Crapet rouge (Lepomis auritus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4
Répartition
Aire de répartition mondiale
On trouve le crapet rouge à l’est des Appalaches, depuis le Nouveau-Brunswick jusqu’en Floride, et on l’a introduit à l’ouest au Texas, en Oklahoma et au Kentucky, y compris dans le réseau fluvial du Mississippi (figure 2). On l’a aussi introduit dans certaines régions du Mexique, de Porto Rico et de l’Italie où il s’est établi (Page et Burr, 1991; Maitland, 2000; Schultz, 2004; Scott et Crossman, 1998).
Figure 2. Répartition (en noir) du crapet rouge (Lepomis auritus) en Amérique du Nord(Etnier et Starnes, 1993).
Aire de répartition canadienne
Au Canada, le crapet rouge n’est présent que dans le sud du Nouveau-Brunswick, où il se trouve à la limite nord de son aire de répartition (figure 3). On a documenté sa présence dans 8 lacs et 7 cours d’eau, tous situés dans la partie inférieure du réseau fluvial de la rivière Saint-Jean, où la superficie de sa zone d’occurrence est estimée à environ 25 000 km².
Figure 3. Répartition du crapet rouge dans l’est du Canada (les symboles numérotés indiquent les plans d’eau où l’on a constaté sa présence, non les endroits précis où il a été capturé).
Les populations principales pourraient être celles du réseau fluvial de la rivière Oromocto, soit dans les lacs Oromocto et Yoho, ainsi que dans les rivières Oromocto, Oromocto Sud et Rusagonis (tableau 1). La présence du crapet rouge a été confirmée dans la basse rivière Saint-Jean, en aval de l’Oromocto, à Gagetown (Houston, 1989, Scott et Crossman, 1998, Gautreau et Curry, 2006), et dans les lacs Swan Creek (ministère de la Défense nationale [MDN], 2002) et Oram (ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick [MRNNB], données inédites). On l’a également signalé dans le lac Anne (aussi appelé lac Mary Ann) et dans les rivières Canaan et Kennebecasis, qui se trouvent tous dans le réseau fluvial inférieur de la rivière Saint-Jean (figure 3).
On a présumé que le crapet-soleil était présent dans un sixième lac, soit le lac George, puisqu’on y a trouvé des hybrides de crapet rouge et de crapet-soleil, en plus de crapets-soleil purs durant un échantillonnage de deux nuits (deux verveux et trois pièges Windermere) en 2001 (MDN, 2002).
La présence du crapet rouge a également été signalée dans le lac Modsley, dans le réseau fluvial de la Sainte-Croix et dans des lacs s’écoulant vers la rivière Musquash Est, près de la ville de Saint-Jean (N.-B.) (voir Houston, 1989). Comme il n’existe pas de spécimen-type pour vérifier ces collectes de données, et qu’aucun autre individu n’a été capturé depuis à ces endroits, ces enregistrements sont considérés comme douteux. Par contre, on a confirmé la présence de l’espèce dans la partie américaine du réseau fluvial de la rivière Sainte-Croix (lac Big, Maine), mais on ne l’a pas observée ailleurs dans la partie du réseau fluvial de la Sainte-Croix adjacente au Nouveau-Brunswick.
Le crapet rouge est essentiellement sédentaire, se déplaçant rarement plus de quelques mètres de son lieu de capture durant des périodes de six mois ou plus (Gatz et Adams, 1994). Les occurrences sont fondées sur des preuves de sa présence historique et actuelle à un endroit donné. Les barrages, les chutes infranchissables et les habitats terrestres constituent des barrières de séparation; la distance entre les occurrences d’éléments est fixée à 10 km peu importe la qualité de l’habitat (NatureServe, 2007). En général, chaque tronçon de rivière sans barrière, occupé par une espèce, est considéré comme une seule occurrence, peu importe la distance entre les sites d’observation ou d’échantillonnage, et peut donc inclure plusieurs affluents (Hammerson, 2001, cité dans NatureServe, 2007).
Étant donné les incertitudes concernant l’étendue de la répartition du crapet rouge dans la province et sa persistance dans certains endroits où l’on avait déjà documenté sa présence (voir la section Taille et Tendances des populations), il est impossible de déterminer avec certitude la superficie de la zone d’occupation actuelle. D’après ses besoins en matière d’habitat (voir la section Habitat) et nos connaissances sur ses déplacements et sa dispersion, on estime à moins de 1 500 km² la superficie actuelle d’habitat aquatique propice à l’espèce (somme de la largeur des cours d’eau multipliée par la distance, superficie des lacs) calculée au moyen de cartes topographiques 1/50 000 appropriées. En superposant sur les cartes une grille à maillage de 1 km² et en comptant le nombre de cellules recoupant des plans d’eau propices, on calcule une zone d’occupation totale de 2 800 km² (en supposant que l’espèce se maintient à tous les endroits où on l’a trouvée par le passé).
Comme l’a fait remarquer Houston (1989), le crapet rouge est parfois confondu avec le crapet-soleil : il faut donc interpréter les signalements historiques avec prudence, et il est possible que certains relevés de poissons aient omis des crapets rouges erronément identifiés comme des crapets-soleil. L’occurrence d’hybrides naturels de crapet rouge et de crapet-soleil (ce dernier étant une espèce plus commune dans le sud du Nouveau-Brunswick) complique davantage l’identification.
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