Meunier tacheté (Minytrema melanops) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Meunier tacheté
Minytrema melanops

Information sur l’espèce

Le meunier tacheté est un Catostomidé de taille moyenne, d’une longueur variant entre 230 et 380 mm. Sa face dorsale est de couleur brune à vert foncé, ses flancs sont de couleur argent à bronze et sa face ventrale est blanche et argentée. Le meunier tacheté se distingue des autres espèces de Catostomidés par la présence de 8 à 12 rangées parallèles de taches foncées à la base des écailles.

Répartition

On ne trouve le meunier tacheté que dans les eaux douces du centre et de l’est de l’Amérique du Nord. Dans le bassin des Grands Lacs, il occupe les bassins des lacs Huron, Michigan, Érié et Sainte-Claire. L’espèce est également présente dans la plupart du bassin du Mississippi et le long de la basse plaine côtière, du Texas à la Caroline du Nord. Au Canada, le meunier tacheté n’est présent que dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario. Moins de 5 p. 100 de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve au Canada.

Habitat

Le meunier tacheté occupe généralement de longues fosses profondes au substrat d’argile, de sable ou de gravier dans des rivières de petite à moyenne taille. Il a également été observé dans une variété d’autres habitats, notamment de grands cours d’eau, des méandres abandonnés et des bras morts, des retenues et de petits ruisseaux turbides.

Biologie

Entre la fin du printemps et le début de l’été, les meuniers tachetés frayent sur des radiers aux eaux propres. Au Missouri, ils atteignent la maturité à l’âge de trois ans. Il n’existe aucune description de l’âge de maturité ou d’autres paramètres démographiques concernant les populations canadiennes. Le meunier tacheté se nourrit d’une variété d’invertébrés, comme des mollusques, des copépodes et des chironomes, ainsi que de diatomées.

Taille et tendances des populations

Aucune étude sur la taille ou les tendances des populations canadiennes n’a été menée. Entre 1962 et 1992, au moins 24 meuniers tachetés ont été capturés dans les eaux canadiennes. Depuis 1992, plus de 67 spécimens ont été capturés. Certaines de ces captures ont été effectuées dans quatre nouveaux sites : la rivière aux Canards, le ruisseau Maxwell (bassin du lac Sainte-Claire), le rigolet Whitebread (bassin du lac Sainte-Claire) et le ruisseau Bear (bassin de la rivière Sydenham Nord).

Facteurs limitatifs et menaces

La dégradation de l’habitat, la pollution, l’envasement et la construction de barrages nuisent vraisemblablement au bien-être du meunier tacheté. Dans la partie nord de son aire de répartition, la température représente probablement un facteur limitatif.

Importance de l’espèce

Le meunier tacheté n’a aucune valeur commerciale au Canada; il ne constitue pas non plus une espèce de poisson fourrage d’une valeur économique significative. Sa persistance, tout comme celle d’autres espèces à l’extrémité nord de leur aire de répartition au Canada, demeure un indicateur de la qualité de l’eau et de la bonne condition de l’habitat.

Protection actuelle ou autres désignations de statut

En 1983, le COSEPAC avait accordé au meunier tacheté le statut d’espèce vulnérable (l’équivalent d’espèce préoccupante) au Canada. Ce statut a été confirmé en 1994 et de nouveau en 2001. En Ontario, l’espèce a été désignée espèce vulnérable en 2000. À l’échelle mondiale, elle est considérée comme non en péril. On signale cependant des déclins démographiques dans la partie nord de son aire de répartition étatsunienne. L’espèce est désignée comme préoccupante (special concern) au Kansas et en Pennsylvanie.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétences, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (Novembre 2004)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD) *
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP) ***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Espèce sauvage pour laquelle l’information est insuffisante pour évaluer directement ou indirectement son risque de disparition.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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