Meunier de Salish (Catostomus sp.) proposed programme de rétablissement : chapitre 4

4. Rétablissement

4.1 Faisabilité du rétablissement

Critères de faisabilitéNote de bas de page 4

  1. Des individus capables de reproduction sont-ils actuellement disponibles pour améliorer le taux de croissance de la population ou son abondance?

    Oui. Des adultes reproducteurs ont été capturés récemment dans l'ensemble des populations, sauf dans la population de la rivière Little Campbell qui, croit-on, est disparue.

  2. Y a-t-il suffisamment d'habitats disponibles pour soutenir l'espèce ou, encore, pourrait-on rendre de tels habitats disponibles par l'application de mesures de gestion ou de restauration?

    Oui. Il y a suffisamment d'habitats physiques disponibles pour soutenir les effectifs cibles, mais une grande proportion de ceux-ci (jusqu'à 40 %) sont gravement dégradés par l'hypoxie ou de faibles niveaux d'eau à la fin de l'été.

  3. Les menaces importantes qui pèsent sur l'espèce ou son habitat peuvent-elles être évitées ou atténuées par des mesures de rétablissement?

    Oui. Les plus importantes menaces, l'hypoxie et la perte d'habitat, peuvent être évitées ou atténuées.

  4. Les techniques de rétablissement requises existent-elles et sait-on si elles sont efficaces?

    Oui. La surveillance de projets expérimentaux de restauration de l'habitat a démontré que la création d'habitats et la restauration de ceux-ci sont des moyens efficaces d'accroître la taille de la population et sa stabilité. La maîtrise des mauvaises herbes envahissantes, la restauration des zones riveraines, la gestion des barrages de castors et la dérivation de débits ont été utilisées avec succès pour réduire l'hypoxie dans l'habitat du meunier de Salish.

Évaluation de la faisabilité

Le rétablissement des populations de meuniers de Salish à des niveaux assurant la survie à long terme de l’espèce est faisable à la fois sur les plans technique et biologique. Étant donné la répartition limitée de l’espèce et les pressions exercées en continu sur son habitat par la population humaine en croissance rapide dans la vallée du Fraser, il est raisonnable de penser que l’espèce demeurera en péril dans un avenir prévisible.

4.2 But, objectifs et approches correspondantes en matière de rétablissement

4.2.1 But du rétablissement

Assurer la viabilité à long terme des populations de meuniers de Salish dans l’ensemble de leur aire de répartition naturelle au Canada.


4.2.2 Objectifs de rétablissement

  1. Empêcher la disparition du meunier de Salish dans les dix bassins hydrographiques où se trouvent encore des populations en évitant toute perte nette de potentiel reproducteur.
  2. Atteindre ou dépasser, d'ici 2020, chacune des cibles suivantes :
    1. occupation de toutes les zones d'habitat essentiel des cours d'eau;
    2. présence d'individus matures selon les abondances cibles propres aux bassins hydrographiques;
    3. présence d'au moins un habitat source affichant une densité élevée dans chaque bassin hydrographique.
  3. Réintroduire le meunier de Salish dans la rivière Little Campbell, si la disparition est confirmée et que la réintroduction est faisable.


Les objectifs 2 et 3 sont examinés en détail ci-après.

Occupation de toutes les zones d’habitat essentiel des cours d’eau
Justification

Une grande proportion de l’habitat essentiel n’est pas occupée présentement (tableau 9), principalement en raison de graves conditions d’hypoxie. L’atteinte de cibles provisoires en matière de rétablissement de la population exige que toutes les zones d’habitat essentiel soient occupées (voir l’objectif 2 ci-après). Dans la plupart des cas, les zones non occupées peuvent être rendues habitables lorsqu’on améliore la qualité de l’eau en augmentant son débit ou en réduisant sa charge en éléments nutritifs. Des mesures relativement simples, y compris la régie localisée des castors, l’adoption de pratiques d’entretien des ouvrages de drainage en fonction des poissons vulnérables ou, dans le cas du marais Agassiz, le rétablissement de la circulation de l’eau sont vraisemblablement des solutions qui amélioreront très rapidement la situation.

Cible

L’occupation de l’habitat essentiel est définie comme étant la présence confirmée de meuniers de Salish dans un tronçon (n>10 pièges par tronçon; voir Pearson et Healey, 2003). La quantité d’habitat essentiel présentement occupé et la quantité indiquée pour soutenir les abondances cibles sont présentées au tableau 9. La différence entre les deux colonnes correspond à la quantité d’habitat qui doit faire l’objet d’une forme quelconque de restauration.

 

Tableau 9. Habitat essential occupé et total pour le meunier de Salish.
Bassin hydrographique Longueur estimée (km) d’habitat essentiel occupé présentement (année du relevé) Habitat essentiel total établi pour l’atteinte des objectifs de rétablissement (km)
Marais Agassiz <1 (2005) 4,3
Atchelitz/Chilliwack/Semmihault <16 (2004) 32,4
Ruisseau Bertrand >10 (2009) 15,0
Ruisseau Fishtrap InconnueNote de bas de page a (1999) 6,5
Marais Hope/ruisseau Elk InconnueNote de bas de page a (2006) 23,6
Ruisseau Miami <1,8 (2002) 7,8
Marais Mountain >7,5 (2008) 9,7
Ruisseau Pepin >7,5 (2004) 11,6
Rivière Salmon >10 (2008) 20,2
Ruisseau Salwein/marais Hopedale <2,5 (2004) 10,8

Présence d’individus matures selon les abondances cibles propres aux bassins hydrographiques
Justification

Les populations de meuniers de Salish présentes dans les dix bassins hydrographiques occupés sont essentiellement indépendantes les unes des autres, et la probabilité d’échange naturel d’individus entre les bassins hydrographiques est faible. L’échange naturel est limité par les grands pans d’habitat non approprié qui séparent les populations. La recolonisation naturelle de l’habitat d’où une population est disparue (immigration de source externe) est par conséquent hautement improbable, particulièrement si la disparition est attribuable à une dégradation progressive de l’habitat ou de la qualité de l’eau plutôt qu’à un phénomène stochastique. Chaque bassin hydrographique, par conséquent, doit disposer de sa propre cible de rétablissement. Idéalement, ces cibles doivent être fondées sur des analyses robustes de la viabilité des populations, mais on ne dispose pas des données démographiques nécessaires dans le cas du meunier de Salish. Les recommandations fondées sur des examens exhaustifs de la littérature indiquent qu’une taille de population minimale viable (PMV) de 7000 reproducteurs adultes (valeur médiane oscillant entre 2 000 et 10 000 individus) assure la persistance à long terme de la majorité des vertébrés (Thomas, 1990; Reed et al., 2003).

Pour évaluer l’abondance du meunier de Salish, Pearson (2004a) a estimé la densité à partir des prises par unité d’effort enregistrées dans 84 tronçons répartis dans quatre bassins hydrographiques à l’aide d’une équation ajustée en fonction des données sur les captures-recaptures. Des meuniers de Salish étaient présents dans 34 de ces tronçons, mais les estimations de la densité n’ont dépassé 0,05 adultes/m² que dans sept d’entre eux. On a estimé la population maximale pouvant être atteinte dans chaque bassin hydrographique en présumant que cette densité est présente dans tous les habitats de fosses profondes situés dans chaque tronçon d’habitat essentiel. Les données montrent que si toutes les zones de fosses profondes d’un tronçon d’habitat essentiel présentaient cette « densité moyenne » (Pearson, 2004a), toutes les populations demeureraient à la valeur médiane de la PMV estimée pour les vertébrés ou en deçà de celle-ci (7 000). Il semble donc que les tailles de population maximale pouvant être atteintes se situent près des tailles de population minimale viable dans ces bassins hydrographiques et que tous les habitats de qualité doivent être désignés comme étant essentiels. L’amélioration de l’habitat essentiel pour accroître la capacité biotique ainsi que l’aménagement ou la restauration d’autres habitats sont souhaitables dans tous les bassins hydrographiques si l’on veut augmenter les marges de sécurité.

Cible

Les abondances cibles propres aux bassins hydrographiques sont présentées au tableau 10.

Présence d’au moins un habitat source affichant des densités élevées dans chaque bassin hydrographique
Justification

Les données disponibles sur la répartition semblent indiquer que les populations de meuniers de Salish dans les bassins hydrographiques fonctionnent comme un système source-puits ou une métapopulation (Pearson, 2004a). Dans une métapopulation, chaque sous-population présente dans les bassins hydrographiques est en grande partie isolée des autres sous-populations, des liens n’étant établis qu’à l’occasion par des migrants (Forman, 1995). La croissance de la population peut être positive dans les habitats de base (source) de ces sous-populations, mais négative dans les habitats environnants (puits), même si une proportion importante de la population peut résider dans les zones puits (Pullman, 1988). La persistance des populations dans de tels systèmes est fonction de la présence d’un ou de plusieurs habitats sources dans lesquels la croissance de la population est positive et où les densités sont élevées.

Cible

L’habitat source du meunier de Salish est défini en fonction d’un minimum de prises par unité d’effort, soit trois adultes par piège. Pearson (2004a) n’a trouvé que trois exemples d’habitat source parmi 84 tronçons de quatre bassins hydrographiques. Dans deux habitats restaurés plus récemment, dans le ruisseau Pepin, où les concentrations d’oxygène dissous étaient adéquates, ce seuil a cependant été atteint en l’espace de trois ans (Pearson, données non publiées), ce qui laisse sous-entendre que le but est atteignable.

 

Tableau 10. Zones de fosses profondes et cibles en matière de population pour le meunier de Salish.
Bassin hydrographique Zone de fosses profondes dans les tronçons d’habitat essentiel (m2) Cible en matière de populationNote de bas de page a.1
(exclut les jeunes de l’année)
Marais Agassiz 39 200 2 000
Atchelitz/Chilliwack/Semmihault 140 000 7 000
Ruisseau Bertrand 140 200 7 000
Ruisseau Fishtrap 94 600 4 700
Marais Hope/ruisseau Elk 159 700 8 000
Ruisseau Miami 30 000 1 500
Marais Mountain 88 700 4 400
Ruisseau Pepin 24 000Note de bas de page b 1 200
Rivière Salmon 165 000 8 200
Ruisseau Salwein/marais Hopedale 53 900Note de bas de page b 2 700
Réintroduire le meunier de Salish dans la rivière Little Campbell, si la disparition est confirmée et que la réintroduction est faisable.
Justification

Le rétablissement de populations disparues est nécessaire si l’on veut entièrement atteindre le but global du programme : assurer la viabilité à long terme des populations de meuniers de Salish dans l’ensemble de leur aire de répartition naturelle au Canada. Cela ne sera faisable que si la disparition est confirmée, qu’un habitat suffisant est disponible et que les menaces (p. ex. la qualité de l’habitat et l’introduction de prédateurs exotiques) sont suffisamment atténuées. Le but consistant à faire en sorte que le meunier de Salish occupe l’ensemble de son aire de répartition naturelle est raisonnable compte tenu de l’aire de répartition limitée de l’espèce au Canada.


4.2.3 Grandes stratégies à l'appui des objectifs de rétablissement

Neuf grandes stratégies ont été retenues pour soutenir les objectifs de rétablissement :

  1. Réduire l’incidence des graves conditions d’hypoxie dans les habitats essentiels des cours d’eau.
  2. Protéger l’habitat actuel, restaurer l’habitat perdu ou dégradé et créer de nouveaux habitats.
  3. Accroître l’intégrité et la fonction de tous les habitats riverains.
  4. Favoriser l’intendance auprès des propriétaires de terres privées, des gouvernements et organismes locaux et du public en général.
  5. Réduire la fragmentation des habitats de cours d’eau et des habitats riverains.
  6. Réduire la contamination des habitats de cours d’eau par des substances toxiques.
  7. Réduire l’apport de sédiments dans les habitats de cours d’eau.
  8. Évaluer les impacts de l’introduction de prédateurs et empêcher les nouvelles introductions.
  9. Évaluer la possibilité de réintroduire le meunier de Salish dans la rivière Little Campbell, si la disparition des bassins hydrographiques est confirmée.

Le tableau 11 décrit ces stratégies en détail, leur attribue un ordre de priorité et indique les buts et objectifs en matière de rétablissement auxquels elles sont associées.


4.2.4 Évaluation

Idéalement, la surveillance et l’évaluation d’un sous-ensemble de populations doivent avoir lieu chaque année et le statut de chaque population et bassin hydrographique doit être évalué au moins tous les cinq ans. Les mesures de rendement pour chaque objectif et pour la stratégie dans son ensemble sont énumérées dans le tableau 12. Les détails et les priorités pour la mise en œuvre de la stratégie seront précisés dans un ou plusieurs plans d’action.


4.2.5 Effets sur d'autres espèces

La plupart des efforts de rétablissement profiteront aux espèces indigènes cooccurrentes, y compris la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), la truite fardée (Oncorhynchus clarkii clarkii) et le saumon coho (Oncorhynchus kisutch). Le saumon coho, notamment, devrait tirer profit de ces efforts du fait que, au stade juvénile, il partage souvent son habitat avec le meunier de Salish (Pearson, 2004a).

On sait que de nombreuses espèces inscrites en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) sont présentes dans les cours d’eau et les zones riveraines soutenant le meunier de Salish. Le naseux de la Nooksack (Rhinichthys cataractae sp.; Pearson, 2004a), la grenouille maculée (Rana pretiosa; Haycock, 2000) et la tortue peinte (Chrysemys picta) occupent des zones aquatiques dans certains habitats du meunier de Salish. Le naseux de la Nooksack est principalement présent dans les rapides et est rarement observé dans les mêmes tronçons que le meunier de Salish (Pearson 2004a). Cette espèce ne sera probablement pas perturbée par les activités décrites dans le présent programme de rétablissement et pourrait même profiter de nombre d’entre elles. Il faudra sans doute prendre des mesures de lutte contre le castor (Castor canadensis) dans le ruisseau Pepin pour empêcher l’inondation des zones de rapides, l’habitat principal du naseux de la Nooksack. Cette intervention profitera vraisemblablement au meunier de Salish, car elle permettra de préserver des rapides de frai et de diminuer l’hypoxie (présentement une menace dans les tronçons affectés) en accroissant la circulation de l’eau, même si cela entraînera une certaine perte d’habitat de fosses profondes. Un plan d’action portera sur la gestion de l’habitat à la fois pour le meunier de Salish et le naseux de la Nooksack dans les bassins hydrographiques où les deux espèces cohabitent.

La grenouille maculée est présente dans le même tronçon que le meunier de Salish au sein du marais Mountain, près d’Agassiz, et dans le ruisseau Bertrand, près d’Aldergrove. Les grenouilles profiteront vraisemblablement des activités de rétablissement décrites dans le présent programme de rétablissement, particulièrement de celles qui accroissent les concentrations d’oxygène dans l’eau (Haycock, comm. pers., 2005). Des pratiques de gestion optimales des travaux effectués dans les habitats de cours d’eau où cohabitent la grenouille maculée et le meunier de Salish seront mises au point en collaboration avec l’équipe de rétablissement de la grenouille maculée.

Des tortues peintes sont présentes dans les mêmes tronçons que les meuniers de Salish dans le ruisseau Salwein, près de Chilliwack. Les tortues profiteront vraisemblablement de la création et de la complexion de fosses profondes pour le meunier de Salish. Un projet d’amélioration de l’habitat devant profiter aux deux espèces a été lancé dans le ruisseau Salwein par les membres des deux équipes de rétablissement en septembre 2009.

Nombre d’autres espèces inscrites en vertu de la LEP vivent dans les zones riveraines de l’habitat du meunier de Salish, y compris la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii), la grenouille à pattes rouges (Rana aurora), le crapaud de l’Ouest (Bufo boreas), l’aplodonte (Aplodontia rufa), l’escargot-forestier de Townsend (Allogona townsendiana), le bident de l’île de Vancouver (Bidens amplissima) et le grand héron du Pacifique (Ardea herodias fannini). Aucune de ces espèces ne devrait être perturbée par les activités proposées dans le présent programme de rétablissement, et la plupart d’entre elles devraient profiter de la protection et de la restauration de la végétation riveraine indigène.

 

Tableau 11. Stratégies générales, activités de recherche et activités de gestion visant à soutenir les objectifs de rétablissement pour le meunier de Salish.
Stratégie générale Objectifs Menaces visées Priorité Activités particulières Résultats escomptés
1) Réduire l’incidence des graves conditions d’hypoxie dans les habitats essentiels des cours d’eau. 1, 2 Hypoxie Élevée

Évaluer l’étendue, la gravité, les causes et les impacts de l’hypoxie dans tous les bassins hydrographiques.

Travailler avec les intervenants pour éliminer les sources de charge en éléments nutritifs et pour accroître l’étendue des zones tampons riveraines adjacentes aux cours d’eau où vit le meunier de Salish.

Travailler avec les municipalités pour élaborer des protocoles d’entretien des ouvrages de drainage et de gestion des étangs de castors pour permettre l’accroissement du débit sans dégrader l’habitat.

Élaborer et distribuer du matériel d’éducation publique sur les impacts que peut avoir l’hypoxie sur les poissons et les espèces fauniques à l’intention des propriétaires de terres.

Cartes sur l’hypoxie en fin d’été établies pour tous les bassins hydrographiques.

Augmentation des concentrations d’oxygène dissous dans les habitats essentiels vulnérables à l’hypoxie.

2) Protéger les habitats actuels, restaurer les habitats perdus ou dégradés et créer de nouveaux habitats. 1, 2

Destruction physique de l’habitat

Fragmentation de l’habitat

Élevée

Évaluer les avantages de la création et de l’amélioration d’habitats pour les populations de meuniers de Salish.

Relever les sites hautement prioritaires en matière de protection, de restauration ou de création d’habitats.

Travailler avec des groupes d’intendance et des propriétaires terriens afin de préciser et de mettre en œuvre des projets de création et de restauration d’habitats.

Élaborer des pratiques de gestion optimales et des plans de travail pour les tronçons d’habitat essentiel qui doivent faire l’objet de travaux d’entretien des ouvrages de drainage ou de gestion des barrages de castors.

Élaborer des lignes directrices en matière de gestion conjointe pour les habitats où des meuniers de Salish et d’autres espèces inscrites cohabitent.

Élaborer et distribuer du matériel aux propriétaires terriens concernant l’importance de l’habitat.

Il existe un éventail de mécanismes pour protéger l’habitat essentiel et les autres habitats, mais seulement quelques-uns sont examinés dans le présent document.

Plan de gestion de l’habitat élaboré pour chaque bassin hydrographique occupé.

Protection de l’habitat essentiel au moyen d’ententes d’intendance, de clauses restrictives en matière de conservation, d’acquisitions et d’autres mécanismes.

Projets de création ou d’amélioration de l’habitat relevés et mis en œuvre.

Avis sur les exigences en matière d’habitat du meunier de Salish pour les groupes d’intendance, les organismes et les consultants locaux participant à des travaux sur l’habitat.

Matériel d’éducation élaboré et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres efforts d’éducation du public.

3) Accroître l’intégrité et la fonction de tous les habitats riverains. 1, 2

Dépôt de sédiments

Destruction physique de l’habitat

Toxicité

Hypoxie

Élevée

Mener des évaluations du milieu riverain dans l’ensemble des tronçons d’habitat essentiel et formuler des recommandations pour les zones de réserve et d’autres mesures d’atténuation.

Relever, prioriser et élaborer des projets de plantation riveraine en collaboration avec les propriétaires terriens, les groupes d’intendance et les organismes gouvernementaux.

Élaborer et distribuer du matériel d’éducation du public à l’intention des propriétaires terriens sur les bandes de réserve riveraine.

Évaluations du milieu riverain exécutées; ces évaluations serviront de fondement à l’établissement de zones de réserve valables pour la protection de l’habitat essentiel dans les cours d’eau.

Projets de plantations riveraines exécutés dans les zones hautement prioritaires.

Matériel d’éducation élaboré et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres efforts d’éducation du public.

4) Favoriser l’intendance auprès des propriétaires de terres privées, des gouvernements et organismes locaux ainsi que du public en général. 1, 2 Toutes Moyenne

Effectuer des présentations ainsi que des visites sur le terrain concernant le meunier de Salish et l’écologie des bassins hydrographiques auprès des groupes d’intendance locaux, de groupes d’écoliers et autres.

Formuler des conseils sur les exigences en matière d’habitat du meunier de Salish à l’intention des groupes d’intendance, des organismes et des consultants réalisant des travaux dans l’habitat.

Mieux sensibiliser le public à l’égard du meunier de Salish et de l’écologie des cours d’eau.

Caractéristiques de l’habitat du meunier de Salish incorporées aux travaux dans les cours d’eau entrepris pour d’autres buts.

5) Réduire la fragmentation des habitats de cours d’eau et des habitats riverains. 1, 2 Fragmentation de l’habitat Moyenne

Évaluer la capacité des individus, à leurs différents stades de développement, à franchir des obstacles tels que des barrages de castors ou des ponceaux surélevés ou sous-dimensionnés.

Relever les obstacles permanents ou saisonniers et établir les priorités pour les mesures d’atténuation.

Relever, prioriser et élaborer des projets de plantations riveraines en collaboration avec des propriétaires terriens, des groupes d’intendance et des organismes gouvernementaux.

Utiliser des projets de restauration localisés de façon stratégique afin d’éliminer les obstacles et fournir des moyens pour assurer la dispersion vers des habitats occupés.

Prioriser les projets de restauration disponibles auprès des groupes d’intendance locaux et du personnel des organismes participant aux travaux dans l’habitat.

6) Réduire la contamination des habitats de cours d’eau par des substances toxiques. 1, 2 Toxicité Moyenne

Estimer l’étendue ou la gravité de la contamination des ruisseaux par les substances toxiques.

Travailler avec les administrations municipales pour relever, prioriser et élaborer des projets visant à améliorer la qualité des eaux de pluie.

Augmenter la largeur et la continuité des réserves riveraines (voir stratégie 3) sur les terres agricoles.

Élaborer et distribuer du matériel d’éducation publique sur les impacts que les pesticides ou les herbicides peuvent avoir sur les poissons et la faune.

Projets de traitement des eaux de pluie exécutés aux sites hautement prioritaires.

Projets de plantations riveraines exécutés dans les zones hautement prioritaires.

Matériel d’éducation élaboré et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres efforts d’éducation du public.

7) Réduire l’apport de sédiments dans les habitats de cours d’eau. 1, 2 Dépôts de sédiments Moyenne

Estimer les niveaux de sédimentation présents dans les zones de rapides qui sont dommageables pour le frai et l’incubation chez le meunier de Salish.

Cartographier, évaluer et prioriser des mesures d’atténuation de la sédimentation dans les zones de rapides dans l’ensemble des bassins hydrographiques.

Travailler avec les propriétaires terriens, les administrations locales et les groupes d’intendance pour prévenir et atténuer la dégradation des zones de rapides causée par la sédimentation et restaurer celles qui sont dégradées.

Élaborer et distribuer du matériel d’éducation du public sur l’impact qu’ont les sédiments sur les poissons et la faune.

Recommandations sur les niveaux de sédimentation maximaux dans les zones de rapides servant d’habitat au meunier de Salish.

Mesures d’atténuation exécutées aux sites hautement prioritaires.

Matériel d’éducation élaboré et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres efforts d’éducation du public.

8) Évaluer les impacts de l’introduction de prédateurs et empêcher les nouvelles introductions. 1, 2 Accroissement de la prédation Faible

Documenter la répartition et la densité des prédateurs introduits dans chaque bassin hydrographique.

Évaluer la vulnérabilité des différents stades de développement vis-à-vis des prédateurs introduits.

Élaborer et distribuer du matériel d’éducation du public sur les impacts que peuvent avoir les prédateurs introduits sur les espèces indigènes.

Cartes de la répartition des prédateurs introduits dans chaque bassin hydrographique.

Matériel d’éducation élaboré et inclus dans les programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’autres efforts d’éducation du public.

9) Évaluer la possibilité de réintroduire le meunier de Salish dans la rivière Little Campbell, si la disparition est confirmée. 3 Multiples menaces dont la gravité demeure inconnue Faible

Confirmer la disparition et analyser les causes ainsi que la gravité des menaces actuelles. Évaluer les diverses possibilités d’atténuation.

Si la disparition est confirmée, estimer le nombre d’individus nécessaires pour établir une population.

Si la disparition est confirmée, évaluer les options permettant d’obtenir des poissons ou des œufs aux fins de transfert.

Disparition ou présence du meunier de Salish dans la rivière Little Campbell confirmée.

Étude de faisabilité exécutée, si la disparition est confirmée.

Selon les résultats de l’étude de faisabilité, rétablissement d’une population viable de meuniers de Salish dans la rivière Little Campbell d’ici 2020.

 

Tableau 12 (Objectifs). Mesures de rendement pour évaluer l’atteinte des objectifs et la réussite des stratégies.
Objectifs Mesure du rendement du processus Mesure du rendement biologique
1) Empêcher la disparition du meunier de Salish dans les dix bassins hydrographiques où se trouvent encore des populations en évitant toute perte nette de potentiel reproducteur. Relevés de l’abondance exécutés dans tous les bassins hydrographiques. Populations stables ou en augmentation dans tous les bassins hydrographiques.
2) a. Occupation de toutes les zones d’habitat essentiel des cours d’eau d’ici 2020. Habitat essentiel désigné et occupation évaluée dans tous les bassins hydrographiques. Proportion de l’habitat essentiel des cours d’eau qui est occupé.
2) b. Atteindre ou dépasser les cibles d’abondance propres aux bassins hydrographiques pour les individus matures d’ici 2020. Relevés de l’abondance exécutés dans tous les bassins hydrographiques.

Taille estimée de la population par rapport à la population cibleNote de bas de page a.2.

Nombre de bassins hydrographiques où l’on obtient des prises par unité d’effort moyennes de 1,8 adulte ou plus par piège dans les tronçons d’habitat essentiel.

2) c. Présence d’au moins un habitat source affichant une densité élevée dans chaque bassin hydrographique d’ici 2020. Relevés de l’abondance exécutés dans tous les bassins hydrographiques. Nombre de bassins hydrographiques avec au moins un tronçon où des prises par unité d’effort dépassent trois meuniers de Salish adultes par piège.
3) Réintroduire le meunier de Salish dans la rivière Little Campbell, si cela est faisable. Étude de faisabilité exécutée. Constatations de l’étude de faisabilité.

 

Tableau 12 suite (Stratégies). Mesures de rendement pour évaluer l’atteinte des objectifs et la réussite des stratégies.
Stratégies Mesure du rendement du processus Mesure du rendement biologique
Réduction de l’incidence des graves conditions d’hypoxie dans les habitats essentiels de cours d’eau.

Cartes des sites d’habitat essentiel nécessitant une augmentation de la circulation de l’eau.

Superficie d’habitat essentiel profitant des efforts de gestion visant à accroître la circulation de l’eau.

Longueur et superficie d’habitat riverain restauré dans chaque bassin hydrographique.

Superficie et proportion d’habitat essentiel présentant des concentrations d’oxygène dissous supérieures à 4 mg/L.

Proportion d’habitat essentiel affichant un débit mesurable.

Changement estimé de la charge en éléments nutritifs dans les eaux souterraines et de surface au sein des bassins hydrographiques.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel où la circulation de l’eau est accrue.

Protection de l’habitat essentiel, restauration de l’habitat perdu ou dégradé et création de nouveaux habitats.

Liste priorisée des habitats nécessitant une protection ou une restauration.

Nombre de projets de restauration ou de protection réussis.

Longueur d’habitat essentiel restauré ou protégé.

Proportion d’habitat essentiel restauré ou protégé.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel où se trouvent des habitats protégés, créés ou améliorés.

Augmentation de l’intégrité et de la fonction de tous les habitats riverains.

Nombre d’évaluations du milieu riverain exécutées.

Longueur et superficie d’habitat riverain restauré ou amélioré dans chaque bassin hydrographique.

Longueur et proportion d’habitat essentiel avec plus de 5, 10 et 30 m de réserve riveraine.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel où des bandes de réserve riveraine ont été restaurées.

Incitation à l’intendance auprès des propriétaires de terres privées, des gouvernements et organismes locaux et du public en général.

Nombre d’organismes non gouvernementaux participant aux activités de rétablissement.

Nombre de projets exécutés ou d’ententes signées concernant des terres privées.

Nombre de propriétaires terriens et d’autres intervenants rejoints ou impliqués dans des programmes et des consultations.

Longueur d’habitat essentiel protégé ou restauré sur des terres privées ou avec la participation du public.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel se trouvant sur des terres faisant l’objet de mesures d’intendance.

Réduction de la fragmentation des habitats de cours d’eau et riverains.

Cartes des obstacles permanents et saisonniers aux mouvements dans chaque bassin hydrographique.

Nombre de projets de correction des obstacles mis en œuvre.

Quantité d’habitats de nouveau reliés entre eux à la suite de l’enlèvement d’obstacles.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel où la fragmentation de l’habitat a fait l’objet de mesures correctives.

Réduction de la contamination de l’habitat de cours d’eau par des substances toxiques.

Relevés de sources de contamination par des substances toxiques dans chaque bassin hydrographique.

Atténuation de la contamination par des substances toxiques.

Superficie et proportion d’habitat essentiel contaminé par des substances toxiques.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel contaminés par des substances toxiques.

Réduction de l’apport de sédiments dans les habitats de cours d’eau.

Relevés des sources majeures d’entrée de sédiments dans chaque bassin hydrographique.

Élaboration et mise en œuvre de plans d’atténuation des apports de sédiments.

Superficie et proportion d’habitat essentiel touché par le dépôt de sédiments.

Établissement ou croissance significative de populations de meuniers de Salish dans des tronçons d’habitat essentiel où des mesures ont été prises pour corriger le dépôt de sédiments.

Réduction des impacts des prédateurs introduits. Cartes des habitats essentiels occupés par des prédateurs introduits.

Proportion d’habitat essentiel contenant des prédateurs introduits.

Corrélation de l’établissement ou de la croissance de populations de meuniers de Salish avec l’absence de prédateurs introduits.

Évaluation de la faisabilité de la réintroduction du meunier de Salish dans la rivière Little Campbell. Étude de faisabilité exécutée. Réintroduction réussie, si elle est jugée faisable.

4.3 Approches en matière de rétablissement

Une approche de gestion adaptative et active (Walters et Holling, 1990) doit être utilisée au moment de la planification et de la mise en œuvre du rétablissement. Chaque fois que c’est possible, les mesures de gestion doivent être appliquées dans le cadre d’essais contrôlés afin d’éclairer la planification courante de la stratégie et des mesures. La planification et la mise en œuvre du rétablissement doivent être effectuées à l’échelle des bassins hydrographiques du fait que les populations sont isolées les unes des autres et confrontées à des séries de menaces différentes dans chaque bassin hydrographique.

4.4 Mesures déjà prises ou en cours

Projets expérimentaux de restauration de l’habitat

Des travaux expérimentaux de restauration de l’habitat visant le meunier de Salish ont été mis en œuvre par des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique en collaboration avec des groupes d’intendance locaux et des propriétaires terriens en 1999. La taille de la population et les conditions de l’habitat ont fait l’objet d’un suivi répétitif à deux sites dans le bassin hydrographique du ruisseau Pepin (Pearson, données non publiées). À partir de cette information, d’autres projets ont été exécutés dans le ruisseau Salwein et le marais Hopedale, le marais Mountain, le ruisseau Bertrand et la rivière Salmon par Mike Pearson, Ph. D, qui a travaillé en collaboration avec le LEP, le canton de Langley et le district de Kent. Les activités de surveillance doivent se poursuivre relativement à ces projets.

Projets pilotes d’entretien intégré des chenaux

L’entretien des ouvrages de drainage agricole et les objectifs en matière de protection de l’habitat des poissons ont souvent été en conflit dans la vallée du Fraser. En 2003, la ville de Chilliwack a amorcé un projet pilote intégrant l’entretien des ouvrages de drainage et la restauration de l’habitat du poisson dans le ruisseau Salwein, l’un des bassins hydrographiques où vit le meunier de Salish. Des protocoles d’entretien à la main et l’ombrage provenant de plantations dans la zone riveraine réduisent la nécessité du recours à de la machinerie pour nettoyer les cours d’eau à des fins de drainage. Lorsque des travaux avec des machines sont nécessaires pour entretenir les ouvrages, d’autres habitats sont érigés dans le cadre des travaux. En 2004, le LEP et le groupe de mise en œuvre du rétablissement ont contribué à l’expansion du projet à un autre cours d’eau où vit le meunier de Salish, à savoir le ruisseau Atchelitz. Un programme similaire est également en cours dans le district de Kent, dans certaines parties du marais Mountain et dans la rivière Miami. L’expansion de ce programme à d’autres bassins hydrographiques et à d’autres zones administratives sera bénéfique pour le meunier de Salish et d’autres espèces indigènes.

Programmes de communication avec les propriétaires terriens et d’éducation du public

Entre 2000 et 2006, la Langley Environmental Partners Society et la Fraser Valley Regional Watersheds Coalition ont mis en œuvre un programme de communication avec les propriétaires terriens en collaboration avec des membres de l’équipe de rétablissement, et ce, dans tous les bassins hydrographiques présentement habités par le meunier de Salish. Des réunions d’information publiques ont également eu lieu dans chaque bassin hydrographique. Des affiches couleur sur le meunier de Salish ont également été distribuées à des groupes d’intendance à Chilliwack, à Langley et à Agassiz afin qu’elles soient présentées lors d’activités publiques. Depuis 2000, par l’entremise de la Langley Environmental Partners Society, Mike Pearson, Ph. D., présente chaque année des exposés et anime des visites de sites d’amélioration de l’habitat pour les écoles locales, les universités et les groupes d’intendance afin de mieux faire connaître le meunier de Salish et les efforts de rétablissement de l’espèce.

Programmes relatifs aux végétaux indigènes

Depuis 2000, des végétaux indigènes et des barrières pour le bétail ont été fournis et installés chez les propriétaires terriens d’habitats riverains longeant des tronçons où vit le meunier de Salish dans le marais Agassiz, le marais Mountain, la rivière Miami, la rivière Salmon, le ruisseau Bertrand, le ruisseau Pepin, la rivière Little Chilliwack, le ruisseau Elk et le marais Hope. La majeure partie de ces travaux ont été effectués par des bénévoles de la communauté dirigés par trois groupes d’intendance locaux (la Langley Environmental Partners Society, la Fraser Valley Regional Watersheds Coalition et Fraser Harrison Smart Growth) travaillant en collaboration avec Mike Pearson. Par l’entremise de divers mécanismes, les administrations locales, comme le district de Kent et le canton de Langley, ont fourni un soutien à ces projets ou ont travaillé en partenariat à leur réalisation.

4.5 Achèvement des plans d'action

Dans les cinq ans suivant la publication de la version finale du programme de rétablissement du meunier de Salish dans le Registre public de la LEP, un ou plusieurs d’action seront préparés pour le naseux de la Nooksack et le meunier de Salish.

Détails de la page

Date de modification :