète pas nécessairement celle de l’ensemble de la population du Faucon pèlerin anatum/tundrius au Canada (Holroyd et Banasch, 2012). Ainsi, à une échelle locale, la tendance détectée lors des relevés nationaux peut être différente comme c’est le cas au Labrador, à l’intérieur des terres (Brazil, 2005). De plus, ces estimations sont inférieures aux effectifs réels puisque l’aire de nidification s’étend sur un vaste paysage nordique relativement peu inventorié, et où les effectifs de l’espèce pourraient s’élever à plusieurs milliers d’individus (COSEPAC, 2007; USFWS, 2008a), et ainsi, constituer la majorité de la population canadienne. En effet, dès 1969, Fyfe (1969) estimait la population à 7 500 couples reproducteurs dans le nord du Canada. Selon une analyse récente effectuée à partir des données de capture et recapture des Faucons pèlerins bagués dans le nord de l’Amérique du Nord et au Groenland entre 1970 et 2010, la population reproductrice du nord est estimée à plus de 15 000 couples reproducteur (Franke, 2016). À ce nombre, il pourrait y avoir en plus jusqu’à 30 000 adultes non reproducteurs (Franke, 2016).

La tendance à la hausse observée dans le cadre des relevés nationaux entre 1970 et 2010 est corroborée par les résultats des stations d’observation d’oiseaux en migration en Amérique du Nord, qui révèlent aussi une augmentation de la population entre 1970 et le début des années 2000 (Farmer et al., 2008).

Le Faucon pèlerin anatum/tundrius se reproduit dans divers types d’habitats allant de la toundra arctique jusqu’aux îles côtières et grands centres urbains (Cade, 1982). Il niche généralement sur la saillie d’une falaise ou dans une crevasse. La préférence va aux falaises de 50 à 200 m de hauteur (Cade, 1960; White et Cade, 1971). L’espèce fait preuve d’adaptabilité dans la sélection des sites de nidification, elle peut ainsi nicher sur le sommet de pingos Note4 dans la toundra, sur des escarpements, dans des carrières, dans des arbres ainsi que sur diverses structures d’origine anthropiques (p.ex. tour de transport d’électricité, gratte-ciel, église, pont, mine à ciel ouvert, cheminées industrielles) (COSEPAC, 2007; Buchanan et al., 2014). Elle utilise aussi avec succès des nichoirs installés dans ces habitats pour créer des corniches favorables à la nidification (Cade et al., 1996).

Le Faucon pèlerin anatum/tundrius niche dans les habitats où il peut trouver, à proximité, des proies en abondance (White et al., 2002). Étant donné qu’il s’alimente surtout d’oiseaux capturés au vol, il privilégie les sites situés à proximité de colonies d’oiseaux de mer, de secteurs de rassemblement ou de nidification d’oiseaux de rivage ou de sauvagine, ou les sites lui permettant de profiter d’une abondance de pigeons ou d’oiseaux chanteurs. Il s’alimente aussi occasionnellement de mammifères (White et al., 2002). Les sites de nidification propices à l’espèce sont dispersés dans le paysage canadien, mais ils peuvent être localement nombreux (COSEPAC, 2007).

Le Faucon pèlerin anatum/tundrius est un nicheur solitaire qui affiche un comportement hautement territorial à l’égard de ses semblables. Même si le nombre de couples peut être élevé par endroit (COSEPAC, 2007), le comportement territorial de l’espèce peut en limiter localement la densité. L’espèce fait également preuve d’une grande fidélité à l’égard du site de nidification (Beebe, 1974; Ambrose et Riddle, 1988).

La prédation n’est pas connue pour être un facteur limitatif d’une grande importance. Toutefois, le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis) sont les principaux prédateurs aviaires (COSEPAC, 2007). Le renard roux (Vulpes vulpes) est aussi un prédateur reconnu (Rowell, 2002). Les mammifères peuvent aussi avoir un impact sur les ressources alimentaires utilisées par le faucon, par exemple l’introduction du rat brun (Rattus norvegicus) sur une île en Colombie-Britannique a mené à la diminution de taille des colonies d’oiseaux marins dont se nourrit le faucon (Taylor et al., 2000).

Tableau 2. Tableau d’évaluation des menaces
Type de menace Menace Niveau de préoccupationk Étendue Occurrence Fréquence Gravitél Certitude causalem
Pollution Utilisation de pesticides organochlorésn Élevé Généralisée Historique Continue Élevée Élevée
Pollution Utilisation de pesticides organochlorésn Moyen Localisée Inconnue Saisonnière Modérée Élevée
Pollution Utilisation de produits chimiques toxiques Moyen Généralisée Courante Continue Modérée Moyenne
Utilisation des ressources biologiques Récolte légale pour la fauconnerie Faible Localisée Courante Récurrente Faible Faible
Utilisation des ressources biologiques Braconnage Faible Localisée Inconnue Récurrente Faible Faible
Perturbation ou dommage Activités récréatives Faible Localisée Courante et anticipée Saisonnière Faible Moyenne
Perturbation ou dommage Exploration et exploitation des ressources naturelles Faible Localisée Courante et anticipée Continue Faible Moyenne
Perturbation ou dommage Construction, rénovation et entretien d’infrastructures Faible Localisée Courante et anticipée Continue Faible Moyenne
Mortalité accidentelle Collision avec des infrastructures ou moyen de transport Faible Localisée Courante Continue Faible Faible
Climat et catastrophes naturelles Changements climatiques Faible Généralisée Courante et anticipée Continue Modérée Moyenne

k Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour la conservation de l’espèce, cohérente avec les objectifs de gestion. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.

l Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (élevée : très grand effet sur l’ensemble de la population, modérée, faible, inconnue).

m Certitude causale : indique le degré de preuve connu sur la menace (élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; faible : la menace est présumée ou plausible).

n Les caractéristiques de cette menace ayant beaucoup changé au cours des dernières décennies, son évaluation inclut ses caractéristiques historiques suivies des ses caractéristiques courantes.

Les menaces sont présentées en ordre décroissant de préoccupation. Ces menaces ne s’appliquent pas uniformément à l’ensemble de la population canadienne de Faucon pèlerin. Les oiseaux vivants dans le sud de l’aire de nidification sont notamment plus sujets à être affectés par l’utilisation d’avicides, les activités récréatives, la construction ou l’entretien d’infrastructures et les collisions avec des infrastructures ou moyens de transport.

L’utilisation de pesticides organochlorés, en particulier de 1,1,1-trichloro-2-2-bis (p-chlorophényl) éthane (DDT), entre la fin des années 1940 et les années 1970, et leur bioaccumulation Note5 subséquente dans la chaîne trophique, ont été les principales causes de l’effondrement des populations du Faucon pèlerin (White et al., 2002). L’usage du DDT a été interdit au Canada et aux États-Unis à partir du début des années 1970 (COSEPAC, 2007), mais il est encore permis dans certains pays de l’aire d’hivernage de l’espèce, par exemple, le Venezuela (White et al., 2002; Van den Berg, 2009; Stockholm Convention on Persistent Organic Pollutants, 2014).

L’impact actuel des résidus de pesticides organochlorés, présents dans toute son aire de répartition, sur les populations canadiennes de Faucon pèlerin anatum/tundrius n’est pas bien connu. Dans la vallée d’Okanagan, en Colombie-Britannique, région où le DDT a été utilisé en abondance entre les années 1950 et 1970, les concentrations résiduelles demeurent élevées et pourraient affecter la capacité de reproduction du Faucon pèlerin (Elliott et al., 2005). En Alberta, les résidus du DDT mesurés dans les œufs de Faucons pèlerins montrent une tendance à la baisse (Alberta Peregrine Falcon Recovery Team, 2005). Les pressions exercées en vue d’autoriser de nouveau son usage pour lutter contre le paludisme et d’autres maladies transmises par les insectes (Raloff, 2000; Stockholm Convention on Persistent Organic Pollutants, 2014) en fait une menace à surveiller pour le Faucon pèlerin et pour ses proies hivernant en Amérique du Sud.

À partir du début des années 2000, la découverte de l’assimilation de quantités importantes d’éthers diphényliques polybromés (PBDE) Note6 par le Faucon pèlerin, et d’autres rapaces, a soulevé des inquiétudes quant à la possibilité d’une nouvelle crise comparable à celle engendrée par le DDT (Lindbergh et al., 2004; Guerra et al., 2012). Depuis, des mesures légales visant à limiter les impacts de ces composés chimiques ont été adoptées par le gouvernement du Canada (Règlement sur les polybromodiphényléthers (DORS/2008-218)). Aux États-Unis, les interdictions varient selon les États. Les recherches futures permettront de déterminer si la mise en œuvre de ces mesures amènera une diminution des concentrations des PBDE chez le Faucon pèlerin.

De nouveaux composés et substances chimiques étant développés et utilisés dans l’ensemble de l’aire de répartition du Faucon pèlerin anatum/tundrius, il est possible que d’autres contaminants puissent l’affecter par bioaccumulation ou bioamplification. Note7 Il faudra notamment surveiller la toxicité des produits qui seront éventuellement utilisés pour remplacer les PBDE. Il existe aussi des préoccupations avec les néonicotinoïdes Note8 qui sont des insecticides neurotoxiques reconnus pour avoir le potentiel de causer des troubles comportementaux chez les oiseaux (Hallmann et al., 2014).

Les pesticides utilisés pour contrôler des espèces considérées comme nuisibles (p. ex. pigeons, étourneaux, rongeurs) représentent aussi une menace pour le Faucon pèlerin anatum/tundrius. L’ingestion de proies contaminées par ces produits [p.ex. 4-amino-pyridine (Avitrol®), strychnine, fenthion] peut causer un choc traumatique et tuer les adultes ainsi que les juvéniles (Mineau et al., 1999; Campbell, 2006).

Bien qu’il existe des lois pour encadrer l’utilisation de pesticides, il n’existe pas de règlement spécifique afin de réduire les risques pour le Faucon pèlerin anatum/tundrius. Toutefois, le gouvernement de l’Ontario (ministère des Richesses naturelles et des Forêts et celui de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique) distribue aux agents de contrôle des animaux nuisibles, un mémorandum demandant de ne pas utiliser des méthodes chimiques de contrôle des oiseaux à l’intérieur des zones identifiées comme territoire abritant l’espèce (OMOE et OMNR, 2008).

Les métaux lourds peuvent aussi être une menace pour le Faucon pèlerin, notamment le mercure qui peut avoir des effets négatifs sur le système nerveux et sur la reproduction (Wolfe et al., 1998; Bennett et al., 2009).

La récolte du Faucon pèlerin anatum/tundrius pour la fauconnerie est actuellement interdite partout au Canada, sauf en Saskatchewan. La récolte d’un faible nombre d’individus juvéniles migrateurs de passage est autorisée en Saskatchewan Note9 depuis 2001 (Rowell, 2002). Aux États-Unis, le retrait récent de la sous-espèce anatum de la liste des espèces en péril a entraîné la levée de l’interdiction frappant cette pratique dans certaines régions de ce pays Note10 (USFWS, 2008a). Un nombre inconnu d’individus serait également récolté pour la fauconnerie au Mexique (G.L. Holroyd, comm. pers., 2009). La récolte n’est pas permise au Groenland (K. Burnham, comm. pers., 2013).

Bien que le rapport de situation du COSEPAC (2007) identifie la récolte destinée à la fauconnerie comme une menace, le niveau de récolte en Amérique du Nord est, selon Millsap et Allen (2006), en deçà du seuil qui pourrait nuire à l’espèce. En effet, les résultats de modélisation des populations indiquent que les limites de récolte permises aux États-Unis n’affectent pas la taille de la population de façon significative, et que l’information disponible à propos des indices vitaux est suffisante pour permettre une certaine récolte des jeunes Faucons pèlerins anatum/tundrius (Millsap et Allen, 2006). Une validation du modèle est alors recommandée pour s’assurer que cette récolte ne mette pas en péril le rétablissement de l’espèce. Plus récemment, Franke (2016), en utilisant les directives sur la récolte du USFWS et l’estimation annualisée du nombre de jeunes produits, arrive à la conclusion qu’une récolte limitée pourrait se faire sans avoir d’effet négatif sur la population reproductrice.

Le Faucon pèlerin peut être la cible d’une récolte illégale des œufs ou des jeunes (COSEPAC, 2007). Il est difficile d’évaluer l’importance globale de cette menace. Un cas rapporté en 2003 dans le nord du Québec, laisse supposer que cette menace subsiste toujours (A. Saint-Louis, comm. pers., 2014). L’abattage illégal de Faucon pèlerin est une pratique qui existe encore. À titre d’exemple, 9.1 % (n=99) des Faucons pèlerins acheminés à la Clinique des oiseaux de proie de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal avaient été tués ou blessés par des projectiles d’armes à feu (Desmarchelier et al., 2010).

Tous les Faucons pèlerins, y compris anatum/tundrius, peuvent être touchés par le dérangement causé par certaines activités récréatives, en particulier par l’escalade et, dans une moindre mesure, par la randonnée pédestre, l’observation d’oiseaux, et l’utilisation de véhicules tout-terrain. Les effets du dérangement dépendent du moment où il se produit durant le cycle de reproduction ainsi que de la proximité et de la fréquence de son occurrence. Les périodes les plus critiques seraient au moment de l’établissement du territoire et juste avant la ponte (Fyfe et Olendorff, 1976). Le dérangement durant l’incubation et l’élevage des jeunes peut aussi avoir un impact en forçant les adultes à rester loin du nid pour des périodes prolongées, ce qui peut provoquer un refroidissement ou un réchauffement indésirable des œufs ou des oisillons, de même qu’une réduction du temps que les adultes peuvent consacrer à chasser et à nourrir les jeunes (Ontario Peregrine Falcon Recovery Team, 2010). L’impact des activités récréatives serait davantage localisé dans les régions habitées.

Certains gestionnaires de territoires se sont dotés de lignes directrices visant à réduire l’impact des activités récréatives à certains sites où le risque de perturbation de l’espèce durant la nidification est élevé (Cade et al., 1996; Richardson et Miller, 1997; Manning, Cooper and Associates, 2003; Buissière, 2010; Ministry of Environment, 2013). Parmi ces mesures, il y a l’interdiction de réaliser certaines activités récréatives ou l’obligation de respecter une distance minimale par rapport aux nids (COSEPAC, 2007; Ontario Peregrine Falcon Recovery Team, 2010).

L’exploration et l’exploitation des ressources naturelles (p. ex. mines, carrières, foresterie, développement éolien) peuvent avoir des impacts négatifs en dérangeant le Faucon pèlerin anatum/tundrius durant la nidification, en détruisant le nid ou en décourageant l’espèce de nicher dans un secteur particulier (Fyfe et Olendorff, 1976; COSEPAC, 2007). Or, la conservation des sites de nidification doit demeurer une haute priorité compte tenu de la fidélité du faucon à l’égard de ces sites (Cade et al., 1996).

Les Faucons pèlerins qui nichent dans les régions où se déroulent peu d’activités humaines ont tendance à être plus sensibles au dérangement (Pyke, 1997; White et al., 2002). Il est donc possible que l’expansion et l’intensification de l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles dans les régions nordiques deviennent un enjeu important pour le Faucon pèlerin anatum/tundrius et ce, d’autant plus que la majorité de la population canadienne pourrait nicher dans ces régions.

Plusieurs activités d’exploration, et surtout d’exploitation des ressources naturelles doivent faire l’objet d’une évaluation environnementale préalable ou d’une évaluation environnementale avant leur réalisation. Ce processus permet, dans bien des cas, d’éviter les effets négatifs sur l’espèce et lorsque ce n’est pas possible, de les minimiser. Plusieurs provinces ont adopté des mesures légales ou administratives permettant de protéger les nids ou l’habitat du Faucon pèlerin anatum/tundrius. D’autres autorités responsables encouragent les industries à suivre les lignes directrices sur les pratiques exemplaires, afin de minimiser les impacts sur le Faucon pèlerin et son nid.

La construction, la rénovation et l’entretien d’infrastructures (p. ex. un pont ou un édifice) peuvent avoir des impacts négatifs en dérangeant le Faucon pèlerin durant la nidification ou en détruisant les nids (COSEPAC, 2007). Les effets du dérangement sont comparables à ceux identifiés pour les activités récréatives. L’impact des activités d’entretien d’infrastructures serait davantage localisé dans les régions habitées ou à proximité de ces dernières. En contrepartie, la construction de structures en hauteur (édifices, pylônes, tours de communication) ou la présence de carrières peut être bénéfique à l’espèce, en fournissant des sites propices à la nidification.

Certains gestionnaires d’infrastructures sur lesquelles l’espèce niche régulièrement ont élaboré des plans de gestion afin de minimiser les impacts négatifs reliés à l’entretien (p.ex. installation de nichoir artificiel dans les environs immédiats, récolte d’œufs pour les faire éclore en captivité et ensuite, relâcher les jeunes). Certaines activités de construction, de rénovation et d’entretien doivent aussi faire l’objet d’une évaluation environnementale avant leur réalisation en vertu de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale (2012), de lois provinciales ou territoriales. Ce processus permet, dans bien des cas, d’éviter les impacts négatifs sur l’espèce et lorsque ce n’est pas possible, de les minimiser.

Les Faucons pèlerins se blessent ou se tuent parfois en se frappant sur des structures anthropiques comme les vitres des édifices ou les fils. Ils peuvent aussi entrer en collision avec des aéronefs (Sherrod,1983; Stepnisky, 1996; White et al., 2002). Selon une étude réalisée dans le nord-est de l’Amérique du Nord à partir de 160 cas documentés, les collisions avec les édifices, les véhicules, les aéronefs et les fils représentent respectivement 36 %, 9 %, 8 % et 8 % des cas notés (Gahbauer et al., 2015a).

Les Faucons pèlerins anatum/tundrius adultes présents dans l’Arctique sont vulnérables aux conditions environnementales liées aux conditions météorologiques rencontrées durant la migration à l’automne (Franke et al., 2011). Selon une étude effectuée en utilisant les indices du climat de l’oscillation nord-atlantique et de l’oscillation australe, Note11 les conditions prévalant en octobre et en novembre étaient corrélées positivement à la survie apparente des adultes et expliquaient 14 % de la variation de la survie apparente des adultes. Par ailleurs, les conditions pour les mêmes mois, mais de l’année précédente, étaient associées négativement à la survie apparente des adultes et expliquaient 11 % de la variation. Ensemble, les effets de ces indices expliquaient 35 % de la variation dans le temps du taux de survie apparent (Franke et al., 2011). Les conditions météorologiques affectent aussi les oisillons comme le démontre le fait que les précipitations aient causé plus du tiers de la mortalité observée chez les oisillons dans l’aire d’étude de Rankin Inlet (Nunavut), entre 2008 et 2010. L’augmentation de la fréquence des fortes pluies est un facteur important pour expliquer une diminution de la productivité de cette population (Anctil et al., 2013). Cette menace pourrait devenir encore plus importante dans le futur, puisqu’il est prédit que les évènements de conditions météorologiques extrêmes tels que les fortes pluies devraient augmenter avec les changements climatiques (Min et al., 2011).

L’espèce pourrait aussi être touchée indirectement par les effets des changements climatiques sur la disponibilité de la nourriture ou si des changements naturels des conditions climatiques (comme El Niño) augmentent en fréquence ou en intensité. Par exemple, il a été constaté que les phénomènes climatiques de grande envergure comme El Niño et l’Oscillation nord-atlantique peuvent en effet avoir des impacts sur la survie et la productivité des colonies d’oiseaux marins ou des oiseaux de rivage (Sandvik et al., 2012; Galbraith et al., 2014) qui servent de proie au Faucon pèlerin anatum/tundrius.

Les régions nordiques risquent de subir les impacts les plus importants associés aux changements climatiques (Screen et Simmonds, 2010). Étant donné qu’une proportion importante de la population canadienne de Faucon pèlerin anatum/tundrius niche dans ces régions nordiques, les impacts sur l’espèce pourraient devenir plus préoccupants.

En contrepartie, les changements climatiques pourraient être bénéfiques à l’espèce. Le réchauffement observé de l’Arctique pourrait permettre au Faucon pèlerin d’occuper davantage de territoire. Au cours des 20 à 25 dernières années, grâce à des conditions météorologiques plus clémentes, le Faucon pèlerin a d’ailleurs agrandi son aire de nidification dans le nord du Groenland (Burnham et al., 2012). Il démontre aussi une capacité d’adaptation en nichant plus tôt dans la saison dans les Territoires du Nord-Ouest (Carrière et Matthews, 2013).

L’objectif du présent plan de gestion est de maintenir, pendant les 10 prochaines années, une population autosuffisante Note1 du Faucon pèlerin anatum/tundrius dans toute son aire de répartition au Canada.

En général, les populations du Faucon pèlerin anatum/tundrius se sont rétablies de façon remarquable au cours des deux dernières décennies en raison de l’interdiction de l’usage du DDT et grâce au succès des programmes de réintroduction (Kiff, 1988; Enderson et al., 1995; Millsap et al., 1998; Holroyd et Bird, 2012). Bien que l’intensification des activités de suivi explique en partie les augmentations observées, il semble que l’espèce ait atteint et, dans certains cas, dépassé son niveau historique d’avant l’effondrement de la population (COSEPAC, 2007; Gahbauer et al., 2015b).

L’habitat de nidification en milieu naturel demeure disponible et l’espèce dispose aussi de structures anthropiques qu’elle utilise déjà ou pourrait utiliser dans le futur. Il est par conséquent raisonnable de croire que la population est autosuffisante et que l’effectif de la population pourra se maintenir ou même croître encore grâce à la mise en œuvre de mesures de conservation déjà en cours, à l’application de nouvelles mesures et à la surveillance des menaces. Comme le dernier inventaire quinquennal du Faucon pèlerin a eu lieu en 2010 au Canada, il est utilisé comme point de référence pour vérifier l’atteinte des objectifs. En 2010, les inventaires ont permis de montrer qu’il y avait au moins 610 sites occupés par le Faucon pèlerin. Ce nombre est surtout représentatif de la population qui niche dans la portion sud du Canada, puisqu’il se fait peu d’inventaires dans la partie nordique du Canada. Toutefois, comme l’inventaire quinquennal est le seul à être fait avec régularité et à couvrir un vaste territoire, il est une source de données valables pour suivre l’atteinte des objectifs. Les résultats des décomptes réalisés par le réseau des observatoires d’oiseaux de proie localisés au Canada et aux États-Unis pourront également contribuer à suivre l’état de la population.

L’évaluation du Faucon pèlerin comme espèce en péril au Canada date de 1978 (Martin, 1978). Depuis, de nombreuses activités de rétablissement ont été réalisées dans tous les provinces et territoires. La liste suivante n’est donc pas exhaustive, mais vise à illustrer les principaux domaines où des travaux ont été réalisés ou sont en cours de réalisation.

Afin d’atteindre l’objectif de gestion, les mesures de conservation seront organisées en fonction des cinq stratégies générales suivantes :

La réduction des menaces pesant sur le Faucon pèlerin anatum/tundrius représente un élément essentiel à l’atteinte de l’objectif de gestion, de même que l’évaluation des impacts des menaces importantes ou moins connues.

Pour permettre au Faucon pèlerin de se reproduire avec succès, il faut promouvoir la mise en place de mesures de conservation ou d’intendance aux différents sites de nidification. La mise en place de telles mesures peut se faire par divers intervenants (gouvernements, gestionnaires de territoires, organismes non gouvernementaux, citoyens). Dans certaines situations, les autorités compétentes pourraient considérer la mise en place de mesures de protection légales.

Les régions nordiques, où certaines menaces (p. ex. changements climatiques) suscitent des préoccupations, devraient recevoir une attention particulière, et ce, d’autant plus que la majorité de la population canadienne y niche. Les lacunes dans les connaissances sur les populations nordiques, comme leur répartition, leur abondance, leur productivité et l’importance relative des menaces qui influent sur la dynamique de la population devront aussi être comblées.

La participation des communautés nordiques (autochtones et non autochtones) devra être suscitée en raison de leurs connaissances traditionnelles du milieu ainsi que de l’espèce. Leur implication, tant dans les activités de suivi que dans les autres mesures de conservation prévues, sera un atout certain pour la conservation des populations nordiques de l’espèce.

Enfin, le suivi régulier de la population canadienne du Faucon pèlerin anatum/tundrius est un élément clé, notamment pour évaluer l’efficacité des mesures mises en œuvre et évaluer les progrès dans l’atteinte de l’objectif de gestion. Un suivi avec un protocole commun et rigoureux, se déroulant dans un maximum de régions du Canada, devrait être privilégié.

Les mesures de conservation et le calendrier de mise en œuvre proposés pour mettre en œuvre les stratégies générales recommandées sont présentés dans le tableau 3 (tableau 3a, tableau 3b, tableau 3c, tableau 3d et tableau 3e). Celui-ci inclut plusieurs mesures de conservation dont la mise en œuvre a déjà été entamée.

Tableau 3a. Stratégie générale : Réduire les menaces et évaluer leurs impacts
Mesure de conservation Prioritéo Menaces ou préoccupations traitées Échéance
Mener des activités de recherche sur les effets directs et indirects des produits chimiques toxiques sur la survie des Faucons pèlerins et sur le succès de reproduction en impliquant notamment les centres de réhabilitation,les stations de baguage et autres organisations susceptibles de pouvoir fournir des échantillons. Élevée Utilisation de produits chimiques toxiques. 2020
Encourager les initiatives des pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud pour réduire l’utilisation des pesticides organochlorés. Élevée Utilisation de pesticides organochlorés. 2020
Favoriser l’application de mesures de contrôle spécifiques au Faucon pèlerin sur l’utilisation des pesticides en milieux urbains et agricoles. Élevée Utilisation de produits chimiques toxiques. 2020
Considérer le Faucon pèlerin anatum/tundrius en tant que « composante valorisée de l’écosystèmep »dans les divers processus d’évaluation environnementale. Moyenne Exploration et exploitation des ressources naturelles; construction, rénovation et entretien d’infrastructures. En cours
Encourager la recherche afin de mieux comprendre le niveau de tolérance du Faucon pèlerin aux perturbations humaines et aux impacts cumulatifs des activités humaines se déroulant à proximité de ces sites de nidification. Moyenne Exploration et exploitation des ressources naturelles; Activités récréatives; construction, rénovation et entretien d’infrastructures. 2020
Poursuivre la sensibilisation des exploitants des ressources naturelles, propriétaires et gestionnaires de sites de nidification de l’espèce et développer des guides de bonnes pratiques pour aider les gestionnaires d’infrastructure à éviter des impacts sur l’espèce lors des activités d’entretien, de réparation de structures ou lors de développement de projets. Moyenne Exploration et exploitation des ressources naturelles; activités récréatives; construction, rénovation et entretien d’infrastructures. En cours
Poursuivre la sensibilisation des adeptes d’activités récréatives susceptibles de déranger le Faucon pèlerin anatum/tundrius durant la période de nidification et les encourager à prendre part à sa conservation (p.ex. identification de nouveaux sites de nidification; recherche de sites alternatifs pour pratiquer les activités récréatives). Moyenne Activités récréatives. En cours
Participer à l’évaluation des effets de la récolte de faucons autorisée aux États-Unis, au Canada et au Mexique sur la population nord-américaine du Faucon pèlerin et travailler en collaboration avec les intervenants concernés, les provinces, les territoires et les autorités internationales à limiter la récolte à un niveau qui n’affecte pas l’atteinte de l’objectif de gestion. Moyenne Récolte pour la fauconnerie. 2020
Tableau 3b. Stratégie générale : Conserver, et si possible protéger légalement, les sites de nidification de l’espèce
Mesure de conservation Prioritéo Menaces ou préoccupations traitées Échéance
Favoriser l’application des mesures de protection des sites de nidification incluses dans les lois et règlements existants. Moyenne Activités récréatives; exploration et exploitation des ressources naturelles; construction, rénovation et entretien d’infrastructures. En cours
Favoriser la mise en place de mesures de conservation et, si possible, de mesures de protection légale des sites de nidification, là où cela n’a pas été fait. Moyenne Activités récréatives; exploration et exploitation des ressources naturelles; construction, rénovation et entretien d’infrastructures. 2020
Tableau 3c. Stratégie générale : Améliorer les connaissances relatives aux populations nordiques de l’espèce au Canada
Mesure de conservation Prioritéo Menaces ou préoccupations traitées Échéance
Combler les lacunes dans les connaissances relatives à l’abondance et à la localisation des populations nordiques. Élevée Lacunes dans les connaissances; changements climatiques; exploration et exploitation des ressources naturelles. 2020
Évaluer les impacts des changements climatiques sur les populations. Moyenne Lacunes dans les connaissances; changements climatiques. 2020
Tableau 3d. Stratégie générale : Susciter la participation des populations communautés nordiques (autochtones et non autochtones) aux activités de conservation mises en œuvre en milieu nordique.
Mesure de conservation Prioritéo Menaces ou préoccupations traitées Échéance
Élaborer et mettre en œuvre un programme de sensibilisation des communautés nordiques (autochtones et non autochtones) concernées et favoriser l’échange d’information entre les autorités gouvernementales et les communautés nordiques. Élevée Changements climatiques; exploration et exploitation des ressources naturelles. 2020
Tableau 3e. Stratégie générale : Évaluer régulièrement la tendance de la population canadienne ainsi que sa productivité
Mesure de conservation Prioritéo Menaces ou préoccupations traitées Échéance
Réévaluer, et modifier au besoin, la méthodologie d’inventaire pour appuyer le relevé national du Faucon pèlerin. Élevée Suivi de la gestion de l’espèce. 2019
Poursuivre le relevé national du Faucon pèlerin tous les 5 ans, en encourageant les intervenants des provinces, des territoires, des aires protégées et des organismes non gouvernementaux à y participer. Élevée Suivi de la gestion de l’espèce. En cours
Développer et mettre en œuvre les recherches requises pour permettre l’élaboration de modèles de viabilité de la population afin d’évaluer les critères d’autosuffisance. Moyenne Suivi de la gestion de l’espèce. 2020

o « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la mesure contribue directement à la conservation de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une mesure qui contribue à la conservation de l’espèce. Les mesures à priorité élevée sont considérées comme étant celles les plus susceptibles d’avoir une influence immédiate et/ou directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion de l’espèce. Les mesures à priorité moyenne peuvent avoir une influence moins immédiate ou moins directe sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais demeurent importantes pour la gestion de la population. Les mesures de conservation à faible priorité auront probablement une influence indirecte ou progressive sur l’atteinte de l’objectif de gestion, mais sont considérées comme des contributions importantes à la base de connaissances et/ou à la participation du public et à l’acceptation de l’espèce par le public.

p Une composante valorisée de l’écosystème renvoie à un élément environnemental d’un écosystème considéré comme ayant une importance scientifique, écologique, sociale, culturelle, économique, historique, archéologique ou esthétique. Les composantes valorisées d’un écosystème qui pourraient interagir avec les composantes d’un projet devraient être incluses dans l’évaluation de ses effets environnementaux.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte de l’objectif de gestion. La réussite de la mise en œuvre du présent plan de gestion sera évaluée tous les cinq ans en fonction des indicateurs de rendement suivants :

La population sera mesurée en se servant des résultats des relevés nationaux effectués tous les cinq ans ainsi que des résultats des décomptes réalisés par le réseau des observatoires d’oiseaux de proie localisés au Canada et aux États-Unis.

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Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l'environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification de la conservation vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que la mise en œuvre de plans de gestion peut, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan de gestion lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le présent plan de gestion, en favorisant la conservation du Faucon pèlerin anatum/tundrius, aura sans aucun doute des répercussions positives sur l'environnement. Le Faucon pèlerin est un emblème de la conservation des espèces en péril et son rétablissement graduel est un exemple maintes fois cité du caractère réalisable du rétablissement des espèces en péril. Les informations récoltées et les mesures de conservation mises en place pourraient également servir à la conservation d’autres oiseaux de proie. De plus, le Faucon pèlerin étant un prédateur de niveau trophique supérieur, il pourrait servir d’indicateur en ce qui a trait aux effets de la pollution. Les informations récoltées sur les impacts des changements climatiques dans le nord sur le Faucon pèlerin anatum/tundrius pourraient également bénéficier à d’autres espèces présentes dans ces régions. Enfin, l’espèce peut contribuer au contrôle des oiseaux surabondants en milieux urbains. Par ailleurs, une augmentation de la population de l’espèce pourrait localement avoir un effet négatif sur les populations des proies qu’il utilise, telles que les oiseaux chanteurs, les oiseaux marins coloniaux, les oiseaux de rivage et les petits mammifères (MacKinnon et al., 2008). Une augmentation de la population pourrait aussi avoir un effet négatif sur d’autres espèces d’oiseaux de proie, comme le Faucon des prairies, avec qui il entre en compétition pour les sites de nidification. Étant donné que le Faucon pèlerin anatum/tundrius est une espèce généraliste qui ne se nourrit pas spécifiquement de quelques espèces, la pression de prédation devrait être diffuse sur l’ensemble des proies disponibles. De plus, l’impact local d’une augmentation de la prédation par cette espèce est en partie limité par la disponibilité de sites de nidification et son comportement territorial durant la saison de reproduction.

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