Pluvier montagnard (Charadrius montanus) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2009

Table des matières

Liste des figures

Liste des annexes

Information sur le document

Pluvier montagnard Charadrius montanus

Illustration of a Mountain Plover Charadrius montanus

En voie de disparition – 2009

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le pluvier montagnard (Charadrius montanus) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 38 p.

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pluvier montagnard (Charadrius montanus) au Canada Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vii + 25 p.

Wershler, C.R. 2000. Rapport du COSEPAC sur la situation du Pluvier montagnard (Charadrius montanus) au Canada -- Mise à jour, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Pluvier montagnard (Charadrius montanus) au Canada -- Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1–25.

Wershler, C.R. 1987. COSEWICstatus report on the Mountain Plover Charadrius montanusin Canada. Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada. Ottawa. 40 p.

Note de production :
Le COSEPAC aimerait remercier Richard W. Knapton et Geoffrey Holroyd qui ont rédigé le rapport de situation sur le Pluvier montagnard (Charadrius montanus) au Canada, en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Marty Leonard, coprésident du Sous–comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819–953–3215
Téléc. : 819–994–3684
Courriel
Site Web

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Mountain Plover Charadrius montanus in Canada.

Illustration/photo de la couverture :
Pluvier montagnard -- Cliff A. Wallis @ 1981.

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2010.
No de catalogue CW69–14/117–2010F–PDF
ISBN978–1–100–93832–5

COSEPAC - Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation -- Novembre 2009

Nom commun
Pluvier montagnard

Nom scientifique
Charadrius montanus

Statut
En voie de disparition

Justification de la désignation
Cette espèce est un oiseau rare des Prairies canadiennes, qui se trouve en Alberta et en Saskatchewan. La population compte moins de 250 individus, dont un maximum de 11 individus dénombrés dans une saison au Canada. L’espèce est menacée par la conversion continue des prairies indigènes en terres cultivées, par les pratiques agricoles et par la gestion du bétail. L’espèce fait l’objet de préoccupation dans la majorité de son aire de répartition aux États–Unis, limitant ainsi l’immigration future de source externe.

Répartition
Alberta, Saskatchewan

Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1987. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2000 et en novembre 2009.

COSEPAC - Résumé

Pluvier montagnard Charadrius montanus

Information sur l'espèce

Le Pluvier montagnard est un oiseau de rivage de taille moyenne, à savoir environ de la taille du Pluvier kildir. Les pattes du Pluvier montagnard sont plus longues que celles du Pluvier kildir, et la posture du Pluvier montagnard est plus droite. Les parties supérieures de l’oiseau sont généralement d'un brun sable uniforme, et les parties inférieures sont blanches. Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête et un trait loral noir caractéristique qui va du bec noir jusqu'aux yeux; la partie avant du dessus de la tête porte des dessins noirs. Contrairement à de nombreuses autres espèces de pluviers, le Pluvier montagnard n’a aucune bande pectorale. On n'a pas trouvé de sous–espèce.

Répartition

Le Pluvier montagnard est une espèce endémique à l’Amérique du Nord. Il niche dans les grandes plaines de l’Ouest, depuis l’extrême sud–est de l’Alberta et peut–être le sud–ouest de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique, en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau–Mexique, l’Oklahoma et le Texas, avec un site de nidification isolé dans les monts Davis dans l’ouest du Texas. L’espèce, qui autrefois nichait souvent dans l’habitat de prairie à herbes courtes des grandes plaines, est de nos jours absente d’une grande partie de l’est de son ancienne aire de répartition du Dakota du Sud, du Nebraska, du Kansas et de l’Oklahoma. Par ailleurs, les effectifs ont chuté au centre de l’aire de nidification au Montana, au Wyoming, au Colorado et au Nouveau–Mexique.

L’aire d’hivernage principale du Pluvier montagnard s’étend depuis le centre–nord de la Californie jusqu’à la frontière entre les États–Unis et le Mexique, surtout en Californie, dans les vallées de la rivière Sacramento et du fleuve San Joaquin et particulièrement dans la vallée Impériale. On connaît peu l’aire d’hivernage de l’espèce à l’extérieur de la Californie; la vallée du cours inférieur du fleuve Colorado, en Arizona, abrite une petite population de Pluvier montagnard, et des bandes éparpillées passent l’hiver vers l’est jusqu’au centre–sud et l’ouest du Texas, ainsi que de part et d’autre de la frontière entre les États–Unis et le Mexique, et de manière plus importante du côté mexicain dans les États de Sonora, de Tamaulipas et de Chihuahua, au sud de San Luis Potosi.

Au Canada, le Pluvier montagnard n’est signalé que dans l’extrême sud–est de l’Alberta et sud–ouest de la Saskatchewan. Les zones dans lesquelles la présence de l’oiseau a été signalée le plus souvent au cours des trente dernières années sont les suivantes : 1. Onefour, station de recherche de 18 000 hectares louée par le gouvernement de l’Alberta à Agriculture et Agroalimentaire Canada; 2. parc national des Prairies, en Saskatchewan; 3. site Wild Horse, un ranch situé en partie sur des terres louées à la province; 4. réserve naturelle de la rivière Milk, propriété du gouvernement de l’Alberta.

Habitat

Par le passé, l’aire de répartition du Pluvier montagnard allait jusque dans les grandes plaines et le sud–ouest des États–Unis dans l’habitat de prairie à herbes courtes dominée par les herbivores comme les chiens de prairie, le bison et l’antilocapre. Le Pluvier montagnard est une espèce des plateaux ouverts, plats et xériques à végétation clairsemée et basse (habituellement, d’une hauteur inférieure à 10 cm) et à grandes parcelles de sol dénudé. L’oiseau niche aussi dans les prairies qui ont été perturbées récemment, par exemple par des incendies déclenchés par la foudre. Par le passé, l’espèce était associée à la prairie aride à herbes courtes dominée par le boutelou gracieux et l’herbe aux bisons; plus récemment, le Pluvier montagnard est considéré comme une espèce de prairie perturbée ou comme une espèce semi–désertique ayant besoin du broutement intensif de grands assemblages d’herbivores.

Au Canada, il semble que le broutement d’hiver ou de printemps du bétail soit particulièrement important pour façonner un habitat propice à la nidification de l’espèce. Le Pluvier montagnard utilise aussi les plaines d’armoise renfermant de la bentonite à vastes zones de sol dénudé ainsi que des colonies de chiens de prairie.

Biologie

Le Pluvier montagnard arrive au Canada pour nicher en avril, et la période de nidification commence en mai. Il arrive souvent que les mâles réoccupent leurs anciens territoires, qu’ils défendent contre l’intrusion d’autres mâles. La femelle a des couvées de trois œufs qu’elle dépose sur le sol dans des dépressions peu profondes; le mâle couve les œufs que la femelle a pondus, et cette dernière pond une seconde couvée qu’elle couve elle–même. Lorsque la première couvée est un échec avant le début de juin, la femelle peut construire un autre nid, situé en général à moins de trois kilomètres du premier. Habituellement, les oisillons s’éloignent à un ou deux kilomètres du nid au cours des deux ou trois jours qui suivent l'éclosion. Chaque adulte n’élève qu’un oisillon par saison, et un seul parent s’occupe des jeunes. Le taux de prise d’envol est faible et se situe entre 0,26 oisillon par tentative de nidification et environ un oisillon par tentative de nidification. L’espèce semblant être vaguement coloniale, il en résulte que des zones d’habitat apparemment propice sont inoccupées.

La longévité moyenne du Pluvier montagnard est d’environ deux ans; néanmoins, deux individus auraient vécu au moins jusqu’à l’âge de dix ans. Le taux de survie hivernale des adultes semble élevé. Les œufs et les oisillons sont vulnérables à un éventail de mammifères, d’oiseaux et de reptiles prédateurs, alors que les adultes sont vulnérables aux attaques des renards et des faucons. Le Pluvier montagnard semble être une espèce généralement opportuniste pour le taxon des invertébrés et se nourrit principalement d’insectes.

Taille et tendances des populations

Les estimations actuelles des populations mondiales sont de 10 000 à 19 000 individus, avec une tendance à la baisse. L’analyse des tendances du Relevé des oiseaux nicheurs réalisé aux États–Unis indique un important déclin annuel de 2,7 % pour l’ensemble du Relevé de 1966 à 2007 et des déclins observés dans la plus grande partie de l’aire de nidification. Au Canada, il existe 36 mentions de Pluvier montagnard. Depuis la découverte du premier nid en 1979, on en a trouvé 22 autres. Le nombre maximal d’individus nicheurs mentionnés au Canada pour une année est de 11, et le nombre maximal de nids est de 6. Durant plusieurs années, aucun pluvier n’a été signalé, et il est possible en effet que l’espèce ne niche pas au Canada chaque année.

Facteurs limitatifs et menaces

Au 19e siècle et au début du 20e siècle, les populations de Pluvier montagnard aux États–Unis ont grandement souffert en raison de la chasse commerciale incontrôlée. Quant aux récents déclins, ils sont attribuables à la transformation de la prairie naturelle en terres agricoles, aux pratiques culturales et à la gestion du bétail dans les aires de nidification et les aires d’hivernage. Le déclin des mammifères herbivores indigènes, comme le bison et les chiens de prairie, a entraîné des changements nuisibles dans ce qu’il reste des écosystèmes de prairie; en effet, dans bon nombre des bastions de nidification, les Pluviers montagnards sont étroitement associés aux colonies de chiens de prairie.

Les conditions climatiques extrêmes peuvent jouer un rôle important dans l’occurrence des Pluviers montagnards au Canada; par exemple, des taux de précipitation extrêmes peuvent être défavorables au Pluvier montagnard. Des précipitations supérieures à la normale favorisant la croissance d’une végétation luxuriante peuvent contrarier la nidification si l’habitat n’est pas par ailleurs suffisamment brouté et si le sol n’est pas suffisamment dénudé; dans pareil cas, la visibilité horizontale est réduite.

Importance de l’espèce

Pour les ornithologues amateurs canadiens, le Pluvier montagnard est entouré d’une certaine mystique, et ils traverseront le pays pour voir l’espèce.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale–provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous–espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous–comités de spécialistes des espèces et du sous–comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2009)

Espèce sauvage
Espèce, sous–espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD» (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Rapport de situation du COSEPAC sur le Pluvier montagnard Charadrius montanus au Canada - 2009

Information sur l’espèce

Nom et classification

Nom français : Pluvier montagnard
Nom anglais : Mountain Plover

Ancien nom anglais : Rocky Mountain Plover (Knopf et Wunder, 2006)

Classification :
Classe : Oiseaux
Ordre : Charadriiformes
Sous–ordre : Charadrii
Famille : Charadriidés
Genre : Charadrius
Espèce : montanus

On n'a pas trouvé de sous–espèce.

Le Pluvier montagnard a été capturé pour la première fois en 1832 sur les rives de la rivière Sweetwater, au Wyoming, par John Kirk Townsend, et John James Audubon a nommé l’espèce Rocky MountainPlover, Charadrius montanus J. K. Townsend 1837. Le Pluvier montagnard est une espèce endémique à l’Amérique du Nord; il ne possède aucun parent proche en Amérique du Nord, et il montre des affinités plus proches avec le Pluvier asiatique (C. asiaticus) et le Pluvier oriental (C. veredus) de l’Eurasie, les trois espèces constituant peut–être une super–espèce (Hayman et al., 1986; AOU, 1998).

Description morphologique

Le Pluvier montagnard (Charadrius montanus) est un oiseau de rivage de taille moyenne, d’une longueur de 21,0 à 23,5 cm et pesant de 90 à 110 g (Knopf, 1996). Il est de taille comparable à celle du Pluvier kildir (C. vociferous). Les pattes du Pluvier montagnard sont plus longues que celles du Pluvier kildir, et la posture du Pluvier montagnard est plus droite. Les parties supérieures de l’oiseau sont généralement d'un brun sable uniforme, et cette couleur s’étend de chaque côté du cou ainsi que sur la poitrine. Contrairement à de nombreuses autres espèces de pluviers, le Pluvier montagnard n’a aucune bande pectorale. Le front, la gorge et la poitrine sont blancs, et le dessous des ailes est d’un blanc lumineux (Knopf, 1996). Le bec est noir et l’iris est châtain. Les pattes sont d’un brun jaune pâle et terne, les pieds, brun foncé, et les griffes, noires (Knopf, 1996).

Les adultes en plumage nuptial ont le front blanc surmonté de noir sur le dessus de la tête et un trait loral noir caractéristique qui va du bec noir jusqu'aux yeux. Les oiseaux non reproducteurs sont semblables aux adultes en plumage nuptial, mais le trait loral et la partie avant du dessus de la tête sont bruns. Les juvéniles n’ont aucune marque noire sur la tête; leur face est brun pâle et leurs sourcils sont d’un brun plus pâle; le dessous est d’une teinte chamois, et le dos des juvéniles est d’un brun plus foncé que celui des adultes avec des bordures pâles qui lui donnent une apparence écailleuse. Les oisillons sont blanchâtres sur le dessous et brun pâle sur le dessus; ils ont de nombreuses taches noires sur le haut de la tête, le dos et les ailes (Knopf et Wunder, 2006).

Les vocalisations du Pluvier montagnard comprennent un sifflement roulé, que l’oiseau utilise pour annoncer sa présence et durant la parade nuptiale, des cris d’anxiété et un cri particulier utilisé dans les cas de comportements agonistiques et de rassemblements; ce dernier est décrit de manière variable comme un krrip ou un kip grave et rauque (Knopf, 1996; Wershler, 2000). Autrement, l’espèce est généralement silencieuse (Graul, 1974).

Description génétique

Des études phylogénétiques basées sur l'analyse de l'ADN mitochondrial (ADNmt) de plusieurs espèces du genre Charadrius classent le Pluvier montagnard dans un clade, qui comprend le Pluvier des Falkland (C. falklandicus), le Pluvier d'Azara (C. collaris) et le Pluvier neigeux (C. alexandrius) des Amériques, plus les espèces asiatiques et australasiennes (Joseph et al., 1999). Comme on l'a mentionné précédemment, le Pluvier montagnard ne possède aucun parent proche en Amérique du Nord, et il montre des affinités plus proches avec le Pluvier asiatique et le Pluvier oriental de l’Eurasie.

L’étude des variations génétiques chez de 20 à 30 individus issus de chacun des 4 sites de nidification du Montana et du Colorado (les bastions du Pluvier montagnard) n’a révélé aucun signe d’une importante différenciation des populations dans la région de régulation de l’ATPase 6/8 (Oyler–McChance et al., 2005). Une analyse emboîtée des clades n’indique aucune relation entre la phylogénèse et la géographie de l’haplotype dans les 47 régions de régulation de l’haplotype. Cependant, dans la région de l’ATPase 6/8, 1 des 2 clades a donné de l’information laissant croire que l’expansion de l’aire de répartition a été continue dans le passé. Oyler–McChance et al. (2005) expliquent le manque de différenciation des populations détectable, malgré l’isolement géographique et la fidélité aux sites de nidification de l’espèce, en supposant que le flux génétique sous contrôle femelle est suffisant pour homogénéiser les fonds génétiques d’une population à l’autre. Ce flux génétique pourrait résulter de la formation de couples dans des bandes d’espèces mélangées dans les aires d'hivernage plutôt que dans les aires de nidification estivales. La recherche se poursuit afin de trouver des différences possibles dans les microsatellites (Knopf et Wunder, 2006; St. John et al., 2007).

Unités désignables

Il n'existe aucune sous–espèce de Pluvier montagnard et aucune autre distinction connue ne justifierait la prise en considération d'unités désignables inférieures au niveau de l'espèce. Le présent rapport porte donc sur l’ensemble de l’espèce.

Répartition

Aire de répartition mondiale

Le Pluvier montagnard niche dans les grandes plaines de l’Ouest, depuis l’extrême sud–est de l’Alberta et peut–être le sud–ouest de la Saskatchewan jusqu’au nord du Mexique (Desmond et Chavez Ramirez, 2002), en passant par le Montana, le Wyoming, le Nebraska, le Colorado, le Kansas, le Nouveau–Mexique, l’Oklahoma et le Texas, avec un site de nidification isolé dans les monts Davis dans l’ouest du Texas (Knopf, 1996; Knopf et Rupert, 1999) (figure 1).

Figure 1. Aire de nidification (en gris) et aire d’hivernage (en noir) du Pluvier montagnard (tiré de Ridgely et al., 2003).

Carte de l’aire de nidification et de l’aire d’hivernage du Pluvier montagnard.

Les cartes actuelles de l’aire de répartition de l’espèce nous induisent cependant en erreur, parce que l‘habitat favorable est limité dans cette aire. Les bastions de la nidification sont confinés dans de petites régions situées dans le centre–est du Montana (Bergeron et al., 1992), les plateaux du Wyoming (Oakleaf et al., 1992), à l’est du Colorado, où on pense que 60 % de toute la population continentale niche (Andrews et Righter, 1992; Kuenning et Kinery, 1998), le nord du Nouveau–Mexique (Hubbard, 1978) et les enclaves de l’Oklahoma et du Texas (Oklahoma and Texas panhandles) (Knopf et Wunder, 2006). La périphérie de l’aire de nidification de l’espèce est définie par des mentions de nidification au Canada, au Mexique et dans les États de l’Utah, du Nebraska et du Kansas (Wershler et Wallis, 1987; Ellison–Manning et White, 2001; Fellows et Gress, 1999, Gonzales Rojas et al., 2006). La première mention de nidification a été effectuée à Nuevo Leon, au Mexique, en 2004 (Gonzales Rojas et al., 2006).

Le Pluvier montagnard hiverne surtout depuis le centre–nord de la Californie jusqu’à la frontière entre les États–Unis et le Mexique, surtout en Californie, dans les vallées de la rivière Sacramento et du fleuve San Joaquin et particulièrement dans la Vallée impériale (à savoir environ 85 % de la population, Knopf et Rupert, 1995; Wunder et Knopf, 2003); la majorité des oiseaux hivernent de nos jours dans la Vallée impériale (Wunder et Knopf, 2003). On connaît peu l’aire d’hivernage de l’espèce à l’extérieur de la Californie. La vallée du cours inférieur du fleuve Colorado, en Arizona, abrite une petite population hivernante de Pluvier montagnard (Rosenberg et al., 1991), et des bandes éparpillées passent régulièrement l’hiver vers l’est jusqu’au centre–sud et l’ouest du Texas (Fennell, 2002), ainsi que de part et d’autre de la frontière entre les États–Unis et le Mexique, et de manière plus importante du côté mexicain dans les États de Sonora, de Tamaulipas et de Chihuahua, au sud de San Luis Potosi (Knopf et Wunder, 2006). Il est possible que certaines populations hivernent en Basse–Californie (Wilbur, 1987).

L’espèce, qui autrefois nichait souvent dans l’habitat de prairie à herbes courtes des grandes plaines, est de nos jours absente d’une grande partie de l’est de son ancienne aire de répartition du Dakota du Sud, du Nebraska, du Kansas et de l’Oklahoma. Par ailleurs, les effectifs ont chuté considérablement au centre de l’aire de nidification au Montana, au Wyoming, au Colorado et au Nouveau–Mexique; le nombre d’individus hivernant dans les zones côtières de la Californie a aussi baissé continuellement (Small, 1994) et atteint de très bas niveaux. En effet, les populations ont connu un déclin dans les vallées de la rivière Sacramento et du fleuve San Joaquin (Wunder et Knopf, 2003).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la présence du Pluvier montagnard n’est signalée que dans l’extrême sud–est de l’Alberta et sud–ouest de la Saskatchewan.

Mentions historiques

E. Coues (1874, 1878) a été cité abondamment pour avoir fourni des données probantes sur l’occurrence du Pluvier montagnard au Canada dans les années 1870 (voir par exemple Wershler et Wallis, 1987; Wershler, 1989; idem, 2000). L’établissement de la première occurrence du Pluvier montagnard au Canada constitue davantage qu’une simple curiosité, parce qu’une telle occurrence indiquerait si l’espèce a été présente au pays avant les années 1870, puis qu’elle a disparu et qu’elle regagne de nos jours les aires de nidification originales qu’elle avait perdues; ou elle indiquerait si l’espèce est arrivée relativement récemment depuis les lieux de reproduction du Montana. Il est donc instructif d’examiner les rapports de M. Elliot Coues ainsi que les données de l’arpentage réalisé au Montana par la Northern Boundary Commission (1874, 1878) (voir l’annexe 1).

E. Coues a été affecté à la United States Northern Boundary Commission et a reçu comme mandat d’explorer les nouveaux territoires situés au sud du 49e parallèle. L’examen de son premier rapport révèle que ses observations et ses captures de l’espèce ont bel et bien été effectuées au sud de la frontière du Montana (annexe 1; voir le sommaire des mentions historiques du Pluvier montagnard au Montana de Knowles et Knowles, 1998). Les endroits où E. Coues a capturé les spécimens correspondent actuellement au sud du parc national des Prairies, en Saskatchewan, et au sud de la région de Wild Horse -- Lost River, en Alberta. L’examen ultérieur de l’occurrence du Pluvier montagnard au Canada laisse penser que l’espèce était inconnue au Canada avant les années 1940 (Raine, 1892; Taverner, 1927, voir plus bas). Dans leur Catalogue of Canadian Birds, Macoun et Macoun (1909) ne considèrent pas le Pluvier montagnard comme une espèce nicheuse au Canada et mentionnent (p. 211) que : « En juin 1895, l’auteur a parcouru de nombreux milles sur la rivière Frenchman, en Saskatchewan, et n’a vu aucune trace de l’oiseau; le 49e degré de latitude doit donc être à proximité de la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce. » [traduit de l’anglais] Selon Mitchell (1924, in Wapple, 2005), la présence du Pluvier montagnard serait hypothétique en Saskatchewan, et Bent (1929:269) a mentionné que « L’espèce n’est pas connue au Canada. Durant l’arpentage de la frontière canado–américaine, E. Coues (Ph.D.) a trouvé un Pluvier montagnard sur le ruisseau Frenchman et obtenu un spécimen qui est conservé au British Museum […] le point de capture se situait probablement à l’intérieur de l’actuel État du Montana. » [traduit de l’anglais] Taverner (1945:181) inclut le Pluvier montagnard dans ses Birds of Canada « en raison des spécimens qu’on dit avoir pris en 1897 durant l’arpentage de la frontière canado–américaine à proximité de la rivière Frenchman, en Saskatchewan » [traduit de l’anglais]; or, aucun de ces spécimens n’existe. La confusion découle peut–être du fait que la rivière Frenchman prend sa source en Saskatchewan et qu’elle s’écoule ensuite vers le sud dans le Montana jusqu’à la rivière Missouri. Rand (1948) n’a signalé la présence d’aucun Pluvier montagnard dans le sud–est de l’Alberta et n’a trouvé aucun individu durant sa visite dans la région de Onefour en juillet 1945. Finalement, Williams (1946), qui voyageait dans cette région de 1923 à 1926, n’a trouvé aucun individu.

Mentions canadiennes

À noter que 36 éléments d'occurrence (selon la définition de NatureServe, 2008) du Pluvier montagnard ont été signalés au Canada (Knapton et al., 2006; R. Knapton, comm. pers.). Ce nombre comprend 12 occurrences en 12 ans et un total de 22 nids depuis la découverte d’un premier nid en 1979, et 7 autres occurrences de couples de pluviers durant la saison de reproduction, qui correspondent sans doute à des tentatives de nidification ayant échoué. La plupart des mentions proviennent de 2 zones distinctes, la région de Lost River -- Wild Horse située dans l’extrême sud–est de l’Alberta et la région du parc national des Prairies et de Val Marie dans le sud–ouest de la Saskatchewan (figure 2).

La première observation de l’espèce au Canada remonte à juin 1939, à 2 milles au nord du village de Bracken et à 22 kilomètres au nord de la frontière canado–américaine, en Saskatchewan (Soper, 1939). Actuellement, cette région est en culture intensive, et il est peu probable qu’elle serait propice à la nidification (R. Knapton, obs. pers., 2005). En juin 1941, Soper a capturé 2 mâles sur 4 pluviers dans une prairie à herbes courtes, à environ 8 kilomètres au nord de la frontière canado–américaine, au nord–nord–est de Wild Horse (Alberta); le comportement des mâles indiquait qu’ils étaient en couples (Soper, 1941, p. 137).

On a décrit la région comme étant plane à légèrement vallonnée, couverte d’herbes courtes éparses avec de petites zones argileuses dénudées. L’importance de cette mention particulière est attribuable au fait que cet emplacement a été le lieu de nombreuses observations du Pluvier montagnard depuis 1941.

À la suite des observations de Soper en 1941, il a fallu plus de 20 ans avant que la présence de l’espèce ne soit de nouveau signalée en Alberta, à savoir une observation de 2 oiseaux en juin 1966 à Elkwater dans les collines Cypress, dans un habitat qui semblait peu propice à la nidification (Wallis et Wershler, 1981).

Figure 2. Aire de nidification du Pluvier montagnard au Canada (tiré d’Environnement Canada, 2006)

Carte de l’aire de nidification du Pluvier montagnard au Canada.

Alberta

Lost River -- Onefour (Alberta)

En septembre 1977, un groupe de Pluviers montagnards composé de 2 adultes et de 3 juvéniles a été repéré au nord–est de Onefour (Wallis et Werschler, 1981). La première mention de nidification de l’espèce au Canada remonte à 1979 lorsque 2 nids ont été trouvés dans la région de Lost River; par la suite, 3 adultes accompagnés de 9 oisillons nouvellement éclos ont été observés à la mi–juin (Wallis et Loewen, 1980). Des recherches ultérieures menées dans la région de Lost River -- Onefour ont produit des données prouvant la nidification de l'espèce en 1980, 1981, 1985 et 1988, avec un maximum de 6 nids en 1981, et la présence d’oiseaux en 1982 et 1983 (Wershler et Wallis, 1987). Après un intervalle de 12 ans, une autre mention a été faite en avril 2001 (Wershler et Wallis, 2001), suivie d’un autre intervalle de 4 ans avant que des adultes et 1 nid ne soient repérés en juin 2005 (Knapton et al., 2006). Malgré les recherches intensives menées à Onefour de 2006 à 2008, aucun Pluvier montagnard n’y a été signalé (voir plus bas).

Wild Horse (Alberta)

La région de Wild Horse est située dans l’extrême sud–est de l’Alberta, dans les cantons 1 et 2, rangs 1 et 2, à environ 20 km au sud–est de Lost River; c’est dans cette région que Soper a capturé 2 spécimens en 1941. On y a signalé plusieurs fois la présence du Pluvier montagnard après une mention en mai 1986 (Wershler et Wallis, 1987). Des données prouvant la nidification de l'espèce ont été obtenues en 1990, 1994, 1999, 2006 et 2007, et 3 nids ont été repérés en 2006 et en 2007; par ailleurs, on a signalé la présence de pluviers en 2001, 2005 et 2008 (Wershler, 2000; Wershler et Wallis, 2001; Hannah, 2003; Knapton et al., 2006; D. Heydlauf, comm. pers.; G. Holroyd, H. Trefry et R. Knapton, comm. pers.).

Milk River (Alberta)

Il existe une brève mention de la présence 2 Pluviers montagnards en juillet 1971, à quelques kilomètres au nord de la frontière canado–américaine, à environ 30 kilomètres à l’ouest de Wild Horse (Salt et Salt, 1976). Des adultes non nicheurs ont été signalés sur la rivière Milk en mai 2002 (Hannah, 2003). En mai 2008, Cliff Wallis et Cleve Wershler ont trouvé un couple territorial et crieur en comportement de pariade sur le côté ouest du canyon de la rivière Milk, dans une terre brûlée de la réserve naturelle de la rivière Milk (C. Wallis, comm. pers.). C. Wershler a écrit que cette observation confirmait l’importance du brûlage comme outil d'aménagement pour la création et le maintien de l’habitat propice à la nidification du Pluvier montagnard en Alberta (C. Wershler, comm. pers.).

Autres mentions en Alberta

On a signalé la présence d’un seul oiseau le 20 avril 2002, dans une prairie légèrement vallonnée couverte d’herbes d’une hauteur de 1 à 5 centimètres, au sud de la Base des Forces canadiennes (BFC) Suffield, à environ 4 kilomètres au nord de la route 1 (Transcanadienne) (BSOD; Hannah, 2003).

Saskatchewan

Région du parc national des Prairies, en Saskatchewan

En septembre 1977 (Peart et Woods, 1980), on a signalé la présence de 8 pluviers dans le parc national des Prairies puis, en 1987, celle d’une famille composée de 2 adultes et de 3 jeunes ayant atteint l'âge de l'envol (c.-à-d. des jeunes qui volaient presque) (Gollop, 1987a); cette dernière mention représente la seule mention de nidification connue pour la Saskatchewan (Gollop, 1987b). Les mentions subséquentes sont celles d’un adulte observé en juin 1991 (Wayne Harris in Wershler et Wallis, 2001) et d’un seul adulte en mai 1999 (Knapton et al., 2006). Ces mentions ont été associées à des colonies de chiens de prairie. Malgré des recherches intensives (voir plus bas), on n’a signalé la présence d’aucun autre pluvier dans ces colonies depuis 1999.

Autres mentions en été en Saskatchewan

Les deux autres mentions sont les suivantes : une observation non datée par John Shadick vers 1959, au sud de Govenlock (Houston et al., 1981); en 1991, une observation d’un adulte dans la région de Breed Creek, au sud–ouest de Mankota (Koes et Taylor, 1991).

Au Canada, on estime que la superficie de la zone d’occurrence du Pluvier montagnard est de 3 030 km², telle que calculée à l’aide du polygone convexe minimal (A. Filion, comm. pers.). L’indice de zone d’occupation (IZO) est estimé à 24 km² d’après le nombre maximal de nids signalés au cours d'une même saison (c’est–à–dire 6) multiplié par 4 km² afin de créer une grille de 2 x 2 (A. Filion, comm. pers.).

Il n’existe aucune mention du Pluvier montagnard dans les autres provinces ou territoires du Canada.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Le Pluvier montagnard est une espèce des plateaux ouverts, plats et xériques à végétation basse (habituellement, d’une hauteur inférieure à 10 cm) et à sol dénudé; ces caractéristiques semblent d’ailleurs essentielles à l’occupation par l’espèce (Knopf et Wunder, 2006). On trouve l’oiseau à une altitude allant de 640 mètres dans l’est du Montana à 3 250 mètres dans le centre–sud du Colorado (Knopf et Wunder, 2006). L’espèce niche aussi dans les prairies qui ont été récemment perturbées, par exemple par des incendies déclenchés par la foudre. Au Canada, on a observé des Pluviers montagnards nichant dans des aires fortement broutées ou récemment brûlées de prairies mixtes indigènes et dans des plaines d’armoise renfermant de la bentonite. Un nid a été trouvé dans un champ d’élymes de Russie exotiques et d’espèces de plantes indigènes, qui avait été légèrement cultivé (Wershler, 2000). Par le passé, l’espèce était associée à la prairie aride à herbes courtes (Graul et Webster, 1976), dominée par le boutelou gracieux (Bouteloua gracilis) et l’herbe aux bisons (Buchloe dactyloides) et caractérisée par des touffes éparpillées de cactus et de plantes herbacées non graminoïdes. Cependant, le Pluvier montagnard n’utilise pas la prairie si celle–ci n’est pas intensivement broutée par de grands assemblages d’herbivores. En fait, la tendance qu’a le Pluvier montagnard à choisir des milieux naturels renfermant de grandes parcelles de sol dénudé ainsi que sa cohabitation dans le passé avec de grands troupeaux de bisons (Bison bison), d’antilocapres (Antilocapra americana) et de wapitis (Cervus elaphus) et avec les chiens de prairie (Cynomys spp.) indiquent que l’espèce est adaptée aux conditions des semi–déserts ou des prairies perturbées plutôt qu’aux conditions des prairies d'herbes courtes (Knopf et Miller, 1994; Plumb et al., 2005b).

En mai 2001, Wershler et Wallis (2001) ont effectué des relevés aériens dans le sud–est de l’Alberta et le sud–ouest de la Saskatchewan, puis des vérifications sur le terrain visant à repérer les sites susceptibles d’être propices à l’occupation par le Pluvier montagnard. Une centaine de sites ont été repérés; de ce nombre, 30 ont été classés comme habitat de nidification à fort potentiel pour le Pluvier montagnard et 31, comme habitat de nidification à potentiel limité. La plupart (73 %) des sites à fort potentiel étaient situés dans des prairies se trouvant en terrain élevé dans le sud–est de l’Alberta et dans la région immédiatement adjacente en Saskatchewan; le reste des sites (27 %) étaient associés aux colonies de chiens de prairie à queue noire (Cynomys ludovicianus) du parc national des Prairies. Les habitats intercalaires sont considérés comme non propices à la nidification en raison de la culture intensive qu’on y pratique. Les sites à fort potentiel comprenaient des prairies planes et bien drainées, des zones planes plus localisées, des prairies bien drainées renfermant des prairies recouvertes d’armoises et des zones basses à sols solonetziques ainsi que des colonies de chiens de prairie. Sur les 17 sites à fort potentiel, 4 étaient dans des colonies de chiens de prairie de la région de Val Marie, et 13 étaient dans les régions de Lost River -- Milk River et de Wild Horse -- Govenlock. Les sites à fort potentiel répondant peu aux besoins de l’espèce étaient caractérisés par l’absence de broutement, principal facteur limitatif pour satisfaire aux besoins de l’espèce.

Dans l’ouest du Wyoming, l’espèce appartient aux communautés végétales de la steppe arbustive (Beauvais et Smith, 2003), dans lesquelles la présence de parcelles de végétation basse et éparse est largement attribuable au sol peu fertile, aux précipitations toujours faibles et à l’érosion éolienne constante. Ces facteurs sont relativement statiques ou fréquents dans le temps et l’espace, ce qui contribue au maintien de parcelles dénudées qui persistent. Par conséquent, l’habitat de haute qualité pour le Pluvier montagnard pourrait en fait être très stable dans l’espace et le temps (Beauvais et Smith, 2003).

Règle générale, les sites de nidification se caractérisent par du sol dénudé et des lichens (de 30 à 50 %) et une végétation de moins de 10 cm de hauteur; ils comportent de grandes étendues (de 0,5 à 1 km de diamètre) de terrain pratiquement plat (pente inférieure à 5 %) (Knowles et Knowles, 1998). Ces sites ouverts permettent au Pluvier montagnard de détecter les prédateurs, en particulier les oiseaux prédateurs tels que le Faucon des prairies (Falco mexicanus) (Knopf, 1996). Lorsque les graminées hautes dominent le paysage, les pluviers sont limités aux secteurs à broutement excessif; en effet, dans de nombreux endroits du Montana, les couples nicheurs sont associés aux colonies de chiens de prairie et semblent être complètement limités à ces zones et absents des paysages d’herbes hautes et d’arbustes (Olson–Edge et Edge, 1987). Les chiens de prairie créent des parcelles d'habitat exceptionnelles qui sont idéales pour le Pluvier montagnard, car la présence des chiens de prairie favorise les herbes courtes comme le buchloé et le boutelou gracieux; de plus, le creusage des terriers crée de grandes zones de sol dénudé qui sont importantes pour les nids des pluviers. En outre, les colonies de chiens de prairie attirent de nombreuses espèces d’insectes et améliorent la visibilité horizontale (Olson et Edge, 1985). Le Pluvier montagnard utilise des colonies d’une aussi petite superficie que 3 ha (Knowles et al., 1982) mais, en moyenne, des colonies beaucoup plus grandes, à savoir d’environ 50 ha (Knowles et Knowles, 1984; Olson–Edge et Edge, 1987). Dinsmore et al. (2003; 2005) et Augustine et al. (2008) ont montré que les populations d’oiseaux nicheurs suivent de près les changements annuels dans la région occupée par les chiens de prairie à queue noire, les populations de pluviers et de chiens de prairie se rétablissant des flambées de rage sylvatique qu’elles ont connues au milieu des années 1990.

Il semble que le broutement du bétail en hiver ou au printemps soit particulièrement important pour façonner un habitat propice à la nidification de l'espèce en Alberta (Wershler et Wallis 1987; Wershler, 1990) et dans le Montana (Knowles et Knowles, 1997). Au Canada, l’occurrence du Pluvier montagnard dans les plaines d’armoise renfermant de grandes zones de sol dénudé à bentonite est comparable à l’occurrence de l’espèce dans le centre et l’ouest du Wyoming et du Montana ainsi qu’à South Park, comté Park, au Colorado (F. Knopf, comm. pers.). Ces observations semblent appuyer l’hypothèse selon laquelle le Pluvier montagnard serait une espèce associée aux déserts perturbés plutôt que strictement associée à la prairie à herbes courtes.

Shackford et Leslie (2000) ont repéré des Pluviers montagnards sur des terres cultivées dans l’enclave de l’Oklahoma, au Kansas, au Colorado, au Wyoming et au Nebraska. Cependant, l’espèce était absente des champs cultivés situés au nord du sud–est du Wyoming (comté Laramie), et l’occupation par l’espèce de terres cultivées semble inexistante au Montana et au Canada.

L’habitat d’hivernage du Pluvier montagnard est comparable à l’habitat estival. On peut trouver des bandes d’individus dans les prairies côtières, les plaines alcalines, les champs labourés et les terres agricoles.

Tendances en matière d'habitat

Par le passé, l’élimination des principaux animaux brouteurs naturels -- chiens de prairie, bisons et antilocapres -- a altéré les prairies indigènes et mené en partie aux déclins de nombreuses espèces endémiques à la prairie (Knopf, 1994). Au Montana, et sans doute ailleurs, les populations de Pluvier montagnard ont certainement connu un déclin après l’élimination du bison et sont encore directement liées à la superficie des colonies actives de chiens de prairie (Dinsmore et al., 2005). De plus, le retournage excessif de la végétation indigène ainsi que l’ensemencement de blé d’hiver dans des terres arables de moins bonne qualité empêchent les pluviers de nicher dans une grande partie de l’ouest des grandes plaines. Par ailleurs, de nombreux agriculteurs ont semé des herbes hautes dans la prairie indigène, et la végétation haute empêche la nidification de l’espèce, car celle–ci compte sur sa vision pour détecter les prédateurs (Knopf et Wunder, 2006). De nombreux agriculteurs plantent aussi du tournesol et du millet dans de grandes zones pour la production d’huiles végétales et pour le marché des graines pour oiseaux. On sème aussi du millet pour en récolter le foin. Les champs utilisés pour la culture de ces grains restent en jachère jusqu’au début de mai, c’est–à–dire après le commencement de la nidification pour la plupart des Pluviers montagnards. Beaucoup de nids sont donc détruits par la machinerie agricole au moment des semis en mai (Dreitz et al., 2005).

Protection et propriété

Au Canada, les régions où la présence du Pluvier montagnard a été signalée le plus souvent au cours des 30 dernières années sont les suivantes : 1. Onefour, station de recherche de 18 000 hectares louée à long terme par le gouvernement de l’Alberta au Centre de recherches de Lethbridge d’Agriculture et Agroalimentaire Canada; 2. parc national des Prairies, qui appartient à l’Agence Parcs Canada du gouvernement fédéral; 3. site Wild Horse, ranch situé en partie sur des terres louées par la province; 4. réserve naturelle de la rivière Milk, propriété du gouvernement de l’Alberta.

Biologie

Cycle vital et reproduction

De petits groupes de Pluviers montagnards arrivent dans l’aire de nidification de la mi–mars jusqu’en avril (Knopf et Rupert, 1996). Les couples se maintiennent seulement durant la saison de nidification, 83 % des mâles et seulement 40 % des femelles revenant dans le même territoire au cours des saisons de reproduction suivantes. Au Colorado, la superficie des territoires de nidification est d’environ 16 hectares, quoique les limites de ces territoires se chevauchent souvent; de toute évidence, la recherche de nourriture se fait souvent à l’extérieur de ces limites (Graul, 1973).

Durant la pariade, le Pluvier montagnard creuse plusieurs dépressions avant d’en choisir une pour y faire son nid. Les nids isolés sont souvent situés dans des parcelles d’habitat également isolées, et de nombreux nids peuvent se trouver en certains endroits, ce qui laisse penser à l’existence d’une colonie peu structurée ou du moins à un rassemblement passif d’oiseaux (Knopf, 1994; idem, 1996). En moyenne, les nids sont espacés de 140 mètres. Cette répartition en grappes est associée à des secteurs inoccupés d’habitat apparemment propice (par exemple, 70 % des communautés végétales de la steppe arbustive en Utah [Manning et White, 2001]; 65 % de l’habitat qui pourrait être propice à South Park, au Colorado [Wunder et Knopf, 2003]).

Le Pluvier montagnard fait son nid sur le sol dans une dépression peu profonde tapissée d’une petite quantité de végétation; le nid est souvent situé à proximité d’objets évidents tels que du fumier de vache. Les œufs vert olive foncé à taches noires sont bien camouflés (Baicich et Harrison, 1997). La femelle a habituellement une première couvée de 3 œufs, puis elle laisse le mâle couver ces œufs; elle pond une seconde fois et couve les œufs de la deuxième ponte. Les œufs sont pondus à des intervalles allant jusqu’à 6 jours, et l’incubation, d’une durée de 28 à 31 jours, commence dès que la ponte est terminée. Le taux de survie au nid peut être plus élevé pour les mâles que pour les femelles (0,33 pour les femelles; 0,49 pour les mâles), et le taux de survie des oisillons dont les femelles s’occupent est supérieur à celui des oisillons dont les mâles s’occupent (Dinsmore et Knopf, 2005).

Le pluvier adulte n'élève en général qu'une couvée par année (Graul, 1973). Lorsque le premier nid ou la première couvée sont détruits avant le début de juin, l’adulte peut refaire un nid, en général à moins de 3 kilomètres du premier. Si on compte la seconde ponte, chaque couple peut faire jusqu’à 4 tentatives par saison pour élever une couvée (Knopf et Wunder, 2006). Les oisillons s’éloignent habituellement à 1 ou 2 kilomètres du nid au cours des quelques jours qui suivent l'éclosion (Knopf et Rupert, 1996). Un seul parent s’occupe des jeunes. Le taux de prise d’envol est assez faible et se situe entre 0,26 oisillon par tentative de nidification et environ 1 oisillon par tentative de nidification (Knopf, 1996), le taux de succès variant d’une année à l’autre. Une sécheresse peut entraîner un faible taux de prise d’envol, sans doute parce que le taux de prédation est plus élevé lorsqu’il y a pénurie de nourriture (Knopf, 1996). Au Colorado, on a déterminé que la superficie minimale pour nicher est de 28 hectares (Knopf et Rupert, 1996), mais d’autres études indiquent qu’elle doit être beaucoup plus grande (46 hectares en grands pâturages, 131 hectares en terres agricoles et 243 hectares en colonies de chiens de prairie [Dreitz et al., 2005]).

Le succès de reproduction annuel de la population de la prairie Pawnee au Colorado est très variable, allant de 26 % (Knopf et Rupert, 1996) à 65 % (Graul, 1975). Le nombre moyen d’œufs qui éclosent par nichée réussie varie de 2,1 (McCaffery et al., 1984) à 2,7 (Graul, 1975) par nid. Il n'existe aucune donnée sur le succès de la reproduction au cours d'un cycle vital complet.

Au Montana, on a calculé que le taux de survie annuel était de 0,46 à 0,49 pour les juvéniles et de 0,68 pour les adultes (Dinsmore et al., 2003). La longévité moyenne a été estimée à 1,9 ± 0,2 an, avec des records d’au moins 10 ans pour un mâle et une femelle (Knopf et Wunder, 2006). Le taux de survie hivernale semble élevé (0,95 de novembre à mars [Knopf et Rupert, 1995]).

Prédation

Les œufs sont dévorés par des prédateurs et endommagés par la grêle, alors que la mortalité des oisillons est surtout le résultat de la prédation (Knopf et Wunder, 2006). Des œufs et des oisillons semblent avoir été dévorés par le spermophile rayé (Spermophilus tridecemlineatus) et le S. elegans, le renard véloce (Vulpes velox) et le coyote (Canis latrans). Des oisillons ont été dévorés aussi par la Buse de Swainson (Buteo swainsonii), le Faucon des prairies, la Chevêche des terriers (Athene cunicularia), la Crécerelle d’Amérique (Falco sparverius) et la Pie–grièche migratrice (Lanius ludovicianus) (Graul, 1973; idem, 1975; Miller et Knopf, 1993; Knopf et Rupert, 1996; Knopf et Wunder, 2006). De jeunes oisillons ont été tués au nid par des fourmis rouges (Formica sp.) et des nécrophores (Nicrophorus sp.). On a soupçonné fortement la couleuvre à nez mince (Pituophis melanoleucus) d’avoir pris des œufs dans des nids qui avaient été placés dans un exclos pour les protéger des mammifères prédateurs.

Six épisodes de prédation de pluviers adultes ont été signalés : 2 oiseaux ont été tués dans l’aire d’hivernage par des renards nains (V. macrotis [Knopf et Rupert, 1995]), 3 ont été trouvés dans des nids de rapaces ou à proximité, et on a trouvé l’émetteur radio d’un (1) pluvier adulte dans le nid d’un Faucon des prairies (Knopf et Wunder, 2006). Il est possible que le renard véloce limite la productivité du Pluvier montagnard au Colorado (Knopf et Rupert, 1996), et les populations de ce renard ainsi que celles du blaireau d'Amérique (Taxidea taxus) ont probablement augmenté avec l’abolition des programmes d’empoisonnement des prédateurs durant les années 1960 et 1970.

Physiologie

Il n'existe aucune donnée sur la nutrition, l'énergétique, le métabolisme ou la régulation thermique du Pluvier montagnard. Des individus se reposent souvent dans des dépressions telles que les empreintes de sabots des ongulés et les raies créées par les charrues, qui peuvent constituer un microhabitat favorisant la thermorégulation et permettant sans doute aux pluviers d’éviter d’être détectés par les prédateurs nocturnes (Knopf et Rupert, 1995). Les besoins en eau de l’espèce semblent comblés par les aliments; comme de nombreuses espèces qui vivent dans des milieux arides, le Pluvier montagnard peut survivre sans boire l’eau des mares.

Alimentation

Le Pluvier montagnard semble être une espèce généralement opportuniste pour le taxon des invertébrés et se nourrit principalement d’insectes (Knopf 1996; idem, 1998). Le type de proies consommées change au cours de la saison, les coléoptères étant les proies les plus communes de la fin du printemps au milieu de l’été, et les criquets et les fourmis étant consommés en plus grandes quantités à la fin de l’été. Des études menées au Colorado ont montré que des invertébrés appartenant à 90 taxons différents, comprenant des coléoptères (Coléoptères; 60 %), des criquets et des sauterelles (Orthoptères; 24,5 %) ainsi que des fourmis (Hyménoptères; 6,6 %), constituaient les aliments les plus importants (Baldwin, 1971). À noter que 22 % du régime alimentaire du Pluvier montagnard était composé du genre Eleodes (ténébrions).

Dans l’aire d’hivernage, on a souvent observé des pluviers qui capturaient et mangeaient des criquets, des sauterelles et des coléoptères (Storer, 1941), mais on les a vus aussi capturer des chilopodes (Chilopoda sp.) et des scorpions (Scorpionidés). Selon l'analyse des contenus stomacaux de 39 oiseaux capturés en Californie (Knopf, 1998), les hyménoptères et les coléoptères dominent le régime alimentaire du Pluvier montagnard dans la plaine Carrizo, les lépidoptères et les hyménoptères dans la réserve faunique nationale de Pixley (Pixley National Wildlife Refuge), et les orthoptères et les coléoptères dans la Vallée impériale.

Déplacements et dispersion

Comme bien d’autres oiseaux de rivage, le Pluvier montagnard est un oiseau qui vole bien et qui peut parcourir plusieurs centaines de kilomètres par jour en période de migration. Vers la fin de juillet, les pluviers quittent l’aire de nidification pour aller errer dans les grandes plaines. On connaît peu leurs déplacements durant cette période, même si on les a vus régulièrement aux environs de Walsh, au Colorado, et sur des gazonnières dans le centre du Nouveau–Mexique. Au début de novembre, la plupart des pluviers se déplacent vers le sud ou l’ouest pour gagner les aires d’hivernage. En ce qui concerne les oiseaux qui passent l’hiver en Californie, les migrations depuis l’aire de nidification au Colorado et au Wyoming se font probablement plus d’est en ouest que du nord au sud. Les populations peuvent être semi–migratrices au Nouveau–Mexique, où des pluviers sont signalés au milieu de l’hiver (Ligon, 1961), et non migratrices dans les monts Davis, au Texas, et à Nuevo Leon, au Mexique.

Les oiseaux qui migrent en Californie en hiver arrivent en général dans le nord de l’État à la mi–septembre et dans le sud de l’État à la mi–octobre (Small, 1994). Ils gagnent le cours inférieur du fleuve Colorado et le Texas à la mi–octobre (Fennell, 2002; Rosenberg et al., 1991), et leur présence a été signalée de novembre à mars au Mexique (Howell et Webb, 1995). Il existe des mentions au Massachusetts, en Virginie, dans l’État de Washington et en Indiana (Knopf et Wunder, 2006), c’est–à–dire à l’extérieur de l’aire d’hivernage.

La plupart des oiseaux quittent l’aire d’hivernage au début de mars (Small, 1994; Knopf et Rupert, 1995). La migration printanière se fait relativement rapidement, les premières arrivées dans l’aire de nidification étant observées à la mi–mars dans les régions qui se réchauffent plus tôt (Nouveau–Mexique et est du Colorado) et à la mi–avril dans les régions qui mettent davantage de temps à se réchauffer (Montana, centre du Colorado).

Interactions interspécifiques

On a signalé que des Pluviers montagnards pourchassaient, la queue abaissée (Graul, 1975), des spermophiles rayés et des S. elegans (deux prédateurs), des Bruants de McCown (Calcarius mccownii), des Alouettes hausse–col (Eremophila alpestris), des antilocapres et du bétail, qui se trouvaient à proximité du nid.

Bien qu’il existe des mentions antérieures d’un certain degré de territorialité interspécifique entre le Pluvier kildir et le Pluvier montagnard, cela semble peu probable; on a vu un Pluvier montagnard en train de charger un Pluvier kildir à une occasion dans l’aire de nidification (Knopf et Wunder, 2006). Bien que le parasitisme interspécifique des nids soit très rare chez les oiseaux de rivage, des nids de Pluvier montagnard ont été parasités par le Pluvier kildir (Jojola–Everium et Giesen, 2000).

Adaptabilité

Voir la section « Menaces ». Dans le sud de l’aire de nidification, l’espèce niche dans les champs cultivés, ce qui témoigne d’un certain degré d’adaptabilité (Dreitz et al., 2005).

Taille et tendances des populations

Activités de recherche

Certains relevés visant spécifiquement le Pluvier montagnard et d’autres ne le visant pas spécifiquement ont été réalisés au Canada. Une brève description de ces divers relevés est présentée ci–dessous.

Relevés régionaux spécifiques et non spécifiques

2005 -- 2006 : de 4 à 8 jours par année consacrés à la recherche de pluviers à Onefour et à Wild Horse, en Alberta (Knapton et al., 2006; G. Holroyd, comm. pers.).

2002 -- 2005 : 16 jours de recherches visant spécifiquement le Pluvier montagnard (Knapton et al., 2006) dans les pâturages de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP) dans les districts de Swift Current et de Maple Creek, en Saskatchewan.

Années 1990 : recherches du Pluvier montagnard dans la région située entre les collines Sweetgrass, au Montana, et la rivière Milk, en Alberta (S. Brechtel in Knowles et Knowles, 1998).

2002 -- 2008 : 100 jours représentant plus de 1 500 heures–personnes ont été consacrés à la recherche de Chevêches des terriers dans des milieux à divers potentiels comme l’habitat du Pluvier montagnard à Onefour, le parc national des Prairies (Saskatchewan), le pâturage communautaire de Sage Creek et les pâturages de l’ARAP susmentionnés (Holroyd, Trefry et collaborateurs).

2002 -- 2005 : 280 dénombrements ponctuels de strigidés et d’autres espèces d’oiseaux, y compris le Pluvier montagnard, ont été réalisés à Onefour, dans le parc national des Prairies et dans les pâturages de l’ARAP susmentionnés (Holroyd, Trefry et collaborateurs).

1998 -- 2008 : plus de 150 jours représentant plus de 2 000 heures–personnes ont été consacrés à l’habitat à fort potentiel (à savoir 75 % des colonies de chiens de prairie) à Onefour, à Wild Horse, dans le parc national des Prairies, dans les pâturages de l’ARAP susmentionnés et dans le pâturage communautaire de Pinhorn (Holroyd, Trefry et collaborateurs).

Relevé des oiseaux nicheurs

Le Relevé des oiseaux nicheurs (BBS, pour Breeding Bird Survey) est un relevé annuel mené à la mi–juin depuis 1966 au Canada et aux États–Unis. Des bénévoles parcourent des routes choisies au hasard et consignent tous les oiseaux vus ou entendus à des stations d’écoute situées à intervalles sur la route (Sauer et al., 2008). Aux États–Unis, les populations de Pluvier montagnard ont fait l’objet de relevés dans le cadre du BBS. Cependant, les relevés de l’espèce effectués le long de routes donnent un échantillonnage faible de l’effectif, parce que l’oiseau est relativement discret et passe donc souvent inaperçu. Les tendances établies dans le cadre de ces relevés doivent être interprétées avec réserve, parce que peu de routes ont fait l’objet de relevés réguliers depuis les années 1960.

Abondance

D’après les premières estimations, la population mondiale totale du Pluvier montagnard est d’environ 5 600 individus (Morrison, 1994; Rose et Scott, 1997). Cette valeur a été révisée à la hausse par Knopf (1996), soit de 8 000 à 10 000 oiseaux, selon les effectifs établis durant un dénombrement hivernal effectué en Californie en 1994 (3 346 oiseaux; cette valeur a été doublée par la suite) plus les populations hivernantes estimées au Texas et au Mexique (de 1 000 à 3 000 oiseaux). En appliquant une méthode de terrain plus raffinée pour l’estimation des effectifs au Wyoming, Plumb et al. (2005a) ont proposé une estimation révisée de la population continentale de 11 000 à 14 000 oiseaux. De manière semblable, Knopf et Wunder (2006) ont estimé que la population mondiale actuelle était de 10 000 à 19 000 oiseaux et que cette population avait tendance à diminuer.

Au Canada, selon les estimations grossières de Morrison (2001) et de Morrison et al.(2001), la population du Pluvier montagnard serait de 10 couples; or, selon les estimations de Wershler (2000), elle serait probablement constituée de moins de 50 adultes. Le nombre maximal d’individus nicheurs pour une seule année a été de 11, et le nombre maximal de nids (ou de couples) pour une même saison a été de 6.

Fluctuations et tendances

Le Pluvier montagnard n’est présent que marginalement au Canada (moins de 1 % de la population mondiale). Même si les activités de recherche n’ont pas été uniformes dans le temps, les rares mentions de l’espèce indiquent peut–être que l’oiseau ne niche pas régulièrement au Canada. Les tendances de l’espèce au Canada ne peuvent être calculées mais, selon la figure 3 qui suit, les mentions d’occurrence et de nidification entre 1939 et aujourd’hui auraient augmenté au cours des 30 dernières années. Ces mentions sont cependant biaisées en raison de l’accroissement des activités de recherche menées durant les dernières années.

Figure 3. Nombre d’occurrences et de mentions de nidification au Canada, de 1939 à 2007

Graphique du nombre d’occurrences et de mentions de nidification du Pluvier montagnard au Canada, de 1939 à 2007.

Aux États–Unis, les tendances du BBS pour le Pluvier montagnard indiquent un important déclin de la population à long terme, à savoir de 2,7 % par année (P = 0,00; n = 48 routes), de 1966 à 2007 (Sauer et al., 2008).

Immigration de source externe

Le plus grand effectif connu de Pluviers montagnards nicheurs a été trouvé au Montana dans une grande et complexe colonie de chiens de prairie à queue noire dans les comtés contigus de Phillips et de Blaine (Knowles et Knowles, 2001; Dinsmore et al., 2003), qui sont situés entre 100 et 200 km au sud de la frontière canado–américaine. L’importante population de l’espèce (Olson et Edge, 1985) de la réserve faunique nationale Charles M. Russell (Charles M. Russell National Wildlife Refuge), dans le sud du comté Phillips, vit à environ 150 kilomètres au sud–sud–ouest de Val Marie et à 190 kilomètres au sud–est de Wild Horse. À pareille distance, on s’attendrait à ce que les pluviers aillent errer régulièrement au nord et qu’ils soutiennent bel et bien la population canadienne. Compte tenu du déclin général de la population du Pluvier montagnard aux États–Unis, une immigration de source externe, bien que probable, est peut–être quelque peu limitée.

Facteurs limitatifs et menaces

Facteurs menant à la destruction de l'habitat

Le récent déclin de la population continentale du Pluvier montagnard est attribuable à la destruction de l’habitat causée par la transformation de la prairie indigène en terres agricoles, les pratiques culturales et la gestion du bétail.

Au cours des dernières décennies, la modification des pratiques culturales dans l’aire de nidification a contribué au déclin de l’espèce. La transformation de la prairie à herbes courtes en terres agricoles, principalement pour la culture du blé d’hiver, a détruit l’habitat de nidification (Knopf, 1996). Au Montana, la majeure partie de l’ancien habitat du Pluvier montagnard est de nos jours intensivement cultivée, tout comme une grande partie des terres du sud–ouest de la Saskatchewan qui ont été labourées à des fins agricoles (Wershler et Wallis, 1987). Ces pratiques ont altéré radicalement l’habitat du Pluvier montagnard, à savoir une destruction aussi grande que 45 % du boutelou et du buchloé présents à l’état naturel (Wershler et Wallis, 1987). Des progrès réalisés dans le domaine de l’irrigation ont aussi fait augmenter la perte d’habitat parce qu’ils sont associés au possible labourage supplémentaire de la prairie à herbes courtes, qui était auparavant non propice à l’agriculture. La plantation d’herbes hautes dans la prairie indigène constitue aussi une menace, parce que les oiseaux ont besoin d’une bonne visibilité sur tous les côtés pour détecter les prédateurs (Knopf, 1996).

La modification des pratiques culturales dans l’aire d’hivernage représente aussi une menace pour les populations du Pluvier montagnard. Les aires d’hivernage en Californie subissent une pression extrême résultant de la conversion de champs cultivés en vignobles et en vergers, de l’expansion urbaine, de la perte de prairies, et possiblement de la contamination de l’environnement (Leachman et Osmundson, 1990; Knopf, 1996; Knopf et Rupert, 1995).

L’amélioration des pratiques de gestion des pâturages dans les prairies actuelles a eu aussi des effets sur l’habitat. La plupart des pâturages sont gérés afin de favoriser la croissance d’herbes hautes au moyen de techniques telles que le pâturage en rotation, la réduction temporaire des pâturages et l’augmentation de l'humidité du sol. L’ironie veut que l’amélioration des pratiques de gestion des pâturages crée des zones que le Pluvier montagnard évite, car il s’agit d’une espèce qui a évolué en fonction des perturbations.

Au Canada, la majeure partie de la prairie indigène du sud–ouest de la Saskatchewan et du sud–est de l’Alberta a été réduite et fragmentée, en raison de la mise en culture de la région, les plus grandes superficies qui restent se trouvant à proximité des rivières Lost et Milk, en Alberta, et de la rivière Frenchman, en Saskatchewan (Wershler et Wallis, 1987). Même si certaines parties de cet habitat sont protégées, la majeure partie appartient à la Couronne et est louée à des fins de pâturage; elle est donc maintenue dans des conditions de broutement uniformément modéré et non de broutement intensif isolé nécessaire au maintien de l’habitat propice à la nidification du Pluvier montagnard (Wershler et Wallis, 1987). Les pratiques de gestion des pâturages qui s’opposent au broutement intensif limitent aussi le maintien de l’habitat propice à la nidification.

Déclin des herbivores indigènes

Le déclin des mammifères herbivores indigènes, comme le bison et les chiens de prairie, a entraîné des changements nuisibles dans les écosystèmes de la prairie restante, même si dans certaines régions le bétail a favorisé le maintien des vastes étendues de végétation clairsemée que préfère le Pluvier montagnard (Askins, 2000; Birdlife International, 2008). Le bison, ancien brouteur des grandes plaines, connaît une disparition fonctionnelle, et le seul brouteur primaire qui y demeure est le chien de prairie, même si la population de chiens de prairie a subi un déclin atteignant jusqu’à 99 % de ses effectifs actuels en raison de maladies, d’empoisonnements et du tir sportif (Dinsmore, 2003). Au Montana, et probablement ailleurs, les populations du Pluvier montagnard ont connu un déclin après l’élimination du bison et sont encore associées à la superficie des colonies actives de chiens de prairie à queue noire (Dinsmore et al., 2005).

Suppression des incendies

La suppression des incendies peut aussi constituer une menace pour les populations de Pluvier montagnard. En effet, l’espèce est fortement attirée par les prairies brûlées tant au printemps pour la nidification qu’à l’automne et en hiver pour la recherche de nourriture et de sites de repos. La réponse des pluviers aux brûlis est souvent rapide, les oiseaux semblant présents dans les champs lorsque le feu est encore couvant. Les programmes de brûlage expérimental mis en place par le Forest Service des États–Unis (U.S. Forest Service) dans la prairie nationale Pawnee et la prairie nationale Comanche (Knopf et Rupert, 1995; Svingen et Giesen, 1999; Augustine et al., 2008) ont donné lieu à des populations plus élevées de Pluvier montagnard et à un succès de nidification plus grand.

Pesticides

Certaines études ont montré la présence de résidus de pesticides organochlorés dans des spécimens de Pluvier montagnard, mais aucune anomalie dans le comportement des oiseaux ou l’épaisseur de la coquille d’œuf n’a été observée (Knopf, 1996; idem, 1998).

Il faudra cependant mener des recherches supplémentaires concernant les conséquences possibles sur la santé des oiseaux de l’inhalation d’organophosphates car, comme les oiseaux hivernent dans la vallée centrale, en Californie, ils passent la saison dans un brouillard contaminé par des produits agrochimiques qui peuvent affecter l’activité cholinestérasique s’ils sont inhalés (Knopf, 1996). On pense que les Charadriiformes sont particulièrement sensibles à ce type de contamination, car ils sont munis d’un assez grand nombre de sacs aériens (12 paires) par rapport à d’autres oiseaux (Knopf, 1996).

Conditions climatiques extrêmes

Les conditions climatiques extrêmes peuvent jouer un rôle important dans l’occurrence des Pluviers montagnards au Canada. Des taux de précipitation extrêmes peuvent être défavorables à l’espèce. Par exemple, des précipitations supérieures à la normale favorisant une végétation luxuriante peuvent contrarier la nidification si l'habitat n'est pas par ailleurs suffisamment brouté (Wershler et Wallis, 1987; U.S. Fish and Wildlife Service, 1999a). À l'opposé, on pense que des conditions de sécheresse, auxquelles sont associées une plus grande rareté des ressources alimentaires et, par conséquent, une plus forte prédation, contribueraient à un faible taux de prise d'envol (Knopf, 1996).

La plupart des projections en matière de changements climatiques pour les Prairies montrent une augmentation de la température associée au réchauffement planétaire. D’après le modèle climatique global canadien, le sud des Prairies pourrait connaître en été de graves manques d’humidité du sol d’ici la fin du siècle. Cependant, ce ne sont pas toutes les parties des Prairies qui subiront les mêmes effets et, selon au moins une prévision, aucun changement important dans la fréquence des sécheresses ne surviendra dans le sud de l’Alberta (Ressources naturelles Canada, 2007).

Effets anthropiques

Le Pluvier montagnard peut être vulnérable aux perturbations causées par les humains et les véhicules durant la pariade et la ponte et au début du développement des oisillons. Le principal effet anthropique direct est associé à la destruction des nids et des œufs par la machinerie agricole au cours du travail des champs en jachère au printemps (Knopf et Rupert, 1999b).

Importance de l’espèce

Le Canada représente la frange septentrionale de l’aire de nidification du Pluvier montagnard; en effet, il est possible que l’espèce ne niche pas chaque année au pays. Cependant, pour les ornithologues amateurs canadiens, le Pluvier montagnard est entouré d’une certaine mystique, ce qui fait que lorsque des individus nicheurs sont repérés, des ornithologues amateurs venant de partout au pays parcourent de grandes distances pour voir l’espèce.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

Le Pluvier montagnard est une espèce non cynégétique, qui bénéficie d'une protection en vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. En novembre 2000, à la suite d’une évaluation menée par le COSEPAC, l’espèce a été désignée « en voie de disparition ». Depuis juin 2003, elle figure à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement du Canada comme espèce en voie de disparition. La Région des Prairies et du Nord du Service canadien de la faune d’Environnement Canada a dirigé l’élaboration d’un programme de rétablissement en collaboration et en consultation avec le ministère de l'Environnement de la Saskatchewan (Saskatchewan Environment), le ministère du Développement durable des ressources de l'Alberta (Alberta Sustainable Resource Development), l’Agence Parcs Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada (Environnement Canada, 2006).

The Nature Conservancy a attribué au Pluvier montagnard la cote G–2 (espèce très rare; généralement de 5 à 20 mentions dans l’ensemble de l’aire de répartition, ou moins de 5 mentions, mais d’un grand nombre d’individus; ou parce qu'un ou plusieurs facteurs risquent de le faire disparaître [Knopf et Reichel, 1997]). L’Alberta a attribué à l’espèce la cote S1B, « en voie de disparition »; de 4 à 6 couples nicheurs en Alberta (Centre d'information sur le patrimoine naturel de l'Alberta, novembre 2006), ce qui est pour le moins optimiste. En Saskatchewan, le Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan a attribué au Pluvier montagnard la cote S1B « en voie de disparition ».

Aux États–Unis, le Pluvier montagnard est considéré comme une espèce d'intérêt particulier ou comme une espèce préoccupante au Montana, au Wyoming, au Colorado et en Oklahoma et comme une espèce disparue au Dakota du Nord et au Dakota du Sud; il figure sur la liste de surveillance au Kansas et est considéré comme une espèce menacée au Nebraska. Dans la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) de 2008, le Pluvier montagnard figure dans la catégorie (tel qu’évalué par BirdLife International) des espèces quasi menacées, avec comme justification que la population est modérément petite et qu’elle connaît un déclin continu en raison de la disparition et de la dégradation de l'habitat qui résulte de la mise en culture, de l’urbanisation, du surpâturage et des changements au sein des populations d’herbivores indigènes. Le Pluvier montagnard a autrefois été considéré comme une espèce vulnérable par l’UICN(BirdLife International, 2008); cependant, comme on estime que l’espèce n’est pas aussi rare qu’on le croyait, le Pluvier montagnard a été placé en 2008 dans une catégorie de risque moins élevé, celle des espèces quasi menacées, avec une population ayant tendance à diminuer. Le Pluvier montagnard est encore classé comme espèce candidate à protéger en vertu de la U.S. Endangered Species Act. Selon les cotes de conservation mondiales de NatureServe, l’espèce est désignée G2 (en péril; risque de disparition élevé en raison d’une aire de répartition très restreinte, de populations très peu nombreuses [souvent 20 individus ou moins] et de déclins marqués).

Résumé technique

Charadrius montanus

Pluvier montagnard – Mountain Plover

Répartition au Canada :
Alberta, Saskatchewan

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, l’âge moyen des parents dans la population : indiquer si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans
les lignes directrices de l’UICN [2008] est utilisée)
De 2 à 3 années
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Inconnu
Pourcentage estimé du déclin continu du nombre total d’individus matures pendant [cinq ans ou deux générations]
 
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de la [réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]
Inconnu
Pourcentage [prévu ou soupçonné] de [la réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours
des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou soupçonné] de [la réduction ou de l’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période [de dix ans ou trois générations], couvrant une période antérieure et ultérieure
Inconnu
Est–ce que les causes du déclin sont clairement réversibles et comprises et ont effectivement cessé?
Non réversibles, comprises et n’ont pas cessé.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d'individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
Établie selon le polygone convexe minimal
3 030 km²
Indice de la zone d’occupation (IZO)
Selon un maillage de 2 X 2 km²
24 km²
La population totale est–elle très fragmentée?
Non
Nombre de localités actuelles
s.o.
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice
de la zone d’occupation?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de populations?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre
de localités?
Non
Y a–t–il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, de l’étendue ou de qualité] de l’habitat?
Oui
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre de populations?
s.o.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes du nombre d'emplacements?
s.o.
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a–t–il des fluctuations extrêmes de l’indice de la zone d’occupation?
Non

Nombre d'individus matures (dans chaque population)

Population
Nombre d’individus matures
Onefour
0 à 11
Wildhorse
0 à 4 (probablement plus)
parc national des Prairies
0 à 2
réserve naturelle de la rivière Milk
0 à 2
Total
11 -- nombre maximum de mentions au cours d’une année

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce de la nature est
d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations ou de 10 %
sur 100 ans].
Non effectuée.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Destruction de l’habitat :
Transformation continue de la prairie indigène et de la prairie à herbes courtes en terres agricoles, pratiques agricoles et gestion du bétail.
Déclin des herbivores indigènes :
Forte intensité du broutement par les herbivores indigènes (p. ex. bisons et chiens de prairie) nécessaire au maintien de l’habitat propice à l’espèce. Dédoublement possible en raison du surpâturage par le bétail.
Conditions météorologiques extrêmes :
Des précipitations supérieures à la normale favorisant la croissance d’une végétation luxuriante peuvent contrarier la nidification en rendant l’habitat non propice.
Effets anthropiques :
Destruction des nids et des œufs par la machinerie agricole.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Statut des populations de l'extérieur.
Les populations importantes se trouvent entre 100 et 200 kilomètres au sud de la frontière canado–américaine au Montana. Dans l’ensemble, déclins en cours aux États–Unis.
Une immigration a–t–elle été constatée ou
est–elle possible?
Non documenté -- mais l’immigration depuis les États–Unis soutient probablement la population canadienne.
Des individus immigrants seraient–ils adaptés pour survivre au Canada
Oui
Y a–t–il suffisamment d'habitat disponible au
Canada pour les individus immigrants?
Oui
La possibilité d’une immigration de populations externes existe–t–elle?
Oui, mais elle peut être limitée par le déclin des populations.

Statut existant

COSEPAC :
espèce en voie de disparition, novembre 2009

Statut et justification de la désignation

Statut :
Espèce en voie de disparition
Code alphanumérique :
D1

Justification de la désignation :
Cette espèce est un oiseau rare des Prairies canadiennes, qui se trouve en Alberta et en Saskatchewan. La population compte moins de 250 individus, dont un maximum de 11 individus dénombrés dans une saison au Canada. L’espèce est menacée par la conversion continue des prairies indigènes en terres cultivées, par les pratiques agricoles et par la gestion du bétail. L’espèce fait l’objet de préoccupation dans la majorité de son aire de répartition aux États–Unis, limitant ainsi l’immigration future de source externe.

Applicabilité des critères

Critère A (Déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. Ne correspond pas à ce critère; aucune donnée sur les déclins.

Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : Sans objet. Ne correspond pas à ce critère, même si l’aire de répartition est petite; aucune donnée sur les déclins et l’espèce ne connaît aucune fluctuation extrême de la zone d’occurrence, de l’indice de la zone d’occupation, du nombre d'emplacements ou du nombre d’individus matures.

Critère C (Petite population et déclin du nombre d’individus matures) : Sans objet. Ne correspond pas à ce critère; aucune donnée sur les déclins.

Critère D(Très petite population ou aire de répartition limitée) : Correspond à la catégorie « en voie de disparition », D1. La population est composée de moins de 250 individus matures.

Critère E (Analyse quantitative) : Aucune analyse n'a été effectuée.

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs aimeraient remercier Helen Trefry qui a participé aux travaux sur le terrain ainsi qu’à la préparation de Knapton et al. (2006). Le présent rapport utilise l’examen de la situation de l’espèce réalisé par Knapton et al. (2006), qui a profité des données fournies par Ian Walker, de la sous–station de recherches de Onefour d'Agriculture et Agroalimentaire Canada; Walter Wilms, Agriculture et Agroalimentaire Canada, à Lethbridge; Robert Sissons et Pat Fargey, parc national des Prairies, Agence Parcs Canada; Bill Bristol, ARAP, à Regina; Susan Blackman, Kate Dancer, Dave Duncan, Colleen Nordlund, Ray Poulin, Al Smith et Gillian Turney, Service canadien de la faune, à Edmonton et Saskatoon; Lonnie Bilyk, Sustainable Resource Development de l’Alberta; Craig et Pamela Knowles, au Montana; Steve Dinsmore, au Montana; Fritz Knopf, au Colorado. Les autres experts contactés sont les suivants : Ben Sawa, Centre de données sur la conservation de la Saskatchewan, Fish and Wildlife Branch, Saskatchewan Environment; Gordon Court, Fish and Wildlife Division, Government of Alberta, Alberta Environment, à Edmonton; Cleve Wershler et Cliff Wallis, Sweetgrass Consultants, à Calgary. Les rédacteurs remercient également toutes ces entités et personnes de leur aide. Enfin, les rédacteurs aimeraient remercier les membres du Sous–comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC de leurs utiles commentaires au sujet de la première ébauche du manuscrit, et Alain Filion, agent de projets scientifiques et de géomatique, qui a aidé à produire les figures et autres parties du manuscrit.

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Sommaires biographiques des rédacteurs du rapport

Richard Knapton est biologiste de la faune (Wildlife Biologist) à Environnement Canada et travaille sur les espèces en voie de disparition; il est chargé de cours en ornithologie et en biologie à l’Université de l’Alberta, et accompagnateur ainsi que propriétaire et directeur d’Eagle–Eye Tours Inc. Il a obtenu un diplôme de premier cycle à l'Université Lakehead, une maîtrise à l'Université de la Colombie–Britannique, un doctorat à l’Université du Manitoba et un post–doctorat à l’Université de Toronto. Chercheur sur le terrain depuis plus de vingt–cinq ans, M. Knapton a étudié des espèces aussi diverses que la Grive de Bicknell, le Faucon émérillon, la Chevêche des terriers, le Cormoran à aigrettes, la Sturnelle des prés, le Bruant chanteur, le Bruant des plaines et le Bruant à gorge blanche. Il a rédigé plus de soixante–dix articles sur la répartition, l’écologie et le comportement des oiseaux. Il s’intéresse à de nombreuses questions liées à la conservation : il est membre notamment du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (Sous–comité de spécialistes des oiseaux du COSEPAC); il participe au plan de rétablissement du Bruant de Henslow et s’occupe des espèces d’oiseaux en péril et des zones importantes pour la conservation des oiseaux au Canada; il est membre du comité sur les mentions d’oiseaux en Alberta (Alberta Birds Records Committee).

Geoff Holroyd est chercheur scientifique au Service canadien de la faune, professeur adjoint au département des ressources renouvelables à l’Université de l’Alberta et président de l'Équipe de rétablissement du Faucon pèlerin. Il a obtenu un baccalauréat ès arts en biologie à l’Université Western Ontario et une maîtrise et un doctorat à l’Université de Toronto pour ses études portant sur les stratégies alimentaires et le régime alimentaire des hirondelles. Il a supervisé des inventaires d’espèces sauvages dans les parcs nationaux de Banff, de Jasper, de Kootenay, des Glaciers et du Mont–Revelstoke, a été chef de la section des espèces sauvages menacées, au Service canadien de la faune, membre de plusieurs équipes de rétablissement des prairies et président de plusieurs groupes sans but lucratif, y compris le Long Point Bird Observatory, les Bow Valley Naturalists, le Edmonton Natural History Club et le Beaverhill Bird Observatory. Il a étudié les espèces sauvages dans de nombreuses parties du Canada et à l’étranger, y compris les chauves–souris en Afrique du Sud, l’Hirondelle bleue au Malawi, les strigidés au Mexique, en Espagne et en Équateur et les oiseaux chanteurs au Guatemala. Il est auteur et coauteur de plus de cent articles et livrets et d’un livre. Ses activités en matière de conservation lui ont valu plusieurs prix de la part de groupes locaux, provinciaux et nationaux.

Annexe 1. Monsieur Elliot Coues et les mentions du Pluvier montagnard au Canada

Monsieur Coues (1874) a souligné que le Pluvier montagnard nichait souvent dans les plaines situées au nord de la rivière Milk et que l’espèce préférait nicher dans les colonies de chiens de prairie; il a ajouté ce qui suit : « l’oiseau niche partout dans la prairie sèche; mais, s’il a une préférence, c’est pour les parcelles de terre meuble et herbeuse où s’établissent les chiens de prairie » (Coues, 1874:600, traduit de l’anglais). La citation suivante est tirée de Northern Boundary Commission, 1873–1874 Report (Coues, 1878). « L’arpentage réalisé par la Northern Boundary Commission a permis de tracer la frontière canado–américaine depuis la rivière Rouge, au Dakota du Nord, jusqu’à la ligne continentale de partage des eaux au Montana. L’ornithologue Elliot Coues (Ph.D.) était chirurgien–naturaliste durant les deux années qu’a duré l’expédition réalisée aux États–Unis. En 1873, M. Coues a limité ses travaux au 49e parallèle entre les rivières Rouge et Souris, au Dakota du Nord. L’année suivante, il est parti de Fort Buford, à l’embouchure de la rivière Yellowstone, et a voyagé vers le nord–ouest en direction du 49e parallèle pour atteindre la rivière Frenchman vers le début de juillet 1874 (Coues, 1878). Le reste de l’été, il a capturé et observé les espèces sauvages alors qu’il se déplaçait vers l’ouest le long du 49e parallèle pour gagner le lac Waterton, après quoi il a tourné vers le sud–est pour atteindre Fort Benton et descendre ensuite la rivière Missouri. » [traduit de l’anglais]

M. Coues (1878, p. 635) a écrit :

« La présence de cet oiseau dans le Milk River Country, le long du 49e parallèle nord, où il (Pluvier montagnard) niche en assez grand nombre […] le point le plus au nord où l’espèce a déjà été observée […] il a été vu pour la première fois le 1er juillet (là où la rivière Milk se jette dans la rivière Missouri) et a été retracé par la suite dans toute la région presque jusqu’aux collines Sweetgrass, point au–delà duquel il n’a plus été vu. Dans cette région, le centre de l’abondance de l’espèce se situait aux alentours de la rivière Frenchman, où de nombreux spécimens, tant adultes que jeunes, ainsi qu’un ensemble de trois œufs, ont été trouvés durant la première et la deuxième semaine de juillet ». [traduit de l’anglais]

D’après le journal personnel de M. Coues, le Pluvier montagnard aurait atteint la rivière Frenchman à la hauteur du 49e parallèle le 4 juillet 1874. Le voyage de M. Coues en 1874 depuis Fort Buford jusqu’au 49e parallèle ne semble très probablement pas l’avoir mené plein nord–ouest, mais plutôt à l’ouest jusqu’à la jonction des rivières Milk et Missouri, où il serait arrivé le 1er juillet, puis au nord–ouest jusqu’à la rivière Milk. De nos jours, un tel parcours l’aurait mené dans le comté Valley, à proximité du comté Phillips, au Montana, et, par conséquent, dans une zone où le Pluvier montagnard est encore présent.

Les 16 spécimens mentionnés par M. Coues ont été capturés au Montana (Coues, 1878, page 636). Les emplacements sont les suivants : près de l’embouchure de la rivière Milk, au Montana, le 1er juillet; rivière Frenchman, au Montana, le 4 juillet; près de la rivière Frenchman, au Montana, le 9 juillet; près de Two Forks sur la rivière Milk, le 13 juillet; à Two Forks sur la rivière Milk, le 16 juillet; à la traversée de la rivière Milk, au Montana, le 23 juillet. Ces mentions indiquent que M. Coues ne se trouvait pas exactement sur la frontière canado–américaine, mais plutôt à une certaine distance au sud de la frontière actuelle; par exemple, l’embouchure de la rivière Milk est située à 100 kilomètres de cette frontière, l’embouchure de la rivière Frenchman est à 55 kilomètres de cette frontière et Two Forks est situé près de Malta, à environ 50 kilomètres de cette frontière. M. George Mercer Dawson, biologiste–géologue, faisait partie de l’équipe canadienne chargée de l’inventaire des ressources biologiques du côté canadien de la frontière. Malheureusement, M. Dawson (1875) n’a signalé la présence d’aucun oiseau durant son expédition.

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