Lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) : évaluation et mise à jour du rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Répartition

Répartition mondiale

La répartition mondiale du lupin des ruisseaux est restreinte àla côte ouest de l’Amérique du Nord, depuis le Sud de la Colombie-Britannique (Canada) jusqu’au Nord de la Californie (Henry, 1915; Scoggan, 1978; Riggans et Sholars, 1993; etc.) (figure 2). Selon Scoggan (1978), Hultén rejette comme erronées les mentions de l’espèce pour les îles Aléoutiennes. Certaines cartes accessibles sur le Web indiquent à tort la présence de l’espèce à l’intérieur de la Californie et à haute altitude. Selon Sholars (2001, comm. pers.), ces cartes ont probablement été établies à partir de spécimens mal identifiés. Nous sommes du même avis après avoir examiné des spécimens de Californie.

Figure 2. Répartition du Lupinus rivularisen Amérique du Nord.

Figure 2. Répartition duLupinus rivularisen Amérique du Nord.

Répartition canadienne

Populations confirmées de l’espèce

Au Canada, le Lupinus rivularis se trouve à la limite nord de son aire. Seulement six sites de l’espèce sont répertoriés pour le Sud de la Colombie-Britannique, soit un pour l’île de Vancouver (près de Sooke) et cinq pour la vallée du bas Fraser (Surrey, Delta et Port Coquitlam, l’un d’eux comptant trois petites sous-populations) (figure 3).

Figure 3. Répartition du Lupinus rivularis au Canada.

Figure 3. Répartition du Lupinus rivularis au Canada.

La zone d’occurrence du L. rivularis au Canada est d’environ 70 km². Elle est répartie en deux polygones disjoints, dont l’un, de superficie très réduite (moins de 1 km²), à l’île de Vancouver et l’autre, d’une superficie de 70 km², se trouve dans la vallée du bas Fraser. Comme l’espèce n’a fait l’objet d’aucun suivi et que nous avons retrouvé toutes les populations signalées à ce jour, le seul constat que nous sommes en mesure de faire est que la zone d’occurrence de l’espèce est stable. Cependant, compte tenu de l’exploitation industrielle et de la construction de digues qui ont eu cours dans cette région, on peut penser qu’elle s’est considérablement rétrécie depuis le début du 20e siècle.

La zone d’occupation de l’espèce est inférieure à 1 km². Là encore, comme les populations n’ont fait l’objet d’aucun suivi, nous ne pouvons faire aucune affirmation sur la tendance de la superficie d’occupation, sinon qu’elle semble stable depuis une dizaine d’années. Cependant, on peut penser, comme au sujet de la zone d’occurrence et pour les mêmes raisons, qu’elle s’est considérablement rétrécie au cours du siècle dernier.

Populations introduites par semis

Trois populations de lupins ou de fleurs sauvages parmi lesquelles se trouvent des plantes ressemblant au lupin des ruisseaux, manifestement semées ou signalées comme telles, ont été observées à Vancouver (2) et à New Westminster (1), et il en existe vraisemblablement d’autres. On pense que ces lupins, poussant parmi des pavots de Californie (Eschscholzia californica) et d’autres espèces exotiques, proviennent de sachets de graines de « fleurs sauvages » qu’on trouve couramment sur le marché. D’aspect très variable, ils présentent généralement des caractères du L. arboreus ou du L. polyphyllus. Toutefois, certains ressemblent fortement au lupin des ruisseaux et peuvent être issus de semences provenant de Californie, où les hybrides de ces espèces sont communs.

Correction de mentions ré-identifiées ou erronées

  1. Un spécimen de Richmond, dans la vallée du bas Fraser, a été comme étant plutôt un L. littoralis.
  2. Des spécimens de Bute Inlet et de Knight Inlet ont été ré-examinés. Il ne s’agit pas du L. rivularis, mais peut-être plutôt du L. arcticus.
  3. Une mention pour le mont Copley, près d’Arrowsmith, enregistrée dans la base de données de l’herbier UBC est erronée. Il s’agit d’une erreur de saisie.
  4. Les mentions de Henry (1915) pour Spences Bridge et Shawnigan ont été identifié comme étant autre que le L. rivularis.

Populations apparemment naturelles d’hybrides

Une population d’hybrides a été observée à Surrey, près du fleuve Fraser. Il pourrait s’agir du Lupinus rivularis x arboreus. Toutefois, cette population ne devrait pas être considérée comme une population de L. rivularis, car les individus ressemblent beaucoup plus au L. arboreus. (Nous avons également découvert une grande population d’hybrides à l’île Annacis; il semble s’agir d’hybrides L. arboreus x littoralis.)

Localités à explorer

Les habitats favorables au lupin des ruisseaux étaient probablement plus abondants dans la vallée du bas Fraser avant la construction des digues. Toutefois, ce n’est pas la totalité du réseau fluvial qui est endigué, et certaines plaines inondables demeurent encore périodiquement couvertes par les crues. (Rappelons que le L. rivularis pousse à proximité de cours d’eau.) Il reste peut-être à découvrir de petites populations vivant dans des reliquats d’habitats répondant aux exigences de l’espèce. De plus, la colonisation opportuniste de certaines digues par des populations anciennement établies à proximité porte à croire que d’autres populations se trouvent peut-être sur les digues proches de la côte. Les digues sont peut-être des milieux appropriés pour le rétablissement de l’espèce, mais cela demande à être vérifié.

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