Paruline polyglotte, sous-espèce virens (Icteria virens virens) : plan de gestion 2011

Information sur le document

Paruline polyglotte

Photo : Paruline polyglotte de la sous-espèce virens

Référence recommandée

Environnement Canada. 2011. Plan de gestion de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (Icteria virens virens) au Canada. Série de Plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada, Ottawa. iii + 18 p.

Pour télécharger le présent plan de gestion ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Mike Danzenbaker

Also available in English under the title
“Management Plan for the Yellow–breasted Chat virens subspecies (Icteria virens virens) in Canada”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2011. Tous droits réservés.
ISBN 978-1-100-96159-0
No de catalogue En3-5/11-2011F-PDF

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d'établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministères fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d'ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement et le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent pour la gestion de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens et a élaboré le présent plan, conformément à l’article 65 de la LEP. Ce plan a aussi été préparé en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario.

La réussite du rétablissement de la sous-espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer le présent plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et des organismes participants.

Remerciements

Le présent plan de gestion a été préparé par Michael Cadman et Ken Tuininga d’Environnement Canada, Service canadien de la faune – Ontario, ainsi que David Kirk, PhD, d’Aquila Conservation & Environment et Northern Bioscience. Les rédacteurs remercient vivement toutes les personnes qui ont mis à leur disposition des rapports inédits ou qui ont fourni des renseignements et avis pour la préparation du présent plan; leur contribution a été d’une valeur inestimable. Il s’agit notamment de Robert Askins, Pete Blancher, Mark Carabetta, Brian Craig, Paul F. J. Eagles, Graeme Gibson, Audrey Heagy, Jarmo Jalava, Michelle Kanter, Dan Kraus, Dan Lebedyk, Sarah Lehnen, Vicki McKay, Andy Paulios, Bruce Peterjohn, Paul Pratt, Don Sutherland, Charlie Thompson et Alan Wormington. Les rédacteurs remercient également les membres du personnel du Service canadien de la faune pour leur contribution à la préparation du présent document en vue de sa publication. Ils remercient enfin les nombreux bénévoles qui ont recueilli des données pour les deux éditions de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario.

Sommaire

Au Canada, la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens niche uniquement dans le sud–ouest de l’Ontario. Moins de 1 % de la population nord–américaine de la sous–espèce virens se trouve dans la région de conservation des oiseaux du bassin des Grands Lacs inférieurs et des plaines du Saint–Laurent (Région de conservation des oiseaux [RCO] 13, qui comprend des régions du Canada et des États–Unis) tandis que la proportion de la population se trouvant au Canada, plus précisément en Ontario, est bien inférieure à 1 %. Une comparaison des données de la première et de la deuxième édition de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario révèle qu’entre le début des années 1980 et le début des années 2000, la population ontarienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens a connu une perte d’habitat et un important déclin d’effectif. Il semble que cette tendance se poursuive, y compris dans les endroits où la sous–espèce est le mieux établie dans la province. La principale menace à la survie de la Paruline polyglotte en Ontario est le rétrécissement et la dégradation de son habitat, attribuables à la succession des forêts dans ses principales aires de nidification et dans d’autres secteurs qui lui seraient propices. La sous–espèce est également menacée par le défrichement des terres en vue de l’aménagement agricole et urbain, qui a déjà causé la perte d’une partie de son habitat et la fragmentation de son habitat résiduel, et qui pourrait expliquer le parasitisme des couvées de la Paruline par le Vacher à tête brune (Molothrus ater).

Le présent plan de gestion vise, pour les 5 prochaines années, le maintien de l’effectif actuel de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens au Canada. Un objectif à plus long terme pourra être fixé après l’évaluation des résultats des premières mesures prises à cet égard ainsi que des résultats des relevés et des recherches effectués dans le cadre du plan de gestion.

Les mesures préconisées pour la conservation de la population canadienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens font partie des stratégies générales suivantes : le suivi de la population, la gestion de son habitat et (ou) de ses sites de nidification, la recherche et enfin la communication et (ou) la sensibilisation. Comme la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens fréquente des habitats pionniers éphémères de début de succession et qu’il y a un renouvellement rapide des reproducteurs au sein de la population, il est possible d’envisager la création de nouveaux habitats pour la sous–espèce, par des moyens tels que le brûlage dirigé, l’abattage des arbres dans les champs abandonnés en régénération (p. ex. dans certaines parties du parc national de la Pointe–Pelée), la mise hors de production de terres agricoles pour permettre la régénération de la végétation, l’abattage des arbres dans l’emprise des lignes de transport d’électricité, etc.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Novembre 2000

Nom commun (population) : Paruline polyglotte de la sous–espèce virens

Nom scientifique : Icteria virens virens

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante (novembre 2000).*

Justification de la désignation : Cette espèce se reproduit en petits nombres apparemment stables dans le sud de l’Ontario. Le déplacement des oiseaux provenant des États–Unis aide peut–être à conserver le nombre d’oiseaux au Canada.

Présence au Canada : Ontario

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en avril 1994. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2000.

* la sous-espèce répondait cependant au critère d’« espèce menacée »

2. Information sur la situation de l’espèce

À l’échelle mondiale, l’organisme NatureServe (2009) a attribué à la Paruline polyglotte la cote G5 (espèce non en péril) mais n’a attribué aucune cote particulière à la sous–espèce virens. En Ontario, les autorités ont attribué à la sous–espèce la cote S2B (espèce en péril) (CIPN, 2010). Bien que le classement de la sous–espèce en Ontario ne précise pas qu’il s’agit de la sous–espèce virens, seule cette sous–espèce est présente dans la province. La sous–espèce virens est inscrite à la Liste des espèces préoccupantes de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

La Paruline polyglotte, la plus grosse des parulines (25 g), est un oiseau robuste à poitrine jaune vif, à bec fort et à longue queue (Eckerle et Thompson, 2001). Son chant est très variable et peut évoquer une série de coups de sifflets, de gloussements, de bruits de hochet ou de miaulements. Seuls les mâles chantent, et ils le font le matin et le soir et parfois la nuit, au plus fort de la saison de reproduction (Eckerle et Thompson, 2001). Pour plus de détails, voir le rapport du COSEPAC (Cannings, 2000) ainsi que Eckerle et Thompson (2001).

3.2 Population et répartition

La Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (Icteria virens virens) est un oiseau de l’est de l’Amérique du Nord (figure 1). Son aire de répartition s’étend vers l’est, depuis l’est des grandes plaines et le centre du Texas. Au Canada, la sous–espèce est présente uniquement en Ontario. La population canadienne est très petite et concentrée dans la pointe sud–ouest de l’Ontario (figure 2).

Figure 1. Aire de répartition de la Paruline polyglotte (d’après Eckerle et Thompson, 2001). L’aire de reproduction  de la sous–espèce virens est la zone de l’est ombrée en bleu.

La figure 1 illustre la répartition de la Paruline polyglotte en Amérique du Nord. L’aire de reproduction de la sous-espèce virens est située dans l'est de l'Amérique du Nord, et l’aire d'hivernage, au Mexique et en Amérique centrale.

Selon une estimation récente (pour la période de 2001 à 2005) fondée sur les données de l’Atlas des oiseaux nicheurs de l’Ontario (Cadman et al., 2007) et du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN), la population canadienne compterait tout au plus 42 couples (Eagles, 2007; D. Sutherland, comm. pers.). L’effectif mondial (concentré aux États–Unis) étant estimé à environ 10 millions d’individus (Rocky Mountain Bird Observatory, 2009), la population canadienne (Ontario) formerait alors 0,001 % de la population mondiale. Selon Eagles (2007), il est peu probable que la population ontarienne compte plus de 50 couples. Selon cette estimation et l’information présentée ci–dessous, près de 40 % de la population reproductrice serait concentrée dans deux régions de la province, à savoir le parc national de la Pointe–Pelée et l’île Pelée.

Figure 2. Répartition de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens en Ontario entre 2001 et 2005 (Cadman et al., 2007). Chaque carré représente une superficie de 10 km x 10 km. Pour la première édition de l’Atlas, les données ont été recueillies entre 1981 et 1985.

La figure 2 illustre la répartition de la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens en Ontario entre 2001 et 2005. Les indices de nidification, classés comme possible, probable et confirmé, sont présentés à l’aide de carrés de 10 km sur 10 km. Les carrés indiquant une couverture adéquate et la présence de l'espèce pour le premier ou le deuxième atlas sont illustrés. La collecte des données pour le premier atlas a été effectuée entre 1981 et 1985.

Des données plus récentes révèlent que la sous-espèce a connu un déclin marqué au cours des dernières années dans son habitat de prédilection du parc national de la Pointe-Pelée et peut-être même à l’île Pelée. Selon Wormington (1981), le parc abritait plus de dix couples en 1981. Ce nombre est tombé à deux en 2007, puis est passé à trois en 2008, et un seul couple a été observé en 2009 (A. Wormington, comm. pers.). À l’île Pelée, les relevés ne sont ni étendus ni réguliers, mais il semble que la sous–espèce ait également décliné puisque le nombre de couples recensés durant la période de relevé du premier Atlas (1981 à 1985) était supérieur à 10 et qu’en 2008 il était passé à 5 ou 6 (G. Gibson, comm. pers.). En dehors de ces secteurs, il y a eu très peu d’observations depuis le deuxième Atlas (2005), ce qui pourrait être le signe d’un déclin généralisé chez la population ontarienne. Il faut cependant souligner qu’en dehors des périodes de relevé pour l’Atlas, très peu de données sont recueillies à l’extérieur de ces deux secteurs, probablement parce que les ornithologues amateurs sont moins actifs durant les mois d’été et que la sous–espèce est si peu commune.

3.3 Besoins de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens

3.3.1 Exigences biologiques et besoins en matière d’habitat

La Paruline polyglotte de la sous–espèce virens semble limitée par la disponibilité d’habitat propice à la nidification disponible dans le sud de l’Ontario, comme en témoigne le déclin de la sous–espèce dans ses deux secteurs de prédilection, à savoir le parc national de la Pointe–Pelée et l’île Pelée. L’espèce nécessite des habitats en début de succession pouvant comprendre des populations denses de feuillus ou de conifères de faible taille (Eckerle et Thompson, 2001). La sous–espèce exploite une grande diversité d’habitats de cette nature : champs agricoles abandonnés envahis par les broussailles,, emprises de lignes de transport d’électricité, parterres de coupe à blanc, haies, clairières et lisières de forêts, rives de plans ou de cours d’eau comme des ruisseaux, des étangs, des marécages (voir Eckerle et Thompson, 2001). Eagles (2007) mentionne qu’en Ontario la sous–espèce exploite des champs en régénération, des lisières de forêt, des emprises de voie ferrée et de lignes de transport d’électricité, des peuplements de conifères en régénération et, parfois, des fourrés de saules, de frênes et d’ormes situés en bordure de milieux humides. L’auteur précise qu’on trouve des enchevêtrements de vignes et de framboisiers dans la plupart des sites de nidification de la sous–espèce.

Des trois types d’arbustaies décrits par Peterjohn (2006), la Paruline polyglotte fréquente le type intermédiaire (young shrublands), c’est–à–dire les formations végétales où les espèces ligneuses sont en voie de devenir dominantes mais où il reste des zones de végétation herbacée. À mesure que ces jeunes arbustaies se développent, les plantes ligneuses (moins de 3 m de hauteur, principalement des arbustes et des plantes ligneuses grimpantes) continuent d’empiéter sur la végétation herbacée. Les jeunes arbustaies abritent une plus grande diversité d’oiseaux nicheurs que les arbustaies de transition (transitional shrublands, le premier type d’arbustaies décrit par Peterjohn), et ces communautés d’oiseaux sont formées principalement d’espèces montrant une préférence pour les broussailles denses. On peut donc penser que la lutte contre les incendies, par exemple dans le parc de la Pointe-Pelée, a pu nuire à la Paruline polyglotte.

Bien que la Paruline polyglotte soit considérée par certains auteurs comme légèrement sensible à la superficie d’habitat (Rodewald et Vitz, 2005), la sous–espèce semble s’accommoder d’un territoire aussi restreint que 2 ha (Askins, 1994). Cependant, des recherches récentes menées en Ohio sur le comportement d’évitement des lisières et la sensibilité à la superficie d’habitat montrent qu’une grande superficie avec un minimum de lisière est ce qui convient le mieux aux espèces qui dépendent des arbustaies, comme la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (Lehnen et Rodewald, 2007; S. Lehnen, comm. pers.). Il est donc recommandé de conserver des parcelles d’habitat propice d’au moins 4 ha tant qu’il n’aura pas été démontré que la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens peut s’accommoder de parcelles plus petites (R. Askins, comm. pers.).

3.3.2 Facteurs limitatifs

Plusieurs facteurs limitent l’effectif de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens en Ontario.

  1. En Ontario, la sous–espèce se trouve à la limite septentrionale de son aire de répartition.
  2. La population de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens du nord–est de l’Amérique du Nord est en déclin, ce qui peut limiter le potentiel de recolonisation des populations sources.
  3. Le nombre d’individus venant nicher en Ontario varie d’une année à l’autre, et les conditions climatiques au printemps expliquent probablement en partie cette fluctuation (A. Wormington, comm. pers.).
  4. La rareté des feux dans l’aire de répartition ontarienne limite la superficie d’habitat arbustif de régénération disponible pour la sous–espèce.

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Tableau 1. Tableau d’évaluation des menaces
Menace Niveau de préoccupation Ampleur Occurrence Fréquence Niveau de gravité Certitude causale
Processus ou activités naturels
Succession végétale Élevé Généralisée Courante Continue Élevé Élevée
Perte d’habitat ou dégradation de l’habitat
Activités agricoles Moyen Généralisée Courante Continue Moyen Moyenne
Aménagement aux fins d’habitation Moyen Généralisée Courante Continue Moyen Moyenne
Processus ou activités naturels
Parasitisme de couvée par le Vacher à tête brune Indéterminé Indéte-rminée Indéter-minée Indéter-minée Indéter-miné Indéter-minée

4.2 Description des menaces

1. Processus ou activités naturels – Changements liés à la succession
La principale menace pour la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens est le déclin de son habitat de prédilection (stade arbustif de la succession végétale). La population de Parulines polyglottes de la sous-espèce virens du nord-est de l’Amérique du Nord a connu un déclin au cours des dernières décennies en raison d’une diminution de la superficie de ce type d’habitat, une grande partie des terres agricoles abandonnées de la région s’étant reboisées (Askins, 2000). Dans la région physiographique des plaines des Grands Lacs inférieurs, la superficie de terres broussailleuses a diminué de plus de moitié depuis 1966 (Dettmers et Rosenberg, 2003). Dans l’aire ontarienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens, la superficie et la continuité des formations végétales de début de succession répondant aux besoins de la Paruline polyglotte se sont énormément amoindries. Le paysage du sud de l’Ontario est essentiellement composé de terres agricoles et de forêts fermées. Si aucune mesure concrète n’est prise, la succession végétale rendra un grand nombre des lieux de nidification actuels non propices à la sous–espèce. Il suffit de penser au parc national de la Pointe–Pelée, où la forêt est en voie d’envahir des secteurs propices (par exemple, le complexe DeLaurier, le champ « Ander’s Field », le champ « Sparrow Field »). Cette transformation du paysage explique probablement le déclin important de la population de la sous–espèce du parc. On pense qu’un seul couple de la sous–espèce a niché dans le parc en 2009 (A. Wormington, comm. pers.). Cet exemple ne fait qu’illustrer le cours naturel de la succession végétale qui s’opère dans les habitats arbustifs fréquentés par la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (le sud de l’Ontario étant un biome forestier). Cependant, on ne sait pas si ces habitats sont des formations naturelles dans le parc et ailleurs en Ontario ou s’ils résultent de l’activité humaine.

2. Perte d’habitat ou dégradation de l’habitat – Activités agricoles
Au Canada, l’aire principale de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens se trouve dans la pointe sud–ouest de l’Ontario, région densément aménagée pour l’agriculture et d’autres fins. Le défrichage des terres pour l’exploitation agricole peut réduire la superficie d’habitats propices à la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens. En outre, dans cette région, peu de terres agricoles sont abandonnées à la succession naturelle, ce qui limite la création de nouveaux habitats pour la sous–espèce. Il y a peu d’endroits dans cette région où on trouve des parcelles de 4 ha ou plus d’habitat propice à la sous–espèce, ou encore où il serait possible d’en aménager.

3. Perte d’habitat ou dégradation de l’habitat – Construction résidentielle
La construction résidentielle  peut, comme l’exploitation agricole, détruire l’habitat de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens. L’agrandissement prévu de la gare maritime de l’île Pelée donnera peut-être lieu à de nouveaux aménagements dans l’île, ce qui pourrait causer la destruction ou la dégradation de l’habitat de la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens.

4. Processus ou activités naturels – Parasitisme de couvée
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, le Vacher à tête brune, qui ne construit pas de nid mais parasite celui d’autres espèces, a bénéficié du déboisement et de l’aménagement agricole, et son aire s’est étendue de sorte qu’elle chevauche aujourd’hui l’aire de nidification de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (Falk, 2007). L’incidence du parasitisme de couvée et de la prédation du Vacher à tête brune sur la population ontarienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens n’a pas été étudiée. Quatre des 16 nids répertoriés en Ontario par Peck et James (1987) étaient parasités. Eckerle et Thompson (2001) ont mesuré dans différentes régions de l’aire de répartition de la sous–espèce des taux de parasitisme de couvée par le Vacher à tête brune variant entre 5 % et 91 %. Les chercheurs ont également observé que les œufs de l’hôte disparaissaient du nid, ce qui donne à penser que le Vacher élimine parfois les œufs du nid qu’il s’apprête à parasiter. Cependant, comme les oisillons de la Paruline polyglotte de la sous–espèce peuvent coexister dans le nid avec ceux du Vacher à tête brune (Eckerle et Thompson, 2001), l’effet du parasitisme de couvée sur le succès de la reproduction est incertain.

5. Données supplémentaires requises sur l’espèce

Les travaux ci–dessous permettraient de mieux connaître la situation de la population ontarienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens et, par conséquent, en faciliteraient la gestion.

  • Réalisation d’un relevé complet de la population ontarienne de la sous–espèce permettant de localiser tous les sites actuels de nidification et d’orienter les mesures de gestion et les travaux de recherche en conséquence. Comme la sous–espèce niche dans des formations végétales pionnières et éphémères, la majorité des sites de nidification ne sont pas utilisés plus de quelques années. L’adoption de mesures de conservation de l’habitat permettrait peut–être d’intensifier et de prolonger l’utilisation des sites de nidification.
    • Il faut faire des relevés dirigés accompagnés de diffusion de chants pour obtenir une estimation fiable de l’abondance et de la répartition de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens en Ontario. Il pourrait être avantageux de faire également des relevés au crépuscule ou durant la nuit.
  • Collecte de données empiriques sur les caractéristiques de l’habitat, y compris la superficie de parcelles requise, et sur la succession végétale dans l’aire de la population ontarienne et dans celles des populations américaines voisines.
  • Repérage de l’habitat propice à la sous–espèce en Ontario et estimation de la superficie disponible. La localisation de tous les individus nichant dans la province par un relevé complet de la population (comme préconisé ci–dessus) permettrait de comparer les sites occupés et les sites inoccupés.
  • Collecte de données plus complètes et plus actuelles sur l’abondance et la répartition de la sous–espèce dans les régions américaines voisines (en particulier dans l’État de New York, l’Ohio, le nord de la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin).

6. Objectif du plan de gestion

Le présent plan de gestion vise, pour les cinq prochaines années, le maintien de l’effectif actuel de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens au Canada. Un objectif à plus long terme pourra être fixé après l’évaluation des résultats des premières mesures prises à cet égard ainsi que des résultats des relevés et des recherches effectués dans le cadre du plan de gestion.

La population canadienne de la Paruline polyglotte de la sous-espèce est une petite population se trouvant à la limite septentrionale de l’aire de répartition continentale de la sous-espèce; la majeure partie de la population et de l’aire de répartition de la sous–espècese trouve aux États–Unis. Il importe donc de souligner qu’une fluctuation d’effectif à l’échelle du continent pourrait avoir une incidence considérable sur les mesures de conservation prises à l’égard de cette sous–espèce au Canada. Étant donné que la population du nord–est du continent est en déclin, l’aire de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens pourrait se rétrécir. Le cas échéant, il n’est pas impossible que l’effectif en Ontario continue de décliner en dépit des mesures décrites dans le présent plan de gestion qui sont mises en œuvre pour assurer une superficie suffisante d’habitat propice et pour atténuer les principales menaces à la survie de la sous–espèce.

7. Activités et mesures de rendement

Les stratégies générales ci–dessous sont proposées comme moyens d’atteindre l’objectif du plan de gestion de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens énoncé ci–dessus. Elles sont présentées plus en détail dans le tableau 2.

  1. Déterminer la taille et la tendance de la population, localiser les sites de nidification et délimiter la répartition en Ontario.
  2. Appuyer les mesures appropriées de gestion de l’habitat afin de maintenir la population actuelle.
  3. Mener des recherches pour déterminer ce qui caractérise l’habitat de reproduction propice.
  4. Créer des partenariats, établir des communications et prendre les moyens voulus de sensibilisation pour réaliser les points 1 à 3 ci–dessus.

Le tableau 2 décrit les activités, les mesures de rendement et les échéances proposées pour la réalisation des stratégies générales ci–dessus. 

7.1 Activités achevées ou en cours

Les espèces en péril et les habitats menacés sont nombreux dans la région carolinienne du sud-ouest de l’Ontario, et plusieurs plans de gestion ou programmes de rétablissement ont été élaborés ou sont en préparation à leur sujet. Les documents énumérés ci-dessous ont une incidence particulière sur l’habitat de la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens. La plupart d’entre eux considèrent la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens comme espèce préoccupante, et certains comportent ou recommandent des mesures particulières pour appuyer les actions de conservation de la sous-espèce.

  • Le Programme de rétablissement écosystémique de l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) et des savanes des flèches de sable du lac Érié au Canada [ébauche] qui vise principalement le parc national de la Pointe–Pelée, le parc provincial Rondeau et Long Point.
  • Le Programme de rétablissement de l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) au Canada [version proposée].
  • La gestion de l’Ojibway Prairie Complex, dont certaines parties sont gérées par le service des parcs et des activités récréatives de la Ville de Windsor ou par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario (P. Pratt, comm. pers.).
  • Le plan de conservation pour la région RCO 13 intitulé Ontario Landbird Conservation Plan: Lower Great Lakes/St. Lawrence Plain (Ontario Partners in Flight, 2008), RCO qui vise la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens à titre d’espèce prioritaire. Voir l’annexe A pour plus de renseignements. Certaines des recommandations formulées dans ce document ont été reprises dans le présent plan de gestion.
  • Le programme de rétablissement de la Paruline à ailes dorées qui propose des mesures de gestion des habitats arbustifs et peut donc être bénéfique pour la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens, bien que les aires de répartition respectives des deux espèces en Ontario se chevauchent peu.
  • Le plan d’action qui vise les oiseaux des prairies et qui est préparé actuellement par Environnement Canada–Ontario, avec l’aide, entre autres, de l’organisation Études d’Oiseaux Canada.
  • Le programme de rétablissement Draft Walpole Island Ecosystem Recovery Strategy (Bowles, 2005) propose des approches pour le rétablissement des espèces en péril à l’île Walpole.
  • Le programme « Agir sur le terrain » et le prochain plan de gestion intégrée de la végétation et des incendies dans le parc national de la Pointe–Pelée (B. Craig, comm. pers., 2009).
  • Le Plan de gestion du site de Brown’s Road (connu sous le nom Florian Diamante Nature Reserve) appartenant à Conservation de la nature Canada, à l’île Pelée (D. Kraus, comm. pers.).
  • Le plan Essex Forests and Wetlands Conservation Action Plan (CAP) (Ferguson et al., 2009) visant toute la pointe Pelée, y compris le parc national, est terminé. Des plans semblables pour les secteurs de Hamilton et de Short Hills–Fonthill sont en préparation (automne–hiver 2009–2010) (J. Jalava, comm. pers.).
  • Le plan de conservation Western Lake Erie Islands Natural Area Conservation Plan (Conservation de la nature Canada, 2007).

7.2 Activités, mesures de rendement et calendrier de mise en œuvre

Comme la Paruline polyglotte est une espèce migratrice protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, sa gestion relève du gouvernement fédéral. En vertu de la Loi sur les espèces en péril, l’Agence Parcs Canada est l’autorité compétente en ce qui concerne les individus dans ou sur le territoire fédéral qu’elle administre. Par conséquent, le Service canadien de la faune d’Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada seront chargés d’assurer le suivi de la mise en œuvre du présent plan de gestion.

La mise en œuvre du présent plan de gestion doit faire l’objet d’un suivi régulier. Une évaluation globale des progrès accomplis tant dans la mise en œuvre des mesures proposées que dans les activités de suivi doit être faite au plus tard cinq ans après la publication de la version finale du plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril. Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada feront tout en leur pouvoir pour appuyer la mise en œuvre du présent plan, compte tenu des ressources disponibles et des priorités en matière de conservation des espèces en péril.

Tableau 2. Activités, mesures de rendement et calendrier de mise en œuvre
Activités Niveau de priorité Menaces ou lacunes ciblées
(voir 1.5.1)
Mesures de rendement Attribution de la responsabilité1,2 Échéance
1. Suivi de la population
1.1 Assurer le suivi de la population ontarienne, en particulier dans les sites de nidification connus, afin d’en déterminer la taille et la tendance, et encourager les ornithologues amateurs et les organisations vouées à la conservation à signaler leurs observations de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens durant la saison de reproduction. Élevé Manque de données exactes sur la population Des relevés annuels ont été faits aux sites de nidification connus en Ontario.
L’organisation responsable reçoit les mentions de nidification des ornithologues amateurs et des organismes de conservation.
La taille et la tendance de la population ont été déterminées.
EC
APC, MRNO,
ONG
2011–2015
1.2 Tenir une base de données sur la position géographique et les caractéristiques des sites de nidification. Moyen Manque de données exactes sur les sites de nidification Tous les sites de nidification sont répertoriés, les caractéristiques biophysiques ont été relevées et les habitats importants ont été décrits. EC
MRNO, APC,
ONG
2011–2015
2. Gestion de l’habitat et (ou) des sites de nidification
2.1 D’après ce que l’on connaît des besoins de la sous–espèce en matière d’habitat, gérer l’habitat dans le parc national de la Pointe–Pelée et à l’île Pelée de manière à assurer le maintien de l’effectif actuel de la sous–espèce. Élevé 1,2 Les besoins en matière d’habitat de la sous–espèce ont été pris en compte dans les mesures de gestion menées dans le parc national de la Pointe–Pelée et les principaux sites de l’île Pelée.
L’efficacité des mesures de gestion mises en œuvre dans le parc national de la Pointe–Pelée et les principaux sites de l’île Pelée est confirmée.
La superficie de l’habitat est suffisante pour deux ou trois couples dans le parc national de la Pointe–Pelée et pour cinq couples à l’île Pelée, ou l’habitat nécessaire est en voie d’être créé.
APC, MRNO
EC, ONG
2012–2015
2.2. Repérer des sites propices près des sites occupés et les aménager. Accorder la priorité aux sites situés près du parc national de la Pointe–Pelée ou des principaux sites de l’île Pelée. Élevé 1,2 Des plans de gestion de l’habitat et de création d’habitat ont été élaborés pour les principaux sites et sont en voie d’être mis en œuvre. EC
MRNO, APC; ONG
2014–2015

2.3 Assurer un suivi de l’habitat afin de déterminer s’il continue de se rétrécir et si certains sites sont menacés.

 

 

Élevé 1,2

L’inventaire de l’habitat a été réalisé les 1re et 5e années.
La tendance relative à la superficie d’habitat disponible a été déterminée.

 

EC
MRNO, APC; ONG
2011–2015
3. Recherche
3.1 Déterminer les caractéristiques de l’habitat de nidification propice (végétation, superficie, etc.). Élevé 1,3 Les caractéristiques des sites de nidification connus ont été estimées et analysées.
La sensibilité de la sous–espèce à l’égard de la superficie d’habitat et le comportement d’évitement des lisières chez la population ontarienne ont été étudiés.
EC, APC,
ONG, universités
2013–2015
4. Communication et sensibilisation
4.1 Promouvoir auprès des autorités compétentes, des organisations vouées à la conservation et des propriétaires une approche multi–espèces à la gestion de l’habitat, englobant à la fois la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens, les autres espèces en péril ainsi que les habitats rares. Élevé 1,2,3 Les autorités compétentes, les organisations vouées à la conservation et les propriétaires concernés ont été informés au sujet du présent plan de gestion et d’autres mesures de conservation connexes et ont été convaincus d’adopter une approche multi–espèces lorsque cela est possible.
Des accords volontaires ont été conclus avec les propriétaires de terres privées.
Les terres publiques et privées sont gérées de façon compatible avec les besoins de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens, des autres espèces dépendant des formations végétales arbustives, des espèces en péril et habitats rares.
EC
APC, MRNO, ONG
2012–2015

1 Il s’agit d’une proposition qui n’engage en rien les organismes cités. La mise en œuvre des différentes activités dépendra des ressources et des priorités de l’organisme responsable à l’égard des espèces en péril.
2 EC = Environnement Canada; APC = Agence Parcs Canada; MRNO = ministère des Richesses naturelles de l’Ontario; ONG = organisations non gouvernementales.

7.3 Commentaires à l’appui des activités et mesures de rendement

Avant d’entreprendre une activité quelconque de gestion de l’habitat, il faut faire un arbitrage entre les bénéfices qu’elle procurerait à la Paruline polyglotte de la sous-espèce virens et les effets qu’elle pourrait avoir sur des espèces en péril ou des types d’habitat d’importance non ciblés. Pour les activités inscrites en 2.1 et 2.2 dans le tableau 2, il faut également considérer ce qui suit.

  1. Il est recommandé de créer des parcelles d’habitat propice de 4 ha ou plus, par brûlage dirigé, par déboisement mécanique ou autrement (voir ci–dessous). Si cela n’est pas possible, il faudra créer des parcelles plus petites.
    1. Le site auquel il faut accorder la plus haute priorité quant aux mesures de gestion de l’habitat de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens est le complexe de champs DeLaurier Fields–Ander’s Field, situé dans le parc national de la Pointe–Pelée. On y a compté jusqu’à 8 couples reproducteurs récemment (2005) (Agence Parcs Canada, 2008). On peut donc penser que l’intervention requise serait moindre dans ce secteur qu’ailleurs dans le parc. De plus, ce site est assez grand pour permettre l’aménagement d’une ou de plusieurs parcelles de 5 ha ou plus d’habitat propice à la sous–espèce. Cette superficie est jugée suffisante pour abriter une population reproductrice (The Nature Conservancy, 1998). À l’île Pelée, les sites prioritaires sont la propriété de l’organisme Conservation de la nature Canada (CNC) située sur Brown’s Road (également connue sous le nom « Florian Diamante Nature Reserve ») et l’alvar de Stone Road appartenant à Ontario Nature, à l’Office de protection de la nature de la région d’Essex et à CNC. Ces deux sites ont abrité au moins un individu territorial récemment et sont fréquentés par la sous–espèce depuis longtemps. Les propriétés de l’île Pelée sont situées au sein ou à proximité d’alvars, et le sol y est très mince et pauvre. Ces conditions ne sont pas propices à la croissance des arbres; elles favorisent plutôt le maintien d’une végétation arbustive.
  2. Créer des réseaux de parcelles de broussailles denses (idéalement de 4 ha ou plus) dans des secteurs non occupés par la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens mais situés à proximité de territoires actuellement ou récemment occupés (pour maximiser l’utilisation et réduire les coûts de dispersion – S. Lehnen, comm. pers.).
  3. Promouvoir l’adoption de programmes de mise hors de production de terres agricoles pour permettre la régénération des champs. Il importe de souligner que cette mesure doit être envisagée dans le contexte d’une gestion multi–espèces afin d’éviter tout conflit avec d’éventuelles mesures de conservation d’oiseaux des prairies. Il faudra intervenir de façon continue pour maintenir sur ces terres une superficie suffisante de végétation au stade de succession propice à la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens.
  4. Privilégier les zones riveraines et les zones tampons, qui se prêtent particulièrement à l’entretien et à la création de l’habitat propice à la sous–espèce.
  5. Créer des zones de broussailles denses sous les lignes de transport d’électricité et dans d’autres types de corridors ou d’emprises.
  6. Diffuser des enregistrements de chants de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens dans les habitats apparemment propices à la sous–espèce mais non occupés par celle–ci ainsi que dans les habitats créés pour la sous–espèce afin de l’inciter à venir s’y établir (S. Lehnen, comm. pers.), comme cela se fait pour des oiseaux chanteurs en péril (Schlossberg et Ward, 2004).

8. Mesure des progrès

Comme la Paruline polyglotte est une espèce migratrice protégée en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, sa gestion relève du gouvernement fédéral. En vertu de la Loi sur les espèces en péril, l’Agence Parcs Canada est l’autorité compétente en ce qui concerne les individus dans ou sur le territoire fédéral qu’elle administre. Par conséquent, le Service canadien de la faune d’Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada seront responsables d’assurer le suivi de la mise en œuvre du présent plan de gestion.

La mise en œuvre du plan de gestion de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens doit faire l’objet d’un suivi régulier, en regard des mesures de rendement présentées dans le tableau 2. Les relevés proposés dans le tableau 2 permettront de mesurer les résultats des activités de conservation de cette sous–espèce au Canada. Une évaluation globale des progrès accomplis tant dans la mise en œuvre des mesures proposées que dans les activités de suivi doit être faite au plus tard cinq ans après la publication de la version finale du plan de gestion dans le Registre public des espèces en péril.

9. Références

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Wormington, A. 1981. Point Pelee Observations – Summer 1981. Rapport inédit. 5 p.

10. Communications personnelles

R. Askins. 2007. Department of Biology, Connecticut College, 270 Mohegan Ave, New London, CT, 06320

B. Craig. 2009. Point Pelee National Park, 1118 Point Pelee Drive, Leamington, ON, N8H 3V4

P.F.J. Eagles. 2007. Professor, Department of Recreation and Leisure Studies, University of Waterloo, Waterloo, Ontario, Canada

G. Gibson. 2009. Pelee Island Bird Observatory. Box E2, General Delivery, Pelee Island, ON, N0R 1M0

J. Jalava. Carolinian Canada. Grosvenor Lodge, 1017 Western Road, London, ON, N6G 1G5

D. Kraus. 2009. Nature Conservancy of Canada – Ontario Region. RR# 5, 5420 Highway 6 North, Guelph, Ontario, N1H 6J2

S. Lehnen. 2007. PhD candidate, School of Environment and Natural Resources, The Ohio State University, 2021 Coffey Road, Columbus, OH 43210–1085

A. Paulios. 2007. Coordinator Wisconsin Bird Conservation Initiative Bureau of Wildlife Management, Wisconsin Department of Natural Resources, 101 South Webster St. Madison, WI 53707-7921

B.G. Peterjohn. 2007. USGS Patuxent Wildlife Research Center, Laurel, MD 20708

P. Pratt. Ojibway Nature Centre, 5200 Matchette Road, Windsor, Ontario, N9C 4E8

D.A. Sutherland. 2007, 2009. Zoologist, Natural Heritage Information Centre, Biodiversity Section, Fish & Wildlife Branch, Ontario Ministry of Natural Resources, 300 Water St, 2nd Floor North Tower, P.O. Box 7000, Peterborough, Ontario, K9J 8M5

C.F. Thompson. 2007. Research Professor of Ecology, Co–editor, Current Ornithology, Springer Behavior, Ecology, Evolution, and Systematics Section Department of Biological Sciences Illinois State University Normal, IL 61790–4120

A. Wormington, 2007, 2009. Leamington, Ontario

Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet de l'EES est d'incorporer les considérations environnementales à l'élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement inclus dans le programme lui–même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci–dessous.

Le présent plan de gestion sera sans doute bénéfique pour l’environnement puisqu’il vise la conservation de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens. Cependant, il pourrait produire des effets indésirables. Une des mesures proposées dans le plan consiste à créer des habitats arbustifs typiques de début de succession pour attirer l’I. virens virens. Après examen des effets possibles de cette mesure sur les espèces en péril et sur la faune en général, il apparaît qu’ils peuvent être atténués par des précautions appropriées, qui ont été incluses dans le plan. Ainsi, avant d’entreprendre quelque mesure que ce soit pour créer de nouveaux habitats pour la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens, les effets de la mesure sur l’ensemble des espèces en péril présentes seront examinés et soupesés par rapport aux bénéfices procurés à la Paruline. L’EES permet donc de conclure que les effets bénéfiques du présent plan l’emportent sur les effets indésirables possibles sur l’environnement, sous réserve des mesures d’atténuation indiquées.

La guilde des oiseaux terrestres des formations arbustives typiques du début de succession occupe un rang d’importance prioritaire dans le secteur ontarien de la RCO 13 (Ontario Partners in Flight, 2008). Les mesures prises pour favoriser la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens favoriseront probablement plusieurs des 10 espèces prioritaires de cette guilde, selon la localité où ces mesures seront implantées. On peut penser notamment au Coulicou à bec noir (Coccyzus erythropthalmus), à la Paruline à ailes bleues (Vermivora pinus), au Moqueur roux (Toxostoma rufum), au Tohi à flancs roux (Pipilo erythrophthalmus), au Bruant des champs (Spizella pusilla), à la Paruline des prés (Dendroica discolor) et au Moucherolle des saules (Empidonax traillii). Aucune de ces espèces n’est inscrite à la Liste des espèces en péril. Le Viréo aux yeux blancs (Vireo griseus), d’importance provinciale, est une espèce fréquentant les formations végétales arbustives de début de succession, dont les principaux sites de nidification en Ontario (parc national de la Pointe–Pelée, Long Point et parc provincial Rondeau) sont également des sites de nidification importants pour la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens (James, 2007). Le Viréo pourrait donc être touché par les mesures de gestion de l’habitat de la Paruline.

Les principaux secteurs de l’aire ontarienne de la sous–espèce virens, notamment le parc national de la Pointe–Pelée et l’île Pelée, hébergent de nombreuses espèces en péril et renferment des habitats rares. Avant d’entreprendre quelque mesure de gestion de l’habitat que ce soit, il faudra consulter les bases de données sur les espèces en péril et prendre en considération les besoins des autres espèces présentes et les plans de gestion établis à leur égard et à l’égard des habitats rares et des sites touchés.

On craint que la régression des habitats de début de succession dans certaines parties de l’aire ontarienne de la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens nuise à la sous–espèce. Dans le Programme de rétablissement écosystémique de l’oponce de l’Est (Opuntia humifusa) et des savanes des flèches de sable du lac Érié au Canada (version provisoire) (Dougan & Associates et McKay, 2009), la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens est considérée plutôt comme espèce des habitats de début de succession dans les flèches de sable du lac Érié (Pelée, Rondeau et Long Point). Les auteurs expliquent dans ce programme comment la gestion de certaines espèces peut avoir des répercussions sur les autres espèces présentes. Ils précisent que « pour que l’écosystème continue de répondre aux exigences de toutes les espèces en péril visées par le présent programme de rétablissement, il faut assurer le maintien dans chaque site d’une mosaïque de communautés végétales représentant tous les stades de succession ». Les prairies, les terrains sableux dénudés et les savanes nécessaires à la survie de l’oponce de l’Est sont également importants pour la Paruline polyglotte de la sous–espèce virens et pour d’autres oiseaux des arbustaies, comme le Viréo aux yeux blancs (D.A. Sutherland, comm. pers.).

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